Partie 3
Emma le voyait bien, rien que dans son regard, que même s'il avait reprit ses habitudes, le chagrin l'assaillait toujours autant. Emma le voyait, rien qu'à son regard, que le départ de Yuiko était encore trop douloureux pour lui. Oui, Emma le voyait bien. Tout ce malheur dans le regard de Ray. Et puis, lui et Kaiji ne se quittaient plus. Après tout, tous les deux étaient les plus proches de leur grande-sœur. Emma comprenait.
Mais...
« Ray ! Kaiji ! »
Bien qu'elle le savait, Emma essayait tout de même de les faire sortir de cette solitude, de cette carapace qu'ils s'étaient créés. Emma comprenait leur peine, elle aussi était triste du départ de sa grande-sœur, mais il fallait qu'ils avancent. Ou ils n'allaient jamais y arriver.
« Qu'est-ce qu'il se passe, Emma ? sourit Kaiji en la voyant courir vers eux.
-On se demandait si vous vouliez jouer avec nous au loup ! »
Le brun sourit, navré.
« Désolé, Emma, mais j'apprends des notions importantes à Ray. Si tu veux, je peux contrôler le temps.
-Oh... D'accord ! Merci Kaiji ! »
Et comme d'habitude, à présent, Emma repartait en direction de Norman qui la regardait attristé. Emma revenait toujours bredouille lorsqu'il s'agissait d'eux. Toujours. Mais de toutes façons, elle le savait, elle ne pouvait pas les comprendre.
子供
Alors que ce jour-là, Kaiji venait de tomber malade, Emma se surprit à trouver Ray tout seul adossé à un arbre, un livre entre les mains. Elle en fut étonnée. Après tout, ils ne se lâchaient plus Kaiji et lui alors le retrouver seul ici... Mais Emma en était un peu heureuse. Elle pourrait, ainsi, peut-être passer plus de temps avec son ami. Il lui manquait.
Alors comme tout le monde aurait réagit, Emma s'était assise à ses côtés, toute souriante.
« Coucou Ray ! s'écria-t-elle.
-Bonjour Emma.
-Qu'est-ce que tu lis ? »
Emma pencha légèrement sa tête vers l'avant pour essayer de lire le livre de Ray. Elle n'eut le temps de comprendre que le début d'une phrase que Ray avait violemment refermer son livre.
« Qu'est-ce que tu fais là, Emma ? »
La question du jeune garçon la pris un instant au dépourvu. Elle ne su que répondre sur le moment. Emma resta un instant ainsi, la bouche ouverte, mais se reprit bien vite en affichant un air boudeur sur son visage.
« Je voulais savoir si tu jouais au loup avec les autres et moi ! Vu que Kaiji est malade aujourd'hui, on s'est dit que tu allais peut-être venir cette fois...
-Non Emma. Je n'ai pas le temps pour ça, je préfère continuer à lire. »
Ray se releva en poussant un profond soupir, fatigué par toutes leurs tentatives veines. Ils essayaient à chaque fois de faire en sorte qu'il joue avec eux et à chaque fois, il les repoussait. Il n'avait pas le temps pour ça. Il devait essayer de trouver un plan pour les sauver, il n'avait pas le temps pour ces enfantillages. Lui et Kaiji faisaient tous leur possible pour éviter ce qui devait arriver. Ils essayaient de tout leur cœur de trouver une solution qui sauverait tout le monde.
Ray fronça les sourcils. Il sentit une pression s'exercer sur sa manche, ce qui le fit se retourner vers la petite rousse. Celle-ci avait le regard baissé et n'osait pas le regarder.
« Emma ?
-Dis Ray. »
Sa voix était claire, avait une intonation sérieuse et ne fléchissait pas. Les sourcils de Ray se froncèrent de questionnement, attendant avec une impatience certaine la suite de son dialogue.
« Tu sais, Norman et moi, on t'aime vraiment beaucoup Ray. On tient vraiment à toi comme tu as pu tenir à Yuiko. »
Elle s'aventurait sur un terrain dangereux, elle le savait. Mais il fallait vraiment qu Ray ouvre les yeux. Il leur manquait à tous.
« On ne peut pas comprendre ce que tu ressens Ray. On ne comprend pas. Si tu ne nous dit pas ce que tu ressens, on ne peut pas te comprendre.
-Emma, c'est pas-
-Ne me mens pas Ray ! s'écria-t-elle comme un supplice. S'il te plaît, ne me mens pas à moi ! On est amis, non ?! Tu n'as pas confiance en moi ? »
Ray ne comprenait pas. Pourquoi diable ne l'ignorait-elle simplement pas ? Pourquoi se préoccupait-elle de lui ainsi ? Pourquoi ne voulait-elle pas lâcher prise ? Pourquoi est-ce qu'elle s'accrochait tant que ça à lui ? Il ne comprenait pas, était incapable de comprendre comment elle pouvait être ainsi, juste... Emma. Il ne devait pas être surpris pourtant. C'était Emma après tout. Mais malgré tout, même en la connaissant à présent, il arrivait toujours à être autant surpris. Emma était étrange. Elle était un rayon de soleil. Ou encore même une bombe de bonheur qui pouvait exploser à n'importe quel instant.
« Dis, Emma, commença la voix du noiraud. Pourquoi est-ce que tu te préoccupes autant de moi ? »
Emma releva enfin le regard vers lui, un petit sourire aux lèvres.
« Parce que je t'aime Ray ! Parce que, je tiens vraiment à toi ! »
Les pupilles de Ray se dilatèrent légèrement, un court instant. Le sourire rayonnant d'Emma l'avait comme aveuglé un moment. Les rayons du soleil éclairaient son visage, mettant en avant son teint blanc. Ses courts cheveux roux s'envolaient au vent. Ses yeux verts pétillaient de sincérité, et il se surprit à admirer le visage de sa meilleure amie. C'était étrange. Il avait cette impression d'avoir le cœur léger. De ne plus avoir aucun poids sur les épaules. Elle l'épaulait. Elle l'épaulait. Ces mots, c'était exactement ce qu'il avait besoin d'entendre à cet instant. C'était ce qu'il souhaitait le plus entendre à cet instant. Il avait besoin d'entendre ça, qu'il était encore important pour quelqu'un. Il avait besoin de savoir si son existence avait encore un sens après le départ de sa grande-sœur, s'il était encore nécessaire de vivre et de subir tout ça, de s'acharner encore et toujours ainsi. Il voulait savoir pourquoi il devait encore supporter ce qu'il se passait ici, pourquoi il devait encore se battre si sa grande-sœur, qui l'avait toujours épaulé et écouté, n'était plus là, à ses côtés.
Parce qu'il ne comprenait pas. Parce que Ray n'était encore un enfant du haut de ses six ans. Parce que Ray n'était pas encore assez mature pour comprendre l'importance d'une vie vécue, parce qu'il n'était pas assez mature pour voir toutes les personnes qui l'entouraient. Parce qu'il ne voyait pas encore tous les efforts qu'avait mit Yuiko pour l'aider. Parce que Ray n'était encore qu'un enfant immature, ignorant du monde et beaucoup trop faible encore. Parce que Ray n'était encore qu'un bébé, un très petit bébé. Parce que c'était Ray. Il était comme ça. Il n'était qu'un enfant.
Ray se sentait étrangement bien en face de sa meilleure amie. Pour la première fois depuis un moment à présent, il pouvait affirmer à n'importe qui qu'il se sentait bien. Vraiment bien. C'était comme si toutes les choses qui pesaient sur lui s'étaient envolés, comme si, enfin, il n'avait plus à se soucier de quoique soit d'autre. Il avait cette impression de légèreté qui lui tiraillait les entrailles et qui lui faisait un bien fou. A ce moment-là, il ressemblait réellement à un enfant. Un enfant tranquille et insouciant. A ce moment-là, il ne voyait rien d'autre que le visage ravissant de sa meilleure amie, et Dieu seul sait à quel point il l'a trouva adorable... Tellement mignonne...
Il avait ce sentiment de pouvoir faire n'importe quoi à cet instant.
« Ray ? »
La voix fluette de sa meilleure amie le sorti de sa transe et, honteux d'avoir laisser transparaître son trouble et son désarroi, il baissa le regard, essayant au minimum de cacher ses rougeurs. Oui, Ray rougissait. Il rougissait de honte de s'être laissé emporté ainsi.
« Excuse-moi... Je vais bien, ne t'en fais pas- »
Soudainement, la tête de Ray se fit violemment relevé afin que ses iris croisent celles de la rouquine. L'enfant fut un instant abasourdi par ce geste mais repris bien vite contenance en voyant la détermination guider ses yeux.
« Tu me le jures ?
-Hein ? »
Ray était stupéfait.
« Tu me le jures ? Tu me jures que tout va bien ? »
L'inquiétude qui pétillait son regard et qui faisait vibrer sa voix fit rater un battement de son cœur avant que celui-ci ne se mette à battre la chamade. Le brun se sentait soudainement frémissant. L'intérêt d'Emma envers lui le flatta vraiment, le mit même mal-à-l'aise. Il se sentit comme flotter dans les airs. Un petit sourire orna le bout de ses lèvres.
« Ouais. Ne t'inquiète pas Emma. Il me faut juste du temps. »
Emma le regarda longuement dans le blanc des yeux, le sondant de son regard émeraude. Elle essaya de trouver la moindre hésitation, le moindre mensonge dans ses yeux. Mais en y plongeant correctement, elle pu constater que Ray lui disait la vérité et que ce n'était pas qu'une excuse pour qu'elle le laisse tranquille. Alors, en fermant les yeux, elle soupira, un peu déçue par la tournure qu'avait prit les choses.
« D'accord... Norman et moi sommes là si tu as besoin de nous... »
子供
« Et si on essayait de faire en sorte que Mama soit trop occupée par les plus jeunes ?
-Mais c'est Mama, Kaiji. Elle réussira à les calmer rapidement.
-Hn, tu as raison... »
Ils étaient dans cette bibliothèque depuis deux heures maintenant, feuilletant les livres en espérant trouver une idée de génie. Malheureusement, rien. Aucun éclair de génie ne leur traversa la tête. Ils avaient beau chercher encore et encore, ils ne trouvaient pas l'idée de génie qui les sauverait tous. Toujours pas. Et Ray commençait à en être de plus en plus agacé.
« Bon sang...! siffla Kaiji entre ses dents. Si seulement on avait le moindre indice sur où se trouve ces foutus traceurs... »
Oui, ils étaient bien embêtés avec ça. Les deux garçons avaient beau chercher encore et encore où étaient ces foutus traceurs, ils ne voyaient pas. Kaiji s'en arrachait même les cheveux. Pourtant, s'ils trouvaient leur position, cela en serait une libération. Ces traceurs étaient la clef de leur problème. S'ils les retrouvaient, il leur serait ensuite plus facile pour eux de trouver un plan adéquat et qui marche. C'était la seule solution.
Alors qu'ils lisaient toujours avec autant d'ardeur, les souvenirs d'une petite rousse inquiète refirent surface dans la tête de Ray et celui-ci se mit à se poser des questions. Est-ce qu'il avait l'air si mal que ça ? Est-ce qu'il avait si changé que ça ? Si Emma l'avait remarqué, alors il était sans aucun doute que Mama aussi l'ait remarqué. Et surement depuis bien plus longtemps que la rouquine.
Ray commença à s'inquiéter. La tournure des choses viraient bizarrement. Beaucoup trop dangereusement. Il fallait qu'il trouve une solution pour ça aussi. Oui... Peut-être devrait-il faire un effort. Il ne voulait pas que son inconscience ne gâche tout et n'alerte quelqu'un. Il ne voulait pas qu'elle se rende compte de quoique ce soit. Mais surtout, il ne voulait plus affolé Emma. Il ne voulait pas l'inquiéter plus qu'elle ne l'était déjà. Oui, c'était principalement pour ça. Parce qu'il ne voulait pas l'inquiéter. Elle se triturait déjà assez l'esprit pour pas grand chose venant de lui. Il ne voulait pas lui causer plus de soucis encore.
« Dis, Kaiji.
-Hn ?
-Il vaudrait mieux qu'on passe plus de temps avec les autres. »
Le brun se retourna pour toiser de son regard marron son petit-frère. Kaiji essaya de comprendre la blague qu'il lui faisait, mais en le regardant bien, il comprit que ce n'en était pas une et reprit une mine sérieuse.
« Mama nous a grillé ? questionna immédiatement l'aîné.
-Pas Mama. Mais Emma se pose des questions, alors c'est sûr que Mama a due remarquer quelque chose.
-Hn... C'est vrai qu'on ne reste plus du tout avec les autres petits... »
Kaiji réfléchissait intensément à tout ça. Si ils passaient plus de temps avec les enfants, ils auraient beaucoup moins de temps à consacrer à la recherche d'un plan ou des traceurs. Mais ne valait-il mieux pas avoir moins de temps que plus du tout ? Qui sait ce que Mama ferait en découvrant leurs magouilles. Kaiji soupira bruyamment.
« Tu as raison... Il faut passer plus de temps avec eux... »
子供
« Emma ?! »
Norman s'était dit qu'il allait préparer le repas ce jour-là et sortait les couverts pour les installer sur les tables à manger. Alors qu'il avait, dans les mains, une assiette en verre, Emma s'était ruée vers lui pour lui coller un long baiser sur la joue. Le temps qu'il se rende compte de ce que son amie était entrain de faire, Norman eut le temps de faire tomber l'assiette de ses mains et de rougir jusqu'à ressembler à une vraie tomate. Lorsque l'enfant se détacha de lui, le blanc se retourna brutalement pour remarquer le sourire mutin de sa meilleure amie.
« M-M-M-M-Mais ?! Qu'est-ce que tu fais, Emma ?! demanda-t-il gêné comme pas possible.
-Yes !! Il manque plus que Ray maintenant ! s'exclama la petite rousse en levant son poing en l'air.
-Hein ? ne comprit pas Norman.
-Emma a décidé qu'aujourd'hui elle réussirait à faire des bisous à tout le monde par surprise, expliqua Gilda dans l'entrebâillement de la porte. Du coup, Mama lui a dit que si elle réussissait, elle pourrait préparer le repas préféré d'Emma pour dîner. Il ne manque que Ray maintenant. »
Oh, ce n'était que ça...
D'un côté le petit Norman se sentit déçu mais se rassura bien vite en se disant qu'après tout, ce n'était qu'un petit bisou sur la joue.
« Il faut que je le trouve maintenant ! déclara Emma avec un regard déterminé.
-Ray doit être dehors, contre le grand arbre. Il lisait tout à l'heure, l'informa Gilda.
-Merci Gilda !
-Attends moi, Emma ! Je viens avec toi, il faut que je lui demande quelque chose. Gilda, tu peux finir de mettre la table s'il te plaît ?
-D'accord ! Dépêchez-vous tous les deux et dîtes à Ray qu'on mange ! »
Les deux enfants acquiescèrent avant de s'en aller en courant vers la cour. Une fois dehors, un courant d'air frais les fit tous les deux frémir. Leurs pupilles vagabondèrent un peu partout dans la cour avant de retrouver une touffe noire sous la silhouette d'un grand arbre qui le cachait du soleil. En le voyant, Norman pu apercevoir le regard d'Emma scintiller avant de la voir accourir vers Ray. Norman fut un instant surpris, mais ne s'attarda pas sur ça et rejoignit rapidement ses deux amis. Arrivé à leur hauteur, il sourit en voyant Emma parler avec Ray, toute joyeuse. Norman s'assit à leurs côtés avant d'interpeller Ray.
« Oh ! Ray, Mama te- »
Norman se figea. Il n'eut même pas le temps de terminer sa phrase, tant il fut surpris. Emma venait d'embrasser Ray. Et pas sur la joue. Non. Directement sur les lèvres.
Au moment où Ray s'était retourné vers lui, Emma l'avait embrassé, et au lieu que son baiser ne finisse sur sa joue, il avait terminé sur ses lèvres. Et ça, Norman ne l'avait pas prévu. Mais alors pas du tout. Tellement pas qu'il se figea complètement. Il se figea un peu plus en voyant le sourire radieux d'Emma, et complètement en constatant quelque chose : Ray rougissait.
En effet, ne s'y attendant pas du tout, Ray s'était statufié avant de se transformer en une vraie tomate rouge, très rouge. Son cœur tambourinait comme pas possible dans sa poitrine, manquant de s'y échapper. Il avait comme des soudaine bouffées de chaleur aux joues et avait comme une sensation de papillons dans le ventre. Il sentit comme une gêne en lui, puis d'un coup, détourna le regard.
« Gagné !!! Ce soir, c'est ragoût de bœuf !! Yeah ! s'écria Emma en courant vers l'intérieur. »
Alors que celle-ci s'en allait toute guillerette, les deux garçons essayaient tous les deux de se remettre de leurs émotions. Ray avait fini par tomber sur le côté, ses bras cachant désespérément son visage, tandis que Norman restait toujours aussi figé.
« Ray...? Qu'est-ce qu'il vient de se passer...? »
子供
Kaiji et Don se disputaient. C'était rare, et aujourd'hui ils avaient décidé de se disputer. Pour une raison futile, encore une fois. Ce jour-là, ils avaient fait leur contrôle quotidien du matin. Comme d'habitude, les plus âgés avaient terminé premier avant que tout ne varie. Don n'avait pas été d'accord, stipulant qu'il était beaucoup plus intelligent que Kaiji qui avait terminé premier.
« Tu ne peux pas me battre Don, c'est impossible ça ! souriait Kaiji en le taquinant.
-Si ! Je suis plus fort que toi et je peux te le prouver ! répliqua le brun déterminé.
-Don, ne dis pas n'importe quoi ! Tu ne peux pas battre Kaiji, tu es trop petit encore ! s'écria Anna au bras de son aîné. C'est Kaiji le plus fort !
-Merci ma petite Anna, sourit le brun. »
Ray, Gilda, Françoise et Norman assistaient à la scène sans jamais donner d'avis concret, se contentant d'être là et de regarder. Anna, Don et Emma, eux, par contre débattaient ardemment avec leur grand-frère, en haussant parfois la voix.
« Mais si ! Don peut le faire ! Je crois en lui ! s'exclama la petite rousse avec confiance.
-Oui ! Je peux te battre !
-Ok ! Alors on va faire un duel ! On verra qui sera le plus fort !
-Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Lilian en arrivant.
-Tu tombes bien, tu nous serviras de juge !! »
Sans lui demander réellement son avis, les deux bruns attrapèrent par le bras le châtain qui ne s'y attendait pas du tout, pour le ramener au milieu de tout le monde. Lilian ne comprenait rien à ce qu'il se passait et Anna entreprit de lui expliquer la situation.
« Moi aussi je veux participer !! s'écria tout d'un coup Emma sur-motivée.
-Non Emma ! C'est que pour les hommes, les vrais ! s'écria Don en bombant le torse.
-Mais euh !!! bouda l'enfant.
-Laisse-là jouer si elle veut, Kaiji, lui dit Françoise.
-Moi, je veux bien, mais du coup, ça serait mieux s'il y avait plus de joueur, réfléchit Kaiji avant de sourire mesquinement. Norman ? Ray ? Françoise ?
-Ah non, non, non, non, non, ne me mêle pas à vos enfantillages !! s'écria immédiatement la plus grande des deux rousses.
-Je veux bien participer, sourit Norman.
-Non, répondit Ray. »
Au final, Françoise et Ray participèrent aussi au concours de force après qu'Emma ait utilisé sa fameuse attaque : "les yeux de petit chat". Ils n'avaient, évidemment, pas su résister aux charmes de la petite fille et avaient céder face à ses yeux brillants.
Au final...
« Comment elle a fait...?
-C'est une fille pourtant ! Elle devrait être moins forte !!!
-Tu te souviens de Yuiko ? Arrêtes de dire que les filles sont nulles !
-Non mais comment elle a fait ?
-C'est Emma hein...
-Ouais !!! Je suis la plus forte !!! »
C'était Emma qui avait gagné.
Et oui, Emma. Kaiji était arrivé en deuxième position, puis Ray, puis Françoise, Don, et enfin, Norman. Oui, Emma avait, miraculeusement, réussi à porter des choses bien plus lourdes que les autres au point d'en arriver première sur le podium. Kaiji était outré, Ray et Don se sentaient frustrés et enfin, Norman et Françoise étaient tous les deux très fiers d'elle.
« Gagné !! J'ai gagné !! Youpi !!! criait fièrement Emma à tout va.
-Bravo Emma.
-Comment est-ce qu'une idiote comme elle a pu gagner...? Pf, siffla Ray entre ses dents.
-Mauvais joueur, taquina Lilian.
-Rien à voir !
-Emma ne peut pas avoir gagné !! J'aurais dû gagner !! s'écria Don.
-Tu es aussi mauvais joueur que Ray, constata le châtain.
-Même pas vrai d'abord ! Je veux juste une revanche !! »
Au final, n'arrivant pas à le convaincre d'abandonner, ils finirent par faire un concours d'intelligence auquel Kaiji finit premier, suivit par Françoise, Ray et Norman avec une égalité, Emma et enfin Don. Ces concours n'auront servi à pas grand chose à part les distraire et Kaiji avait fini par taquiner les plus jeunes sur leur intelligence moins importante que la sienne. Si mature...
子供
« Ray ?
-Qu'est-ce qu'il y a, Emma ?
-Est-ce que, si tu l'aurais pu, tu serais parti de l'orphelinat ? »
Emma jouait au loup avec les autres enfants, ce jour-là, et Ray jouait à l'arbitre, sous l'ombre de son arbre. Celui-ci approchait bientôt de ses neuf ans. Presque trois ans étaient passés depuis le départ de Yuiko, Kaiji, Lilian et Françoise. Parfois, Ray s'en voulait encore de ne pas avoir pu les sauver, en particulier lorsqu'il pensait à sa grande-sœur. Mais dans ces cas-là, il revenait généralement très vite à la raison en se disant qu'ils ne devaient pas être partis pour rien. Il réfléchissait toujours à un plan pour les sortir d'ici, mais manquait d'éléments.
Cela faisait presque quinze minutes qu'Emma était assise à ses côtés. Presque quinze minutes qu'ils ne cessaient tous les deux de parler. Emma lançait toujours le sujet, puis ils entraient dans des discussions profondes mais dont le sujet n'avait presque jamais aucun sens. Mais, c'était amusant de parler avec Emma. Alors Ray continuait, même si elle pouvait être bête parfois.
L'ébène ferma doucement le livre qu'il était entrain de lire pour poser ses prunelles noires sur sa personne. Emma le fixait sans grande attention, le fixant juste comme ça de ses grands et beaux yeux verts. Elle attendait toujours sa réponse, ce qu'il ne tarda à faire.
« Surement. Mais pas sans toi et Norman, répondit Ray en toute franchise. »
Emma poussa un son qui fit sourire Ray. C'était ce qu'elle faisait quand une réponse la satisfaisait. Ray détourna le regard pour le poser sur ce bleu qui peignait le ciel.
« Mais, commença-t-elle. Si tu partais, Mama ne te manquerait pas ? »
Non, quelle question. C'était ce qu'il avait envie de lui répondre, là, maintenant. Mais il parlait à Emma. Il parlait à sa meilleure amie. Et il savait qu'aucun enfant plus qu'elle n'aimait autant Mama. Oui, Emma aimait Mama de tout son cœur.
« Bien sûr, affirma-t-il en lui jetant un regard. Et toi Emma ? Si tu devais partir, le ferais-tu ? Sans Norman et moi ? »
Au fond, il espérait qu'elle lui dise oui. Il voulait tellement qu'elle lui dise oui. Ainsi, tout serait plus facile. Il pourrait réussir avec plus de facilité à la faire sortir seule. Ce n'était pas qu'il ne se souciait pas de Norman, non, bien sûr que non. Mais pour Ray, Emma passait en priorité avant eux, et il était sûr que Norman pensait ainsi aussi. Emma était leur priorité à tous les deux, parce qu'elle était leur meilleure amie.
« Non ! Jamais ! Je ne vous laisserais jamais ! »
Sa voix avait une intonation sincère, ce qui fit apparaître un sourire en coin sur les lèvres de l'ébène. Instinctivement, Ray lui ébouriffa les cheveux, habitude qu'il avait prit avec le temps. Il l'entendit rire, ce qui lui fit chaud au cœur.
« Tu sais Ray... Je suis contente de retrouver le Ray de mon enfance, sourit Emma de plus belle. Tu as été vraiment bouleversé par le départ de Yuiko. Je suis contente que tu ailles beaucoup mieux ! »
Ray sentit son cœur rebondir dans sa poitrine. Le sourire rayonnant de la petite fille l'aveugla presque et le rire qui sortit d'entre ses lèvres le fit frémir. Ses entrailles se tordaient à la fois douloureusement et agréablement, il avait comme une boule coincée au fond de la gorge et le feu lui montait aux joues. Ray était attendri face au visage de sa meilleure amie. Il ne la trouvait que plus adorable encore.
Ray s'était déjà rendu compte de l'évolution de ses sentiments. Il avait très bien remarqué le fait qu'il ne la considérait plus comme une simple amie et il savait qu'il ne pouvait plus la considérer ainsi en se rendant compte de l'ampleur de ses sentiments pour elle. Il l'avait très vite remarqué, ça. Au fond, ses sentiments lui laissaient un arrière et amère goût au fond de la gorge. Comme du citron. Semblable à du citron.
Bien que ses sentiments lui laissaient un amère goût en lui, il ne pouvait que les accepter et les chérir encore plus. Car tout était en lien direct avec elle. Parce que tout ça, c'était ce qu'il ressentait pour elle. Il ne pouvait pas le nier. C'était à présent encré en lui, et il n'était pas prêt de le refouler. Il était sûr de l'accepter et de l'assumer, car il n'en éprouvait aucune honte.
Durant son enfance, Ray avait été très distant. Même avec Norman et Emma. Pourtant, il les connaissait mieux que quiconque aujourd'hui. Ray les connaissait par cœur et savait dors et déjà comment ils réagiraient s'ils apprenaient la vérité. C'est pour ça que Ray ne disait rien à Emma. C'est pour ça qu'il ne lui disait pas la vérité. Parce qu'il le savait déjà, que Norman était lui aussi amoureux de la petite rousse. Ray était loin d'être bête. Norman ne savait pas vraiment le cacher lorsqu'il rougissait et bégayait devant la jeune fille. Et parce qu'il les aimait tous les deux, il avait décidé de se taire. De toute façon, il savait parfaitement qu'Emma serait toujours mieux avec Norman qu'avec lui. Ces deux-là avaient toujours été très proches. S'ils finissaient ensemble, ça ne serait pas une surprise pour l'ébène.
C'était justement parce qu'elle était plus proche de Norman que Ray ne souhaitait que leur mise en couple. Parce que, même s'il avait assumé ses sentiments et accepté cet amour non réciproque, ça lui faisait quand même mal. Mal de les voir si proche. Alors il voulait juste que Norman lui dise. Qu'il lui avoue tout. Sinon, il ne savait pas s'il tiendrait...
« Emma... »
La rouquine se retourna vers lui, toute gaie. En le voyant ainsi, comme absent, elle fit un grand sourire en l'appelant. Ray prit soudainement son visage rond en coupe et plongea ses pupilles dans les siennes. Emma fut un instant déconcertée et rougis très légèrement, rougissement que ne remarqua pas Ray. Emma ne savait que faire, puis ressenti subitement une immense gêne alors qu'elle portait inconsciemment ses mains sur les siennes. Elle l'appela une seconde fois, sa voix un peu vibrante.
« Emma... Les quinze minutes sont passées. »
Oui, c'était tout. Comprenant bien là les mots de son ami, la petite fille se dégagea rapidement de l'ébène pour se ruer, précipitamment, vers la forêt, oubliant instantanément ce qu'il venait tout juste de se passer. Ray observait son amie courir vers les bois, un sourire au coin des lèvres. C'était bien pour ça qu'il voulait à tout prix la voir partir ainsi.
Parce qu'il l'aimait.
子供
« Elle est sérieuse...?
-Eh bien... C'est Emma, Ray... »
C'était une blague...
Tôt ce matin-là, Emma les avait réveillé pour qu'ils fêtent tous ensemble l'anniversaire de Conny qui venait d'atteindre ses quatre ans. Depuis son arrivée, Don ne la quittait plus. Un peu comme Yuiko avec Ray autrefois, avec juste les sexes inversés. La petite fille les avait réveillés de bonne humeur et ils avaient eut une journée bien rempli. Eux trois, ils étaient restés ensemble toutes l'après-midi, puis Mama avait appelé les garçons pour qu'ils l'aident à ranger quelques babioles. Ça avait prit plus de temps que prévu et en revenant vers la jeune fille, les garçons l'avaient retrouvée assoupie sous l'ombre du grand arbre. Heureusement qu'ils faisaient assez chaud, sinon elle serait surement tombée malade.
En clair, elle dormait à présent comme un loir sous le regard éberlué des deux amis. Finalement, Norman entendit et vit l'ébène pousser un profond soupir en se grattant l'arrière de la tête.
« Va falloir la porter jusqu'à son lit maintenant, annonça Norman en jetant un regard à Ray.
-C'est bon, je m'en charge..., soupira celui-ci.
-Merci, Ray. Il faut que j'aille aider grande-sœur Morgane à tendre le linge dehors.
-Ok. »
Sur ce, les garçons partirent chacun de leur côté.
Comme convenu, Ray ramena Emma dans sa chambre et la déposa délicatement sur son lit. En se relevant, Ray observa un moment sa meilleure amie. Ils étaient en milieu de l'après-midi et pourtant, elle s'était endormie. Elle était tellement excitée la veille qu'elle n'en avait pas fermé l'œil de la nuit.
Soufflant, Ray se mit à admirer le visage serein de sa meilleure amie. Le cœur léger, Ray commença à caresser doucement les cheveux de sa meilleure amie. Les pupilles de Ray se baladèrent sur les courbes du visage de la rouquine. Sur ses paupières, son petit nez retroussé, ses joues arrondis... pour enfin terminer sur ses lèvres rosés. Ray avait cette horrible boule au ventre. Celle qui lui disait de ne rien faire de compromettant. De ne rien faire de stupide. Facile à dire lorsqu'on n'était pas amoureux.
Ray fit descendre sa main le long de son visage. Elle se retrouva avec une rapidité déconcertante sur son menton avant que son pouce n'effleure ses lèvres. Directement au contact, Ray reprit ses esprits et recula son bras du corps de son amie. Lorsque, enfin, il se rendit complètement compte de son geste, le poing de Ray se resserra de lui-même. Il ne pouvait pas faire ça. Pas alors qu'il connaissait la suite des événements. Ils ne pouvaient juste pas finir ensemble. Du moins, c'était ce qu'il pensait.
Alors en soupirant fortement d'agacement, le jeune enfant décida tout simplement d'arrêter tout ça. De stopper toute ce qu'il considérait comme une mascarade. Il posa une main dans ses cheveux avant de poser un petit baiser sur son front. Ces sentiments, ces ridicules sentiments, il allait les oublier. Il allait en faire abstraction. Pour elle, justement.
子供
Ray observait silencieusement Mama s'occuper de ses petits frères et sœurs. Derrière son livres, il regardait les sourires joyeux des plus jeunes au contact de l'adulte. Toujours silencieusement. Toujours discrètement. Il les surveillait comme il l'avait toujours fait jusqu'ici, rien de bien nouveau pour lui. Mais ce jour-là, il s'était beaucoup plus concentrer sur Mama que sur les enfants.
La raison ? Il avait eut une courte discussion avec Norman et Emma sur le comportement de leur grande-sœur, Yuiko. Emma avait lancé une joyeuse discussion sur le fait qu'elle trouvait le comportement de leur grande-sœur semblable à celle de Mama. Ray avait presque immédiatement répliqué qu'il n'était pas d'accord. Il n'avait pas de réels arguments sur le moment. Il avait seulement répondit par instinct. Parce qu'il n'acceptait juste pas qu'on manque de respect à sa grande-sœur ainsi. Ça avait fini en débat sans qu'aucun des trois n'en trouvent la réponse.
A présent, avec un peu de recule, Ray devait bien avouer que Yuiko avait un comportement presque similaire à celui de leur Mama. Yuiko avait cet instinct maternelle que Mama avait. Toujours à l'écoute des enfants, toujours douce et si généreuse. Yuiko savait toujours comment les réconforter, telle une véritable grande-sœur. Elle avait toujours ce sourire réconfortant et rassurant. Yuiko avait toujours cette aura apaisante qui les mettait immédiatement en confiance. En fait, Yuiko ressemblait vraiment à Mama. Les seules différences qu'il pouvait affirmer étaient : l'impulsivité plus sensible de Yuiko, son art médiocre pour la cuisine et, comparé à Mama, Yuiko était vraie. Elle était sincère. Parce qu'elle était ignorante. Parce qu'elle l'avait été.
Ray avait toujours su que sa grande-sœur, la personne qu'il avait en plus haute estime, avait des traits similaires à sa mère. Mais il savait aussi à quel point elle était différente de celle-ci. Alors se rendre compte de ceci ne le dérangeait pas plus. Il l'avait déjà remarqué auparavant. C'était surement pour ça qu'il aimait autant Yuiko. Elle représentait peut-être la figure maternelle qu'il recherchait.
Ray soupira derrière son livre.
En réalité, il y avait déjà réfléchis la veille, en allant rendre son rapport quotidien à l'adulte. En y allant, il avait observé un moment une photo, dont il n'avait accordée aucune importance avant cette fois-là, regroupant tous leurs aînés avant le départ de Yuiko. Kaiji avait longuement réclamé cette photo avant qu'elle ne soit prise.
En revoyant le visage radieux de sa sœur, ses yeux pétillants de bonheur, Ray ne put que se prosterner devant le courage dont avait fait preuve cette dernière. Lui, il n'avait pu se résigner à mourir. Il n'avait pu abandonner cette vie qui venait de s'ouvrir à lui. Alors que la brune, elle, n'avait pas hésité une seconde devant sa situation. Après tout, il lui avait dit la vérité deux semaines avant sa mort. Il lui avait tout avoué très, très tard et il était difficile à ce moment-là de prévoir un plan qui marche. Yuiko n'avait pas vraiment eut le choix. Elle s'était résignée, avait fait face à la réalité. Et de plus, elle leur avait dit au revoir avec le sourire, afin de n'inquiéter personne. Tout le contraire de lui.
Ce fut à ce moment-là qu'il se résigna lui aussi.
Il y a quelques temps plutôt, Ray avait trouvé un plan. Mais un simple plan de secours qu'il avait décidé de ne pas appliquer. Ce plan consistait à mettre le feu à l'orphelinat. Tout simplement. Tout simplement. Mais le plus simple serait de brûler avec aussi. Ainsi, Mama serait tellement occupée à mettre la main sur son cerveau qu'Emma et Norman aurait eut le temps de s'enfuir à des kilomètres au-dessus du mur. Le temps qu'elle récupère son organe et qu'elle descende à la cave prévenir les autres monstres, ses deux meilleurs amis auraient eut le temps de partir bien loin de cette orphelinat qui les avait accueillit en traître.
C'était le plan B, celui qui sauverait ses deux amis si jamais tous les autres échouaient. C'était celui qui leur assurerait un avenir.
C'était le plan auquel il se résignait définitivement.
子供
« Mais si !! Je te dis que c'est possible !! Les pluies d'étoiles existent ! continua, têtue, la petite Emma.
-Non, ça n'existe pas Emma !
-Mais tu n'as pas encore lu "Star light" ! Tu peux pas comprendre ! s'écria-t-elle.
-Dans tous les cas, les pluies d'étoiles n'existent pas Emma ! déclara Ray d'un ton catégorique. Ça n'existe pas !
-Mais tu crois ça parce que tu n'as pas vu les images !! »
Emma avait commencé un débat comme quoi les pluies d'étoiles pouvaient très bien exister après la lecture d'un livre en rapport avec l'espace et tout ce qui s'y trouvait. Ray n'y croyait pas. Il ne pensait pas cela possible. Pour lui, la rouquine ne racontait que des âneries. Il ne savait pas si c'était une blague ou si elle avait pioché ça dans un livre de fantaisies, mais à ce moment-là, il n'y croyait juste pas.
Pour l'ébène, c'était tout simplement impossible.
Inimaginable.
« Ça n'existe-
-Je vais te prouver que ça existe ! »
Ray eut à peine le temps de terminer sa phrase et de cligner des yeux que la jeune fille avait déjà disparu de son champ de vision sans un bruit, comme si elle venait de se téléporter. Ray fit la grimace avant de se replonger dans son livre sans faire plus attention à ce qu'il venait de se passer.
Ce n'était pas nouveau, à dix ans, Ray et Emma avaient des point de vue tellement différents que la plupart du temps, ils débattaient sur tout et n'importe quoi.
子供
Le mot disait : "De la part d'Emma. Elle veut seulement que tu regardes les images". Ray fut un instant interpellé par ce mot laissé sur son lit, mais n'y fit pas plus attention en reconnaissant parfaitement l'écriture de Norman. Ray posa le livre qu'il avait dans ses mains de l'autre côté de son lit pour attraper celui que Norman, ou Emma, voulait qu'il lise. "Star light". Ce n'était rien de plus qu'un livre documentaire que Mama venait tout juste de leur donner.
Étant en plein après-midi et décidant de lire le livre rapidement pour en être débarrasser, Ray décida de sortir dehors et de se poser sous le grand arbre pour une lecture tranquille.
子供
Alors oui, c'était intéressant. Vraiment très intéressant. Il ne pouvait nier ce qu'Emma lui avait dit, c'était vraiment intéressant et beau. Les images étaient magnifiques et cela se voyait tout de suite que c'étaient des photos. C'était authentique.
Les étoiles qui passaient si vite dans le ciel qu'on ne pouvait capturé une étoile figé mais seulement un trait signalant leur venu, leur passage. A la vitesse de la lumière. C'était vraiment beau. Les photos que Ray avait pu observer étaient vraiment toutes magnifiques. Emma avait raison. C'était vraiment beau.
Il allait faire nuit. On pouvait voir le ciel s'assombrir, bien qu'on pouvait encore clairement distinguer le coucher de soleil derrière les arbres. En levant le regard, il pouvait apercevoir devant lui, seule, Mama. Tous les petits étaient rentrés avec les plus grands et l'adulte n'attendait plus que Ray pour rentrer. L'ébène commença à se lever avec ce livre en main.
Et alors qu'il s'apprêtait à rejoindre Mama en face de lui, des milliers de petites choses commencèrent à tomber sur lui. Ne comprenant rien à ce qu'il se passait, Ray attrapa ce qui tombait sur lui et en regardant attentivement, il pouvait parfaitement distinguer avec surprise que ce n'étaient que des étoiles. Des étoiles en papier. Il leva immédiatement le regard et trouva, assis sur les branches de l'arbre, ses deux amis qui le regardaient avec malice et gaieté. Ray resta un instant comme ça, pantois.
« Je t'avais dit que les pluies d'étoiles existaient ! »
Avant d'esquisser un sourire imperceptible. D'accord. Il estimait que pour cette fois, Emma avait raison. Juste pour cette fois.
Mais en voyant le regard rieur et le sourire d'Emma, qui pourrait lui refuser cette victoire ?
子供
Mama leur avait demandé de s'occuper des plus jeunes ce jour-là. Ray s'occupait de la petite Lizzy qui ne souhaitait se calmer que dans ses bras. Alors depuis une dizaine de minutes déjà, l'ébène la berçait en essayant de l'endormir. Heureusement pour ses oreilles, Lizzy avait arrêté de pleurer et de hurler son mécontentement, mais à présent, elle s'amusait avec la mèche de cheveux de Ray, la tirant, emmêlant des mèches et faisant un tout tas d'autres choses avec. A ce moment-là, Ray se maudit d'avoir laissé autant pousser cette mèche pendant onze ans.
« Non, Lizzy ne tire pas...! »
Ray essaya autant qu'il le pouvait de se dégager de sa poigne de fer mais rien à faire, sa petite-sœur empoignait sa mèche fermement, refusant catégoriquement de le relâcher.
« Hey Lizzy !! Regarde Lizzy ! Caché... »
Instantanément en entendant cette fin de phrase, la toute petite fille qu'était Lizzy se désintéressa de la chevelure de son grand-frère pour porter toute son attention sur Norman qui cachait son visage de ses mains. Ray soupira et remercia Norman qui lui rendit un sourire contenté. Et alors que toute son attention était concentré sur le rire de sa petite-sœur, deux mains attrapèrent sa mèche, permettant la vue de son œil gauche, pour la placer derrière son oreille en la maintenant à l'aide de... de barrettes ?
« Voilà ! C'est mieux comme ça ! »
Son regard noir croisa celui de sa meilleure amie, qui elle, lui souriait de toutes ses dents.
« Ce sont des barrettes qu'Anna m'a prêtée ! Elles te vont bien, rit-elle de bon cœur. Tu aurais dû nous appeler avant Ray ! Tu sais très bien qu'on viendra toujours t'aider si tu en as besoin. »
Oui. Bon, pas vraiment. Il le savait, ils ne seraient pas toujours ensemble. Temps qu'il n'avait aucun plan.
Norman et Emma repartirent tous les deux s'occuper des autres enfants tandis que de son côté, Ray fit s'endormir l'enfant dans ses bras. Une fois sûr que Lizzy était dans un profond sommeil, le jeune homme la reposa délicatement dans son berceau et se mit ensuite à réfléchir en l'observant silencieusement, afin de ne pas la réveiller.
Ray entra dans une profonde réflexion. Il hésitait encore. Peut-être devait-il faire comme ce que son grand-frère lui avait dit avant de partir... Peu-être devait-il tout avouer à Norman et Emma.
Oui. En fait, il n'avait pas à hésiter. Il devait tout leur avouer. Ainsi, il lui serait plus facile de trouver une solution. Comme Kaiji lui avait conseillé. Ce n'était pas la première fois qu'il y pensait. Mais cette fois-ci, il devait faire un choix. Et il devait le faire vite ce choix, il le savait. Peut-être que s'il avait écouté Kaiji plutôt, s'ils en avaient parlés à tous leurs aînés, ils seraient dehors tous ensemble...
Mais c'était trop tard. Et il devait avancer. Car bientôt, les seuls aînés qui resteront seront eux. Emma, Norman et lui. Oui, il devait leur en parler. Ou faire en sorte qu'ils s'en rendent compte touts seuls. Il devait suivre l'idée de Kaiji. Et si tout se passait mal... S'ils n'arrivaient pas à trouver un plan même à trois... Il brûlerait le bâtiment. Et il se brûlerait en son centre pour qu'ils aient au moins une chance de fuir. Emma et Norman. Ils avaient pris du temps à trouver une issue possible. Il avait prit du temps pour trouver un plan potable. Il avait laissé mourir tellement de ses frères et sœurs pour ça... Camélia, Lilian, Françoise, Kaiji... Yuiko... Tous ses aînés y étaient passés...
Il savait que c'était égoïste de sa part de faire passer Emma et Norman avant les autres, que les plus jeunes aussi avaient le droit à cette liberté. Mais ce n'était pas de sa faute. Ou peut-être que si. Mais il avait perdu tellement de personne chers à son cœur qu'il ne voulait plus revivre ça. Parce qu'il les aimait. Plus que tout. Alors oui, ça pouvait paraître égoïste, mais il s'en foutait. Sa priorité c'était ses deux amis. Point. Personne ne pouvait y remédier.
Alors il allait faire en sorte qu'ils découvrent toute cette mascarade. Le prochain enfant à partir était Conny, dans un mois. Il trouverait un plan pour faire en sorte qu'ils se rendent jusqu'au portail. Il se le promettait. Parce qu'il le fallait. Il fallait qu'ils comprennent à présent que dans ce monde, il ne suffisait pas seulement de vivre.
Mais survivre.
C'était sa dernière résolution.
私の可愛子供達
Et voilà, fiiiiin !!!! Et si vous avez vu la saison 1 (ce que vous aurez dû faire avant de lire tout ça), vous connaissez tout ce qui s'en suit !!!! Bravo à tous ceux qui sont arrivés jusqu'ici !!!! La longueur était pas évidente XD
AH ! Je suis contente d'avoir pu écrire la fin de cette histoire... Je vais pouvoir enfin me mettre entièrement à l'écriture d'une fiction originale qui, j'espère, vous plaira autant que mes fanfics X)
Vraiment, ça a été un vrai plaisir d'écrire l'enfance de Ray. Maintenant, pour conclure cette histoire, DES FANARTS QUE J'AI FAIT PENDANT CE WEEK-END DE QUATRE JOURS !!! JE VEUX PLUS DE WEEK-END COMME ÇA !!!!
J'EN SUIS EXTRÊMEMENT FIÈRE !!!!! BONNE CONTINUATION.
Motaku.
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