Chapitre 1.

                         Louana.

Cela fait maintenant deux jours que je n'ai pas publié de photo et c'est vraiment très, très, très long. Si je n'en poste pas une aujourd'hui, mes followers risquent de ne pas être content. Je leur dois bien ça, c'est quand même grâce a eux que j'ai maintenant 100 000 abonnés sur mon compte et en plus, je leur avais promis de mettre une photo de moi lorsque j'aurai franchi ce CAP. Étant une personne qui tient toujours ses promesses, c'est d'un pas nonchalant que je me lève de mon lit et me dirige dans ma salle de bain.

- Aaaaaah ! fut mon cri en me regardant dans le miroir de ma salle de bain.
- Mais meuf c'est quoi cette tête !? me dis-je.

Il m'arrive souvent de me parler à moi même.

-Ah non non non, tu dois changer ça tout de suite !

Il est vrai que ma tête au réveil n'est pas celle d'Angelina Jolie, je dirais plutôt que c'est celle de Godzilla affamé ou en colère, ou les deux.

-Si mes abonnés me voyait comme ça, je suis sûre qu'ils se seraient désabonner de " _lou. ana_" immédiatement ! dis-je en faisant une moue qui me rend encore plus laide.
Et "_lou.ana_" c'est mon compte Instagram.
En un  clin d'œil, je fais disparaître la "Louana du réveil" et fait apparaître à l'aide de mes ustensiles de makeup la fameuse "_lou.ana_" ,  la post bad. Mon style vestimentaire est très simple, en deux mots je le définis ainsi : sexy et tendance , donc je mets un débardeur et un Jean moulant accompagné de ma paire de claquette FentyXPuma.
Quand je finis tout mon grabuge, je retourne dans ma chambre et m'installe sur mon lit . Il est bientôt dix heures trente, et ça fais bientôt quarante minute que je cherche une pose adéquat pour pouvoir faire une photo.
Après un bon nombre incalculable de photos prises, je choisie la plus belle, en gros celle qui mets le mieux en valeur mes formes dont je suis très fière .
Je me connecte enfin sur mon Insta et je suis accueillis par une multitude de notification . Je m'aperçois que la dernière photo que j'ai publié à atteint 23 000 j'aime , je suis hyper contente. Ensuite, je parcours mon profil et aime les photos de mes semblables, mes frères et soeurs virtuels POSTBAD et de quelques célébrités.
Pour finir, je jette un coup d'œil à mes messages,  la plupart sont de mes fans , je n'ai pas assez de messages de la part de mes amis car dans ce monde de "post bad attitude" , tu n'a pas trop le temps de leur répondre. Enfin, je n'ai pas à me plaindre, des milliers de jeunes filles aimeraient être à ma place, autant en profiter d'être supérieur à elle et de leur donner des conseils .
Après cette petite routine familière, je poste enfin ma photo. Il ne me faut même pas attendre plus d'une minute que mon iPhone se met déjà a vibrer.
"Trop belle !"
"Magnifique"
"Abonne toi à moi @lou.ana_"
"T'es trop classe !"
Sont les commentaires que je reçois, en trente minutes, ma photo a plus de 8000 j'aime. Je suis fière.
Parfois, certains commentaires sont vexant voire totalement vulgaires, mais c'est pas grave, je ne calcule pas les rageux. Seulement, il y'a des commentaires comme "j'aimerai trop être toi" ou encore  "tu as une belle vie" me ramène à la réalité, et je me dis : si seulement ils savaient.

Si seulement ils savaient que tout cela n'est qu'une image ;
Si seulement ils savaient que je n'ai pas une vie de rêve ;
Si seulement ils savaient que ma vie est aussi banal que la leur;
Si seulement ils savaient que je ne suis pas si différente ;
Si seulement ils savaient que tout cela est le fruit d'une lutte acharnée..

Mais ils ne le savent pas et ils ne le sauront jamais.
Je brouille de ma tête toutes ces ondes négatives et sors enfin pour la première fois de la journée de ma chambre.

-Laisse moi deviné, tu étais encore sur Instagram, me demande ma maman.
-Je ne vois vraiment pas de quoi tu parles maman, j'étais justement en train de réviser. C'est bientôt la rentrée je te signal !! , j'en profite pour attraper une pomme et la mange .

Elle sort son téléphone de son tablier.

- Bien sur, et la photo que je vois la, dit-elle en me brandissant son téléphone au visage, elle c'est publier toute seule ?

Je souffle, une fois de plus elle m'a devancé.

- Quand est-ce que tu vas arrêter de te faire passer pour une fille que tu n'es pas ?

- Je ne vois pas de quoi tu parles.

- Si tu comprends.

-Non, tu crois comprendre, mais tu ne comprends rien .

- Arrête Louana, ce n'est pas toi .

- Si c'est moi maman, c'est Louana.

- Non, tu es en train de te gâcher, tu te fais passer pour une de ces meufs, ces fameuses " post bad" , mais tu n'en n'est pas une, non, toi tu es Louana...

Elle n'a pas le temps de finir sa phrase que je riposte directe :

-Alors maintenant tu vas arrêté oui, tu vas arrêté de me faire passer pour une menteuse et une folle !! JE SUIS CE QUE JE SUIS OK ? TU ARRÊTE DE ME FAIRE LA MORAL COMME QUOI J'AI CHANGÉ CAR C'EST FAUX ! ARRÊTE PUTAIN , J'EN AI MARRE ! MARRE QUE TU ME FASSES PASSER POUR UNE FAUSSE ! ARRÊTE, SÉRIEUSEMENT !

Je déverse toute ma colère et toutes mes larmes . Ma mère est sous le choc. Je me lève et lui tourne le dos . Je prends les clés et sort de l'appartement. Je croise mon grand frère qui lui fais le chemin inverse.

-Hé il se passe quoi Lou ?

Je craque et je pleure dans le couloir.

- C'est maman ?

-J-j-en-en peux-plus-plus

Je mets même à bégayer.

-Vous vous êtes encore disputées ?

-C'est elle..

-Putain. Et la tu vas ?

Je me retire de son étreinte, il me retient mais je me débat. Quand je réussis à me libéré, je cours vers les escaliers pour aller au garage. Je me dirige vers ma décapotable et sors enfin de mon immeuble.

En ce dernier samedi du mois d'août, il est midi et le soleil est à son zénith. New York est réveillé, attractif et dynamique comme à son habitude. J'aperçois les grattes ciels, ensuite Central Park et pour finir l'Empire Building . Les arbres sont encore bien debout , leurs feuilles toujours étincelantes. Dans quelques mois, l'hiver prendra le dessus, et ce tableau magnifique de cette vue disparaîtra.

Pendant que j'erre dans New York, je me questionne sur le comportement de ma mère a mon égard. Elle n'était pas comme ça avant.Elle pense que j'ai changé. Ce n'est pas du tout le cas,  je n'ai pas changé, mais comment expliquer, cet univers est si compliqué. Quand tu y rentres, il n'y a pas de sortie. Il n'y a pas d'échappatoire .
C'est la vie que j'ai choisi de menée, moi, Louana à tout juste 17 ans.

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