Chapitre vingt-huit
MILO
Je suis tout de même passé dans ma chambre pour enfiler un pantalon de jogging et un tee-shirt. C'est quand même plus convenable comme tenue surtout pour le genre de discussion que nous devons terminer.
Remarque j'aurai pu tirer avantage d'être en caleçon pour couper court si celle-ci venait à me déplaire.
Mais je dois être raisonnable et ne pas prendre toute cette situation à la légère. Et cette histoire de jeu de rôles dont a parlé Lucas tout à l'heure avant que je ne le titille et qu'il ne me fasse l'amour refait surface et me semble être une bonne idée pour que j'arrive à lui parler de ce que je ressens.
Je décide donc de me changer et de mettre un jean et un polo pour paraître un peu plus présentable. Je m'avance vers le salon et fais genre le mec détendu et sûr de lui qui apprécie la musique qui est joué en dodelinant de la tête. Je m'approche de Lucas et demande :
— Cette place est libre, beau brun ? demandé-je en désignant de la main la méridienne du canapé.
Lucas me regarde comme si je venais d'une autre planète et ne comprend pas.
— Salut Éros.
Il marque un temps d'arrêt avant de me répondre et d'entrée dans le jeu à son tour.
— Salut James, hésite-t-il en haussant les sourcils.
— Tu bois quelque chose ?
— Une bière, merci.
— Barman deux bières pour mon ami et moi ! lancé-je assez fort pour me faire entendre malgré la musique.
— Tu as été invité par Brice toi aussi ? me demande-t-il.
— Non, en fait je passais dans la rue et à travers la vitre je n'ai vu que toi assis sur ce tabouret accoudé au comptoir. Au passage Éros, cette position te fait des fesses d'enfer.
— Ça fait un bail que je ne t'avais pas vu Mi... Heu... James, se souvient-il.
— En effet, je ne traîne plus dans ce genre de bar.
— Et pourquoi ?
— Ben vois-tu Éros... Quand tu as trouvé la bonne personne dans ta vie, tu n'as plus besoin de traîner.
— Mais je me doute que si ce soir tu traînes, c'est que la personne de ta vie te cause des soucis, je me trompe ?
— Oui et non !
— Tu veux en parler James ?
— Le truc c'est que je suis perdu. Je suis sorti marcher pour réfléchir lorsque je t'ai vu accoudé au bar.
— Tu voulais réfléchir à propos de quoi ?
— De mon couple et d'une attirance.
— Tu es malheureux en couple ?
— Non au contraire, je suis très heureux et amoureux.
— Alors le problème vient de qui ?
— D'une femme...
— Une femme ? s'exclame-t-il.
— Oui tu as bien entendu Éros.
— Elle doit être exceptionnelle pour détourner le fameux James des hommes.
— Venant de toi c'est un coup bas. Monsieur je me tape les deux.
— Mais moi au moins je ne me vante pas d'être le mec le plus gay qui existe.
— Je ne fais que dire la vérité Éros.
— Donc tu es toujours gay et pourtant tu veux te taper une nana.
— C'est plus ou moins ça !
— C'est plus ou c'est moins ? Tu ne m'aides pas beaucoup James.
— Cette nana n'a rien à voir avec celles que je croise d'habitude. Les filles, je les voyais comme des copines avec lesquelles on bavait sur le cul des mecs, pas comme potentielles partenaires sexuelles. Elle, elle me bouleverse et je ne sais pas pourquoi.
— Et elle te bouleverse au point que tu remettes en cause ton couple ?
Je lève les yeux. Je ne sais pas si c'est toujours Éros qui parle ou Lucas mais sa phrase me noue les tripes. C'est bien ça la question : est-ce que mon attirance pour Claire vaut la peine de foutre mon couple avec Lucas en l'air ?
Lucas ne bouge pas, il attend patiemment ma réponse en retirant l'étiquette de sa bouteille de bière, il attend que je digère sa question, que je réfléchisse aux conséquences d'une telle décision.
J'aime Lucas, ça, c'est une certitude. Est-ce que j'aime Claire ? Là aussi je suis certain de moi, je tiens à elle, j'ai envie de la protéger, je me sens bien avec elle, mais...
— Non Lucas, même si j'ai des sentiments pour Claire, je n'ai aucune envie de me séparer de toi.
— Ta réponse me rassure, avoue-t-il d'une voix tremblante. J'ai tellement eu peur...
— Peur de...
— Que tu veuilles faire un break ou pire, que tu veuilles qu'on se sépare.
— Lucas, je n'ai même jamais pensé à me séparer de toi. À part que de ton côté, Poppy t'attire au point d'y mettre un terme.
— Jamais de la vie Milo.
— Tu as dit qu'elle te plaisait, je n'ai pas rêvé ? râlé-je.
— Oui, elle me plaît, mais pas au point de tout foutre en l'air avec toi. Et toi, Claire... Tu as quand même eu envie de l'embrasser... Ce n'est pas rien...
— Non ce n'est pas rien et je comprends que ça puisse te faire de la peine mais je ne l'ai pas fait. Ose me dire que tu n'as pas eu envie d'embrasser Poppy peut-être ?
— Sauf que... Des femmes, j'en ai déjà embrassé. Je suis bi, Milo, je ne l'ai jamais caché, et tu sais bien que les femmes m'attirent autant que les hommes. Ce qui te pose problème, là, c'est cette attirance pour Claire, ce désir que tu ressens pour elle alors que tu te refuses à la possibilité d'être toi aussi un bisexuel.
— Je rêve ou tu me pousses dans ses bras ?
Lucas écarquille les yeux, et réprime un rire.
— Non, quand même pas mon ange, je préfère que tu restes dans les miens !
Il m'attire contre lui et je me laisse faire en râlant, ne comprenant pas ce qu'il veut que je fasse. Je suis encore plus paumé. Il veut que je reconnaisse que j'avais envie de l'embrasser mais ne veut pas que je l'embrasse... Je n'y comprends plus rien.
— Ce que je veux que tu comprennes, mon ange, dit-il comme s'il avait lu dans mes pensées, c'est que tu suives ce que ton cœur désire. Tu ne peux pas te forcer à refouler tes émotions, parce que je suis là. Moi, tout ce que je te demande, c'est d'être heureux, que ce soit avec moi, avec un autre, ou avec elle... Seul ton bonheur m'importe.
— Mais mon bonheur c'est toi et ton amour. Et ce n'est pas parce que j'ai de la tendresse pour Claire que je veux te laisser et si je faisais ce que tu me dis et que ça brisait tout entre nous je ne m'en remettrais pas. Je t'aime Lucas... Beaucoup trop pour prendre ce risque.
Lucas semble touché par mes mots et resserre son étreinte avant de m'embrasser sur la tempe.
— Alors reste ici, avec moi, mon ange. Elle te bouleverse, parce que vos histoires sont similaires. Prends le temps d'analyser tout ça, même si tu dois ne pas la voir quelques jours, recentre-toi sur toi, Milo, sur nous, sur notre amour. Je t'aime aussi, bien plus encore que tu ne le penses.
— Je vais faire comme tu me dis et on verra bien ce qu'il en ressort. Et toi Lucas ? Tu vas faire quoi pour Poppy ? Car franchement ça ne me plaît pas qu'elle te tourne autour de la sorte.
— Je ne peux pas me retirer ainsi, soupire-t-il. Je lui ai promis ce stage et je me sentirais mal en lui refusant cette aide. Mais, je serais son patron, plus son copain. Nous aurions un règlement à respecter, des règles de courtoisies et le vouvoiement, histoire qu'elle sache que nous sommes dans un bureau, qu'elle s'adresse à la hiérarchie et en même temps, ça définira des limites... Un peu comme un périmètre de protection.
— D'accord. Mais tu crois qu'elle va s'y tenir ? Et toi, tu penses que tu vas y arriver ?
— Pour moi oui, sans souci. Pour elle, il faudra juste bien lui expliquer que ces règles sont fondamentales pour pouvoir travailler avec nous. Les clients doivent avoir une bonne image, ils doivent savoir que nous sommes une équipe sérieuse et d'expériences. Puis, susurre-t-il à mon oreille, tu n'auras qu'à sortir tes griffes aux pauses, ou encore tes baisers enflammés. Je pense que ça la tiendra à distance... Et que moi, je serais trop subjugué par ta bouche pour penser à autre chose.
— Justement tu fais quoi de ton désir pour elle ? Tu auras le règlement je comprends mais tu vas la voir tous les jours tu vas avoir droit à ses sourires, à ses plaisanteries que tu aimes tant. Alors ne me dit pas que ça ne va pas être dur !
— Je me branlerai dans les chiottes, rit-il. Et ça passera.
— Tu te fous de moi là ? Attends si quelqu'un doit te branler, c'est moi !
— Ok, ne soit pas jaloux de ma main, mon ange. Tu viendras m'astiquer le manche dans les chiottes dans ce cas, se marre Lucas.
— Je suis jaloux oui et même de ta main sauf quand tu t'en sers pour me chauffer en te branlant devant moi. Tout ce qui est dans ce corps de rêve est à moi. TOUT. Tu m'entends ?
Lucas se retourne et m'allonge sur le canapé, sous lui. Sa bouche s'écrase sur la mienne, m'embrase et m'embrasse. Il est l'essence qu'on jetterait sur le feu de mon désir.
— Mon ange, je suis à toi, tout entier, souffle-t-il en me regardant dans les yeux. Et ce désir pour elle, n'est qu'éphémère, il est déjà évaporé. Toi, ça fait des années que tu m'attises, que tu m'électrises. Tu es dans mes pensées, dans chacune d'entre elles, tu es dans mon cœur Milo, alors, ne doutes pas de moi et de la fidélité que je peux avoir pour toi.
— Alors ne doute pas de moi non plus Lucas. Tu sais que j'ai plus de mal à montrer mes sentiments que toi ou même à les exprimer mais tu sais que mon amour pour toi est réel et que rien n'est plus beau que ce que l'on partage ensemble. En plus on va travailler tous les deux et je m'en réjouis car on sera tout le temps ensemble à faire ce que l'on aime le plus.
— Je pensais que ce que tu aimais le plus... C'était le sexe avec moi, réponds Lucas taquin.
— Justement je vais avoir encore plus d'occasions de te montrer à quel point je te désire et on pourra baptiser toutes les maisons ou appartements que l'on visitera si tu veux !
— Sexe chez les autres, sexe au bureau, sexe ici... Que demander de mieux ? Mais pour l'instant, j'ai juste envie de sexe ici, dans ce canapé, rien qu'à profiter de toi et à te montrer à quel point je t'aime.
Sans plus attendre, j'enlève mon polo puis j'écarte mes bras et en souriant lui souffle :
— Je suis tout à toi... Amour.
— Parfait... Alors regarde-moi mon ange.
Lucas embrasse ma bouche, descend la sienne sur ma mâchoire, puis dans mon cou. Je me force à ne pas fermer les yeux et à le regarder m'embrasser le ventre, sur lequel sa langue dessine des cercles. Cette langue si douce qui connaît le moindre de mes grains de beauté. Qui sait comment m'arracher des soupirs et combler toutes mes envies juste en m'embrassant. Alors quand il ajoute ses mains qui me frôlent, ses doigts qui dessinent des formes imaginaires le menant jusqu'à la ceinture de mon jeans. Je ne retiens pas les frissons qui recouvrent mon corps et ne détache pas mes yeux de ses doigts qui déboutonnent mon jeans.
Un bouton après l'autre.
La tension monte d'un cran ainsi que mon attente du plaisir.
Un dernier bouton lui résiste.
Mais il faut plus d'un bouton récalcitrant pour l'arrêter et ça me promet toute une déferlante de plaisir que Lucas va me donner juste par amour.
Juste pour renforcer notre amour.
Juste parce qu'il est... Mon Amour.
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Ce jeu de rôle vous a plu ?
James et Éros arriveront-ils à résoudre les problèmes de Milo et Lucas ?
Est-ce que leur attirance pour les filles vaut la peine de foutre leur couple en l'air ? Apparemment, ils ont trouvé la réponse !
Leurs résolutions sont-elles les bonnes pour vous ?
Milo va prendre du recul et du temps pour mieux analyser ce qu'il pense ressentir pour Claire.
Quant à Lucas il va faire en sorte que le stage de Poppy lui fasse comprendre qu'il est avant tout son patron.
Tout à leur amour, Milo et Lucas ont enfin passé un cap on dirait bien !
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Un grand MERCI à @Amandine0820 qui en plus de sa correction, m'a même aidé à écrire une partie du dialogue car j'étais en panne d'inspiration. Nous avons passé un très bon moment à écrire ce passage à 4 mains et j'espère que ça vous plaira à vous aussi.
Merci beaucoup ma Choupette
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Bisous mes Loulous
Kty
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