Chapitre sept
MILO
C'est un vrai cauchemar que je vis là. J'ai été tabassé et violé par Marcus et à écouter l'inspecteur, c'est moi le responsable alors que je suis la victime. Il savait ce qu'il faisait et a tout manigancé pour que je sois suspect et mettre assez le doute dans la tête des inspecteurs pour qu'ils pensent que c'était une relation brutale entre adultes consentants qui est peut-être allée trop loin mais pas de quoi qualifier ça en viol.
— Au vu du dossier je vous conseille de porter plainte pour coups et blessures, car pour le viol vous n'allez pas être crédible avec ce que nous avons visionné.
— Comment ? Vous avez regardé les vidéos ?
— C'est notre travail ! Nous ne pouvons pas nous fier qu'aux dires de Monsieur Bron. Il nous fallait constater par nous-même qu'il ne mentait pas.
— Ça va ! Vous vous êtes bien rincé l'œil apparemment, hurlé-je écœuré et honteux.
J'ai l'impression d'avoir été violé une seconde fois. Ces inconnus en train de visionner nos ébats, de rentrer dans notre intimité. Oh mon Dieu quelle honte. Je suis anéanti, détruit aussi bien physiquement que psychologiquement. Et en plus je passe pour un pervers, un menteur, un manipulateur...
— Une dernière chose, Monsieur Jomont nous a dit que ce n'était pas la première fois que Monsieur Bron vous avez battu. Alors pourquoi n'avoir jamais porté plainte ?
Et là, je comprends qu'ils se sont fait leur opinion et que Marcus a gagné.
— Je n'ai jamais porté plainte car ça n'était jamais allé aussi loin et que je pensais bêtement que c'était juste une mauvaise passe et qu'il ne recommencerait pas, mais je me suis visiblement trompé. Par contre, quand je vois vos réactions alors qu'il m'a tabassé et violé je n'ose imaginer votre attitude, si j'étais venu porter plainte pour juste une ou deux gifles. Vous m'auriez sans doute ri au nez !
— Ne le prenez pas comme ça Monsieur Matal, mais après vérifications des dernières informations, il est normal que l'on se pose des questions.
La porte s'ouvre et le médecin rentre en saluant les inspecteurs.
— Vous avez les résultats ? demande l'inspecteur.
Je m'enfonce dans le lit tellement j'ai peur de ce qu'il va dire, car il est le seul à pouvoir confirmer que je n'ai pas menti. Et comme les flics se sont déjà fait une idée, j'espère vraiment que les résultats seront positifs et assez probants pour qu'ils les fassent changer d'avis.
— Monsieur Matal, je suis vraiment désolé de ce qu'il vous est arrivé...
— Vous savez alors ?
— Oui. L'examen a permis de déterminer qu'il s'agissait bien d'un viol. Il ne me manque plus que l'échantillon de sperme de Monsieur Bron pour le comparer à mon prélèvement pour vous assurer a 100 % que ce viol est bien à incomber à ce monsieur.
— Vous êtes sûr de vous ?
— Vous êtes en train de remettre en doute mon expertise, Inspecteur ?
— Ce n'était pas mon intention Docteur, mais nous avons de nouveaux éléments dans notre enquête qui donnent des doutes quant à la véracité du viol.
— Pourquoi ? Parce c'est son compagnon ?
— Entre autre oui, mais aussi parce que Monsieur Bron nous a fourni des vidéos.
— Et en plus c'est un pervers qui je suppose à filmer mon patient sans son accord ?
— Oui en effet, Monsieur Matal n'était pas au courant.
— Donc vous allez pouvoir rajouter la perversion et atteinte au droit à l'image à la plainte.
Le médecin se tourne vers moi et ajoute :
— Monsieur Matal, je suis désolé qu'en plus de votre agression, on ait pu mettre votre parole en doute. Sachez que si vous en avez besoin, je viendrais témoigner en votre faveur.
— Merci Docteur, dis-je soulagé.
— Quant à vous Messieurs, j'espère que vous ferez votre travail sans parti pris. Car la victime est bien mon patient.
— Très bien Docteur. Nous allons venir à votre bureau pour récupérer votre compte rendu sur votre analyse.
L'inspecteur se tourne vers moi et ajoute :
— Au revoir Monsieur Matal et veuillez accepter nos excuses pour avoir douté de votre déposition, mais c'est notre travail de prendre en compte tous les éléments mis à notre disposition.
— Attendez-vous à recevoir la visite de mon avocat, car je ne vais pas en rester là. Au revoir Messieurs.
Ils sortent sans plus rien dire, alors que Lucas en profite pour rentrer et voyant sa tête, je sais qu'il est au courant. Je n'ose pas le regarder dans les yeux. Mon Dieu que va-t-il penser de moi ? J'ai tellement honte d'avoir accepté tout ce que me demandait de faire Marcus. Au début, cela pimentait nos ébats et je voyais que cela lui faisait plaisir, et j'étais heureux de pouvoir le satisfaire. Mais ce qui était occasionnel et excitant, est devenu de plus en plus sauvage et brutal, et son fort caractère se transformait en domination. Ce qui ne me plaisait pas du tout. D'ailleurs, depuis quelque temps c'était devenu un gros point de discorde entre nous, car il en voulait toujours plus et que cela ne me correspondait pas. Et plus je me refusais à lui donner ce qu'il voulait et plus il buvait, ce qui le rendait violent et incontrôlable.
Lucas reste au pied du lit, cramponné au barreau en serrant les dents comme pour ne pas hurler et contrôler sa rage. D'une voix tendue, il me demande :
— Comment tu te sens Milo ?
— Tu as tout entendu ? soufflé-je.
— Oui je suis désolé mon ange, mais vu le niveau sonore de votre conversation je n'ai pas eu besoin de coller mon oreille contre la porte pour vous entendre.
— Tu te rends compte qu'il m'a filmé sans mon accord ? En plus de tout ce qu'il m'a fait, il fallait aussi qu'il m'enlève ma fierté. Qu'il me rabaisse comme une merde n'était pas suffisant, apparemment.
— Pourquoi tu ne m'en as pas parlé Milo ? J'aurai pu t'aider, me reproche-t-il gentiment.
— Tu crois que ce sont des choses faciles à dire, même à toi ? Tu crois que je me sentais comment à chaque fois ? J'ai voulu le quitter je ne sais combien de fois, mais bien sûr, il redevenait doux, aimant et je me disais que cette mauvaise passe était dernière nous. Mais depuis quelques jours, il buvait de plus en plus et j'avais de plus en plus de mal à trouver des excuses pour le repousser. Jusqu'à ce matin...
— Je comprends mon ange, mais tu sais que je ferais tout pour toi et que j'en suis malade de savoir ce que cette ordure t'a fait subir. Je comprends mieux pourquoi tu passais autant de temps à l'agence... Putain, je n'ai pas été assez présent, je n'ai pas vu que ça devenait aussi violent entre vous. Si tu savais comme je m'en veux, m'avoue-t-il d'une voix étranglée. Tu pourras me pardonner un jour ?
— Lucas, viens là.
Il s'assied sur le bord du lit, je lui prends la main.
— Je n'ai rien à te pardonner, tu n'es en rien responsable de ma situation. J'aurai dû réagir plus tôt, et si je t'avais écouté, je n'aurai jamais aménagé avec lui. Tu savais qu'il n'était pas fait pour moi, mais je n'en ai fait qu'à ma tête comme toujours. Je pensais que tu me disais ça par jalousie, ajouté-je gêné.
— Oui j'étais jaloux et je le serais toujours. Tu le sais Milo, je t'aime et ça ne changera jamais. Je fais juste avec, car je veux que tu sois heureux même si c'est sans moi. Mais quand je vois que je t'ai laissé dans la gueule du loup, j'en suis malade.
— Lucas, ta proposition tient toujours ?
— Bien sûr, dès que tu pourras sortir d'ici tu viens direct chez nous. Ta chambre est toujours là et on pourra reprendre notre colocation.
— Merci Lucas, mais on est d'accord je reviens juste en colocation. Je ne veux pas que tu te fasses de fausses idées.
— Je le sais mon ange, mais je préfère t'avoir en colocation avec moi, que pas du tout.
— Tu es vraiment un ami. D'ailleurs en parlant d'ami. Tu pourrais appeler Brice, j'ai besoin d'un avocat et je sais qu'il fera son maximum pour me défendre.
— C'est déjà fait ! Quand j'ai entendu la teneur de la discussion avec les policiers, je l'ai prévenu et il m'a dit qu'il passerait en sortant du tribunal.
La porte s'ouvre et mon sang quitte mon corps. Non ce n'est pas possible... Marcus ne peut pas être là ? Comment il a fait pour rentrer ? Pour connaître le numéro de ma chambre ? Il n'a pas le droit...
Je me mets à trembler et Lucas s'inquiète :
— Milo qu'est-ce qui t'arrive, tu es tout blanc, tu trembles. Tu veux que je sonne l'infirmière ?
Je lui fais signe oui de la tête.
— Je comprends mieux pourquoi tu ne voulais pas que je te baise espèce de petite merde ! me crache-t-il en croisant ses bras sur son torse, et me narguant avec son sourire en coin.
Lucas se retourne et je le retiens par la main pour éviter qu'il lui saute dessus, pas qu'il ne serait pas assez fort pour lui mettre une trempe mais je ne veux pas que Marcus s'en serve contre moi. Car il n'hésitera pas à porter plainte.
— Dehors... Dégage de cette chambre ! Comment tu oses venir le voir après ce que tu lui as fait ? DÉGAGE !!!
L'infirmière alarmée par nos éclats de voix vient vite dans ma chambre, accompagnée par son collègue.
— Monsieur Matal que se passe-t-il ?
— Cette ordure est celui qui a agressé mon ami, leur indique Lucas.
Je n'arrive pas à parler, sa présence me replonge dans l'agression de ce matin et les images ainsi que la douleur me reviennent à m'en couper le souffle. La machine à laquelle je suis relayé s'affole et se met à biper, alors que je sens une douleur qui m'oppresse la poitrine. Le docteur arrive et demande à Marcus et Lucas de sortir accompagné de l'infirmier.
— Prévenez la sécurité et faites-le arrêter, dit-il à l'infirmière qui est arrivée avec lui.
Ils s'affairent autour de moi et je les entends parler mais leurs voix me semblent de plus en plus lointaines.
*******
Je me réveille avec la bouche pâteuse et un bon mal de tête. J'ouvre les yeux difficilement tant la lumière artificielle me fait mal. Je me passe la main devant les yeux, quand je ressens une douleur qui se propage tout le long de mon bras. J'essaye de me redresser sans en avoir la force. Je tourne la tête doucement pour voir où je me trouve. Quand j'aperçois Lucas endormi dans le fauteuil. Le bip d'une machine résonne dans ma tête et c'est insupportable. Les murs qui m'entourent sont blancs et je peux voir à travers la fenêtre qu'il fait nuit. Je peux voir aussi une perfusion avec le goutte-à-goutte relié à mon bras. J'ai envie de pisser et je ne vais pas pouvoir me retenir longtemps alors je me décide à l'appeler :
— Lucas...
Mais ma voix est faible et étranglée, et il ne m'entend pas. Ma bouche est tellement sèche qu'elle m'en fait mal. J'essaye de déglutir, mais c'est comme si j'essayais d'avaler du papier de verre. En plus tous ces efforts me fatiguent et je sens que je me rendors, quand je vois Lucas bouger. Enfin. Je tente à nouveau de l'appeler :
— Lucas...
Et cette fois-ci, je le vois bouger et se lever très rapidement en s'approchant de moi, il me demande :
— Comment tu te sens ? Putain que tu m'as fait peur mon ange et il dépose un baiser léger sur mes lèvres. Excuse-moi me dit-il en se reculant, je n'aurais pas dû, mais j'étais tellement inquiet.
Je le regarde, l'écoute mais je ne comprends pas pourquoi il s'est autant inquiété.
— J'ai soif...
— Attends, je vais sonner, car je ne sais pas si tu as le droit de boire.
La porte s'ouvre sur une jolie jeune femme aux formes avantageuses qui me fait un beau sourire et me dit :
— Ça y est la belle au bois dormant est réveillé. Alors Monsieur Matal, comment vous sentez-vous ?
— Il a soif, c'est pour ça que je vous ai sonné.
— Je vais vous chercher à boire et prévenir le docteur.
Elle ressort sous mon regard gourmand devant son déhanché si bien roulé dans cette blouse blanche qui lui fait un corps de déesse.
*******
Pauvre Milo humilié par les inspecteurs qui ont visionné les vidéos.
En plus, ils remettent sa parole en doute pour le viol, quelle horreur pour lui !
Heureusement que le Docteur a pu confirmer ses dires et le soutient !
Vous comprenez que Lucas puisse s'en vouloir ?
Est-ce une bonne idée de reprendre leur colocation ?
Marcus n'a pas honte de revenir et en plus pour l'insulter
Mais qu'arrive-t-il à Milo ?
Le choc aurait-il changé quelque chose en lui ?
*******
😘 Bisous les Loulous 😘
Kty
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