Chapitre seize
MILO
Dix heures vingt et Lucas est toujours sous la douche. J'ai horreur d'être en retard. Quand on donne une heure, on s'y tient et Lucas le sait. Je suis ponctuel et j'aime que les autres le soient aussi. Je rentre dans sa chambre, ouvre la porte de la salle de bains après avoir toqué et tombe nez à nez avec un Lucas nu et dégoulinant d'eau. Son corps musclé ruisselle et brille, comme une statue des fontaines en plein soleil.
- Heu... Tu pourrais te dépêcher, on va être en retard.
- Tu m'aides, comme ça, je gagnerais du temps, me nargue-t-il en me lançant une serviette douce et moelleuse tout en me présentant son dos et ses fesses rebondies. Je tapote la peau de son dos et m'éternise un peu plus sur ses fesses fermes, qu'il m'offre en se baissant pour essuyer ses jambes.
- Tu as fini ton cirque ?
- Je ne vois pas de quoi tu parles, mon ange ? minaude-t-il en secouant ses fesses comme un canard sortant de l'eau.
- Tu sais très bien qu'on n'a pas le temps et qu'il te reste précisément, quatre minutes et vingt secondes pour finir de te préparer.
- Sinon quoi ?
- Sinon je me casse en ville sans toi !
- Tu ne ferais pas ça ?
- Tu veux parier ?
- Tu fais chier Milo, c'est bon, on va juste faire des courses, nous n'allons pas à un rendez-vous.
- Heureusement, sinon je serais déjà parti.
- Tu es irrécupérable...
- Deux minutes et quarante-sept secondes.
- C'est bon, tu ne vas pas me faire le décompte.
- Oh si... Alors magne-toi.
- Je passe mon tee-shirt et mes chaussures et je suis prêt.
- Deux minutes.
- Milo arrête, tu me stresses.
- Tu n'avais qu'à pas traîner au lit. J'ai dû te réveiller pas moins de trois fois.
- Tu pourrais être plus cool, c'est mon premier jour de repos.
- Mais je suis cool, tu as évité le verre d'eau dans la figure. Une minute et seize secondes.
- Tu te prends pour l'horloge parlante ?
Je le fusille des yeux.
- Une minute.
- Tu es un vrai emmerdeur, grogne-t-il.
- Oui, mais c'est aussi comme ça que tu m'aimes.
- Voilà, je suis prêt. Satisfait Monsieur.
- Très. Tu vois quand tu veux, que tu peux, ironisé-je.
- Ah ah ah, il me reste combien de temps ?
- Bien assez pour que tu m'embrasses espèce de je-m'en-foutiste.
Ce qu'il fait sans se faire prier. C'est fou, comme j'aime ses lèvres à la fois douces et puissantes, et je ne vous parle même pas de sa langue. Elle est... Désolé mais on n'a pas le temps là, sinon cette fois-ci, c'est moi qui vais être en retard. Ça serait un comble.
- Allez go mon ange, annonce-t-il le sourire aux lèvres en prenant les clefs de sa voiture.
- C'est toi qui conduis ?
- Oui, sinon on va tout faire à mille à l'heure avec toi. Alors que moi, j'ai envie de flâner.
- Ce qui veut dire que tu vas passer un temps infini dans les magasins ?
- C'est ça !
- Tu sais que j'ai horreur de faire les boutiques.
- Oui ben pour une fois, tu peux bien faire un effort pour me faire plaisir, non ?
- Je vais essayer, boudé-je.
- C'est parti, direction le centre ville, s'enthousiasme-t-il.
- Faute d'apprécier le shopping au moins ça me fera marcher.
- Tu vois que je pense à toi... Moi !
Lucas gare la voiture dans un parking à cinq étages et je vous le donne en mille. D'après vous quel étage il a choisi ? Le cinquième bien sûr, sans autres voitures autour de lui et devant la caméra de surveillance évidemment. Il se fout de moi pour toutes mes manies. Mais lui et sa voiture, c'est une vraie histoire d'amour. Heureusement, que je ne suis pas jaloux !
- C'est bon Gina est bien garée ? Ou tu veux peut-être que je sorte pour vérifier, ricané-je tout en pinçant mes lèvres. Mais mes yeux rieurs me trahissent.
- C'est ça, fous-toi de moi !
- Mais j'en profite. C'est pour toutes les fois, où c'est toi qui le fais ! Je suppose que Tom travaille toujours ici ?
- Bien sûr, c'est pour ça que je viens toujours me garer ici.
- Il est toujours aussi beau, j'imagine ?
- Toujours, souffle-t-il.
- Je vois qu'il te fait toujours autant d'effets.
- Tu ne vas pas me faire croire que tu es jaloux ?
- Je ne l'étais déjà pas avant, alors qu'on était en couple. Je ne vais pas commencer maintenant. Tiens, le beau gosse est déjà en mode attaque, ajouté-je en sortant de l'ascenseur.
- Ne dis pas n'importe quoi, Milo.
- C'est vrai qu'il doit se peigner et se parfumer pour moi. Je suis tellement irrésistible.
- Arrête tes sous-entendus, ça devient gênant.
- Tu préfères que je t'embrasse, comme ça, il te fichera la paix ?
- Même pas en rêve, Milo.
- À tiens, je ne suis plus ton ange ?
- Ne dis pas n'importe quoi.
- Ça doit vraiment être un bon coup pour que tu te mettes dans tous tes états et apparemment tu lui as laissé de bons souvenirs aussi. Il te dévore des yeux.
- Salut Lucas.
- Salut Tom, je te présente Milo, mon coloc.
- Enchanté de te connaître, ajouté-je en lui tendant la main.
- C'est donc toi le fameux Milo.
- Bon, Tom, je te laisse les clefs comme d'habitude.
- Tu reviens vers quelle heure ?
- Vers quinze heures, je pense.
- Je finis à quatorze heures trente, tu veux que je t'attende ? Enfin...
- Ne vous souciez pas de moi. Je prendrais un taxi.
- Heu... Tu es sûr Milo ?
- Bien sûr Lucas. Ne change pas tes habitudes pour moi voyons.
- Si tu le dis.
- Je t'attends ici, alors ?
- On fait comme ça Tom, à tout à l'heure et surtout bichonne bien ma Gina et qu'elle brille comme un sou neuf.
- Tu sais bien que je suis le meilleur !
- Et bien au moins, il ne manque pas d'air. Bon, on y va Lucas ?
- Heu... Oui, nous pouvons y aller.
Nous passons la matinée à faire les boutiques et après avoir tout acheté pour Claire, nous nous rendons dans un petit resto italien où Lucas a l'habitude de manger.
- Salut Tonio, il te reste une table de libre pour mon ami et moi ?
- Toujours pour toi, amore mio.
- On dirait que lui aussi te connaît bien ?
- Ne commence pas Milo, c'est juste un resto où je viens souvent c'est tout !
- C'est bon, je ne dis plus rien.
- Tu ne vas pas faire la tête, si ?
- Bien sûr que non Lucas, tu as eu une vie après moi, je le comprends tout à fait et j'en suis heureux pour toi.
- Tu n'es pas fâché alors ?
- Non Lucas, je suis même rassuré.
- Comment ça ?
- J'avais peur que tu t'accroches trop à notre nouvelle situation. Alors me voilà rassuré.
- Tu entends quoi au juste en disant ça ?
- Que je suis aussi libre que toi tu ne l'es de voir Tom, ou Tonio, ou je ne sais qui encore.
- Tu me fais quoi là, une crise de jalousie ? Pourtant, c'est toi qui veux qu'on ne soit que des "sexfriends". C'est bien, comme ça que tu as appelé notre "statut".
- Tu as raison Lucas, je n'ai aucun droit sur qui tu vois ou qui tu baises. Excuse-moi.
- Tu n'as pas à t'excuser Milo, mais je pense qu'en rentrant ce soir, il faudrait qu'on en discute, tu ne crois pas ?
- Tu as entièrement raison. Bon, si on commandait à présent !
- Je te conseille les pâtes fraîches aux crevettes et pancetta. C'est une tuerie.
- Ok, va pour les pâtes.
- Tonio... Deux plats de pâtes, per favore.
- Tu parles italien maintenant ?
- Juste quelques mots que Tonio m'a appris.
- Il t'a appris des mots cochons aussi ?
- N'importe quoi Milo !
- Quoi ? Il ne te susurre pas des gros mots quand il te baise ?
- Non, quand il me baise, Lucas me donne trop de plaisir pour que j'aie envie de parler, intervient Tonio. Voici vos pâtes messieurs et buon appetito.
- Gracie mile, Tonio.
- Et bien, on dirait que je me suis fait un nouvel ami.
- Tonio n'est pas méchant. Il est juste sans filtre.
Nous mangeons nos pâtes en silence. Et je dois reconnaître que cette espèce d'énergumène sait cuisiner. Il y a bien longtemps que je ne m'étais pas autant régalé avec des pâtes. Il s'approche de la table voyant que l'on a terminé.
- Vos pâtes étaient délicieuses Tonio et veuillez m'excuser pour la façon dont j'ai parlé de vous tout à l'heure.
Je lui tends la main, afin de me faire connaître et de mettre fin aux hostilités.
- Je me présente : Milo.
- Ah c'est donc toi le briseur de cœur ! rage-t-il en ne daignant même pas me serrer la main.
- Tonio arrête !
- Pourquoi tu veux que j'arrête ? Ça ne lui ferait pas de mal de savoir à quel point, il t'a fait souffrir.
- Ce n'est pas le moment Tonio.
- Tu ne vas pas en plus le défendre ? Alors, saches Milo que tu es un beau salop.
- Je ne vous permets pas...
- Viens Milo, on s'en va.
- Non, tu vas rester là et m'écouter. Tu as traité Lucas comme une merde. Je ne compte pas le nombre de fois où je l'ai récupéré en pleurs et anéanti, parce que tu n'en avais rien à foutre de lui et de ce qu'il ressentait. Alors, si tu es revenu dans sa vie pour le blesser à nouveau, cette fois-ci, tu auras affaire à moi et à mes poings.
- Stop Tonio, tu vas trop loin. Viens Milo, partons.
- Ne lui fais plus de mal, tu m'as compris, hurle-t-il de la cuisine où il nous avait installé la table du chef.
Nous sortons du restaurant par la porte de service. Lucas est blanc comme un linge et je dois dire que je ne me sens guère mieux que lui. Je suis abasourdi par ce que vient de me balancer ce Tonio. Lucas a pleuré et il s'est rendu malade à cause de moi ? Je ne suis qu'un salaud, il a raison. Si c'est vrai, je ne vaux pas mieux que Marcus alors. Même si les blessures sont différentes, cela n'excuse en rien, ce que je lui ai fait subir.
- Milo... Mon ange ? Regarde-moi. Tonio est extravagant et amplifie les choses.
- Réponds-moi franchement Lucas. Est-ce que je t'ai fait souffrir ?
- Disons que certaines fois, oui. Mais ce n'était pas de ta faute, mon ange.
- Comment ça ? Je t'ai fait souffrir, oui ou non ?
- Je suis responsable aussi. Je savais que tu ne m'aimais pas autant que moi... Mais à chaque fois que tu rentrais au loft, je n'arrivais pas à te dire non. Même si je savais que ça ne durerait qu'un temps. Je m'en contentais et j'étais heureux, mais ensuite, quand tu trouvais un nouveau mec et que je te perdais à nouveau, j'étais dévasté.
- Pourquoi tu ne m'en as jamais parlé Lucas ?
- Parce que je ne voulais pas que tu t'en ailles loin de moi. Mais ça n'a servi à rien, puisque tu es parti avec l'autre brute.
- Oh mon Dieu, Lucas, si tu savais comme je suis désolé de ne pas avoir vu à quel point tu m'aimais et à quel point je te faisais du mal.
Je le prends dans mes bras pour le consoler, pour m'éviter de trembler, et de m'effondrer face au monstre que je suis.
- Tu n'as pas à t'en vouloir Milo, me souffle-t-il dans le cou.
- Comment ne veux-tu pas que je m'en veuille ?
- Parce que j'ai adoré tout ce que tu as partagé avec moi.
L'alarme de mon téléphone sonne.
- Merde, mon rendez-vous avec la psy !
- Vas-y mon ange, ça te fera du bien de lui parler.
- Lucas, je ne veux pas te laisser dans cet état, annoncé-je en resserrant mon étreinte.
- Ça va je te dis. Alors file, tu vas être en retard et tu détestes ça.
- Non Lucas, pas cette fois-ci ! Je ne te laisserai pas pleurer sur l'épaule de quelqu'un d'autre que la mienne. Viens là... Rentrons chez nous !
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Vous êtes plus comme Milo qui est toujours à l'heure ou comme Lucas qui est plus cool ? 🕧🕞🕗🕥
Milo est vraiment intransigeant sur la ponctualité, mais c'est comme ça qu'on l'aime, non 😍
Alors Milo est-il jaloux, d'après vous ?
Milo vient de comprendre qu'il a beaucoup fait souffrir Lucas... 😢
Une discussion s'impose ! Mais arriveront-ils à régler leurs problèmes ? 😳
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Que pensez-vous de la nouvelle Cover de : Milo - Pile ou Face
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😘 Bisous mes Loulous 😘
😊 Kty 😊
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