Chapitre quatorze

MILO

≈ ≈ ≈ ≈

Il est vingt heures, le repas finit de mijoter sur la plaque. Je range la cuisine afin que tout soit nickel et brille. Je termine, quand la porte d'entrée s'ouvre en même temps que mon sourire s'agrandit. C'était le dernier jour de travail de Lucas pour l'agence. Pour l'occasion, j'ai préparé un bon repas et du champagne que je débouche alors qu'il entre dans la cuisine.

— On fête quelque chose, mon ange ?

— Oui. Ta liberté !

Je remplis les deux flûtes et lui en tends une. Nous les faisons teinter l'une contre l'autre, en se regardant dans les yeux.

— À nous, mon ange !

— À notre future agence !

Je bois une gorgée, quand je vois que Lucas a déjà terminé sa flûte et qu'il s'approche de moi. Il attrape les passants de mon jeans pour m'attirer à lui afin de m'embrasser. Ces lèvres sont fraîches, quelques bulles finissent d'exploser sur sa langue quand il la passe sur la mienne, révélant leurs saveurs acidulées. Je prolonge notre baiser en plaçant mes mains sous sa veste. J'aime son torse ferme, ainsi que ses tétons qui pointent sous mes paumes à travers sa chemise.

— On passe à table ?

— Assieds-toi mon ange, tu en as assez fait comme ça pour aujourd'hui. Je vais te servir, ajoute-t-il en s'approchant de mon cou, alors que je me crispe.

— Tu ne veux pas de mon aide ? tenté-je pour éviter son baiser.

— Pas pour le repas... On verra au moment du dessert. Cette mousse au chocolat va être divine sur ton corps ! ajoute-t-il en passant la langue sur ses lèvres légèrement entrouvertes.

— Lucas !

— Oh ça va, comme si c'était la première fois que l'on faisait ça.

— Oui, mais ça, c'était avant et puis on était ensemble, dis-je en essayant de me reprendre.

— C'est vrai que là, nous ne vivons pas ensemble et que nous ne couchons pas ensemble, non plus.

— Oui, mais ce n'est pas pareil !

— Tu m'expliques la différence ? se vexe-t-il.

— Notre statut.

— Développe !

— Avant, on avait un statut de couple, alors que là, on a un statut de sexfriend, plutôt.

— Ah donc, c'est comme ça que tu définis notre relation ?

— Oui, du plaisir et du sexe, sans attache.

— Sans attache ? minaude-t-il en prenant un air coquin. Humm... Sexfriend, c'est mieux que rien. Tchin Milo !

— Tchin Lucas ! Et puis pourquoi s'embêter avec un statut, alors que nous avons retrouvé notre complicité d'avant et que le sexe n'a jamais été aussi bon, entre nous.

— Tu dis ça, parce que c'est toi qui as le beau rôle.

— Plains-toi. Vu comme je t'ai fait crier hier, tu n'avais pas l'air de t'en plaindre !

— Je n'ai jamais dit ça, mon ange. Mais si tu continues à me chauffer comme ça, on ne va même pas manger et ça serait dommage que tu te sois donné autant de mal pour le repas.

— Viens par là, lui intimé-je en l'attrapant par la taille, alors qu'il dépose le plat sur la table.

— Toi, tu as une idée derrière la tête, rigole-t-il.

— J'ai envie d'une entrée avant le plat principal, avoué-je avant de l'attirer entre mes jambes.

Je défais les boutons de sa chemise avant d'attaquer ceux de son jeans. Il commence à retirer sa chemise.

— Non, garde-la, j'aime quand en plus c'est la mienne que tu portes.

Je lui embrasse le torse, alors, que de mes pouces et de mes index, je vrille ses tétons déjà dressés. Je suis la ligne de ses abdos de mes baisers qui me conduisent droit à son nombril dans lequel, je fais tourner ma langue, ce qui lui arrache un soupir. Tout en continuant de jouer avec ma bouche, je passe une main dans son caleçon. Son sexe tendu n'attend que mes caresses. Tandis que mes doigts malmènent son téton, que ma langue s'occupe de son nombril, je commence à le branler. Tout doucement en partant de son gland, jusqu'à sa base et en remontant tout aussi lentement. Sa tête part en arrière en même temps qu'il gémit. Il se tient au dossier de la chaise pour ne pas perdre l'équilibre, et je continue mes va-et-vient.

— Milo...

— Oui ?

— S'il te plaît...

— Qu'est-ce que tu veux Lucas ?

— Hummm.

— Mais encore ?

— Plus vite mon ange.

— Comme ça ?

— Oh oui, c'est trop bon !

J'associe ma langue à mes va-et-vient en lui léchant l'extrémité du gland, alors que ma main arrive à sa base et qu'il est entièrement décalotté. La pointe de ma langue longe son frein, ce qui lui arrache des spasmes de plaisir. D'un coup de bassin, il essaie de s'enfoncer dans ma bouche pour que je le suce entièrement, mais j'ai envie d'être un vilain garçon ce soir. Alors je m'arrête et le regarde droit dans les yeux.

— Tu veux que je te suce, Lucas ?

— Oui, j'en peux plus !

— Tu n'aimes pas ce que je te fais ? le taquiné-je en sachant pertinemment la réponse et en passant à nouveau ma langue sur son gland sensible.

Je le lui aspire du bout des lèvres et le son sort en même temps que son plaisir, que je reçois sur ma langue. Je l'attire à moi en agrippant sa nuque et l'embrasse goulûment, pour que l'on partage sa semence.

— Tu aimes ton goût ?

— Je n'y avais jamais goûté. Il est différent du tien.
Il m'embrasse à nouveau et me dit en rigolant :

— Il t'en restait un peu, là !

— Alors ?

— C'était divin, même si c'était un vrai supplice.

— Toujours mécontent de ton rôle ?

— Non, je ne m'en plains pas mon ange et tu sais très bien, ce que je veux dire.

— Je sais Lucas...

— Moi aussi, j'aimerais te toucher, te faire plaisir, te câliner.

— C'est à prendre ou à laisser Lucas. Je n'ai rien d'autre à t'offrir, pour le moment.

— Ne te fâche pas. Je comprends et j'attendrais le temps qu'il faudra.

Il dépose un doux baiser sur mes lèvres, avant de ranger son matos dans son caleçon.

— Ne referme pas ton jeans, je n'en ai pas encore fini avec toi.

— Je l'espère bien, s'amuse-t-il. Bon, on mange ? Ton entrée m'a ouvert l'appétit.

Pendant le repas, j'essaie de me concentrer sur la conversation, mais je ne peux empêcher les images de passer, de me percuter. D'être broyé, par les mots que Marcus a prononcés. Je me bouche les oreilles avec les mains et ferme les yeux le plus fort possible. Mais rien n'y fait. Il est toujours là. Dans ma tête, dans ma mémoire, dans mes pensées, dans mes gestes, dans mon être.

Je me dégoûte.

Je me hais.

Je m'en veux de faire subir tout ça à Lucas, en plus.

Le pauvre, il fait tout son possible, pour que j'aille mieux. Il est attentionné, doux, gentil et en plus, il accepte toutes mes sautes d'humeurs par amour.

Je n'arrive pas à lui donner ce qu'il veut... Moi.

C'est trop tôt et je me demande, si un jour j'y arriverais à nouveau.

— Milo arrête de t'en vouloir ! devine-t-il.

— Comment veux-tu que j'y arrive, alors que j'ai toujours la sensation de ses mains sur moi, de son sexe en moi. Hein ? Comment ? hurlé-je.

Les larmes coulent, encore une fois et je m'en veux d'avoir gâché la soirée, mais c'est plus fort que moi. Il est là. Tout le temps. Constamment. Même quand j'arrive à dormir, il ne me quitte pas. Les cauchemars me réveillent toutes les nuits. Et toutes les nuits, Lucas vient me consoler dans mon lit. Même si nous couchons ensemble, je tiens à dormir dans ma chambre, d'une part pour ne pas l'empêcher de dormir et d'autre part, car je ne veux pas qu'il pense que nous sommes en couple, comme avant, c'est trop intime de dormir dans le même lit. Une fois que je l'ai baisé, je retourne dans ma chambre et je peux me dégoûter autant que je veux, sans qu'il ne le voit.

Car oui je me dégoûte. Je sais les sentiments que Lucas a pour moi et je ne devrais pas entretenir ce genre de relation avec lui, même s'il dit que ça lui convient, je sais que ce n'est pas vrai et qu'il accepte tout ça, simplement par amour. Il prend le peu que je lui donne et il fait avec. Mais jusqu'à quand ? Je sais bien que cette situation ne peut pas durer, qu'il va falloir que je parte d'ici, mais c'est encore trop tôt, je ne me sens pas prêt et j'ai peur de me retrouver seul.

Allez-y, traitez-moi d'égoïste, de tirer parti de la situation. Traitez-moi de tout ce que vous voulez, vous n'irez jamais aussi loin, que ce que je ressens.

— Milo, est-ce que tu en as parlé avec ta psy ?

— Bien sûr.

— Et ?

— Elle dit que ça sera long et que je devrais aller dans un groupe de parole.

— C'est une bonne idée en effet.

— Non mais franchement Lucas, tu me vois en parler devant des inconnus ?

— Je sais que ça sera difficile, mais si je viens avec toi, au moins je pourrai te soutenir.

— C'est gentil à toi Lucas. Mais je ne suis pas prêt pour ça. Et puis qu'est-ce que ça va m'apporter, à part le jugement et le regard des autres.

— Tu sais que dans ce genre de groupe tout le monde a subi des violences conjugales et pour certains aussi, des viols, tout comme toi.

— Je m'en doute, sauf qu'il n'y aura que des femmes.

— Là Milo, c'est toi qui juges sans savoir.

— Oui tu as raison, mais reconnais que je risque d'être le seul.

— Peut-être, mais si tous les mecs pensent comme toi, forcément il n'y en aura jamais !

— Ok ! Ok, demain j'en parlerai avec ma psy, ça te va ?

— Oui ça me va...

Pour couper court à cette discussion, je lance :

— Bon, on passe au dessert ?

— Une bonne mousse au chocolat ne se refuse jamais.

— Surtout quand c'est moi qui l'ai fait, voyons !

— Monsieur modeste est de retour, je vois.

— Non c'est juste la vérité. Tu connais trop mon amour pour le chocolat, pour que je n'en fasse pas un délicieux dessert !

— Bon, quand tu auras fini de te vanter, nous pourrions peut-être déguster cette merveille ?

— Moi me vanter ? Jamais voyons ! me moqué-je en lui riant au nez.

— Je peux te demander une faveur ?

— Demande toujours.

— Tu veux bien que je te la fasse manger ?

— C'est bon Lucas, je ne suis plus un bébé !

— En fait, je trouve ça très sensuel mon ange, toi non ?

— Je te dirais ça, après avoir essayé.

— Tu es d'accord ?

— Dépêche-toi, sinon elle ne sera plus à la bonne température.

— Qu'est-ce que tu peux être tatillon. Un peu de douceur et de romantisme, c'est trop te demander ?

— Parce que te préparer un repas et t'attendre avec du champagne, ce n'était pas romantique, peut-être ?

— Si en effet, je suis injuste sur ce coup-là, mon ange.

— Bon, j'attends...

Lucas se lève avec la coupe de mousse au chocolat et va s'asseoir sur le canapé.

— Tu veux bien venir t'asseoir sur moi ?

— Heu... Hésité-je sentant déjà mes mains trembler.

— Je te promets mon ange, de rester sage et de ne pas te toucher.

— Tu promets ? murmuré-je la voix cassée.

— Mon ange, regarde je tiens la mousse et dans l'autre la cuillère, m'assure-t-il en levant ses mains pour me les montrer.

J'hésite, je sens mon angoisse monter, je fais mon exercice de respiration comme me l'a appris la psy. Je voudrais tellement redevenir l'homme sûr de lui que j'étais et non cette mauviette qui tremble et angoisse dès qu'on veut le toucher. Je m'approche de Lucas qui ne me quitte pas du regard. Je dois le faire pour lui. Pour moi...

≈ ≈ ≈ ≈   

Les choses s'accélèrent entre Milo et Lucas ♨️⚠️

Un repas plutôt caliente 😉

Et un dessert très, très, chocolaté ♨️

Milo arrivera-t-il à dépasser sa peur ?

≈ ≈ ≈ ≈  

😘 Bisous les Loulous 😘

Kty 

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