Chapitre quarante-sept - 2

MILO

    ≈ ≈ ≈ ≈    

Se plonger dans le visionnage des photos était vraiment une idée lumineuse venant de Lucas. Pourtant, je n'étais pas enchanté de parler de mon enfance, de mon père, et bien sûr de ma mère, qui me manque tant. Cependant, regarder une partie de ma vie, dont je n'avais pas de souvenirs m'a permis de comprendre que mon père m'avait menti. Pour quelle raison ? Ça, je l'ignore encore, mais je ne compte pas en rester là.

— Lucas, je pense qu'on devrait prendre toutes les photos qui concernent Judith et les lui montrer pour voir, si comme moi, elle s'en souvient. Parce que je me disais, que si mon père m'a menti, cela pourrait être pareil pour le sien ?

— Tu as sans doute raison. Et en mettant vos souvenirs en commun, peut-être que, vous trouverez ce que cache ce secret de famille.

— Le souci, c'est que Judith ne voudra pas me voir !

— Il y a de fortes chances, mais je suis sûr que Claire, en revanche, voudra bien écouter son ami Milo.

— Ok, alors rangeons les photos dans la boîte, une douche et au lit.

Nous devons être en forme pour lui parler et lui expliquer tout ce que j'ai découvert, tout ce dont je me souviens, et puis peut-être que Claire sait de qui elle tient sa tache de naissance ? Cette conversation ne va pas être facile, encore une fois mais elle est nécessaire. J'espère que Claire me laissera m'expliquer et que cela va nous permettre de comprendre ce qu'on nous a caché pendant toutes ces années pour enfin remettre toutes les pièces du puzzle à leurs places.

— Merci, Amour.

— Franchement, je ne pouvais pas savoir que regarder ces photos te rendrait une partie de ta mémoire et que tu arriverais à un tel résultat.

— En tout cas, si tu n'avais pas voulu en connaître plus sur moi, nous n'en serions pas là. Alors, merci quand même.

Mes lèvres se posent délicatement sur sa bouche entrouverte. Ma main passe dans ses cheveux et je lui susurre :

— Eu te amo, Amor.

— Oh mon ange... Cette langue est tellement belle. Tu parles brésilien ?

— Je me souviens de quelques mots seulement. Comme tu l'as compris mon père ne voulait pas que ma mère me parle en brésilien. Pourtant quand il était absent, elle me racontait des histoires, me parlait de son village, de ses parents et ma mère m'apprenait sa langue en espérant qu'un jour nous puissions y aller. Et puis pour elle, c'était important de me transmettre sa culture.

— Je trouve qu'elle a eu entièrement raison, c'est une partie de ta vie, que tu dois connaître Milo. Ce sont tes racines...

Je n'arrive plus à parler. J'ai cette boule qui me bloque la gorge et m'empêche de respirer normalement.

Sept ans. Cela fait sept ans que je ne l'ai pas vue et elle me manque terriblement et encore plus, depuis que tous mes souvenirs remontent à la surface.

— Il faut vraiment que je voie ma mère Lucas.

— Promis mon ange, je m'occupe de la contacter demain. D'accord ?

— Oui... Amour, dis-je entre deux hoquets étouffés.

J'ai gardé cette peine trop longtemps en moi et je sens que le barrage va céder.

— Calme-toi mon ange. Je sais que c'est dur, mais d'ici quelques jours tu pourras la voir, l'embrasser, lui parler.

— Et si elle ne voulait pas me voir ?

Je me recroqueville sur moi-même, enserre mes jambes avec mes bras et je pleure en silence. J'ai tellement peur qu'elle me rejette. Il me caresse les cheveux pour que je me détende et me parle, me console, m'apaise, sa présence me rassure...

— Je suis là Milo.

Sa voix douce me calme, me détend et me permet de décompresser...

— Tu n'es pas tout seul.

— J'ai l'impression d'être revenu sept ans en arrière, quand tu m'as trouvé sur ce banc...

— Tu as mûri Milo. Tu n'es plus ce mec paumé que j'ai ramené chez moi.

— Ah tu trouves ? fais-je. La première fois, j'étais sur un banc et cette fois-ci, j'étais couché par terre après avoir été violé. Waouh ! Tu parles d'une progression. Je suis juste une merde. Même mes parents m'ont menti et ensuite rejeté parce que j'étais gay. Et tu crois, que j'ai de quoi être fier de moi ? Tu crois qu'une mère à envie de retrouver un fils tel que moi ? Même ma cousine, la seule que j'ai, me déteste et ne veux pas de moi.

Lucas veut me prendre dans ses bras pour me consoler, mais ce soir c'en ai trop. J'en peux plus. Je sens que je vais exploser si je reste ici, avec ces photos, ces souvenirs, ces secrets et tous ces mensonges.

Je me lève rapidement, j'attrape mon jean et l'enfile tout aussi vite. Au passage je récupère mon blouson et je sors de la chambre.

— Milo ? Qu'est-ce que tu fais ?

— Tu veux un dessin ?

Je chausse mes baskets, attrape mon portefeuille et mes clés de voiture. Et j'ouvre la porte en ajoutant :

— Ne m'attends pas.

Je claque fortement la porte derrière moi. Lucas sait qu'il ne sert à rien de vouloir me retenir. J'ai besoin d'être seul. De faire le point. Ou pas ? En fait, je n'en peux plus, de me repasser tout ça en boucle. Je vais devenir fou si je continue.

Je déverrouille la voiture à distance, ouvre la porte et me glisse à l'intérieur. L'habitacle est empli du parfum de Lucas. Je regarde le siège passager en poussant un profond soupir. Ma tête se tourne inévitablement vers le muret. Il y a seulement quelques heures Lucas m'y donnait tant de plaisir...

Je pose mon front sur le volant. Je ne sais plus quoi faire. Je m'en veux de réagir comme ça envers Lucas. Je lui ai promis de ne plus le faire souffrir. Mais non, comme un gros con, encore une fois, je défoule ma colère sur lui. Il ne le mérite vraiment pas.

Non je ne peux pas lui faire ça.

Je sors de la voiture, quand les portes de l'ascenseur s'ouvrent sur un Lucas droit et sûr de lui.

— Tu veux te changer les idées, tu veux rouler jusqu'à pas d'heure ou tu préfères qu'on aille boire un verre ?

Je le regarde sans pouvoir répondre. 

Ce mec.

Mon mec.

M'épate...

Là où beaucoup auraient fait la gueule. Lui, il débarque plus beau que jamais et il est prêt à me suivre dans ma connerie.

Il s'approche de moi, me plaque contre ma voiture en posant sa paume à plat sur mon torse.

— Alors beau brun ! On fait quoi ? Décide-toi, avant que je ne te mange tout cru.

Il me mord dans le cou.

— Mais ça ne va pas ? Tu m'as vraiment mordu !

— Je te signale qu'on n'a pas eu le temps de manger encore et j'ai très faim...

Ses yeux, sa bouche, son corps ont envie de me dévorer.

— Je ne suis pas au menu Lucas. Monte, je sais où on va aller !

Il m'embrasse voracement, comme s'il ne l'avait pas fait depuis des jours, voir des semaines. Il s'arrache de moi, me laissant tout pantelant et enivré par ce baiser. Je me tourne vers ma porte, quand je sens une claque atterrir sur mes fesses.

— Ce joli cul moulé que tu as dans ce jeans me fait bander.

Il agrippe mes fesses et resserre ses mains sur elles. 

Il me les malaxe sans douceur mais j'aime quand il est dans cet état d'esprit là .

— Mets tes mains à plat sur le toit de la voiture.

Je n'ai toujours pas parlé, ni bougé. 

Je sens sa respiration dans mon cou se rapprocher.

— Tu veux que je les mette, moi-même ?

Je m'exécute et place la paume de mes mains à plat sur la carrosserie froide, ce qui me fait frissonner.

Lucas s'occupe toujours de mes fesses, quand je le sens se coller contre moi. Son érection est bien présente en effet et ses mouvements de bassin ne font que la faire enfler.

— Si tu savais comme j'ai envie de toi. Comme j'ai envie de te prendre contre ta voiture. Mais je pense que le mec de la sécurité doit déjà avoir explosé dans son futal en nous regardant faire.

— Merde les caméras !

— À mon avis, il doit nous mater sur la quatre. On le regarde et on lui fait un beau sourire, parce que le spectacle est terminé.

On se retourne en même temps vers la caméra, on lui sourit en y ajoutant un signe sympathique du majeur. On éclate de rire et encore une fois Lucas a su désamorcer la bombe que j'étais.

— Dis donc, tu n'es qu'un beau parleur mon cher ! Ça fait deux fois que tu me chauffes et tout ça pour rien.

— Montons à l'appartement et tu verras si je ne tiens pas mes promesses.

— Tu parles...

Je n'ai pas fini ma phrase qu'il fonce sur moi et m'attrape la queue à pleines mains.

— Tu bandes comme un taureau Milo. Alors tu choisis. Ici ou chez nous ? Moi les deux me vont tant que je peux te prendre. C'est bon, je suis assez clair !

— Clair comme de l'eau de roche.

— Alors ? me demande-t-il en pressant ma queue.

— Heu... Chez nous.

— Vas-y je te suis, que je puisse profiter de la vue sur ton joli petit cul.

Je verrouille la voiture et me dirige vers l'ascenseur, sentant le regard brûlant de Lucas sur moi. Il reste adossé à la voiture avec les bras croisés et un sourire narquois affiché sur son visage, ne ratant pas un seul de mes gestes. J'appuie sur le bouton et après trente secondes, les portes s'ouvrent sur la voisine. Encore elle !

— Salut Milo !

— Salut Mélodie, réponds-je par politesse.

— Lucas n'est pas avec toi ?

— Tu me cherchais Mélo ?

— Ouais. Figure-toi que ma soirée a été annulée. Du coup, je suis passé chez toi, annonce-t-elle, en se rapprochant de Lucas.

Elle pose sa paume sur son torse et commence à lui faire les yeux doux, tout en minaudant. Et moi, je reste sans pouvoir bouger. Je les regarde faire, pour voir jusqu'où elle va oser aller.

— Tu remontes chez toi mon beau ?

— Oui, lui dit-il avec un grand sourire. Pourquoi ?

— Parce que je n'ai pas envie de passer la soirée toute seule... Elle trace de ses ongles la peau apparente de son torse. Tu m'offres un verre ?

— Avec plaisir Mélo.

Comment ? J'ai du mal entendre ?

Il l'invite chez nous ?

Je fulmine et de la fumée doit sortir de mes narines tant je suis en colère.

Je m'engouffre en premier dans l'ascenseur suivi de Mélodie et de Lucas tout sourire, qui lui mate les fesses justes recouvertes par sa très courte jupe. Il me lance un regard approbateur et lève son pouce en me la montrant.

Mais j'en ai rien à foutre d'elle !

Moi tout ce que je veux, c'est que mon homme me fasse l'amour. Il me l'a promis en plus. Il m'a chauffé comme ce n'est pas permis et encore une fois, il va se défiler. Je boude, le dos appuyé contre la paroi de l'ascenseur pendant qu'ils s'envoient des regards chauds comme la braise.

J'aurais dû me casser et faire ce que j'avais en tête avant que Lucas ne me rejoigne, au moins je ne serais pas là, à assister à ce spectacle dès plus déplaisant.

Lucas et Mélodie sont assis sur le canapé. Du moins elle le colle et recommence son manège, et Lucas la laisse faire. Je sais bien, qu'il est bisexuel et que cela doit lui manquer de se taper une nana. À mon avis en plus, ça ne serait pas la première fois, vu comme ils agissent l'un envers l'autre.

— Milo tu veux bien nous servir à boire !

Je ne réponds même pas à Lucas, car je pourrais être grossier et me rends à la cuisine en repensant à Lewis. Il a dû ressentir la même impression, quand je lui avais moi-même demandé. Je débouche une bouteille de vin et attrape trois verres à pied.

J'ai l'attitude d'un robot accomplissant sa tâche. Mais lorsque j'arrive dans le salon, Mélodie est assise à califourchon sur Lucas qui lui mange littéralement la bouche en lui pelotant les seins qui sont sortis de leur cage en dentelle.

Je ne sais pas quoi faire ou dire. Est-ce que je dois les laisser continuer ? Est-ce que je pose le vin et les laisse tranquilles ?

— Milo, approche, me dit-il en me tendant la main.

Je pose la bouteille et les verres comme le ferait un automate tellement je suis abasourdi par ce qu'il se passe sous mes yeux. Je prends la main de Lucas qui arbore son merveilleux sourire.

— Assieds-toi à côté de moi. Et arrête de faire la gueule, tu veux ! C'est bon je l'ai juste embrassée. Je ne pensais pas que tu serais jaloux d'une femme et encore moins d'elle.

— Eh ! Je te signale que je suis là ! s'indigne Mélodie.

— Comment je peux t'oublier, alors que tu me malaxes la queue avec tes fesses, espèce de chipie, tu ne changes pas ! affirme-t-il en lui claquant la fesse, lui arrachant au passage un couinement.

— Milo, tu veux que je m'occupe de toi aussi ? demande-t-elle, pas le moins gêné par Lucas qui lui tète le bout du sein.

— Non mais t'es sérieuse ? Je suis gay je te rappelle !

— Et alors ? Moi ça ne me gêne pas, que tu t'enfiles Lucas, tant qu'il s'occupe bien de moi.

— Allez Milo fait le pour moi. Depuis que j'ai envie de partager cette expérience avec toi...

— NON ! Lâche-moi !!! hurlé-je.

≈ ≈ ≈ ≈    

Voilà un nouveau chapitre ! 

Je me rattrape avec ses trois chapitres en trois jours, j'espère que vous êtes contentes ? 

J'attends vos commentaires avec impatience !

≈ ≈ ≈ ≈ 

Bisous mes Loulous.

Kty 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top