Chapitre quarante-deux

MILO

Claire, ou dois-je dire Judith est ma cousine. La fille de mon oncle Léon. Elle est la fille de cette enflure. Je l'ai vue pâlir en entendant mon nom, mais je ne comprenais pas encore. Maintenant, je sais et toutes les pièces du puzzle s'emboîtent à la perfection. Par contre moi à sa place je ne l'aurais même pas fait rentrer chez moi.

Elle voulait sans doute en être sûre avant de me balancer à la gueule cette haine viscérale que se vouent nos pères et que par ricochet, nous avons toujours eue l'un envers l'autre.

Nos familles nous ont élevés ainsi, en nous haïssant mutuellement.

Et dire que je me suis mis en quatre pour lui trouver son appartement. Que je me suis fait du souci pour elle. Que j'ai voulu la protéger, l'aider le plus possible. Que j'ai même cru avoir des sentiments pour elle !

Je me dégoûte et j'ai la haine de ne pas l'avoir reconnue, puis je grimace en me souvenant que la dernière fois que nous nous étions vus en étant gosses, c'était à l'enterrement de notre grand-mère paternelle.

Mes mains se resserrent sur le volant et mon regard se fait encore plus dur sur la route qui défile devant moi.

Lucas n'a pas décroché un mot depuis que Claire m'a demandé de me casser de chez elle.

Non mais, je ne le crois pas et en plus elle se permet de me dire ce que je dois faire. Mais pour qui se prend-elle ? Elle est bien la fille de son père, tiens. Là-dessus pas de doutes.

Par contre, si elle est bien cette Judith, pourquoi joue-t-elle à la nana qui n'a pas de fric ? Elle est riche à millions depuis que ses parents sont morts dans l'incendie de leur maison...

Nous arrivons chez nous et je n'arrive pas à lâcher le volant de peur d'exploser. J'ai l'impression quand le tenant j'arrive encore un peu à canaliser ma colère envers elle.

— Milo lâche ce volant.

— Je n'y arrive pas. Je vais m'effondrer si je desserre mes doigts.

— Tu dis n'importe quoi Milo.

— Oh non... Si tu savais à quel point je la déteste.

— Oui, bien justement je n'en sais rien. Alors on va monter chez nous. Je vais nous faire un bon café et tu vas tout m'expliquer.

— D'accord Lucas.

J'essaye d'ouvrir mes doigts mais impossible.

— Détends-toi mon ange. Respire. Calque ta respiration sur la mienne.

Je l'écoute et je sens petit à petit mes muscles se détendre alors qu'il est à genoux sur son siège pour arriver à me masser les trapèzes et les épaules.

— Ça passe ?

— Oui Lucas, j'y suis presque.

— Tu veux que j'essaye de défaire tes doigts ?

Au moment où j'allais lui répondre, il a pivoté vers moi et a posé ses pieds sur le fauteuil en cuir de la voiture.

— Non ! Retire tout de suite tes pieds du siège. Tu vas l'abîmer.

Et alliant le geste à la parole je lui soulève la jambe. Je le sens se retenir de rire.

— Et tu trouves ça drôle en plus !

— Hilarant même.

— Je te préviens Lucas, s'il y a la moindre égratignure, tu te chargeras de la réparation.

J'ouvre sa porte en m'étendant de tout mon long pour atteindre la poignée.

— Allez, sors et fais attention de ne rien rayer !

Lucas est pris d'un fou rire et n'arrive même pas à bouger.

Faut dire que je suis à moitié couché sur lui et que je n'ai qu'un mouvement à faire pour lui embrasser le bas du dos.

— Tu te rends compte au moins que tu as lâché de toi-même le volant, me dit-il entre deux rires.

— Et c'est pour ça que tu t'en donnes à cœur joie !

— Oh oui le spectacle m'amuse. Moi à genoux, toi couché de tout ton long et tout ça pourquoi ? Parce que j'ai osé poser le bout de ma chaussure...

— Tu l'as fait exprès pour me distraire ?

— D'après toi ?

— Tu n'es qu'un renard malicieux, mais pas autant que tu le crois.

Il m'interroge du regard avant que je ne me penche pour soulever son pull et glisse ma tête en dessous afin de semer sur son dos toute une série de baisers.

Lucas arrête son rire et le remplace par des petits gémissements qui me ravissent. J'aime le savoir aussi réactif à mes caresses, à mes baisers. Je referme sa porte aussi vite que je l'avais ouverte. Je verrouille les portières et grâce à toute la buée que nous avons générée, nous sommes entièrement cachés dans le parking de notre immeuble. Je glisse ma main sur ses fesses emprisonnées dans son pantalon en toile qui se moule à la perfection sur ces deux globes fermes.

— Amour, tu as le plus beau cul que j'ai jamais baisé.

— C'est charmant. Continue comme ça et tu pourras te branler tout seul sous la douche, râle-t-il.

— C'est ça râle, mais je sais que ça te fait de l'effet.

Je glisse mon autre main dans son caleçon.

— Regarde comme tu bandes pour moi Amour. Et ça, tu ne le ressens qu'avec moi. Il n'y a que moi pour te faire éprouver un tel désir.

— Là, tu t'excites tout seul en pensant ça.

— Qu'est-ce que tu insinues en me disant ça ?

— Que tu aimes te vanter d'être mon meilleur amant.

— Ce n'est pas le cas peut-être ?

— J'hésite encore entre toi et...

— Tu vas voir si après ce que je vais te faire ici, tu vas encore hésiter.

— Mais je n'attends que ça mon ange, ricane-t-il.

— Tu vas tellement crier et jouir, que tu ne te souviendras même pas du nom de mon soi-disant adversaire.

— Arrête de te vanter parce que je suis en train de débander.

— Ça ne risque pas avec ce que je vais te faire avec ma langue et ma bouche.

Je défais sa ceinture puis déboutonne son pantalon et baisse sa fermeture tout en passant ma langue sur mes lèvres. Ma main à présent dans son caleçon, je me délecte de sentir sa peau si douce et chaude sous mes doigts.

— Regarde Amour, je n'ai même pas commencé que tu es déjà dur comme la pierre. Alors imagine dans quel état tu vas être quand ma langue va te caresser.

— Arrête de me faire languir et prends-moi dans ta bouche.

— Tu aimes que je te suce, que je te bouffe les...

Lucas est à point et il n'en peut plus. J'ai gagné. Il m'attrape par les cheveux pour diriger ma tête.

— Tu as envie de me baiser la bouche ?

— Oui et je t'interdis de te branler Milo. Je me réserve ce droit !

Je n'ai pas le temps de lui répondre pour approuver son initiative, qu'il est déjà en train de m'imprimer un rythme soutenu de va-et-vient sur sa queue tendue et demandeuse. Il ne se vante jamais lui et pourtant il est de loin mon meilleur amant. Il est à la fois doux, animal, sensuel, et tellement bandant. Je pense que je n'ai jamais autant désiré un corps, un homme, et cet homme est le mien.

Je lève les yeux au moment où sa jouissance explose dans le fond de ma bouche. Il est beau, détendu, son visage reflétant tout le plaisir qu'il vient de prendre en lui laissant pour la première fois le droit de faire ce dont il avait envie. Je sais à quel point c'est important pour lui de pouvoir être aussi à la place de celui qui prend les choses en mains, au propre comme au figuré.

Il se retire et le baiser qu'il me donne est à la hauteur de son plaisir.

— Merci mon ange... Je t'aime, me souffle-t-il un brin ému.

Il me prend dans ses bras protecteurs et nous restons enlacés, sans rien dire. Car il n'y a rien à dire après cette preuve d'amour. Ce silence qu'il m'offre me fait autant de bien que ce moment charnel que nous venons d'avoir.

Je n'aurai pas pu vérifier si j'étais son meilleur amant. Mais après tout est-ce cela qui compte ? Il a peut-être eu de meilleurs coups que moi, mais celui qu'il aime, c'est moi. Celui avec qui il fait l'amour, c'est encore moi. Et celui avec qui il partage sa vie avec ses bons et ses mauvais moments, c'est toujours moi. Alors, le reste je m'en fous, ce ne sont que des futilités du mec arrogant que je peux être parfois.

— Milo !

— Oui Amour ?

— On monte chez nous ?

— Oui nous serons bien mieux chez nous. Même si j'ai adoré ce que nous venons de faire, ici.

— J'ai cru que tu étais en train de regretter ?

— Non pas du tout, tu as pris les commandes et nous avons pris tous les deux notre pied !

— Tu le penses vraiment ?

— Oui et n'hésite pas à recommencer Lucas.

— Alors montons vite, je voudrais te proposer quelque chose.

— Tu as piqué ma curiosité. Qu'est-ce que ce petit renard d'humeur badine a dans la tête ?

— Tu verras bien mais je suis sûr que tu vas apprécier mon idée.

— Donne-moi au moins un indice !

Lucas se rhabille pendant qu'il réfléchit. Je le soupçonne de faire durer le temps pour me faire devenir chèvre. J'ai pris beaucoup de plaisir avec sa queue dans ma bouche, mais la mienne n'a rien eu et je suis plus qu'à l'étroit dans mon caleçon. Alors le fait qu'il me fasse mariner me rend encore plus tendu qu'il n'est possible de l'être.

— Lucas !

— Oui mon ange ?

— Arrête de jouer, tu sais que je ne suis pas patient et au lieu de m'exciter, tu vas me mettre en rogne.

— Premier indice : le lit.

— Tu parles d'un indice ! bougonné-je.

— Tu n'aimes plus faire l'amour dans un lit maintenant ? ricane-t-il.

— Si au contraire, c'est pour ça que ce n'est pas un indice Lucas.

— Pourtant, debout contre un mur, moi je ne serais pas contre de temps en temps, comme au bon vieux temps, me dit-il en me rejoignant en dehors de la voiture. Je verrouille les portes et appelle l'ascenseur le temps que Lucas en profite pour me caresser les abdos sous mon tee-shirt.

— Tu n'aimerais pas que l'on fasse ça dans l'ascenseur comme l'autre jour, me souffle-t-il à l'oreille d'une voix aguicheuse ou même ici, contre ce mur. Humm ajoute-t-il en se mordant la lèvre se délectant déjà du plaisir que nous pourrions avoir.

— Tu oublies les caméras Lucas ?

— Non je ne les oublie pas, mais si tu regardes il y a un endroit qu'elles ne peuvent pas filmer.

Je tourne la tête à plusieurs reprises en étudiant leur champ d'action et c'est vrai qu'il y a ce petit muret qui est hors champ.

— Je vois à tes yeux pétillants, que tu as trouvé le petit muret. Ça te plairait mon ange ?

— Humm... Ne pouvant lui répondre plus, tant mon désir est monté en flèche.

— Ajoute à cet endroit à l'abri des caméras le fait que l'on pourrait nous surprendre ou même nous épier qui sait. L'urgence de cette baise sauvage et interdite qui te ferait dépasser tes limites pendant que je prendrais grand soin de toi, de ta queue et peut-être même de ton cul.

Je marque un temps d'arrêt car si jusque-là il m'avait bien chauffé et que j'étais prêt à le faire. Autant là, je suis un peu refroidi.

Lucas se plaque contre moi, m'obligeant à m'adosser au mur plaquant ses hanches contre les miennes et plantant ses yeux dans les miens.

— Je te veux Milo. Là, ici, et maintenant, énumère-t-il d'une voix rendue rauque par le désir.

Je me crispe un peu mais il ne me laisse pas le temps de réfléchir quand sa bouche prend possession de la mienne. Que sa langue mène la danse. Que sa main longe ma queue. Quand je prends l'initiative de défaire moi-même mon jean que je déboutonne pour lui offrir l'accès. Qu'il le baisse sur mes genoux avec mon caleçon. Quand le ding de l'ascenseur retentit et que la curiosité me fait regarder si quelqu'un en sort et que Lucas en profite pour me branler sur toute la longueur.

— Alors ta curiosité est-elle satisfaite ?

— Il n'y a personne.

— C'est une pointe de déception que je ressens dans ta voix ?

— Juste l'adrénaline de se faire prendre qui est un peu redescendue.

— Par contre toi, tu ne redescends pas, ça fait un petit moment que je ne t'avais pas eu aussi excité. Alors profitons-en. Allonge ton dos sur le muret. Il finit de retirer mon jeans et mon caleçon.

— Soulève les fesses !

Il y place mon jeans plié et je repose mes fesses dessus.

— On peut faire du sauvage mais confortable tout de même. Je ne voudrais pas abîmer ton si joli cul sur ce muret, s'amuse-t-il en me faisant un clin d'œil.

Il est heureux et pour moi ça n'a pas de prix mais je me demande bien pourquoi il me veut allonger, il compte me chevaucher ?

— À quoi tu penses Milo en te mordant ainsi la lèvre ?

— Tu vas me chevaucher ?

— Non ce n'est pas ce que j'ai prévu mais j'y penserais pour une prochaine fois.

Un bruit dans le fond du parking nous stoppe. Mon cœur bat la chamade et pulse dans ma queue toujours captive de la main de Lucas. Il dépose son pantalon en toile plié, enjambe le muret, et passe une jambe de chaque côté en faisant le moins de bruit possible.

Des bruits de clés et le bip d'une voiture que l'on déverrouille met tous mes sens en alerte surtout quand la bouche chaude et humide de Lucas prend possession de ma queue. Je place mes mains sur ma bouche pour couvrir mon gémissement.

— Il y a quelqu'un ? demande une voix féminine dont le bruit des talons qui claquent sur le sol en béton lisse se rapproche...

≈ ≈ ≈ ≈

Me revoici après quelques jours de repos !

Nos deux amoureux sont chauds !

Milo en plus arrive à se lâcher un peu et laisser faire Lucas, mais jusqu'où ?

D'après vous arrivera-t-il à dépasser sa peur, son angoisse et son traumatisme ?

≈ ≈ ≈ ≈

Bisous mes Loulous d'amour

Kty

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