Chapitre douze
MILO
≈ ≈ ≈ ≈
Au bout de trente minutes, Camille a enfin terminé ses manipulations par ma tête, ce qui m'a achevé et j'ai l'impression d'être sur un nuage tellement, je suis détendu.
— Voilà Milo, c'est terminé pour aujourd'hui, vous pouvez vous rhabiller.
— Ça faisait longtemps, que je ne m'étais pas senti aussi détendu.
— Faut dire que vous êtes un tas de nerfs ambulants. Donc, on se revoit à votre prochaine visite ici.
— Mais je ne sais pas encore, quand je dois revenir.
— Ne vous inquiétez pas, je me charge du rendez-vous.
— Très bien alors. Merci Camille, lui dis-je en lui tendant la main.
— Avec plaisir Milo et ravi de vous voir sourire à nouveau.
Je pars en rougissant légèrement. Décidément, cette Camille est surprenante. Je n'ai pas pour habitude qu'une femme me rentre dedans comme ça. Et je dois dire, qu'une fois la surprise passée, j'ai bien aimé nos échanges.
J'arrive devant la porte de ma chambre qui est ouverte et avant même que je dise quoi que ce soit, Lucas m'invective :
— C'est bien la peine que je me dépêche de venir pour me faire poireauter !
— Du calme... Lucas.
— Mais qu'est-ce que tu as ? Tu as encore abusé de ce fichu cachet ?
— Même pas. Je viens de passer trente minutes dans les mains expertes d'une femme.
— De mieux en mieux ! Il est vraiment temps que je te sorte d'ici, avant que tu ne deviennes comme moi !
— Tu veux dire, Bi ?
Et j'éclate de rire, quand je vois la tête de Lucas.
— On en reparlera le jour où tu auras vraiment goûté à une femme !
Lucas n'a pas le temps de répliquer.
— Ça y est Monsieur Matal, vous nous quittez ?
— Et oui Flora. En tout cas merci pour votre gentillesse. Mon séjour a été moins douloureux, grâce à vous.
— Si je ne vous savais pas gay, je croirais que vous êtes en train de me draguer, Monsieur Matal.
— Milo, s'il vous plaît ! Je ne suis plus votre patient, à présent. En effet, je vous trouve très jolie et ce n'est pas parce que je suis gay, que je ne sais pas reconnaître une belle femme.
— Eh bien Milo, c'est un des plus beaux compliments, qu'on a pu me faire. Merci.
Elle prend son calepin, écrit un numéro, et me tend une feuille.
— En tout bien tout honneur, Milo.
— Ça sera avec plaisir Flora.
— En attendant, voici vos ordonnances et vos prochains rendez-vous. Ça vous évitera de passer par l'accueil.
— Merci beaucoup Flora pour cette gentille attention, lui dis-je en lui faisant une bise.
Je me retourne vers Lucas sous le regard souriant de Flora.
— Bon Lucas, on y va ?
— Ah ça y est, tu te souviens que j'existe ?
— Comment t'oublier, lui murmuré-je, dans le creux de l'oreille.
Il lève les épaules, puis passe devant moi en portant ma valise et j'en profite pour lui mettre une main aux fesses.
— Ma parole, mais tu es déchaîné, Milo ?
— C'est la joie de partir d'ici !
— Et moi, qui croyais naïvement que tu avais craqué à nouveau pour mes fesses.
— Tu sais très bien, que je les ai toujours adorées, confessé-je en souriant.
Le trajet en voiture jusqu'à l'appartement fut silencieux, seule la radio trahissait ce silence. Comme si chacun de nous, craignait la suite...
Lucas prend ma valise et appuie sur le chiffre quatre de l'ascenseur. J'arrive devant la porte, et tout un flot d'images défilent dans ma tête. De mon emménagement ici, les circonstances qui m'y ont mené, notre complicité, notre amitié puis notre couple...
— Tu entres Milo ?
— Ça me fait tout drôle de revenir ici. J'ai un tas de souvenirs qui se bousculent dans ma tête.
— Ce sont des bons souvenirs, j'espère ?
— Bien sûr, Lucas. Comment pourrait-il en être autrement ?
— Ben je me dis que si tu es parti, c'est que tu n'étais pas aussi heureux que moi.
— Bon, je voulais attendre un peu pour avoir cette discussion, mais c'est peut-être mieux comme ça.
Nous nous asseyons sur le canapé en nous faisant face.
— Tu sais Lucas, que je suis ravi de revenir ici et de reprendre notre colocation. Mais pour moi, ce n'est rien d'autre, tu comprends ? Tu comptes énormément pour moi, tu es mon meilleur ami, mais il ne se passera plus rien entre nous Lucas, lui avoué-je en lui serrant les mains avec tendresse.
— Je le sais Milo, tu as tourné la page et moi aussi. Il n'empêche, que je ne peux pas nier que j'ai toujours des sentiments pour toi.
— Je comprends, mais je tiens à ce qu'on mette les choses au point dès le départ. Je n'ai pas envie de te laisser espérer et que tu sois malheureux par la suite.
— Merci Milo pour ta sincérité...
— Merci à toi, d'être aussi compréhensif et de m'aider autant. Tu es mon meilleur ami et ça, ça ne changera jamais, Lucas.
Il lève les yeux vers moi et me demande dans un souffle :
— J'ai droit à un dernier baiser ?
— Ce n'est pas raisonnable !
— Pourquoi, tu as peur de succomber à mes charmes ? lance-t-il en avançant sa tête vers moi.
— Ce n'est pas, parce que je ne suis plus amoureux de toi, que tu ne m'attires plus...
— Alors ce dernier baiser n'en sera que meilleur. Laisse-moi te rappeler, ce qu'est la tendresse, et ce qu'est l'amour.
Il termine sa phrase à quelques millimètres de ma bouche pour me laisser le temps de refuser ou de le repousser. Je n'ose pas bouger, son odeur si familière a envahi mon espace, son souffle mentholé sur mes lèvres, me rend tout chose. Je lève les yeux vers lui et je peux y lire toute l'envie, la tendresse et l'amour qu'il a pour moi. Je suis déstabilisé et lui murmure :
— On ne devrait pas Lucas. Je ne veux pas te rendre malheureux.
— Est-ce que tu en as envie mon ange ?
— Oui, mais tu sais que nous deux, ce n'est pas possible.
— Je le sais, je ne suis plus un gamin et j'ai juste envie d'un baiser. Un seul. Pour te souhaiter la bienvenue.
— Tu accueilles tous tes colocataires comme ça ?
Il me caresse les mains, que je n'ai pas lâchées depuis tout à l'heure. Son contact est si doux, si tendre. C'est si réconfortant de se sentir aimé, respecté et désiré. Je fixe ses pouces qui me caressent la paume des mains. Ce mouvement est à la fois hypnotisant et réveille en moi des sensations, que je ne pensais ne plus jamais ressentir ou du moins pas aussi vite. Je passe ma langue sur mes lèvres tant ma bouche est sèche, je me les mordille comme pour m'interdire de craquer. J'ai peur de ce que je vais ressentir s'il m'embrasse et si je me braque, je vais le blesser. Suis-je prêt à tourner la page ? Est-ce que je peux me laisser aller au bonheur, au plaisir, au désir. Il y a tellement de temps que j'en suis privé...
— Milo, je ne veux pas t'obliger ou que tu m'embrasses juste pour me faire plaisir. Si tu m'embrasses, je veux que tu en aies envie toi aussi.
— J'en ai envie Lucas n'en doute pas. J'ai peur de ma réaction et si je ne supporte pas que tu me touches ou m'embrasses ?
— Je te caresse les mains depuis que l'on parle. Ça te fait quoi ? Peur ? Mal ? Tu as eu envie que je m'arrête mon ange ?
— Non, dis-je en baissant le regard.
— Regarde-moi, me demande-t-il en soulevant mon menton.
Nos yeux s'aimantent, ses doigts caressent à présent mes avant-bras me donnant des frissons tant ses mouvements sont lents, doux comme une plume. Un léger sourire naît sur ses lèvres, se prolongeant dans ses pupilles qui se dilatent lentement tout comme ses gestes. Nos respirations, elles au contraire s'accélèrent. Nos souffles deviennent courts alors que notre envie emplie notre espace.
Nos visages s'approchent l'un de l'autre comme aimantés par une force invisible. Nos lèvres s'effleurent, se reconnaissent, refont connaissance. Je dépose un baiser sur ses lèvres si sensuelles. Je ferme les yeux pour mieux savourer cet instant. Cet abandon de soi que l'on fait pour en absorber tout le plaisir que l'autre vous donne.
— Lucas...
— Mon ange, laisse-moi faire, me souffle-t-il sans quitter mes lèvres.
Il approfondit un peu plus notre baiser en plaçant sa main sur ma nuque pour me la caresser. Il n'a pas oublié mes points sensibles. Ce que j'aime. Ce qui me déclenche des frissons. Ce qui me fait chavirer. Instinctivement mes doigts reprennent leur place dans ses cheveux et s'amusent de ses boucles.
Que c'est bon. Je suis à nouveau chez moi. À l'abri. Aimé. Désiré et désireux. J'ai envie de plus. J'ai besoin de plus. J'entrouvre mes lèvres lui donnant l'accès à ma bouche, à ma langue. Nos langues se retrouvent comme si elles ne s'étaient jamais quittées. Elles se frôlent, s'effleurent, se lèchent, s'aspirent, se survolent, se taquinent avant de danser au même rythme ce duo sensuel. Elles redécouvrent le goût de l'autre. Ce contact si charnel, si voluptueux excite tous nos sens dans un troublant ballet qui nous laisse à bout de souffle.
Nos fronts posés l'un contre l'autre. Sa main sur ma nuque, mes doigts dans ses cheveux continuent leurs mouvements, nous troublant encore un peu plus. Nos souffles se croisent. Je ne sais pas ce que je ressens pour Lucas, mais je sais ce que mon corps est en train de ressentir. Ma queue se gonfle un peu plus à chaque caresse, à chaque souffle. J'ai tellement envie de lui, que cela devient douloureux, mais incroyablement bon. Je vais pour reprendre notre baiser, quand Lucas arrête ses caresses dans ma nuque. Quand il se recule. Quand il retire mes doigts de ses cheveux et me les tient en me disant :
— Merci mon ange. Ce dernier baiser était merveilleux et mes souvenirs étaient loin de lui rendre justice.
Je ne sais plus quoi lui répondre. Parce que j'ai envie de continuer. Parce que j'ai envie de ses lèvres qui me manquent déjà. Je me sens vide sans ses mains sur moi. Sans sa langue dans ma bouche. Sans son cœur qui s'accélère. Sans son désir dans ses pupilles.
Est-ce vraiment notre dernier baiser ? Est-ce que c'est la dernière fois, que je sentirais ses lèvres sur les miennes ? Je dois lui demander. Je dois savoir. Je veux qu'il ait encore envie de moi. Je veux qu'il comble ce vide. Je veux encore avoir chaud dans ses bras.
— Mon ange ? Ça va ?
Je le regarde. Il est inquiet.
— Oui ça va même bien, lui avoué-je en souriant.
— Tu m'as fait peur. J'ai cru que j'étais allé trop loin. Que tu n'avais pas ressenti tout ce que moi, j'ai ressenti en retrouvant tes lèvres.
Ils les dessinent de la pulpe de son index. Mes lèvres s'entrouvrent d'elle-même. Ma langue suit son doigt avant de se poser sur sa pulpe, que je lape tel un petit chat, son lait. Puis je l'emprisonne entre mes dents, afin de le lécher plus avidement. Un gémissement sort de sa bouche, dont les lèvres gonflées et rougies par notre baiser me somment de les déguster à nouveau.
— Lucas ?
— Hummm...
— Tu as eu ton dernier baiser.
— Oui mon ange... Merci.
— Est-ce que je peux avoir mon premier baiser ?
≈ ≈ ≈ ≈
On découvre une nouvelle facette de Milo, plus joueur, plus charmeur aussi 😍
Pensez-vous qu'il reverra Flora ? La rappellera-t-il pour boire un café ou plus ? 😊
Enfin, le retour de Milo à l'appartement... 🎉
Un moment que vous attendiez, le premier baiser entre Milo et Lucas 😍😘😍😘
Il est à la hauteur de vos espérances ?
Il y en aura un deuxième, d'après vous ?
≈ ≈ ≈ ≈
😘 Bisous les Loulous 😘
Kty
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top