Chapitre dix-huit

MILO

Nous sommes tombés d'accord avec Lucas. Cette discussion entre nous, était nécessaire pour repartir sur de bonnes bases et que l'un de nous deux ne soit blessé, par les agissements de l'autre. Depuis notre séparation, on a grandi, on a vieilli, on est plus matures et on comprend mieux la vie, et ce qui compte vraiment. En l'occurrence, ce qui compte vraiment pour nous deux, c'est notre amitié et notre future collaboration.

De plus, je ne veux surtout pas que Lucas souffre à nouveau et surtout pas à cause de moi, mais je ne veux pas non plus, souffrir plus.

Car, je me suis aperçu que l'intérêt qu'il porte à Tom ou à l'Italien, me dérange plus que je ne l'aurai cru. Sur le moment, j'ai fait comme si de rien était, pour laisser sa liberté à Lucas, mais j'avais tellement mal à l'intérieur. Je comprends qu'il a des besoins et qu'il veuille lui aussi pouvoir donner du plaisir à un autre ou une autre. D'autant plus que pour le moment, ce plaisir-là, je ne peux pas le lui donner, je n'y arrive pas, encore. Mais cette douleur-là dans ma poitrine, je ne la connaissais pas et elle fait mal.

Nous avons toujours des sentiments l'un pour l'autre et j'en ai même plus qu'avant, mais je ne veux pas tout gâcher entre nous, alors je fais comme si rien n'avait changé pour moi et lui laisse donc sa liberté...

— On est d'accord Lucas ?

— Oui mon ange, on est d'accord !

— Amis pour la vie.

— Amis pour la vie, ajoute-t-il un peu tristement.

— Lucas, on a dit que l'on se disait tout.

— Ok Milo...

— Ne me dis pas ok, si tu as encore des doutes. Je préfère en parler de suite.

— Je n'ai pas de doutes, il faut juste que je digère tout ça.

— Rassure-moi. Tu n'as pas accepté pour me faire plaisir au moins ?

— Non Milo. On a pris la bonne décision. On est amis avant tout, ensuite on est associés et concernant le sexe, on est libre. Si on veut voir quelqu'un d'autre, on en parle et si on a envie de passer une soirée ensemble et bien on le fait, juste pour le plaisir de se retrouver, car le sexe entre nous est incroyable.

— Je suis heureux qu'on soit d'accord, si tu savais à quel point, Lucas. Je ne veux pas te perdre et ça pour rien au monde.

— Moi non plus mon ange. Mais par contre, ne me demande pas de ne plus t'aimer, je ne peux pas, je suis désolé, sanglote-t-il.

— Ne le sois pas Lucas et je ne te le demande pas, de plus que...

Je me mords la langue, mais que je suis con, je fais tout ça pour qu'il se sente libre et comme l'idiot que je suis, j'ai failli lui dire que je l'aimais.

— De plus que, quoi ?

— Rien. Laisse tomber.

— Milo... Plus de mensonge, souffle-t-il.

Est-ce que je dois lui dire ? On a dit que l'on se disait tout et à la première discussion, déjà, je lui cache des choses. Ce n'est pas possible, je ne peux pas agir comme ça, d'autant plus que j'en ai mal au bide de ne rien lui dire.

— Alors, si je dois être honnête avec toi...

— Je t'écoute mon ange, mais tu me fais peur là.

— Tu n'as pas à avoir peur. C'est juste, que je ne voulais pas te le dire, car je ne veux pas que tu te retiennes d'avoir des aventures, à cause de moi.

— Mais de quoi tu parles ?

— En fait, je suis peut-être plus amoureux de toi que je ne l'étais avant et je suis peut-être, même, un peu jaloux.

— Oh mon ange...

— Et j'aimerais pouvoir te le prouver, en m'offrant un jour à toi...

Il me prend dans ses bras et j'essaye de ne pas trembler, mais plutôt, de l'embrasser pour lui prouver, que ce ne sont pas que des mots. Ce baiser est différent de ceux échangés d'habitude. Il est plus profond, plus engagé et libérateur à la fois. Je lui ai dit. Je lui ai finalement avoué. Enfin...

— Tu es à jamais, mon premier amour Lucas, soufflé-je en encadrant son visage de mes mains.

— Tout comme toi, mon ange. Tu es à jamais, mon premier et mon plus bel amour, quoi qu'il arrive à l'avenir.

Ce silence est chargé d'amour, de promesse, de partage et de foi en notre avenir. Un de ces silences, où tout se lit dans le regard de l'autre. Où les mots n'ont pas leur place. Car les gestes parlent d'eux-mêmes. Nos mains liées, nos pouces qui caressent les poignets de l'autre sans se quitter du regard. Ces petits sourires qui dessinent quelques rides aux coins des yeux. Nos lèvres qui s'entrouvrent et une question soufflée qui est demandée :

— Tu ne m'en veux pas, alors ?

— Si je t'en veux Milo. Car, tu étais prêt à taire tes sentiments pour moi, tout ça pour que j'aille voir ailleurs. Alors, que tout ce que je veux, moi, c'est être avec toi.

— Mais, j'ai bien vu comment tu le regardais. Tu avais envie de lui !

— Oui, j'avais envie de lui, mais ce n'était que physique.

— Justement, il a tout ce que je ne peux pas te donner pour le moment. Je t'ai fait assez de mal, pour ne pas continuer à t'en faire.

— Mais quand est-ce que tu vas comprendre, que je m'en fous de Tom, de Tonio ou de qui sais-je encore. Il n'y a que toi qui comptes.

— Alors pourquoi as-tu accepté de voir Tom ?

— Parce que j'ai cru, que c'était ce que tu voulais avec ton idée de "sexfriend".

— Je voulais me protéger.

— Mais de quoi ?

— De ce que je ressens pour toi. Tu es si patient, si doux, si présent, que j'ai compris que je t'aimais toujours. Notre premier baiser me l'a confirmé et nos parties de baise aussi et puis la vie avec toi est tellement simple et belle. Comment j'ai fait pour t'abandonner ? J'étais complètement aveuglé par ses belles paroles, son assurance, sa maturité. Je crois que j'ai vu en lui cette figure paternelle qui me manque tant. Mais en fait, je ne l'ai jamais aimé. J'avais juste de la tendresse pour lui...

— Pourquoi tu n'es pas parti alors ?

— Par fierté. Je ne voulais pas vivre un nouvel échec. Je voulais te prouver que j'avais raison d'être parti. Si tu savais à quel point, je m'en veux. Je nous ai fait souffrir pour rien.

— Tu le reconnais, c'est déjà pas mal. Mais Milo, laisses moi te dire que tu n'es qu'un idiot. Faire ça par fierté, pour ne pas avouer que tu t'étais trompé. Et s'il ne s'était pas passé ce qui s'est passé, tu serais encore avec lui.

— Non Lucas. J'avais justement décidé de partir. Il a compris qu'il m'avait perdu et m'a laissé un cadeau de départ...

— Mon ange... Quel gâchis.

— Je le sais et j'en suis conscient. C'est pour ça, que je veux faire les choses bien, cette fois-ci. Je veux qu'on se parle de ce que l'on ressent sans attendre. S'il y a quelque chose qui te dérange ou te fait du mal, tu me le dis tout de suite. Tu me le promets Lucas ?

— Oui mon ange. Et c'est pareil pour toi. Je ne veux pas que tu aies mal, je veux que tu reprennes confiance en toi. Si tu savais comme je suis heureux que tu te sois enfin livré à moi. Je ne pensais pas qu'un jour, tu me déclarerais ton amour et que tu me laisserais être celui qui te rendra cette confiance.

— Il n'y a quand toi que j'ai confiance et puis tu me connais tellement bien, que tu sauras même avant moi, sans doute, si tu es allé trop loin ou trop vite.

— Mon ange, je ne ferais jamais rien, pour te faire mal. Mais te pousser un peu pour que tu acceptes mes caresses, si c'est le bon moment, je le ferai. Et puis, j'espère qu'un jour, tu me laisseras à nouveau te faire l'amour.

— Je comprends ce que tu veux faire, même si ça me fait peur, encore. Ce traumatisme, tu sais, ne passera pas comme ça.

— Je le sais bien mon ange. Mais tu verras qu'avec tout mon amour, j'arriverai à atténuer toutes tes peurs et tes angoisses.

— Je l'espère Lucas.

*******

Samedi

Ce matin, je me lève de bonne humeur, même si ma nuit a été courte et émaillé de cauchemars. Mais la discussion de la veille avec Lucas a été bénéfique.

— Salut Lucas ! lancé-je en l'embrassant à pleine bouche.

— Tu as l'air de bonne humeur ?

— En effet, profites-en, tu sais à quel point c'est rare de bon matin.

— Oh oui, je le sais que trop bien.

— Tu veux ton chocolat chaud ?

— Alors là, je vais noter cette date sur mon agenda, rigole Lucas.

— Tu peux. Et tu sais quoi ? Je vais même en prendre un avec toi.

— Non, tu blagues là ?

— Et bien, tu vas voir si je blague.

— Oh la vache, il va pleuvoir des grenouilles, aujourd'hui.

— Tant pis pour les grenouilles, je prends le risque, souris-je.

— Tu as prévu un footing derrière et une heure à la salle ?

— Même pas !

Il pose sa main sur mon front et rajoute :

— Tu n'es même pas malade et pas de fièvre non plus.

— J'ai décidé de profiter un peu plus de la vie.

— En voilà une bonne idée.

— J'en ai pris conscience grâce à notre discussion et au fait que l'on vive ensemble. L'autre matin, j'aurai pu y laisser la vie...

— Mon ange.

— Ça va Lucas, ne t'inquiète pas. Je sais que ça sera long et qu'il y aura des moments difficiles. Mais je ne veux plus me gâcher la vie à cause de lui.

— Eh bien, je n'aurai pas pensé t'entendre dire, ça, si tôt !

— Comme quoi : à tout malheur, bonheur est bon.

— En plus, tu deviens poète. Tu ne finiras jamais de m'étonner.

— C'est juste une citation comme ça, en passant, voyons très cher et j'éclate de rire en voyant la tête de Lucas.

— Tu sais Milo, tu devrais doser ta bonne humeur. Parce que là, c'est un peu trop d'un coup !

— Oh pour une fois que j'essaye de faire le clown, tu râles.

— Oui ben, range ton nez rouge et buvons notre chocolat, tant qu'il est chaud. Tu veux des tartines ?

— Pourquoi pas. Tu en manges depuis des années et tu n'as pas l'air de t'en porter mal.

— Tu comptes changer d'autres choses ? Non, parce que, ça serait bien que tu me préviennes avant !

— Tu rigoles, c'est trop bon de voir ton air ébahi.

— Bon, en attendant ta prochaine connerie, tu sais qu'il faudrait qu'on bosse ?

— Ouais, redevenons sérieux. Où en est-on ?

— Pour ce qui est des papiers à déposer pour le dossier, Brice s'en occupe. Nous, il faut qu'on se charge du local, choisir les peintures, le mobilier et qu'on trouve un nom, aussi ! Parce qu'après, il faut faire l'enseigne lumineuse, demander pour l'électricité, l'eau, le téléphone, internet et réaliser les flyers pour se faire connaître.

— Eh bien on ne va pas chômer. Je vais préparer du café, parce que ton chocolat, c'est bien bon, mais ça donne plus envie de revenir sous la couette ! ricané-je en lui faisant un clin d'œil.

— Non Milo, là, il faut vraiment avancer. Il ne reste que trois semaines avant l'ouverture.

— Ok, donc en premier, il faut trouver le nom pour que toutes les factures soient à ce nom ensuite.

— Agence immobilière...

— Tu en penses quoi de : MilCas Immobilier. Un mix de nos deux prénoms ?

— Tu as oublié Brice dans ce cas !

— Mince... Je trouvais ça marrant comme nom, ça me faisait penser au chocolat !

— Mais tu es un vrai glouton, en ce moment.

— C'est vrai, il faut que j'arrête de penser avec mon estomac et mes envies. Tu as une idée, toi ?

— Ben, je pensais qu'on pourrait voir plutôt, avec le lieu où se trouve l'agence.

— On peut essayer. Alors on a quoi : la rue des remparts, le vieux moulin, la fontaine. Ça fait un peu vieux pour notre image !

— Je pensais à ton histoire de prénom et pourquoi on ne prendrait pas plutôt, les initiales ?

— M.L.B Immobilier. Ça sonne bien, tu ne trouves pas ?

— Ouais, c'est simple, court et facile à retenir. Mais pourquoi, ça ne serait pas : L.M.B Immobilier

— Oui si tu veux Lucas, ça me va aussi.

— On le joue à chifoumi, comme avant ?

— Allez ! De toute façon les deux versions me plaisent. Chi. Fou. Mi.

Lucas tend sa main ouverte et moi mon poing fermé.

— J'ai gagné, clame Lucas.

— Oui, bon ça va, râlé-je.

— Donc notre agence s'appellera : L.M.B Immobilier. C'est Bon ?

— C'est bon !

Nous passons la matinée à téléphoner pour prendre rendez-vous pour l'électricité, le téléphone, l'eau et internet. Pendant que Lucas est en ligne pour commander l'enseigne lumineuse, je vais dans ma chambre.

— Allô Claire.

— Milo, comme je suis contente de vous entendre. Ça va ?

— Mieux, merci. Je vous appelle pour ce soir.

— Vous ne pouvez pas venir, c'est ça ? Je me doutais que je m'y prenais trop tard pour vous inviter.

— Ce n'est pas du tout ça, Claire. Je serais ravi au contraire de venir, mais j'ai un petit souci.

— Du moment que vous venez, c'est le plus important.

— En fait, Brice, mon ami avocat doit passer vers dix-neuf heures, chez nous et...

— Il n'y a pas de et, Milo. Dites à Brice de venir avec vous.

— Vous êtes sûre, Claire ?

— Si je vous le propose, c'est que je suis sûre.

— Merci Claire, vous êtes formidable. Il me tarde de vous voir. Vous m'avez manqué.

— Vous aussi Milo...


*******

Cette discussion s'imposait pour qu'ils puissent mettre à plat leurs sentiments !

C'est une bonne chose d'après vous qu'ils se remettent en couple ?

D'après vous comment va se passer la soirée ?

Brice sera donc présent chez Claire !

*******

Bisous mes Loulous

Kty


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