Chapitre 10 - Les Hauts de Hurlements

Je suis de retour ! Pour vous jouer...OK ma référence est nulle j'avoue 🙈😂  Je crois que j'ai fait une overdose de chocolats 🙈

Bon bref, voici donc le chapitre 10, écrit cette nuit...donc, je vous prie de pardonner les délires grotesques qui se sont encore échappés de mon esprit dérangé 😂🙈Pour celles qui connaissent...quelques références à Buffy se sont glissées dans le texte...ouais je suis nostalgique de la Tueuse et de toute sa clique en ce moment😔❤

***

Chapitre 10 – Les Hauts de Hurlements

Plusieurs heures s'étaient écoulées depuis que l'archer avait ouvert les yeux. Plusieurs heures au fil desquelles, la guimauve avait peu à peu cédé sa place à la colère, plus ou moins justifiée, du chasseur. Glenn et Sasha n'avaient pas encore repris connaissance mais avec les hurlements déchaînés que poussait Daryl contre ma petite personne, ce n'était qu'une question de temps. Il allait rameuter toute la prison et tous les rôdeurs dans un rayon de vingt kilomètres s'il continuait, songeai-je avec anxiété.

- Tu m'écoutes, Casse-Noisette ? aboya-t-il.

Comment pouvais-je faire autrement ? Les sourcils arqués, je l'observais faire des allées et venues entre le mur du fond et moi, tout en me hurlant dessus. En l'espace de quelques secondes, j'étais passée de la conne écervelée à l'inconsciente ravagée du bulbe...mais ça n'avait aucune importance. Il pouvait hurler. Autant qu'il voulait. Lui qui la veille encore était aux portes de l'agonie, transpirait désormais le bien être et la félicité...enfin, je m'emballais un peu pour la félicité. Il allait mieux. Beaucoup mieux. Finalement, c'était tout ce qui comptait.

- Jamais vu une gonzesse aussi abrutie ! rugit-il en s'immobilisant à quelques centimètres de moi, son visage tout près du mien éructant d'une colère non dissimulée. Tu dis rien ?

- Qu'est-ce-que tu veux que je dise, répliquai-je en haussant effrontément les épaules. C'est fait, c'est fait. Je suis là, t'es là...on peut pas juste...passer à autre chose ?

- Je te jure que si tu recommences un truc pareil...

- Si c'était à refaire, je ferais exactement pareil, l'interrompis-je, tandis qu'il recommençait à faire les cent pas, cherchant probablement à m'affubler de nouveaux noms d'oiseaux...enfin, sauf peut-être pour le coup du tabouret, ajoutai-je pour moi-même.

L'archer se figea, me toisant d'un regard noir avant de se jeter sur moi. Il me plaqua violemment contre le mur, ses deux mains maintenant fermement mes épaules contre la paroi de béton. Je cessai de respirer lorsqu'il planta ses prunelles brûlantes de rage dans les miennes.

- Ne refais jamais ça, ordonna-t-il.

- Tu peux toujours courir, le provoquai-je. Je t'aime...t'as pas encore compris que je donnerais ma vie pour toi s'il le fallait ?

Il se radoucit brutalement, aussi troublé que moi par ma déclaration pour le moins enflammée. Merde...je m'étais peut-être encore emballée...j'allais le faire fuir avec mes conneries. Mais bon...au moins, les choses étaient claires. Il lorgna quelques secondes sur mes lèvres qu'il captura férocement, me prenant totalement au dépourvu. J'avais fréquenté d'autres hommes au cours de mon existence. Mais la passion, la vraie passion, celle qui vous dévorait de l'intérieur et qui vous transformait en pantin désarticulé entre les mains de votre partenaire, c'était avec Daryl que je l'avais découverte. Et je ne me lassais pas de cet enivrement qu'il faisait naître systématiquement au creux de mes reins. Mon cœur pulsait dans ma poitrine, anesthésiant le peu de pensées cohérentes qui tentaient de s'échapper de mon cerveau. Je laissai échapper un soupir sous l'assaut de ses baisers enfiévrés. Putain. Il ne manquait plus que la montée de la musique et la...montée de...la musique, m'empourprai-je en sentant son désir contre moi.

- Tu m'rends dingue bordel, marmonna-t-il contre la peau frémissante de mon cou.

- Lola, lança Bob, nous arrachant à notre étreinte passionnée, je viens changer tes points de su...

- Fais chier, grommela Daryl tandis qu'un sourire gêné s'étirait sur mon visage.

- Oh...euh désolé, bafouilla l'infirmier embarrassé, je...je repasserai plus tard...euh...

- T'es qui toi ? Accouche ! aboya l'archer qui me tenait toujours contre lui.

- Bob, répliqua l'afro américain, je...euh...je vous laisse, je dois...je...enfin...bref...

Notre nouveau compagnon s'éclipsa sans demander son reste, non sans m'arracher un éclat de rire au passage. Cependant, mes gloussements idiots s'interrompirent lorsque le chasseur reporta son attention sur moi.

- C'est qui lui ? grogna-t-il.

- Bob, hasardai-je.

- Ça me dit pas qui c'est !

- On l'a rencontré en chemin, je lui ai proposé de se joindre à nous, me crispai-je à mesure que la fureur reprenait possession de ses traits.

- T'as fait quoi ? Putain mais t'es complètement inconsciente ?! Bordel de merde, Lola !

- Bob est infirmier...désolée mais sur le moment je n'avais plus les idées très claires, me défendis-je en me dégageant de sa poigne.

- Ça aurait pu être un nouveau J.C ! hurla-t-il. Il aurait pu être pote avec le Gouverneur ! T'es complètement conne ou tu le fais exprès ?!

- J'y ai pensé figure-toi, je ne suis pas aussi stupide ! Mais on était un peu à court de solutions.

- Faut que t'arrêtes de faire confiance à n'importe qui, merde !

- Bon, tu sais quoi, je vais te laisser te calmer. Je suis crevée, j'ai mal partout et j'ai besoin d'une douche, déclarai-je en sortant de la cellule sans lui laisser le temps de répliquer.

Cette discussion stérile n'avançait à rien. J'étais têtue, lui aussi, et là tout de suite, je n'avais aucune envie de m'engueuler avec lui...surtout pas après ces dernières quarante-huit heures.

Cependant, quelques mètres plus tard, je revins sur mes pas pour retrouver l'archer assis au bord de son lit, la tête entre les mains. Je me mordis la lèvre inférieure, culpabilisant de l'avoir planté sur place. Je détestais que les gens s'enfuient au beau milieu d'une discussion...et c'est ce que je venais de faire...de façon tout à fait théâtrale en plus...c'était complètement ridicule. Je toussotai tout en me tortillant nerveusement. Il leva ses yeux tourmentés vers moi, un demi sourire se dessinant enfin sur son visage crispé par la tension.

- Tu veux venir avec moi ? proposai-je doucement.

***

DARYL

J'y suis pt'être allé un peu fort. Mais merde. J'comprends pas qu'elle soit encore aussi naïve. Surtout après tout ce qui lui est tombé sur le coin de la gueule. Putain. Elle me gonfle. Et en plus, elle s'est sauvée. Elle m'a planté là, comme un abruti. Fais chier. Pour une fois, j'aurais dû fermer ma gueule. Ou lui parler normalement. J'y arrive pas. C'est au dessus de mes forces. J'peux pas m'empêcher de m'inquiéter pour elle. Ça a toujours été comme ça. Ça le sera toujours. Et ça s'est pas arrangé depuis qu'on...depuis qu'on est ensemble, elle et moi. Elle me rend complètement dingue. Ça a toujours été le cas d'ailleurs. Mais encore une fois, depuis qu'on forme un nous, c'est pire. Surtout quand je pense à tous ces putains de vautours qui traînent dehors et qui n'hésiteraient pas une seconde à me l'abîmer encore un peu plus.

- Hum hum.

Je lève les yeux, c'est elle. Elle se tortille sur place. Elle se mord la lèvre inférieure...et j'souris comme un con. Elle a le don pour me faire passer d'un état à un autre en une fraction de seconde. A croire que j'deviens bipolaire à son contact. J'ai jamais vécu un truc pareil. Avec personne. Lola c'est...Lola. La seule putain de lumière dans la blessure qu'est ma vie. Et j'veux pas qu'elle s'éteigne.

- Tu veux venir avec moi ?

Sa voix est douce. Posée. Presque caressante. Si j'veux venir avec elle ? J'en crève d'envie, merde. Elle s'approche. Ses grands yeux verts m'implorent de la suivre. Elle a toujours pas compris ? Jamais j'lui tournerai le dos. Jamais. Même si on s'prend la tête. Même si on s'comprend pas toujours. Même si elle me rend dingue. J'me lève et j'la suis sans dire un mot.

En chemin, on croise Barry. Il nous sort son charabia incompréhensible. Il parle de lune, d'étoiles et de constellations...ce type en tient une sacré couche. Mais bon. J'y fais plus trop attention...j'écoute plus ce qu'il raconte en fait. Toute façon, la plupart du temps j'y comprends rien. Ce mec est une putain d'énigme. Et pourtant, des tarés j'en ai croisé quelques uns quand je zonais avec Merle. Il me tape sur l'épaule.

- La Lola de Daryl est une véritable amazone. Elle ne tire peut-être pas à l'arc, mais elle possède de nombreuses cordes qu'elle manie avec délicatesse et combativité.

- ...

J'suis censé répondre quoi ? Mais qu'est-ce-qu'il raconte encore ? J'me tourne vers Lola. J'attends qu'elle m'explique.

- J'ai changé la batterie de notre voiture. Et j'ai tué un rôdeur avec mes pouces...c'était franchement dégueulasse d'ailleurs...à ne pas refaire, elle ajoute pour elle-même.

Et elle se marre...encore...putain, ce rire...foutue guimauve.

- Bah alors ? Tu me félicites pas ? Tu m'as montré ça y a genre...quinze ans, elle s'exclame alors qu'on reprend le chemin de la salle de bain. Tu t'en souviens ?

Si je m'en souviens ? J'crois que j'me souviens de tout en ce qui la concerne. J'étais avec sa sœur. Mais je voyais qu'elle. Même si, à cette époque, c'était pas pour les mêmes raisons.

- Évidemment, je réponds. T'avais piqué la voiture de ton vieux, et t'es tombée en rade parce que t'es un aimant à emmerdes.

Elle rejette ses boucles brunes et me toise, faussement boudeuse. Comment j'aurais pu oublier ? Son père l'aurait défoncé si je l'avais pas aidé ce jour là. J'la revois encore, assise au bord de la route. Sous la pluie. Complètement paniquée. Et j'revois le soulagement sur ses traits quand j'me suis pointé avec Merle. C'était qu'une gosse. Une gosse tellement unique. Et aujourd'hui...c'est une femme. Une putain de gonzesse qui a le don de me rendre dingue.

On arrive à destination. Elle essaye d'enlever son t-shirt. Elle grimace. Je l'aide. Je l'effleure. Elle frissonne. Je la détaille et...merde. C'est quoi encore tous ces bleus ?

- Qui c'est qui t'a fait ça ?

Elle détourne le regard, hésitante. Elle va me mentir. J'le sens. Putain de bordel de merde ! Si j'trouve le connard qui l'a mise dans cet état, j'lui démonte la tête.

- C'est rien, elle dit en se déshabillant.

Elle s'éclipse dans une cabine de douche. J'entends l'eau couler. C'est pas rien ! J'la rejoins. J'ai encore mes fringues mais je m'en tape. J'veux qu'elle me balance le nom de cet enfoiré.

- Qui ?

- C'est personne, elle élude. Tu me passes le gel douche ?

- Lola ?

Je m'impatiente. Elle baisse les yeux. Et là...j'comprends. J'ai envie de gerber. J'peux pas y croire.

- Tu convulsais, elle murmure.

J'arrive pas à la regarder. J'me dégoûte. Comment j'ai pu faire ça ? Elle s'approche. Elle prend mon visage entre ses mains ruisselantes. Elle me force à lui faire face. J'ai honte. J'ai mal. J'me déteste.

- Tu n'étais pas conscient. Regarde-moi...s'il te plaît.

Elle m'implore. Ses mains ne me quittent pas. Elles s'aventurent sur mes bras.

- Regarde-moi, elle répète.

Je m'exécute. Elle plante ses prunelles dans les miennes. Pas de rancœur. Pas de haine. Au lieu de ça, j'y lis tout un tas d'émotions qui me retournent l'estomac. J'suis fou d'elle. C'est viscéral. Mais j'pensais pas qu'elle aussi...Ça m'fait peur. J'le comprends pas. J'suis pas un gars pour elle. Je l'ai jamais été. Alors, comment peut-elle...Elle enroule ses bras autour de ma nuque. Elle m'attire à elle. Sous le jet brûlant. Et on reste comme ça. Enlacés. Elle, complètement nue contre mes fringues trempées...et moi, qui n'ose même plus la toucher. Elle se dresse sur la pointe des pieds. Elle cherche mes lèvres des siennes. Je la laisse faire...je m'embrase à leur contact. Parce que c'est ce qu'on est. Je la serre un peu plus. Ma langue se fraye un chemin jusqu'à la sienne. Elle arrache les boutons de ma chemise et m'en débarrasse avec des gestes désordonnés. Et sa peau se fond contre la mienne. J'suis un putain de brasier. A quoi bon lutter ? J'suis déjà perdu de toute façon.

***

LOLA

Assise sur le sol bétonné de la salle commune, le dos en appui contre l'une des grilles métalliques, mes jambes étendues devant moi, je tentai d'assimiler les paroles de Rick. La tête penchée sur le côté, le regard déterminé, le shérif continuait de nous exposer les raisons qui l'avaient poussé à bannir Carol de la prison. Daryl tournait comme un lion en cage, essayant vainement de maîtriser la colère qui pulsait dans ses veines.

- T'avais pas à prendre cette décision tout seul, grogna-t-il à bout de nerfs.

- Je ne pouvais pas prendre le risque que Tyreese l'apprenne, se justifia le shérif. Tu as vu comment il a réagi la dernière fois. Ça n'aurait pas été gérable.

- Tu aurais dû nous en parler, aboya l'archer.

Je restais muette, la gorge nouée, l'esprit embrumé. Je n'arrivais pas à croire que le Colonel Moutarde qui avait assassiné Karen n'était autre que la douce et innocente Carol. C'était inconcevable. C'était même carrément du délire ! Je replaçai mes cheveux derrière mes oreilles tandis que l'archer fulminait. Depuis son réveil, il n'avait cessé d'osciller entre crises de fureur et abattement. Les récents événements, à commencer par cette grippe, l'avaient anéanti...et le bannissement de celle qu'il considérait comme sa meilleure amie, n'avait en rien arrangé les choses.

- Elle a tué une des nôtres, reprit Rick à voix basse, ce n'est pas tolérable.

- Ce qui est pas tolérable, c'est d'abandonner un membre de notre famille dans la nature et d'en envoyer une autre en mission suicide, cracha-t-il avant de sortir de la salle commune en claquant la porte.

Je sursautai nerveusement et me tournai vers le shérif. Les mains posées sur les hanches, il me dévisagea un instant, s'attendant probablement à un nouveau déferlement de reproches. Je lui offris un sourire empreint de culpabilité. Je n'enviais pas sa place de leader. Il était en deuil...mais malgré cela, il devait continuer à prendre des décisions...aussi difficiles soient-elles. Je me doutais bien qu'il n'avait pas évincé Carol de gaieté de cœur. Je comprenais son choix. Je le respectais. L'espace d'une seconde, je repensais à Dale. A son combat lorsque le groupe avait décidé d'éliminer Randall. Mon avis sur la chose n'avait pas changé. C'était peut-être naïf, voire même ridicule compte tenu de tout ce que nous avions vécu depuis cet épisode, mais préserver le peu d'humanité qu'il nous restait était primordial.

- Je suis désolée, Shérif. Il est...à fleur de peau depuis qu'il s'est réveillé.

- Je n'ai pas eu le choix, Lola. J'ai fait ce qui était le mieux pour le groupe.

- Je sais, assurai-je.

Il se laissa tomber sur le sol, à mes côtés, avant de se prendre la tête entre les mains. Les épaules voûtées, il était épuisé. Il releva ses yeux sur moi avant de soupirer.

- Elle me manque, finit-il par dire. On ne partageait plus grand chose...mais elle me manque, répéta-t-il.

Je me mordis la lèvre inférieure, ne sachant quoi lui répondre. J'étais tellement nulle à ce petit jeu. J'arrivais à peine à me rassurer moi-même...alors remonter le moral des autres...surtout après un décès...c'était ingérable. Et je m'en voulais. Le shérif avait besoin que je lui dise quelque chose...n'importe quoi...lui sortir une phrase toute faite ? Je ne pouvais pas. Il méritait mieux. Tellement mieux. Carol aurait su trouver les mots justes...mais elle n'était plus là désormais.

Il se releva et commença à faire les cents pas pour se redonner une contenance avant de s'immobiliser pour revenir vers moi.

- Je suis désolé, Lola.

- Désolé de quoi, Shérif ?

- D'avoir douté de toi quand tu es partie. Si tu n'y étais pas allée...on aurait perdu plus de monde.

- Oh...bah, tu sais, bafouillai-je en me levant à mon tour, c'était pas grand chose...et puis, je n'étais pas seule. Michonne, Barry et Bob ont bien plus assuré que moi.

- T'es plus forte que ce que tu crois, sourit-il. Je te l'ai déjà dit, faut juste que tu prennes confiance.

- J'y travaille, m'esclaffai-je. Écoute Shérif, je...ne sais pas quoi te dire pour Lori...je ne suis pas douée pour ce genre de chose, mais en revanche, je sais écouter. Alors, si tu as besoin de parler, de vider ton sac...de hurler ou n'importe quoi, je suis là. Tu peux demander à Daryl, je suis un excellent défouloir, ajoutai-je avec une grimace.

- Merci Lola, dit-il avant de me serrer brièvement dans ses bras.

Barry et sa nonchalance habituelle s'invitèrent, mettant un terme à notre discussion.

- Rééducation ? s'enquit Rick.

- Rééducation, acquiesçai-je.

Le colosse attrapa le vieux poste CD posé sur une des étagère, puis me tendit la main pour que je le suive jusqu'au gymnase.

- Amusez-vous bien ! lança le shérif derrière nous.

***

- Alors ? Quel est le programme du jour ? demandai-je tandis que le poète humoriste insérait un disque dans l'appareil.

- Nous allons travailler sur la souplesse adorable Lola, dit-il en appuyant sur play.

Il se tourna vers moi dans une attitude théâtrale avant de commencer à se déhancher de façon tout à fait ridicule. Putain de bordel de merde ! Je l'observai, les yeux écarquillés, avant d'exploser de rire.

- Barry ! m'écriai-je en riant aux larmes. Tu veux sérieusement me faire bosser sur Rope Burn de Janet Jackson ?!

- Je ne vois pas où est le problème, le rythme est parfait pour assouplir le bassin, répliqua-t-il très sérieusement.

- J'en doute pas...enfin, c'est surtout vachement sensuel...voire même sexuel, m'esclaffai-je au son des gémissements enfiévrés de la petite sœur du King Of Pop.

- Vraiment ? répliqua-t-il, dubitatif.

- Bah oui...un peu, gloussai-je en me levant. Mais bon, je ferai abstraction, ajoutai-je en me plaçant à ses côtés.

J'étirai mes bras au dessus de ma tête, puis loin devant moi, gardant une posture parfaitement alignée. Nous enchaînâmes les exercices d'échauffement pendant de longues minutes avant d'entrer enfin dans le vif du sujet. Travailler avec Barry, c'était surfer avec l'inconnu. Il avait une imagination débordante, et son naturel perché rendait nos petites séances exceptionnellement drôles.

- Deux œufs sont rangés dans un frigo, déclara-t-il le plus naturellement du monde en m'indiquant de me placer au sol.

- Ma parole, t'as que des blagues sur la bouffe en stock ou quoi ? gloussai-je en attrapant mes talons.

- L'un d'eux dit à son partenaire : Mais pourquoi est-ce-que tu as des poils ? poursuivit le colosse tandis que je m'étirais un peu plus.

- Je crains le pire...

- Parce que je suis un kiwi.

Je m'écroulai sur le parquet, en proie à une nouvelle crise de rire.

- Putain, où est-ce-que tu vas les chercher ? m'enquis-je tandis que Janet Jackson continuait de gémir.

La scène devait être d'un cocasse, songeai-je en nous visualisant, moi hurlant de rire, jambes écartées, la poitrine collée au sol pendant que Barry se dandinait sur un rythme qui n'avait plus rien de sensuel.

Après une heure d'assouplissements en tout genre, je me sentais parfaitement détendue...un vrai chewing-gum...sauf que je mourrais d'envie de danser...surtout que, malgré son côté ultra hot, j'adorais cette chanson. Le colosse s'éclipsa, prétextant une envie pressante...enfin, il ne l'avait pas exprimé de cette manière, bien entendu. Barry restait un poète dans l'âme.

Je me rongeai les ongles devant le poste CD, hésitante. Juste une toute petite...ça ne pouvait me tuer...si ? Je retirai mes rangers, ma veste de sport et relançai le morceau pour la quinzième fois.

Mes hanches se mirent à onduler...lentement...se calquant de toute leur sensualité sur la voix enivrante qui s'échappait des hauts parleurs. Et puis...je m'élançai...pour de bon. Les yeux fermés, j'enchaînai les mouvements langoureux, les arabesques, les pirouettes dans un état de grâce proche de la jouissance avant d'être immobilisée par deux bras puissants.

- Qu'est-ce-que tu fous ?!

Merde. Grillée. Je rouvris les paupières pour croiser les prunelles de l'archer. Il allait me hurler dessus...encore.

- J'en sais rien, murmurai-je, honteuse. Je...sais pas ce qui m'a pris.

- Tu t'es pas fait mal ? s'inquiéta-t-il mon visage entre ses mains.

Je le dévisageai, troublée.

- Non...ça va, bafouillai-je. Je...je suis désolée.

- Pourquoi tu t'excuses ? soupira-t-il.

- Je sais que je ne dois plus...

- Ça te manque, m'interrompit-il. Fais juste gaffe.

J'acquiesçai d'un signe de tête, reprenant mes esprits tandis qu'il me tendait ma veste en mordillant nerveusement sa lèvre inférieure. Je l'attrapai, puis relevai mes cheveux au dessus de ma tête, ne le quittant pas des yeux pendant qu'il me toisait silencieusement.

- T'es d'accord avec Rick ? marmonna-t-il finalement.

Re merde. Je me figeai un instant, anxieuse, réfléchissant à la meilleure façon d'aborder le sujet sans provoquer une nouvelle prise de tête.

- Il doit prendre des décisions difficiles et c'est...difficile.

Daryl fronça les sourcils face à ma réplique d'une débilité sans nom. Bravo Lola...Super argumentation, me flagellai-je mentalement.

- Je...je comprends pourquoi il l'a fait, repris-je.

- Mais t'es d'accord avec ça ou pas ? s'impatienta-t-il.

- Tu connais mon avis sur la peine de mort...on a déjà eu une discussion similaire à la ferme.

- Ça n'a rien à voir ! On parle de Carol là !

- Je sais, me crispai-je en enfilant mes Doc Martens, mais...elle n'avait pas le droit de...je peux même pas le dire, c'est complètement délirant.

- Putain Lola ! aboya-t-il.

- Quoi ? m'écriai-je.

- Tu peux pas être d'accord avec ça !

- Et moi, je ne peux pas croire que tu cautionnes un meurtre !

- Elle a fait ça pour enrayer l'épidémie !

- Ouais, bah ça a super bien marché, raillai-je.

L'archer allait répliquer lorsqu'une détonation, d'une violence inouïe fit trembler les murs, nous arrachant malgré nous à notre dispute.

- Putain, c'était quoi ça ?!

- Amène-toi ! ordonna-t-il en m'attrapant par la main.

Je le suivis à l'extérieur, le cœur battant à tout rompre dans ma poitrine. Les couloirs se succédèrent au rythme saccadé de ma respiration, tandis que Daryl courait à en perdre haleine devant moi. Il attrapa son arbalète dans la salle commune, pendant que je m'armais de ma machette. Puis, nous déboulâmes dans la cour pour découvrir, horrifiés, un tank, accompagné du Gouverneur et de toute son armée. Je me précipitai près du grillage, aux côtés de Bob et Maggie. Une main plaquée sur la bouche, je cessai de respirer à la vue de Beth et Michonne agenouillées devant le tyran de Woodbury. Ok. Là, on était vraiment dans la merde.

A suivre...

Sur ce, je vais partir me cacher en courant pour vous avoir abandonné au pire moment🙈

J'espère que ce chapitre relativement calme vous aura plu malgré tout ?🙈

La suite arrivera dans la semaine...si tout va bien

A très vite !❤❤

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