La Turque à l'arène - making of

Un lecteur habile trouvera que cette « Turque à l'arène » évoque ma « Gitane domptée » : on y perçoit le même goût pour l'étranger, pour l'interdit, pour le subversif ; le poète contemple un moment et puis, tel Pygmalion, se laisse séduire par cette créature qu'il a poétisée et peut-être entièrement fabriquée. Cette transfiguration-ci, il est vrai, est une sublimation, tandis que la première était plutôt une chosification à travers une brutale et virile pulsion. Ici, un phénomène inverse se produit : cette « ottomane », singulière et voilée, généralement incomprise en Occident et exclue, acquiert une dimension de « sultane », une supérieure dignité parmi une foule ridicule et vaine – et la tentation d'une bête xénophobie doublée d'une islamophobie vulgaire se métamorphose en contemplation, et en adoration, et puis retombe dans un désir plus ou moins explicitement physique : une réappropriation du corps fantasmé.

Ce poème est le portrait d'une jeune femme que je vis effectivement sur une plage où mon épouse m'avait traîné pour le bonheur de mes filles (à ceux qui l'ignoreraient, « arène » est le mot classique pour : « sable » ; je l'ai élu pour sa proximité phonétique avec « reine », idée à laquelle j'ai assimilé mon sujet). Elle était assise à quinze mètres ; elle portait bien une robe noire et étroite, et semblait chaperonnée d'une demi-douzaine de sœurs moins belles qu'elle, plus grasses, plus quelconques, comme le sont souvent les femmes maghrébines d'un certain âge. (Dois-je ajouter, ici : désolé ?)

L'image aussitôt m'a inspiré les deux rimes des quatrains, que j'ai notées tout de suite sur ces tout petits papiers, moins grands que des post-it, que j'emporte partout.

Claude Lévi-Strauss prétend, à la fin de Tristes Tropiques, que les musulmans ont un problème avec leurs femmes. Il trouve qu'il y a, dans cette obstination à dissimuler leurs corps, un intérêt qui touche à la fascination malsaine : à force de cacher l'objet du « péché », puisque cet usage traditionnel est devenu régulier et ne suffit plus, ils se figurent que même ce qui est masqué peut révéler encore quelque chose, de sorte que cette quête n'a pas de fin, et que la jalousie des mâles finit par atteindre une obsession maladive, au point qu'une femme ne doit plus paraître, même ainsi drapée, au moindre contact des hommes – bientôt ils voudraient pouvoir veiller sur leurs pensées suspectées d'être impies ! Et je soupçonne que de telles pensées, chez elles, doivent effectivement se produire, par la façon dont on leur représente, avec tant de vague insistance, précisément ce qu'elles sont censées ne pas même pouvoir s'imaginer ! Mais ces hommes n'entendent pas que moins on voit ce qui est interdit, plus le peu qu'on voit – ou qu'on se figure – attire le regard et subjugue l'esprit ! J'ai connu un musulman bigot qui, dans sa vie personnelle, tournait toujours le dos aux écrans de télévision de peur d'y rencontrer une femme échevelée, et qui s'efforçait manifestement de venir chez moi lorsque mon épouse n'y était pas : c'est que ces images, même rien qu'entrevues, devaient lui inspirer bien des turpitudes et des ardeurs après coup, sitôt seul et abandonné à ses visions !

Et c'est sur cette idée vive que se fonde la chute de mon poème : que plus on dissimule, plus on déchaîne les passions : et qui sait ce dont une musulmane, loin de la sage pruderie qu'on lui prête à ne voir que ses longs pans de tissus monotones, recèle comme langueurs, comme « habiletés », comme licences et comme subversions !? Cette imagination-là, qui n'est peut-être qu'un fantasme, a, je crois, fasciné tout l'Orient depuis des siècles, et c'est sans doute après cette image « impure » que l'homme de ces cultures a tout à la fois langui et exercé son interdiction ! C'est qu'il me semble que pour les musulmans – mais c'est aussi le lot de tous les croyants –, la représentation d'une pensée vaut, bizarrement, presque autant que la réalisation de cette pensée : ils supposent à peu près qu'une imagination est un acte ! J'ignore, suivant cette hypothèse, comment un véritable croyant devrait faire pour vivre sans se sentir perpétuellement coupable, car, quant à moi, j'ai continuellement des visions de « mal » rattachées par exemple à des idées sexuelles, et c'est au point, sans mentir, que je ne puis voir une femme enceinte sans me figurer, et en tout premier lieu, la façon et le temps où cette personne a été mise en tel état ! C'est dire que même la grossesse n'a chez moi absolument rien de sacré !

Pour parvenir à exister « pieusement » avec soi-même suivant une telle conception du péché et du vice, je ne vois qu'un seul moyen, et c'est de radicalement réduire la voilure – de son imagination. Mettez donc des œillères à votre esprit pour ne deviner que des saintetés ou des réalités froides et neutres, à cette condition seule vous pourrez espérer devenir bon croyant. Mais si vous n'en êtes pas capable... il ne vous reste qu'à culpabiliser à outrance, et à reporter par exemple sur des femmes tout le poids de vos insupportables et chicaneuses obsessions – sans aucune limite, attendu que la moindre vétille, pour l'ascète en pureté sainte, est aussitôt un objet de haine et d'exécration. Le véritable religieux voit du mal partout : un religieux paisible n'existe pas, car il lui reste toujours, à quelque nouvelle échelle, un nouveau « mal » à combattre qui concentre toutes ses attentions.

Et c'est ne pas parler, encore, de la jalousie des hommes et de leur passion de conserver auprès d'eux ce qu'ils refusent de laisser libre ! Combien cette frénésie pour l'exclusivité en amour me paraît une imbécillité et une paresse – elle est plus féroce encore, il me semble, chez les musulmans qui voudraient non seulement que leurs épouses fussent inconquises, mais aussi que seules fréquentassent leur paradis des sortes de prostituées éternellement vierges ! (les fameuses « houris ») Cette « vertu » résume à peu près tout ce que je déteste en l'homme, le degré zéro de la philosophie, cette contradiction de la générosité superficielle qui consiste à croire que l'amour est un don tout en conditionnant ce don par un serment réciproque ; et puis l'attachement immodéré pour la possession jusqu'à l'appropriation de l'autre, son enfermement, sa servitude et son esclavage, comme si l'on pouvait s'attirer quelqu'un avec des ordres et des traditions, comme si l'amour n'était rien d'autre qu'un syndrome de Stockholm ! Et ce goût pour la subordination et pour la possession ! On veut tant fidéliser l'amour des autres par contrat plutôt que par l'effort qui nous rendrait admirable d'eux : facilités ! Souscrire toujours, plutôt que mériter ! Je ne nourris pas, quant à moi, de pareilles lubies, et je ne désire pas que ma femme soit fidèle si elle ne le désire pas, si seul un document officiel et des conventions de sentiments l'y contraignent. Et même, après tout, elle peut bien faire ce qu'elle veut, qu'elle me soit infidèle si elle préfère, qu'elle aille chercher des plaisirs plus experts dans les bras d'autres hommes, je ne l'ai pas épousée pour la possession exclusive de son corps, j'entends seulement que nous formions une alliance, un noyau d'entente et de protection, une forteresse inexpugnable – je n'écris pas ainsi par rodomontades, je sais plus qu'on imagine ce que j'écris là.

Je m'étais promis de ne pas parler du Coran, et cette défiance qui se présente à moi comme une contrainte est la raison précise pour laquelle j'en parlerai – parce que je « tue » par principe tous les interdits et les tabous, et même ceux que je me fais à moi-même. Ce n'est pourtant pas que j'en ai grand-chose à dire...

La Coran est une curiosité qu'il faut avoir parcourue, au même titre que l'Ancien et le Nouveau Testament, pour avoir une idée assez nette des trois plus grandes stupidités du monde. En soi, ces textes ne sont pas trop pénibles s'ils ne sont lus que comme récits ou suggestions, mais la moindre immixtion du vrai dans ces imaginations est capable d'abolir bientôt tout sens critique. Vraiment, qu'un livre puisse contenir toute la réalité parce qu'il aurait été écrit par Dieu, c'est l'absurdité la plus désolante au monde, aussi atterrant que de se figurer que les Misérables est une relation qui explique tout l'univers, ou bien que Ainsi parlait Zarathustra rapporte l'avènement effectif d'un Dieu de la main même de ce Dieu – la différence unique vient de ce qu'on sait, aujourd'hui, qu'il y a eu un Hugo et un Nietzsche.

Le Coran est ennuyeux à lire – ce n'est certes pas un récit pour rire. L'Ancien Testament ne vaut que par la Genèse et l'Exode, et peut-être certains des Livres des Rois : c'est le mieux écrit des textes monothéistes parce qu'il raconte ; les allégories qui s'y trouvent ne sont pas neuves et expriment beaucoup d'ampoule, mais du moins se conçoivent-elles. Le moins instruit des lecteurs constatera en revanche que le Nouveau Testament ne vaut qu'à peine pour les Évangiles et les Épîtres qui sont évidemment écrits d'une seule main, et qu'on a voulu attribuer à différents auteurs (mais réunis par l'Esprit Saint, comme c'est pratique !) : on y lit beaucoup de platitudes mièvres, c'est si rapide et facile à lire qu'un enfant y préfèrerait la profondeur d'une bande-dessinée ; du reste, les images sont moins fortes, moins colorées que la Torah, tout y est affadi et faussé par la vision morne et inhumaine d'un halluciné.

J'ai lu absolument tout de la Bible : canoniques et apocryphes, soit près de deux mille pages d'une écriture resserrée sans omettre un seul mot, dont les très affligeants Psaumes, qui sont pour l'intelligence ce que les proverbes de nourrice sont généralement pour la raison et la vérité. Il paraît qu'il faut savoir qui l'on combat : je suis allé plus loin dans cette œuvre que n'est allé un croyant qui lutte contre un athée – je n'étais même pas athée à l'époque, agnostique sans plus. Exercice vain, du reste : on m'a reproché ensuite, après toutes ces heures, d'avoir lu la Bible avec une intention impure (quand je pense que j'en sais plus désormais que la plupart de ces chrétiens qui me font ces remarques !) ; même, un Témoin de Jéhovah qui suivait mes lectures de près, osa me dire, aux environs de la page 1800, que je lisais « mais dans la traduction œcuménique et non pas avec la vraie version des Témoins de Jéhovah » : ne pensez-vous pas qu'il aurait pu me le dire plus tôt ?!

C'est bien la même chose pour le Coran : je l'ai lu de bout en bout, moi ; et ainsi l'ai-je mieux lu que beaucoup de musulmans qui se cachent de n'en avoir parcouru que des extraits, fussent des centaines, un peu au hasard et au gré de leurs Imams – j'ai même souvent pris à défaut ce musulman dont je parle plus haut en lui citant de mémoire ! Mais on m'opposa encore, après mon effort, que je ne pouvais comprendre l'Islam sans avoir lu la Sunna et les Hadiths : je m'y suis refusé ; c'est un puits sans fond ! Car on viendra me dire après que j'aurais dû au moins pratiquer un peu avant de me décider, et même alors, on prétendra que je n'ai pas pratiqué suffisamment pour ressentir de cette vraie « élévation de la foi », et même alors, si je ne meurs pas en croyant, on m'arguera peut-être que... parce que le cycle n'est pas complet... je ne puis prétendre... etc.

Tous ces textes ont en commun la croyance, qui est une aberration et une honte pour l'esprit humain, un aveuglement volontaire, une lâcheté et un crime moral. Tous veulent établir le péché, et ils ont besoin pour cela de créer le mal qui, autrement, n'existerait pas. C'est pourquoi ces religions consistent uniquement en l'exercice épuisant et contre nature d'une cure pour une maladie imaginaire et fabriquée de toutes pièces. Voulez-vous vous targuer d'être un grand médecin pour asseoir votre autorité folle ? Inventez donc une pathologie, et faites croire si fort en son existence que les gens soient persuadés d'en souffrir : là réside toute l'astuce méprisable des religions.

Voici pour mes explications ; j'ai beaucoup digressé : mes excuses.


Je ne sais si je trouverais encore beaucoup à dire quant à la technique poétique : vous ne posez guère de questions, lecteurs, et j'ignore si je suis assez expert pour prolonger longtemps ces leçons ; assurément, j'ai plus d'expérience dans le genre du récit en prose, et je m'étonne même, quand j'y réfléchis, d'avoir commencé par là où j'ai le moins d'expérience ! Mais enfin, c'est la faute de CleliaMaria2 – et c'est décidément une manie de la citer à tout bout de champ ! (rire)

J'ai parlé du goût attentif qui, selon ma conception, doit pousser le poète à ne laisser aucune faiblesse, aucune scorie dans son œuvre. J'ignore si c'est encore assez clair ou s'il faut en expliciter la pensée. Rien d'inutile, voilà, et tout harmonieux – du moins en exacte harmonie avec l'émotion du texte ! On doit entendre la difficulté d'un tel travail : hier, en une heure d'écriture, j'ai produit deux alexandrins. Mais ils sont bons... du moins, je crois !

Pour autant, ce souci de clarté doit, à mon sens, s'accompagner d'une juste appréhension de l'esprit humain. Ceci vaut pour tous les genres, mais peut-être encore davantage en poésie où le sens, parce que la forme est généralement plus brève, paraît souvent compliqué.

Voyons voir ; c'est assez difficile à expliquer. Il faudrait procéder par méthode.

Vous êtes nombreux, je crois, sur Wattpad, à lire comme moi des poèmes dont vous ne comprenez pas tout. La plupart des lecteurs admettent ces obscurités partielles comme une caractéristique du genre : dans un poème, l'auteur sait ce qu'il veut dire, mais pas toujours le lecteur, et ce dernier pardonne en général, supposant que le trop-plein d'images du poète inspiré le rend partiellement inaccessible à celui qui n'a pas ses visions. Pour le dire autrement, on aime voir un poète déborder jusqu'à l'incompréhension. On a de l'indulgence pour lui d'avoir tant voulu transmettre, et d'avoir au moins réussi en partie. On préfère fermer les yeux partout où il n'est pas parvenu à condescendre jusqu'à nous, et l'on ne retient de son œuvre que le don qui nous est effectivement parvenu.

Cette indulgence est une bêtise et une incitation à la paresse. L'image n'est pas arrivée en entier. La transmission de pensée a donc mal fonctionné.

L'auteur – si son lecteur est d'une bonne intelligence et capable d'ouvrir à l'occasion un dictionnaire – s'est trompé : il a laissé de l'insensible alors qu'il voulait de l'éloquent. Une obscurité, dans n'importe quel texte, loin d'être même du noir ou de l'ombre, est exactement le contraire d'une couleur : un point aveugle au-devant du regard, et quelquefois au cœur même de la vision.

Si vous vous sentez intelligent et que vous ne comprenez décidément pas une chose dans un poème, remarquez-le sur Wattpad : vous constaterez bientôt que le poète ne savait pas très bien lui-même ce qu'il voulait écrire, que son idée n'était pas claire, qu'il a trouvé une facilité qu'il a bientôt recopiée sans trop savoir ce qu'elle signifiait.

Entre nous, ce n'est pas cela, un texte accompli.

Il existe, selon moi, deux manières de faire du flou dans un poème : ne rien vouloir dire, ou trop vouloir dire ; en somme, se faire mal comprendre par défaut ou par excès.

Le premier cas se produit lorsqu'on utilise une expression convenue ou trop faible, lorsqu'on « remplit » un vers pour le mètre, lorsqu'on exprime une répétition inutile de l'ordre du pléonasme. Le lecteur passe alors sur ce tronçon sans y porter attention ; cette partie est invisible, elle ne transmet rien, elle passe inaperçue et constitue du temps perdu : c'est à peu près le contraire de l'art.

Le second cas a lieu lorsque l'auteur, au contraire, veut introduire dans un passage très court une somme d'idées ou de sensations si complexes qu'un esprit normal ne peut pas les déceler ni les percevoir, même en dépit de relectures. Par exemple, deux impressions paraissent trop se contredire, ou bien l'image présentée est si composée, si élaborée, qu'il est à peu près impossible de l'entendre même en deuxième ou troisième lecture.

Le cas parfait intervient lorsque le vers est exactement accessible à l'esprit humain, de façon qu'on a le sentiment de chaque mot dès la première lecture – impression que d'autres lectures confirmeront ou affineront ensuite.

Ces considérations sont certes abstraites, et CleliaMaria2, qui ne répugne jamais à me servir de cobaye pour toutes sortes d'expériences vicieuses et inavouables, a eu l'obligeance de bien vouloir s'offrir à moi comme exemple pour illustrer ces différentes circonstances. Je me servirai donc brièvement de son poème intitulé « Une chiure ailée »... et c'est déjà un scandale qu'un titre aussi prosaïque ! mais passons. (plaisanterie)

Le poème s'ouvre sur : « Dans l'herbe abandonnée aux lointaines douceurs ». À mon avis, ce « lointaines » ne porte pas ; je perçois mal son sens, mis avec « douceurs » ; il est, du moins, « indistinct ». S'agit-il d'un éloignement géographique ? Mais pourquoi, alors, ces douceurs là-bas et pas ici ? Veut-on dire que le poète ne ressent pas de douceurs « en lui-même », au sens métaphorique ? Ce « lointaines douceurs » semble placé là par proverbe ; « lointaine » est, il est vrai, un mot pratique en poésie, mais l'esprit ici ne s'y arrête pas, et notamment pas autant que « abandonnée » qui rend au contraire une multitude d'évocations sensuelles et profondes.

« On dirait qu'en chanson même l'artiste pleure » : il y a ici, je trouve, le problème inverse. Le vers est trop compliqué, les idées semblent se contredire, on peine à s'imaginer le fait : le lecteur doit d'abord entendre une chanson – le mot est plutôt connoté positivement –, puis tâcher de deviner à qui ce « même » fait référence et pourquoi (« en chanson-même », ou bien « même-l'artiste » ?), puis assimiler un insecte à une sorte d'artiste, et enfin percevoir que ce chant était un pleur – donc revenir sur son sentiment initial. Toutes ses idées sont composites et assez disparates ; à la fin, je ne me représente pas cette chanson au juste, et j'ignore même s'il s'agit d'une harmonie ou d'une cacophonie : l'image, en l'occurrence l'image sonore, ne passe pas.

Mais il se trouve aussi dans ce poème quantité de vers très beaux, très inspirés, qui produisent à l'imagination une impression bien nette. « Certains chantent leur joie en trémolos futiles », par exemple, rend une heureuse impression de gaieté et d'insouciance par l'usage de mots justes et complémentaires dont le « trémolo » qui a, jusque dans sa prononciation, quelque chose d'un peu comique et léger. « Un intrus bredouillant une chanson qui change » crée un sentiment uni de bizarrerie et de maladresse. Et surtout, le : « Quand la nuit s'éteint, que les étoiles meurent », d'une belle amplitude, d'une simplicité sincère, transmet une image pleine de nature vaste, admirable et pure ; sans parler de « l'aube délave un ciel » où l'impression des couleurs pâlissantes complète astucieusement et sans difficulté l'idée du temps qui passe et du jour naissant.

Je vous incite donc, quand vous composez (ou lisez) de la poésie, à vérifier si tout ce qui est écrit se comprend bien. Pour cela, il faut sans doute « s'oublier soi-même », je veux dire qu'on doit prendre assez de recul pour se placer dans la position de découvrir son propre texte en étranger et pour la première fois.

Et ainsi... mais morbleu : plus de 3000 mots, déjà ! Je vous libère instamment, mes amis – et ce faisant m'interroge en tremblant sur ce que je pourrai bien vous expliquer la prochaine fois !

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