Célébrons de la vie, insolents, les hasards,

Et faisons des malheurs d'insouciantes fêtes !

Que ni regrets ni pleurs jamais ne nous arrêtent :

Pour ce qui est fatal il est toujours trop tard !

Car tout ce que l'on quitte est un nouveau départ,

Pour le sage au Recul il n'est pas de défaite,

Il reçoit les douleurs en curieux ascète,

Sait modeler le pire en puissance et en art.

Le gai Nietzsche disait que tout ce qui renforce

Réside dans les maux d'où grandit notre écorce :

Ne point s'abandonner aux purges du pâtir,

Voilà le bon remède aux idées les plus noires,

Et n'oublier jamais que tout est dérisoire

Et qu'à défaut de vivre il suffit de mourir !

Écrit le 23 février 2020. Publié le 14 mars 2020.