Je n'ai plus d'émotion, plus rien ne m'étonne.

Je ne sais ce que j'ai, je ne suis fier de rien ;

Qu'on accuse l'Ennui ou mon orgueil d'Aryen,

L'univers me paraît insipide et atone.

Les verdeurs du printemps ou l'odeur de l'automne,

Plus aucun changement du village terrien

Ne raniment l'Envie au courage warien,

Ni l'orage violent, ni les chants qu'on entonne.

Où a fui l'enthousiasme ? Où mes élans d'amour ?

De ce siècle innocent ai-je fait le grand tour ?

Mes yeux sont bien secs... C'est comme une fatigue...

Desséché d'être seul – oh ! sel cherchant la mer ! –

Un fantôme de pluie arpente vos déserts,

Épanché au grand vent d'espérer une digue.

Écrit le 20 juillet 2020. Publié le 11 septembre 2020.