4 | 'SOUVENIRS DES BAINS'

Après votre match contre l'équipe Y, l'euphorie de la victoire avait été telle que Bachira avait tenté de faire des câlins aux membres de l'équipe jusque dans les bains.

Les réactions furent globalement unanimes, et il fut repoussé par un jet d'eau brûlant de Raichi, lui criant de garder ses parties pour lui.

Toi qui avais toujours préféré rester dans ton coin lorsqu'il s'agissait de se laver avais commencé à rire à gorge déployée en le voyant se faire éconduire par tous vos coéquipiers.

Plongé dans un coin du bain, l'eau brûlante envahissait tes sens, te montait à la tête et détendait tes muscles souffrants. Ils avaient crié jusqu'à la dernière minute du match, et préférant les ignorer, tu en subissais maintenant les conséquences. Tes muscles devaient être rancuniers.

Avec un soupir d'aise, tu décidas d'ignorer les débordements de tes camarades qui n'étaient pas encore recouverts par le drap translucide du bain. Attrapant un savon, tu commenças à te laver les bras, puis te massas les cuisses sous l'eau, essayant de détendre leurs crispations. Tu fermas les yeux et soufflas ; le monde résolvait autour de toi. Tu étais seul dans ta bulle, seul au milieu de l'eau, contre les bords du bain, seul à apaiser tes muscles et te détendre.

Tu fus sorti de ta torpeur quand Isagi plongea dans le bain à tes côtés. Les remous de l'eau vinrent chahuter ton esprit, et tu rouvris les yeux brusquement, lâchant tes cuisses encore criantes.

« Hey, murmuras-tu. Après avoir été perturbé dans ton moment d'intimité, tu n'étais pas sûr que tes cordes vocales retrouvent leur fonctionnalité d'aussi tôt. Après tout, tu ne t'étais pas préparé à parler à quelqu'un.

Hey, répondit-il simplement, un sourire aux lèvres. »

Il t'avait observé, avait dévié le regard avant d'attraper un savon à son tour pour commencer à se laver le visage.

« T'étais incroyable, à la fin du match, tu te permis de rouvrir la bouche, un peu plus sûr de toi. Tu étais pour autant loin d'être certain que tu puisses l'aborder aussi facilement. Il n'allait pas trouver ça étrange, que tu le complimentes alors qu'il était étrangement proche de toi dans ce bain ?

Merci, bredouilla-t-il. Son visage était rouge, mais le tien aussi ; l'atmosphère était brûlante, à cause de la chaleur étouffante et humide de la pièce. C'était presque suffoquant, et tu ne parvins pas à déterminer si c'était dû au silence anormalement tendu entre vous ou à cause de la simple température de la pièce.

RÉUNION DANS LE BAIN ! s'écria Bachira en sautant comme une bombe vers vous.

Tu n'eus pas le temps de t'écrier que c'était une mauvaise idée avant qu'il n'atterrisse, éclaboussant tout le monde sur son passage.

Bachira, contiens-toi un peu, le réprimanda Kunigami en entrant à son tour dans le bain, de manière plus appropriée, rapidement suivi de Chigiri. »

Alors que Meguru se mettait à rire, tu ne pus t'empêcher d'admirer sa liberté, d'esprit comme physique. Il semblait n'en avoir rien à faire ; tu lui enviais cette frivolité d'esprit, cette capacité à faire le monde sien sans demander l'avis de quiconque autour, sans prendre en compte leur opinion, aussi catégorique qu'il puisse être.

Pour autant, alors que Raichi et Naruhaya vous rejoignaient à leur tour, tu grimaças amèrement. Ta petite bulle d'intimité avait été vulgairement brisée, et l'étrange moment de proximité que tu avais commencé à avoir avec Isagi n'était maintenant qu'une étrange banalité.

« Vous osez tous aller dans le bain en même temps ? s'offusqua Imamura en se tenant fièrement devant vous. Contrairement à Bachira, il avait la décence de porter une serviette autour de sa taille.

Il est où le problème, Yudai ? s'étonna Gagamaru.

Cette proximité, quand je suis nu, je ne veux l'avoir qu'avec des femmes ! déclara-t-il haut et fort. Et alors que Bachira se remettait à rire, la majorité de l'équipe soupira.

T'abuses, se moqua Narahuya, Y'a pas de raison d'être gêné !

— C'est vrai, c'est pas comme si on allait mater quoi que ce soit, renchérit Raichi en croisant les bras. »

Tu n'osas pas te prononcer. Évidemment, tu ne te permettais pas d'admirer le corps de te coéquipiers, mais clamer haut et fort que les corps masculins ne t'intéressaient pas, ça aurait été un mensonge éhonté.

« Kunigami mate, balança Bachira sans aucune retenue, comme si c'était normal.

Kunigami se retourna abruptement vers lui, abasourdi.

Quoi ?! son exclamation indignée fut soulignée par la surprise de Raichi et Gagamaru. Il reprit, seul cette fois, Comment ça je mate ?!

— La nuque, commença-t-il à développer, Tu regardes beaucoup la nuque des gens, j'ai remarqué. Celle de Chigiri, notamment.

Narahuya souffla lourdement.

J'ai eu peur, j'ai cru que tu disais qu'il regardait nos bites.

— Ah, non ! s'esclaffa Meguru en faisant signe de la main qu'on en était loin.

Mais c'est vrai que je regarde beaucoup les nuques, admit Kunigami en opinant de la tête, pensif, C'est ce que je trouve le plus beau.

— C'est quoi cette honnêteté étrange ? se questionna Isagi. Il riait un peu nerveusement.

Comment ça, les nuques c'est le plus beau ? marmonna Chigiri. Il enfouit la moitié de son visage sous l'eau, mal à l'aise ; sûrement parcequ'on venait de lui apprendre que c'était sa nuque qui avait été observée le plus.

Je ne sais pas. C'est ce que je préfère, je suppose. Chez les femmes comme chez les hommes.

— Il passe aux confessions !

— Ridicule ! Imamura entra finalement dans le bain à son tour, Les lèvres c'est la partie du corps la plus attirante ! C'est sensuel, c'est intime !

— On part vraiment sur une discussion comme ça ? soupira Chigiri. Il ne fut pas écouté.

Calme toi mon gars, t'as même pas raison, le contredit Raichi rapidement.

Tu juges mon fétiche ? il feignit l'outrage. Un rire quitta tes lèvres, et tu plaquas ta main contre ta bouche pour l'arrêter.

Si on parle de fétiche, moi c'est les yeux ! renchérit Bachira en levant un bras dans le ciel.

Les yeux ?! s'offusqua Chigiri, Comment ça les yeux ?

— On part vraiment là dessus ? bredouilla Kunigami, désabusé.

Mais qu'est-ce que tu veux faire avec les yeux ? s'interloqua Gagamaru, Les mains, oui. Les mains c'est bien. Mais les yeux ?

— Vous vous dévoilez trop facilement les gars ... marmonna Isagi, un sourire contraint sur les lèvres. Tu étais coincé dans les coins du bain, et à tes côtés, il n'avait pas l'air plus reposé.

Oh Isagi, l'agressa Raichi, Nous prends pas de haut, bâtard !

— Hein ?! balbutia-t-il, Mais pas du tout !

— Ah ouais ? Alors c'est quoi ton fétiche à toi ? Ce que tu préfères chez une femme ?

— Quoi ? il était flamboyant. L'ambiance rosée sur ses joues alors que tu l'avais complimenté avait tourné à l'ardent. Tu baissas le regard, alors qu'il continuait à bégayer, Euh ... Je dirais ... Les cuisses ?

— « Je dirais » ? Assume ! Raichi le pointait du doigt maintenant, et Gagamaru dû lui tirer le poignet pour le forcer à se rasseoir.

Je suis sûr, ce fut à son tour de détourner le regard tant il était embarrassé d'avoir admis ça.

Je comprends Isagi, moi aussi j'aime les cuisses ! renchérit Narahuya. Il était si enjoué qu'il sembla réussir à retirer un peu la pression qui s'était accumulée sur les épaules de Yoichi. Peut-être qu'il se sentait compris, peut-être qu'il commençait à comprendre que parler de ce qu'il trouvait attirant chez une femme avec ses camarades n'était pas embarrassant ; parceque c'était normal. Et en parler avec ses amis, c'était tout aussi normal. »

Parler du fait que ton attirance à toi, c'était ses yeux, ça te paraissait moins raisonnable. Moins tranquille. Moins normal.

« Eh, t/p, toi c'est quoi que tu préfères ?

— Hein ? entendre ton nom te surprit, et tu sursautas. Tu étais tellement perdu dans tes pensées que tu ne les avais plus entendus. Ruminer autant, tu le savais, ça n'était pas bon pour toi : tu ne pouvais pourtant pas t'en empêcher. En voyant leurs prunelles rivées vers toi, tu déglutis, et réalisas que définitivement, il valait mieux parfois arrêter de réfléchir, Je ne sais pas vraiment. Je n'y ai jamais vraiment réfléchi ... Je pense les personnes suffisamment attentionnées ? Mais ça n'a pas vraiment de rapport avec une quelconque attirance physique ... Si je devais dire quelque chose, je dirais le haut du corps ? Tout ce qui est torse ... Ou poitrine, je suppose. Je ne sais pas vraiment.

— Il se dévoile tout autant que Kunigami ! Quel monologue !

— Ça suffit, grommela l'intéressé, sans pour autant plus développer. »

Même s'il n'était pas ouvert à la discussion, savoir que tu n'étais pas le seul à pouvoir admettre observer le corps d'autres hommes te suffisait, et tes lèvres s'étirèrent en un timide sourire. Alors qu'Imamura et Raichi reprenaient leur débat passionné, tu tentas d'ignorer le regard insistant d'Isagi sur toi, comme s'il cherchait à te connaître, à te comprendre.

Peut-être qu'ordinairement, tu l'aurais laissé t'examiner, laissé te découvrir. Seulement, dans la chaleur moite du bain, après une série de confessions, tu ne te sentais pas suffisamment fort pour affronter ses demandes.

NDA : j'ai pris que des infos canon pour écrire ce chapitre

Chigiri quand il a appris que Kunigami matait sa nuque :

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