Chapitre 8 - Percy
10 Juillet 2012
Depuis cinq jours, je n'ai cessé de penser à Adélaïde. La revoir m'a quelque peu perturbé, c'est un fait, mais autre chose me chiffonne. Je la trouve changée, et la peur que j'ai pu lire dans ses yeux l'autre soir...ses larmes...cela ne lui ressemble pas. Je termine de me préparer et me dirige vers le salon. Regardant la commode à côté de moi, je remarque qu'une des statuettes en pierre que Charlie m'a envoyé de Roumanie n'est plus dans sa position d'origine. Tiquant, je la remet en place, la poussant de quelques milimètres sur la gauche. Voilà qui est beaucoup mieux.
-Molly ! Lucy ! Dépéchez-vous où je pars sans vous ! les menacé-je en criant.
Aussitôt des bruits de pas précipités se font entendre et mes deux princesses débarquent au pas de course. Molly tient sa baguette en main et je l'apostrophe tandis qu'elle arrive vers moi.
-Qu'est ce que tu fais avec ça jeune fille ? Tu sais qu'il est interdit d'utiliser la magie en dehors de Poudlard, lui rappelé-je en fronçant des sourcils.
-Mais je veux que Ted m'apprenne de nouveaux sorts ! S'il te plait papa !
-Ted a treize ans. Lui non plus n'a pas le droit d'utiliser la magie. Dépéche-toi d'aller ranger ta baguette sinon je pars sans toi!
Une fois cela fait, nous utilisons le réseau de cheminette et arrivons dans le salon de Ginny et Harry. Evidemment, nous sommes les derniers à arriver. Même George, qui n'est pas l'être le plus ponctuel que je connaisse, est là avant nous. Grognant, je me dirige vers ma fraterie afin de les saluer. George et Ron discutent de la boutique de farces et attrapes, tandis qu'Angélina, Fleur et Hermione parlent des dernières réformes que cette dernière a obtenu concernant le travail des elfes de maisons. Au loin, j'entends Ginny et Harry s'activer en cuisine pendant que Bill et Charlie se font des passent au souaffle dans le jardin. Mes filles en profitent pour aller rejoindre leurs cousins. Albus et Hugo s'échangent des chocogrenouilles pendant que James s'amuse à faire peur à Lily et Rose. Dominique est tranquillement installée sur un sofa en train de lire un livre, et sa sœur Victoire ne cesse de fixer Ted du regard. Ce dernier écoute attentivement ce que Louis lui raconte pendant que Fred fait des pitreries derrière Roxanne.
-Bah alors Percy ! On a perdu sa montre ? Raille George en me donnant une tape dans le dos.
-Si seulement...soupiré-je en embrassant Ginny.
Nous nous dirigeons vers la cuisine et nous installons à table. Ces repas familiaux sont devenus une tradition depuis plusieurs années maintenant. Depuis la guerre exactement. Tout d'abord nous nous réunissions avec nos parents. Nos compagnes ont vite rejoins la tradition, et quand nous avons eu des enfants, nous avons continué pour le plus grand plaisir de ma mère. Toutefois depuis deux ans, elle et mon père ont décidé de prendre un peu de repos. Ils ont légués le terrier à Ginny et Harry avant de partir faire le tour du monde.
Au moment du dessert, les lumières s'éteignent et je lance un regard complice à Ginny. La jeune femme sort discrètement afin de rejoindre Harry en cuisine. Tandis que les enfants chuchottent, se demandant ce qu'il peut bien se passer, le jeune couple revient avec un gateau rempli de bougies dans les bras tandis que nous scandons tous en choeur :
-Joyeux anniversaire ! Joyeux anniversaire ! Joyeux anniversaire Lily...Joyeux anniversaire !
La petite fille, heureuse, souffle rapidement ses bougies tandis que nous l'applaudissons. Des rires éclatent un peu partout et nous rallumons les lumières. Alors que Ginny coupe le gateau, j'aperçois George qui s'est isolé à une fenètre. Son regard se fait loin et je ressens une douleur vive dans la poitrine. Je m'approche de lui et pose doucement ma main sur son épaule. Tandis qu'il essuie une larme menaçant de s'échapper, il m'explique, la voix tremblante.
-Il aurait adoré être là. Nous voir ainsi tous réunis...Plus...Plus les années passent, plus je me demande...pourquoi lui ? Pourquoi lui et pas moi ?
Je ne sais quoi dire pour le rassurer et me contente de le prendre dans mes bras. Je sais que c'est dur. J'étais là quand Fred est mort. Je l'ai vu prendre ce sortilège. A cause de moi. Je me sentais surpuissant face à l'ancier premier ministre. Fred et moi, nous repoussions les mangemorts si facilement. Dans l'euphorie du moment, j'ai voulu faire un trait d'humour. Je n'aurai jamais dus. Fred...Fred a tourné la tête vers moi quelques secondes seulement. Juste le temps de s'extasier sur le fait que je faisais de l'humour. Et ces quelques secondes lui ont été fatales. Si je n'avais rien dis. Si je m'étais contenté de faire exploser l'ancien ministre alors...Fred serait toujours vivant. Il serait là avec nous.
-Allez viens. Il...Il n'aurait pas voulu qu'on le pleure. Pas aujourd'hui, renifle mon frère en retournant vers les autres.
J'acquiesce avant de le suivre, refoulant tant bien que mal la culpabilité et la peine qui refont surface. Il a raison. C'est un jour de fête aujourd'hui. Pour nos enfants, nous n'avons pas le droit de nous laisser aller à notre peine. Tandis que je prends place à table, quelqu'un s'acharne sur la porte et la sonnette.
-Vous attendez quelqu'un ? Demandé-je tandis qu'Harry se lève, baguette en main et se dirige vers l'entrée.
Nous le suivons, sur nos gardes. Nous jetant un dernier coup d'oeil, Harry ouvre brusquement la porte avant d'abaisser sa baguette. Une vieille dame entre comme une furie suivi d'un jeune homme. Tandis qu'ils s'approchent je les reconnais. Mais que font-ils là ?
-Andromeda ? Que se passe-t-il ? Qui est-ce ? demande Harry tandis que la vieille femme fait le tour de la maison, cherchant visiblement quelque chose...ou quelqu'un.
-Bonjour Harry. Désolée de débarquer ainsi, mais c'est une urgence, nous explique Andromeda, est-ce que tu as envoyé Adélaïde en mission ? Je sais que c'est classé confidentiel, mais je ne te demande pas de me donner de détails.
-Non. Elle...Mais que se passe-t-il ? Demande mon beau-frère en fronçant des sourcils.
Je jette un œil vers le jeune rouquin qui n'a pas bougé d'un milimètre depuis leur arrivé. Le teint blème, il semble vraiment inquièt, ce qui ne rassure en rien l'angoisse qui commence à monter en moi. A l'époque de Poudlard, Adélaïde était du genre casse-cou et n'avait pas sa langue dans la poche. J'espère qu'elle ne s'est pas fourré dans une embrouille. Malheureusmeent, mon instinct me dicte le contraire. Je sais que je ne devrais pas me faire de conclusions hâtives. Après tout, cela fait dix sept ans que je ne l'ai pas cotoyée, hormis à la gare, et se serait présomptueux de ma part de dire que je la connais désormais.
-Je n'ai pas de nouvelles d'elle depuis cinq jours, explique Guilian, je sais qu'elle travaille beaucoup mais d'habitude, quand je suis à la maison, elle me donne au moins des nouvelles afin que je ne l'attende pas, et que je ne m'inquiète pas. Mais là, rien.
-Elle n'est pas venue travailler de la semaine, je pensais qu'elle s'était décidée à prendre ses congés. Vu le nombre de jours qu'elle a accumulé, je ne me suis pas posé plus de questions, explique Harry en fronçant des sourcils.
-Harry ? Tu n'es pas censé approuver les congés de tes subalternes ? Lui demandé-je, abasourdi par un tel manque de professionnalisme de sa part.
-Si bien sûr, mais Adélaïde est un cas un peu particulier. Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais nous avons un arrangement. Vu son acharnement au travail, je la laisse faire à son rythme. Et si elle a besoin de prendre des jours, elle a simplement à m'avertir la veille. J'ai deux ou trois autres Aurors qui sont dans le même cas.
-Elle a peut-être simplement oublié de t'avertir ? Tenté-je sans grande conviction, et serait allée se reposer quelque part au loin ?
-N'importe quoi ! s'exclame Guilian au bord de l'implosion, si c'était le cas je serai avec elle. Jamais elle n'est partie en me laissant sans nouvelles, et encore moins en vacances. Non, il se passe quelque chose !
-Bon, d'accord. Je vais aller voir à son bureau si je trouve quelque chose et je vous tiens au courrant. Andromeda merci d'être venu m'informer, je me charge de la suite, décrète Harry en enfilant rapidement sa veste.
-Je viens avec vous ! Décide Guilian en s'approchant de mon beau frère.
-Non mon petit, intervient Andromeda, toi tu restes avec moi. Si il t'arrivait quelque chose, Adélaïde ne s'en remettrait pas. Et une fois, ça suffit largement. Alors tu vas rester avec moi que je te surveille et tu vas laisser les adultes s'occuper de ça.
-Je vais venir avec toi Harry. Comme ça, si tu trouves quoi que se soit, je viendrais directement ici vous en informer. Ca te va Guilian ?
Le jeune homme me toise de haut en bas en plissant des yeux, comme si il essayait de déterminer si j'étais digne de confiance ou non avant d'acquiescer. Tandis qu'Andromeda l'entraîne dans la cuisine où j'entends Ginny lui demander si il veut manger quelque chose, nous transplanons jusqu'au ministère.
-C'est son bureau, m'informe Harry, je n'aime pas fouiller dans les affaires de mes employés en général, mais la situation m'y obligeant...je prends cette partie, toi va chercher par là. A deux on devrait bien finir par tomber sur quelque chose.
J'acquiesce et balaye la salle du regard. La dernière fois que j'ai vu un bureau aussi impersonnel, c'était le mien, quand je travaillais encore pour Pius Thicknesse. Mais si cet ordre peut vraisemblablement me correspondre, cela ne ressemble en aucun cas à la jeune fille enjouée et insouciante que j'ai pu connaître. Et même si je sais qu'il est normal de changer, je ne peux m'empêcher d'avoir l'impression d'avoir affaire à une toute autre personne. M'hasardant à regarder derrière une large bibliothèque, j'aperçoit un recoin qui ressemble à une large feuille griffonnée de partout. La tirant vers moi, je dévoile ainsi une carte du monde et l'installe rapidement contre le mur, l'épinglant avec des punaises se trouvant à disposition.
-Harry ! Viens voir !
La carte face à nous montre une multitude de cercle reliés les uns aux autres par de la ficelle. Des dates sont griffonnées ça et là ainsi que des noms. J'en reconnais certains comme étant ceux de moldus assassinés durant les derniers mois.
-Waouh...Je ne savais pas que vous travaillez sur ces affaires, dis-je stupéfait par l'étendu du travail fourni.
-Parce que ce n'est pas le cas, m'informe Harry, mais qu'est ce qu'elle trafique ?
Un bruit lourd nous fait sursauter et nous faisons volte face rapidement, baguette tendu. Une forme boueuse se relève péniblement. Mon coeur s'emballe tandis que je reconnais Adélaïde. La jeune femme nous fait désormais face et semble tout aussi surpris que nous de la voir. Je l'analyse des pieds à la tête. Des traces de sang maculent sa chemise blanche à moitié déchirée. Je rougis et détourne les yeux tandis que mon coeur s'agite comme un fou dans ma poitrine. Mais qu'est ce qui me prend bon sang ? Laissant Harry gérer la situation, je me recule et tente de me faire le plus discret possible.
-Bercley ! Il va me falloir des explications, là tout de suite ! Lui demande-t-il froidement.
-J'ai trouvé une piste pour notre dernière enquète. Il fallait agir vite alors...
-Je ne vous en ai jamais donné l'autorisation, la coupe-t-il, écoutez Bercley, vous êtes un de mes meilleurs éléments, et je n'aimerai vraiment pas vous mettre à la porte, mais si vous continuez à me causer autant de souci, je n'hésiterai pas !
La jeune femme, non contente d'être sur le point de perdre son poste, soutient le regard d'Harry. Ce dernier soupire avant de continuer.
-Je vais vous donner le choix Bercley, soit je vous suspends un mois et évidemment cela entachera votre dossier à vie, soit vous prenez un mois de congé à compter de ce soir. Ce n'est évidemment pas négociable. Et si vous refusez les deux options, je me verrai dans l'obligation de mettre un terme à votre contrat.
La jeune femme ouvre la bouche, semblant vouloir rétorquer quelque chose avant de se raviser.
-Très bien. Je serai de retour le dix Aout, accepte-t-elle avec froideur avant de se diriger vers la sortie de son bureau.
-Le onze. Et je ne vous ai pas autorisé à sortir Bercley ! Votre neveu vous attend chez moi. Je sais qu'il est un grand ami de mon filleul, Ted Lupin, mais je vous demanderai dorénavant d'éviter ce genre de désagrément.
-Cela ne se reproduira plus.
Harry acquiesce, mettant fin à la discussion. Hésitant, je m'avance vers eux, ne sachant quoi dire à la jeune femme. Harry, sentant certainement le mal aise entre nous, reprend la parole.
-Percy, je rentre. Je vais les informer de la situation et demander à Ginny de rajouter un couvert. Ne tardez pas trop, tu sais comment est ta sœur. Et quand à vous Bercley, il serait judicieux de vous changer avant de venir.
Sur ces paroles, Harry transplane, nous laissant seuls dans son bureau. La jeune femme se tourne alors vers moi, le regard noir.
-Tu peux y aller Percy, donne moi juste l'adresse et je viendrais chercher Guilian dés que je serai prète.
-Pour que tu disparaisses de nouveau ? Non. Je ne te lâcherai pas d'une semelle avant que nous soyons arrivés à bon port.
Afin de donner plus de consistance à mes paroles, je lui attrape la main. A ce contact, une forte chaleur s'empare de moi tandis que des fourmillements remontent le long de mon bras. Mon coeur accélère alors que de doux souvenirs refont surface. Clignant plusieurs fois des paupières, je me rends compte que nous sommes toujours dans son bureau.
-Alors ? Qu'est-ce que tu attends ? Une pluie de gobelins ? Lui demandé-je en détournant le regard.
-Oui..non...on y va, me répond-elle en secouant la tête avant de nous faire apparaître chez elle.
Tournant sur moi, je trouve l'endroit étrangement familier et réalise qu'il s'agit de sa maison d'enfance. La jeune femme monte rapidement les marches tandis que je la suis.
-Tu comptes me suivre jusque dans la douche Weasley ? Me demande-t-elle tandis que je m'apprête à entrer dans la salle de bain.
-Non ! Réponds-je brutalement, bien sur que non. Je t'attends ici et...ne t'avises pas de disparaître.
-Ha mince ! Moi qui comptait aller me balader à Manchester en petite serviette, me voila démasquée. Roh fait pas cette tête je plaisante ! Tiens, si ça peux te rassurer je te confie ma baguette. Content ?
Sans attendre de réponse, Adélaïde me pose vivement sa baguette dans la main avant de me claquer la porte au nez. Je me laisse glisser contre le mur en entendant l'eau couler. J'ai du mal à y voir clair. Revoir Adélaïde me perturbe. Elle semble si agressive, si indépendente...différente...Et pourtant, quand j'ai appris qu'elle avait de nouveau disparu, j'ai ressenti ce terrible besoin de la protéger. Comme avant. Et cette attitude désinvolte qui ne lui ressemble pas du tout me donne envie de m'accrocher à elle, de creuser plus profondément, de découvrir ses secrets. Je sais que cette fascination limite morbide n'est pas saine, mais est-ce seulement ça ? Ou bien il y a-t-il autre chose qui se cache derrière ? Le seul moyen que j'ai de le découvrir est de passer du temps avec elle. D'essayer de la connaître à nouveau. Peut-être qu'avec le temps, nous pourrions redevenir amis ?
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