Chapitre 6 - Percy
5 Juillet 2012
Devant la lourde insistance George, j'ai fini par accepter de venir diner chez eux ce soir. Après avoir laissé les filles chez Bill, j'arrive devant la maison de mon frère. A peine ai-je appuyé sur la sonnette que mon frère ouvre en grand, un sourire espiègle sur le visage. Cela ne me dit rien qui vaille. Malgré tout, je lui sers la main et entre dans sa demeure.
-Percy ! Bienvenu ! Comment tu vas ? me demande Angélina tout en fusillant son mari du regard.
-Ca va et toi ? demandé-je tandis que les deux jeunes gens échangent silencieusement, heu...Si je tombe mal ce n'est pas grave, on peut reporter.
-Non Percy, on est ravi que tu sois là, n'est-ce pas Angie ? Continue mon frère en faisant des gros yeux à sa femme avant de m'entraîner vers le salon.
Je me sens de plus en plus mal à l'aise. Je ne sais pas ce qu'ils ont tous les deux, et ce n'est certainement pas moi qui vais m'immiscer dans leurs affaires de couple, mais j'espère que la soirée ne va pas rester sur cette tension écrasante. J'aurai certainement dus être plus ferme et refuser catégoriquement de venir.
-Comment vont les enfants ? Demandé-je en espérant détendre l'atmosphère.
-Bien ! Roxanne est chez Ron et Fred chez Ginny. Ils étaient ravis de pouvoir passer la soirée avec leurs cousins ! Et nous, ça nous permet de souffler un peu, s'exclame George en apportant quatres coupes et une bouteille de vin blanc.
-Vous attendez quelqu'un d'autre ? Demandé-je, tandis que mon pressentiment se fait de plus en plus pesant.
Alors qu'ils échangent un regard, la sonnette retentit de nouveau. George pose la bouteille et se précipite vers la porte. Oui, effectivement je pense que j'ai de grosses raisons de m'inquiéter. Qu'est ce qu'il a encore trafiqué ? Je me déompose tandis qu'il revient accompagné. Il n'a pas fait ça quand même ? Quoi qu'il manigance, cela ne me dit rien qui vaille. Tandis que mon estomac se contracte douloureusement, je me lève afin d'accueillir comme il se doit leur invité.
-Adélaïde...bonsoir ! La salué-je poliment d'un hochement de tête tandis que le petit couple nous entraîne déjà dans la salle à manger.
Alors que les filles passent en première, j'attrappe mon frère par le bras et le tire vers moi. Les traits crispés, j'ai toutes les peines du monde à ne pas lui balancer ma façon de penser en pleine figure.
-A quoi tu joues exactement George ? Pourquoi elle est là ? Demandé-je sèchement.
-Bah quoi ? Me répond-il avec un sourire faussement innocent aux lèvres, j'avais envie de renouer avec une vieille amie, je ne vois pas où est le problème. Et il se trouve qu'elle était disponible ce soir, alors tant qu'à faire je me suis dis qu'on pourrait passer une super soirée à quatre. Tu y vois un problème frèrot ?
Sans me laisser le temps de répondre, George fait demi-tour et s'occupe de sortir le plat du four. Je les rejoins rapidement et m'installe à table, essayant de paraître le plus naturel possible.
-C'est délicieux ! George tu es un vrai cordon bleu ! s'exclame Adélaïde tandis que mon frère insiste lourdement sur le fait que c'est lui qui a préparé le rôti.
-Merci, t'es trop gentille Ad ! Bon sang je suis tellement content de te revoir ! Mais raconte moi un peu ! Qu'est ce que tu as fais après Poudlard ? Demande le jeune homme d'un air enjoué.
-Pas grand-chose...Je suis devenue Auror et j'ai décidé de me consacrer à ma carrière, répond-elle vaguement.
-Wahou, c'est génial ça ! Et tu as un mari ? Des enfants ? Le temps passe tellement vite ! Je me rappelle encore quand tu venais nous supplier de réapprovisionner ton stock de bonbons. Toujours aussi accro d'ailleurs ?
-Oui...toujours, murmure la jeune femme tandis qu'un voile passe devant son regard.
Ce n'est pas la première fois que je constate ce regard chez elle. Angélina donne un coup de coude à son mari qui se tait subitement. Le reste du repas, mon idiot de frère s'applique à vanter les bétises de ses enfants, trouvant qu'ils ont plus de génie qu'eux au même âge. Pour ma part, je n'ose même pas imaginer ce que ça va donner à Poudlard rien que l'an prochain.
-D'ailleurs, le coupé-je, c'est en septembre que rentre Roxanne n'est-ce pas ?
-Oui, elle est surexcitée, elle hésite encore entre prendre un chat ou un hibou...mais vu où son lapin a terminé l'année dernière, je ne suis pas sûre que l'on va lui prendre quoi que se soit, nous explique Angélina tout en ramassant les couverts.
-Et toi Adélaïde ? Je parle, je parle mais raconte nous un peu ! Insiste mon frère.
-La routine. Boulot, dodo...je...je ne savais pas qu'être Auror pouvait être si épuisant. Attends moi Angélina, je vais t'aider à débarasser.
La jeune femme se lève rapidement, rassemblant quelques couverts avant de partir précipitemment vers la cuisine, nous laissant entre hommes. Je me tourne vers mon frère, ne comprenant pas à quoi rime toute cette soirée.
-A quoi tu joues George ? Ce n'est plus une soirée pour rattrapper le temps perdu comme tu dis, mais un véritable questionnaire ! l'engueulé-je en essayant d'être le plus discrèt possible.
-Il y a quelque chose qui cloche. Je l'ai remarqué dés que l'on s'est croisé l'autre jour. Ne me fais pas croire que tu ne l'as pas vu je ne te croirai pas. Je veux savoir ce qu'il se passe et pourquoi elle a coupé net tout contact avec nous...Enfin, toi je le sais tu t'es comporté comme une ghoule atteinte d'arriérisme avec elle, mais Fred et moi...On a jamais compris. Elle n'a jamais répondu à aucunes de nos lettres et au bout d'un moment, les hiboux que l'on envoyait nous revenaient constamment, le parchemin toujours accroché à leur patte. Et tu sais aussi bien que moi que ce n'est pas une question de déménagement. Les chouettes trouvent toujours leur destinataire, même si nous ne savons pas nous-même où ils sont.
Tandis que George se lève, je médite sur ce qu'il vient de me dire. Même si ça me tue de l'admettre, je dois avouer qu'il a raison. Il s'est passé quelque chose, et Adélaïde ne veut pas en parler. Mais n'est-ce pas justement pour ça que nous nous devons de faire comme si de rien n'était ? Après tout, je suis persuadé que si quelqu'un insistait lourdement sur ce qui est arrivé à Fred, George le prendrait extrèmement mal. Alors pourquoi s'obstine-t-il à le faire à la jeune femme ? Toutefois, ce serait hypocrite de ma part de dire que je m'en fiche. Non, au contraire. Son étrange comportement m'intrigue, et, même si je n'approuve pas les manières de George, j'ai également envie d'en savoir plus et de déméler tout ce mystère qu'elle s'acharne visiblement à maintenir.
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