Chapitre 50 - Percy
15 Septembre 2012
-Snoofie ? Demandé-je en haussant un sourcil tandis que la petite créature se débat dans ma main.
-Oui, Snoofie, mon...notre Niffleur, m'explique-t-elle tout naturellement avant de me prendre la bestiole des bras.
Un..Niffleur ? Je fronce les sourcils. Il me semble avoir déjà entendu parler de ces créatures. Et si je ne me trompe pas, il s'agit d'un animal protégé dont la domestication est illégale. Je soupire en me passant la main dans les cheveux tandis qu'Adélaïde gazouille en calinant le Niffleur.
-Adélaïde, on ne peut pas le garder, tu le sais, commencé-je, et puis où...où tu l'as trouvé exactement ? Ces créatures ne courent pas les rues, alors...
-C'est un cadeau, me répond-elle du tac o tac tandis que je plisse les yeux.
-Un cadeau, tiens donc, et puis-je savoir quel ami te fait un si beau cadeau ? Lui demandé-je ne croyant pas un instant à son histoire.
La jeune femme baisse la tête un instant et je crois déceler une pointe de tristesse dans son regard. Je n'en suis pas sûr, cela est tellement fugace, mais je ne peux m'empêcher de m'en vouloir pour mon manque de tact. Je sais pourtant qu'elle fait tout pour ne pas se lier depuis la mort de Gaelle. Et je ne l'entends jamais parler de sorties entre amis. Comme si...Je me mords l'intérieur de la joue. Cela ne me choquait pas plus que ça dans la mesure où nous nous sommes retrouvés que depuis cet été, mais maintenant que j'y pense...Cela se comprend pour moi, je suis un solitaire. Et j'estime avoir un emploi du temps bien assez chargé comme ça. Inutile de le remplir plus avec des soit disant amis. Et puis, entre Fleur, Angélina, Harry et Hermione...J'estime que mon entourage est bien assez remplie comme cela. Mais Adélaïde. Elle n'a certes jamais été entourée d'une ribambelle de personnes, mais je me rappelle souvent l'avoir vu discuter ou rire avec d'autres élèves à Poudlard. Elle a ce quelque chose qui fait que l'on va naturellement vers elle. Je plisse les yeux, tentant une fois de plus de deviner ses pensées, ce qu'elle ressent.
-Bon d'accord, finit-elle par soupirer m'arrachant ainsi à mes pensées, je l'ai récupérer tout à l'heure en arrêtant un trafiquant.
-Un trafiquant ? Demandé-je avec un sourire crispé, rien que ça !
-Oui, enfin ne va pas t'imaginer des choses comme dans les films. Il n y a pas de flingues ou de mafia qui nous attend au coin de la rue. Juste un petit dealer de pacotille avec sa baguette.
La jeune femme hausse les épaules, comme si se retrouver face à une personne capable de la réduire en cendre d'un coup de baguette ne lui faisait pas peur. Comme si cela était monnaie courante. Comme si elle en était...J'écarquille les yeux, mesurant peut-être pour la première fois l'étendue du danger qu'elle court à chaque instant. Bien sur que le métier d'Auror est dangereux, je le sais bien, mais être soudainement confronté à cette réalité, comprendre que cela fera parti de mon quotidien désormais et réaliser que chaque jour il est possible qu'Adélaïde ne revienne pas...Je me laisse tomber sur le canapé, déglutissant. Si il devait lui arriver quelque chose...Je ne pourrai m'en remettre.
-Percy ? Percy qu'est ce qui se passe ?
La main d'Adélaïde sur ma joue me ramène à la réalité et je plonge mon regard dans ses yeux d'azur. L'inquiétude lui tire les traits tandis qu'elle touche mon front. Doucement, je récupère sa main dans la mienne avant de l'attirer à moi. Le nez dans ses cheveux, je respire son odeur, laissant l'angoisse quitter peu à peu mon corps. Au bout d'un moment, je me décolle légèrement d'elle avant de déposer un tendre baiser sur ses lèvres.
-Percy, souffle-t-elle, tu me fais peur...
-Je réfléchissais, réponds-je, et j'ai réalisé que...
Le niffleur me saute sur les genoux à ce moment-là et je le regarde, surpris. Durant un instant j'avais oublié sa présence. Je secoue la tête afin de reprendre mes esprits tandis qu'Adélaïde enveloppe déjà l'animal dans ses bras.
-Adélaïde, tu ne peux pas le garder, lui expliqué-je d'un ton catégorique.
-Mais si, personne ne sait qu'il existe, je peux très bien...
-Adélaïde ! Grondé-je, c'est une preuve !
-Non, insiste-t-elle sur le même ton, c'est Snoofie !
Je soupire en me pinçant l'arrête du nez. En cet instant précis, j'ai l'impression de parler à une enfant, et non à une femme responsable. Essayant de garder mon sang froid, je souffle plusieurs fois avant de reprendre.
-Adélaïde, tu ne peux pas garder Snoofie. Non seulement c'est illégal, mais en plus tu ne sais même pas comment le nourrir !
-Si ! Je sais ! Me répond-elle du tac o tac sur un ton de défi.
Très bien, elle veut jouer ainsi, on jouera ainsi. Haussant un sourcil, je la regarde dans les yeux. Sa détermination est touchante, mais je ne craquerai pas. Si quelqu'un apprend que nous gardons un Niffleur en toute illégalité, nous pouvons dire au revoir à nos emplois et notre réputation. Pire encore, se sera notre famille qui en pâtira, Guilian, Lucy et Molly en priorité.
-Ok ! La défié-je, dis moi comment tu comptes le nourrir, le soigner, le nettoyer, lui faire faire ses besoins et le cacher évidemment et on pourra le garder.
La jeune femme ouvre la bouche avant de la refermer et je sais déjà qu'elle s'avoue vaincue. Secouant la tête, je me redresse.
-Allez va te préparer, lui ordonné-je.
-On va où ? Me demande-t-elle en fronçant les sourcils.
-D'abord on va rendre le Niffleur et ensuite on va....ailleurs, lui réponds-je en entretenant le mystère.
Nous arrivons rapidement au magizoo où Adélaïde explique au gardien avoir retrouvé un autre Niffleur sur le chemin du retour. Je vois au regard de l'homme qu'il n'en croit pas un mot, et je commence à me sentir mal à l'aise. J'espère qu'il n'essayera pas de creuser. Je n'ai pas envie de me retrouver à devoir expliquer avoir couvert Adélaïde. Si je me fais arrêter, je peux dire adieu à mon poste...et à n'importe quel autre au sein du ministère, mais à mon grand soulagement, il s'abstient de tout commentaire.
Une fois débarrassés de la créature, j'attrape la main d'Adélaïde et nous fait transplaner dans une rue commerçante remplie de sorciers. Adélaïde me regarde en fronçant les sourcils tandis que je l'entraîne vers le pub appelé le fire Hydromel. Nous le traversons sans que personne ne fasse attention à nous et sortons de l'autre côté.
-Ils parlaient...Français là-dedans, n'est-ce pas ? Me murmure la jeune femme tandis que nous rangeons nos baguettes.
-Tout à fait mon chérie, lui réponds-je dans un français approximatif.
-Ma chérie, me corrige-t-elle, j'ai déjà eu l'occasion de venir récupérer quelques mauvais sorciers en France. Il a fallut que je me débrouille avec la langue.
-Et as-tu déjà visité...Paris ? Lui demandé-je avec appréhension.
-Non je...ho mon dieu Percy, qu'est-ce que tu nous as prévu ?
Fier de mon effet, je lui adresse un sourire mystérieux avant de l'entraîner à travers les rues. Nous arrivons rapidement devant la tour eiffel où une très longue file de moldus se presse entre deux longues lignes de rubans. Nous les contournons et j'entraîne Adélaïde vers l'un des pieds de la structure. Regardant autour de nous afin d'être sûr que personne ne nous regarde, je tapote trois fois le metal avec ma baguette. Rapidement, des portes d'ascenseur se dessine et j'observe Adélaïde regarder le phénomène avec de grands yeux. Fier de l'effet produit, je l'invite à entrer avant de la suivre. Les portes se referment derrière nous dans un bruit sourd et nous nous retrouvons dans une structure en verre. Adélaïde colle son nez à la vitre, regardant les moldus s'éloigner au fur et à mesure de notre ascension. Au bout de quelques minutes, nous arrivons au dernier étage de la tour. Les portes s'ouvrent, nous dévoilant une immense salle de restaurant entourée de vitres. Des chandelles volent dans les airs, s'allumant les unes après les autres tandis que le soleil se couche.
-Je...balbutie Adélaïde, j'ignorais que ce monument comportait une partie magique...Si j'avais su...wahou Percy... !
-Seuls les sorciers disont VIP en ont connaissance, l'informé-je en bombant le torse.
-C'est ça, monsieur le ministre ! Me lance Adélaïde en roulant des yeux.
Je baisse les yeux un instant en rougissant. J'ai certains projets pour l'avenir. Même si mon poste de Directeur est déjà largement suffisant, cela ne m'empêche pas de vouloir plus...de devenir encore plus important et reconnu dans le monde des sorciers.
-Peut-être dans deux ans, murmuré-je précipitamment, le coeur battant à tout rompre, le visage et le cou en feu.
-Tu t'es déjà présenté ? Me demande-t-elle en haussant les sourcils.
-Oui, il y a cinq ans, aux dernières élections, lui réponds-je avec amertume en me rappelant cette terrible humiliation, mais Vanneur m'a battu.
Un silence pesant s'installe entre nous tandis qu'Adélaïde me regarde, me jugeant certainement. Après tout, si j'ai perdu contre un homme comme Vanneur, c'est que je n'ai pas l'étoffe d'un premier ministre. Et je dois avouer que cette défaite me reste en travers de la gorge. Comment cet homme sans scrupule a pu être préféré à moi ? Ma dignité en a pris un sacré coup je dois dire.
-Tu gagneras cette fois, me répond-elle avec un petit sourire.
Ses paroles me réchauffent le coeur et je lui rends son sourire, acquiesçant tandis qu'un serveur nous fait signe de le suivre. Nous nous installons à table et le jeune homme nous tend les cartes. Tandis qu'Adélaïde regarde le menu, je l'observe attentivement. Comment fait-elle ? Comment arrive-t-elle a trouvé les mots que je veux entendre ? Comment arrive-t-elle à me redonner confiance en moi avec de simples paroles ? Par sa simple présence ? C'est incompréhensible. Si je ne l'avais pas quitté, il y a dix-huit ans, où en serions-nous aujourd'hui ? Il y a dix-huit ans...Je me souviens de ce jour-là...Sur un coup de tête, un moment d'impulsion, d'émotions intenses, je lui ai demandé de m'épouser. Mais elle n'a jamais répondu. Je crois qu'elle n'a même jamais entendu ma question, s'étant endormi avant.
-Adélaïde, commencé-je le coeur battant à tout rompre, est-ce que tu veux...une assiette d'escargots ? Il...il paraît qu'ils sont délicieux.
Sentant la panique me submerger, je me mords l'intérieur de la joue, tentant de camoufler mes tremblements. Pourquoi ne puis-je jamais me taire quand il le faut ? Et pourquoi mon regard s'est posé sur le seul plat dont j'ai horreur ? Je vais avoir l'air de quoi maintenant ? Bon sang Percy ! Tu es vraiment un imbécile ! Pourvu qu'elle refuse...
-Ho ! Oui excellente idée, j'adore les escargots ! s'exclame-t-elle avec enthousiasme avant de lever le bras, s'il vous plait, on a choisi.
Un serveur s'approche de nous tandis qu'Adélaïde réclame deux assiettes d'escargots. Je déglutis un peu plus, essayant de camoufler mon mal aise.
-Avec une bouteille de vin s'il vous plait, rajouté-je d'un air se voulant naturel.
Une fois le serveur parti, j'adresse un sourire à la jeune femme qui fort heureusement ne semble pas avoir remarqué mon trouble. C'est moi qui ait stupidement proposé les escargots. De quoi aurai-je eu l'air si je m'étais rétracté ? Non. J'ai fais une erreur et je dois l'assumer. Le karma sûrement...Je n'aurai certainement jamais dus forcer aussi souvent Lucy et Molly à manger leurs choux de Bruxelles...Et le retour à l'envoyeur se fait de la façon la plus sadique qu'il soit. J'avise la panière de pain remplie et la carafe d'eau débordante. Il me faudra au moins ça afin de faire passer ces horribles choses visqueuses de ma bouche à mon estomac.
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