Chapitre 40 - Percy
23 Aout 2012
Je soupire, épuisé. J'avais oublié à quel point Adélaïde déborde d'énergie. Me retrouvant face au garde du corps, je lui adresse un signe de tête avant de refermer la porte. Je n'avais pas spécialement prévu de me retrouver seul, et mes projets tombent lamentablement à l'eau. Je me laisse retomber lourdement sur le canapé. Réfléchissant à une activité en ce Dimanche, je me redresse subitement. Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt ? M'apprêtant à transplaner, je me rappelle de l'interdiction formelle de me balader seul. Jurant, je vais ouvrir la porte d'entrée et me retrouve face à une armoire à glace deux fois plus grande et plus large que moi. L'homme se retourne vers moi, bras croisé, baguette en main, et me scrute de ses yeux verts. Déglutissant, je lève la tête afin de lui parler.
-On va sortir, lui dis-je simplement tandis qu'il acquiesce.
Fermant la porte derrière moi, je pose ma main sur son bras et nous fait transplaner. Nous apparaissons dans les débris d'une maison dans un quartier magique de Londres. Avec prudence, j'en fais le tour, évaluant les dégâts. Il va falloir tout refaire, et ce ne sera pas une mince affaire. Me tournant vers le garde du corps, je le questionne.
-Vous ne vous y connaissez pas en reconstruction, par hasard ?
L'homme, dont j'ignore toujours le nom, hausse des épaules. Je me mords l'intérieur de la joue pour m'empêcher de lui demander à quoi il sert, songeant qu'Adélaïde commence vraiment à déteindre sur moi pour que j'en vienne à avoir ce genre de pensées.
-Merveilleux, soupiré-je à la place en me baissant pour ramasser une pierre.
Si je comprends bien, je vais devoir me débrouiller pour trouver de la main d'oeuvre moi-même. D'un geste de baguette, je fais apparaître mon patronus. Le petit castor lumineux me regarde et je l'envoie au terrier, réclamant l'aide de tout le clan Weasley disponible de me retrouver expressément au vingt et un rue Stanford, à Londres, dés qu'ils auront le message, leur précisant que le quartier est entièrement sorciers. Je regarde mon patronus filer dans le ciel jusqu'à disparaître puis entreprends de fouiller les ruines.
-Si vous voulez m'aider à récupérer des affaires, commencé-je tandis que le garde du corps me fixe sans sourciller, ou...guetter, enfin faîtes ce que vous voulez.
Je commence à comprendre le point de vue d'Adélaïde, en venant même à douter de l'efficacité des hommes du ministère. Malgré tout, une part de moi sait que si il nous arrivait quelque chose, ils sauront réagir afin de nous protéger. Du moins je l'espère, sinon je ne vois vraiment pas leur utilité. Merlin, je commence à penser comme Adélaïde ! Reprends-toi Percy ! Il faut qu'au moins l'un de nous deux reste responsable et mature !
Parcourant les ruines, je déniche énormément de vêtements calcinés et de peluches éventrées. Au bout d'une dizaine de minutes de recherche, je risque mon bras entre deux planches en bois en équilibre précaire et sort une petite boite à bijoux calcinée. Je l'ouvre doucement, de peur de casser ce qui peut se trouver à l'intérieur, doutant malgré tout d'y retrouver quelque chose en bon état. A l'intérieur se trouve une petite paire de chaussons pour bébé d'une jolie couleur rose. Sentant mon cœur se serrer, je les prends doucement dans ma main. Mon regard est alors attiré par une lettre se trouvant au fond de la boite. La lettre date de 1976 et est écrite de la main de Féline, la mère d'Adélaïde. Elle explique l'idée saugrenue qu'elle a eu, à huit mois de grossesse, d'aller dans une boutique moldue afin d'acheter un peu plus de vêtements pour sa fille à venir. Clérence n'était pas du tout pour, d'autant qu'à ce stade de la grossesse, sa femme ne contrôlait pas toujours ses pouvoirs. Malgré tout, ils y étaient allés et Féline avait malencontreusement fait exploser la caisse enregistreuse.
La lettre s'arrête ici, le reste ayant malheureusement brûlé. Je range avec précaution le morceau de papier sur les chaussons et referme la boite. D'un coup de baguette, je donne à mon pantalon des poches extensibles et y fait tomber la boite. Me retournant, je vois mon père avancer péniblement dans les ruines pour me rejoindre.
-Désolé fiston, j'ai fais aussi vite que j'ai pu, m'explique-t-il, Molly est restée pour garder les enfants. Tes frères ne devraient donc pas tarder à arriver. Quelle idée as-tu en tête fiston ?
J'ouvre la bouche pour lui répondre au moment où le reste du groupe arrive. J'attends patiemment qu'Hermione, Ron, Ginny, George, Angélina, Bill, Fleur et Charlie soient autour de moi pour leur expliquer ce que j'attends d'eux.
-Désolée Percy, Harry s'excuse mais...commence ma sœur.
-Je sais, la coupé-je, il a demandé à Adélaïde de le rejoindre au bureau. Bon, je vous ai fais venir car j'aimerai reconstruire la maison des Bercley.
Je marque une pause afin que chacun comprenne l'ampleur de la tâche que je leur demande. Je me doute qu'aucun ne refusera, mais j' imagine qu'ils auront malgré tout des réticences.
-Je sais que ça va demander un travail immense mais...
-Un travail immense, me coupe Ron, un miracle tu veux dire ! Aie !
-Donc, comme je le disais, continué-je tandis que mon frère lance un regard noir à Hermione en se massant le bras, ça va demander un travail immense, mais je suis sûr que ce n'est pas insurmontable pour autant. Cette maison...Je sais qu'elle y tient beaucoup. Je peux dire sans me tromper qu'elle est pour elle l'équivalent du Terrier pour nous. Et j'aimerai pouvoir lui offrir la possibilité de la retrouver, même si ça ne lui ramènera pas...tout ce qu'elle a perdu.
Un silence s'installe et je me demande si les faire venir était une si bonne idée que ça. Au bout de quelques minutes, Charlie rompt le silence en acquiesçant.
-Ok Perc', je vais voir avec mes gars pour trouver des volontaires et les faire venir de Roumanie. Vu que se sont eux qui construisent les caisses de transports pour les dragons, j'imagine qu'une maison devrait être dans leurs cordes.
-Je suis sûr que maman sera ravi de nous garder Fred et Roxanne, continue George tandis que les autres acquiesce.
Je les remercie, un sourire se dessinant sur mes lèvres puis nous nous mettons d'accord sur les plages horaires en fonction des disponibilités de chacun.
-Bien sûr je compte sur vous, cela doit rester secret, insisté-je, Adélaïde ne doit en aucun cas avoir connaissance de ce projet.
-Pas de souci, répond George, tu sais très bien que tu peux avoir confiance.
-Non justement, le contredis-je sèchement en lui lançant un regard lourd de sens.
Semblant comprendre à quoi je fais allusion, George détourne le regard. Je fais glisser le mien jusqu'à mon père qui me fixe en plissant des yeux. Mal à l'aise, je détourne le mien à mon tour. Je ne suis pas le mieux placé pour faire la morale à George, ayant moi-même révéler ce lourd secret à notre père. Je suis tout de même soulagé de savoir qu'au moins l'un de nous trois sait tenir sa langue.
Me retournant, je fais réapparaître mon patronus que j'envoie chez Audrey, expliquant mon idée. Je n'y avais pas songé sur le coup, mais Kostya pourrait sûrement nous aider. Du moins j'espère qu'il sera d'accord. Deux bras en plus ne seraient effectivement pas de trop. Une fois cela fait, je congédie le reste de ma famille.
-C'était bien la peine de nous faire déplacer, râle George avant de transplaner sans me laisser le temps de rétorquer.
Une fois tout le monde parti, je transplane jusqu'à chez moi où je pose la boite sur la table du salon. Imaginant la réaction d'Adélaïde en retrouvant cette boite, je me fige soudainement, l'oreille aux aguets. Des bruits étouffés, comme des pleurs, me parviennent. Le cœur battant à tout rompre, je déglutis avant de sortir ma baguette. J'avance prudemment dans le couloir, les muscles tendus, prêt à lancer un stupéfix au moindre mouvement suspect. La porte de la chambre est entrouverte et je la pousse doucement, dévoilant une scène étrange à mes yeux. Adélaïde se tient dos à moi, assise contre le lit et dandine de droite à gauche, d'avant en arrière.
-Adélaïde ? Qu'est...qu'est-ce que tu fais ? Lui demandé-je en fronçant les sourcils.
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