Chapitre 39 - Adélaïde

23 Aout 2012

-Et que faîtes-vous dans la vie ? Nous demande Mike.

-Je suis Directeur du département des transports magique, lui répond Percy en gonflant le torse.

Je lève les yeux au ciel, réprimant un fou rire. Je connais la fierté de Percy face à son emploi, mais je sais aussi qu'il en fait souvent des tonnes. Malgré tout, le voir parler de son emploi avec tant de passion me fascine autant que cela m'amuse. Je suis d'ailleurs persuadée que je ne me lasserai jamais de l'entendre me raconter des anecdotes...du moins en privé, car en publique, sa vantardise perd étrangement tout son charme.

-Pour ma part je suis Auror, réponds-je simplement à mon tour sans chercher à approfondir.

-Ho ! C'est super, s'exclame Mike, justement je suis juge pour le Mangenmagot. Cela ne m'étonnerait pas d'avoir déjà eu à juger des criminels que vous auriez attrapé.

-Hum..oui très certainement, confirmé-je en prenant une gorgée de Whisky pur feu.

-D'ailleurs, continue le jeune homme, ces temps-ci, j'ai pu constater que le département des aurors ne lésine pas sur les moyens. Nous avons dus faire intervenir plus d'une fois les médicomages afin que les suspects soient de nouveau en état de parler. Certains étaient dans un état lamentable, à croire qu'un règlement de compte avait eu lieu.

-Oui...C'est...étrange, réponds-je en m'étouffant à moitié avec ma boisson.

Je souris l'air de rien tandis que Percy me regarde en plissant les yeux. Je sens que je vais avoir droit à un joli questionnaire quand nous rentrerons. Il faut dire que je ne suis pas spécialement tendre dans mes arrestations, mais je n'y peux rien si je mets énormément de passion dans mon travail. Et puis, si ils se laissent faire sans faire d'histoires, ils ne seraient pas si souvent amochés, même si je dois dire que mon travail en serait bien moins amusant comme ça.

-Et toi Pénélope ? Demandé-je désireuse de ne pas avoir à donner plus d'explications.

-Je travaille dans les relations publiques avec les moldus, me répond-elle froidement, étant moi-même issue d'une famille moldue, c'est assez facile pour moi de me fondre dans la masse.

J'acquiesce tandis qu'elle me fixe de son regard bleu perçant, accrochant mon regard au sien. Durant plusieurs secondes, nous restons ainsi à nous toiser, lancées dans un duel silencieux, sachant pertinemment que celle qui détournera les yeux se retrouvera en position d'infériorité par rapport à l'autre. Je me rappelle notre bagarre d'il y a dix sept ans et je me demande l'espace d'un instant si elle compte démarrer un deuxième round. Nous sursautons en même temps alors qu'un hibou cogne avec insistance contre la fenêtre. Mike, qui ne semble pas avoir remarqué le changement d'atmosphère entre Pénélope et moi, se lève afin d'accueillir l'oiseau qui vient se poser sur mes genoux. Jetant un regard à Percy qui fronce les sourcils, je récupère la lettre qui vient de Harry et sur laquelle le mot « Urgent » est écris en gros au dessus de mon nom et de l'adresse de Pénélope. Tout en me demandant comment mon patron a su que j'étais ici, je décoche l'enveloppe et parcourt rapidement le contenu de la lettre.

-Nom d'un gobelin acariâtre ! Je suis désolée, râlé-je en me levant, je dois y aller. Je suis vraiment désolée. Mike, Pénélope c'était un...plaisir. Pouvez-vous prévenir Guilian, qu'il ne s'inquiète pas ?

-Oui, oui bien sûr, accepte Mike en se levant à ma suite.

-Je t'accompagne, m'annonce Percy visiblement heureux de pouvoir s'enfuir de cette rencontre.

J'acquiesce tandis que nous serrons la main du jeune couple. Nous transplanons jusqu'à chez nous où je me dépèche de me changer, préférant mettre une tenue plus confortable. Si je dois courir, mieux vaut être à mon aise.

-Tu seras prudente, tu me le promets ? Me demande Percy en me regardant, l'air préoccupé.

-Mais oui ne t'inquiète pas, tout ira bien, réponds-je en l'embrassant tendrement.

-Adélaïde, je suis sérieux, insiste-t-il, tu es sorti du coma il y a à peine trois jours...

-Et toi alors ? Rétorqué-je en plissant les yeux.

Percy soupire et je prends cela pour une reddition de sa part. J'ouvre la porte de la chambre et me fige. Face à moi, deux hommes, la boule à zéro, le visage fermé me scrutent sans broncher. Depuis trois jours, ils parcourent les alentours de l'appartement ou restent figés devant la porte, ce qui a tendance à m'agacer légèrement.

-Cool, commencé-je sarcastique, même les baby-sitters sont là ! Maginfique...Bon, je vous laisse Percy, n'oubliez pas de lui faire faire son rototo après le biberon !

Je passe entre eux, les bousculant avec désinvolture avant de me retourner subitement.

-Et la couche ! Il faut la changer toutes les trois heures ! Renchéris-je avec sarcasme.

-Adélaïde ! Gronde Percy derrière les deux hommes qui me regardent sans broncher.

-Quoi ? Emandé-je désabusée, ça fait trois jours que j'essaye de les ignorer ! Je peux bien les taquiner un peu, non ?

Sur ces mots, je leur envoie un baiser de la main avant de transplaner, trop heureuse de pouvoir échapper à leur vigilance. Malheureusement pour moi, c'était sans compter leur manie de se prendre pour des tics. J'arrive au ministère et me retourne vers l'un des deux hommes. Levant les yeux au ciel, je reprends ma route d'un pas rapide vers le bureau d'Harry.

-Bon le petit caniche, tu vas m'attendre gentiment ici d'accord ? Le provoqué-je, si tu es sage tu auras droit à un nonos !

Avec un petit sourire arrogant, je frappe à la porte du bureau et entre.

-Ha miss Bercley ! Désolé de vous faire venir aussi rapidement, commence Harry en me serrant la main, malheureusement l'été n'est vraiment pas une période idéale. Nous sommes en sous effectifs et...

-Et je suis là Ha...Monsieur Potter, le coupé-je songeant que ça allait être difficile de bien séparer vie privée et vie professionnelle, dîtes-moi tout.

-Octavius Pepper s'est échappé, m'avoue-t-il mal à l'aise.

Je le regarde, clignant plusieurs fois des yeux. C'est une blague j'espère ? Soufflant plusieurs fois afin de garder mon calme, je finis par prendre la parole d'une voix grave.

-Pepper...Rassure moi, commencé-je en oubliant toute forme de politesse, ce n'est pas celui que j'ai eu tant de mal à attraper il y a à peine deux mois ?

-Si, m'avoue-t-il, mais...

-Tu te fous de moi ! Crié-je, tu sais le temps que ça m'a pris à le retrouver ? À réussir à l'interpeler ?

-Miss Bercley, veuillez vous adressez à votre supérieur avec respect, me reprend-il avec dureté, et oui je le sais. Et j'en suis sincèrement navré. Je soupçonne qu'il y a une taupe au sein des Aurors qui l'aurait aidé à s'échapper. J'ai ouvert une enquète en collaboration avec les bureaux des Aurors français et Allemands afin de retrouver le coupable. Votre devoir est de retrouver Pepper. Je suis vraiment désolé pour cet imprévu.

-De toute façon, ce qui est fait est fait, soupiré-je en reprenant mon calme, très bien je vais mener l'enquète.

-Merci, me lance-t-il avec un sourire tandis que je me dirige vers la porte, et au fait Adélaïde.

Je me tourne vers lui, intrigué par cette familiarité soudaine.

-Ginny et moi serions heureux que Percy et toi veniez manger à la maison dimanche prochain, pe propose-t-il.

-Avec plaisir, je verrai ça avec lui, accepté-je en lui adressant un sourire avant d'ouvrir la porte.

Sourire qui disparaît à la vue des deux gorilles se trouvant face à moi. Levant les yeux au ciel, je soupire d'agacement. Jamais je ne pourrai faire mon travail correctement avec eux sur mes baskets. Une idée soudaine en tête, je leur adresse un sourire.

-Riri, Fifi, essayez donc de me suivre !

Je transplane rapidement, heureuse que Gaelle m'ait fait connaître certains dessins animés moldus. Ainsi, je peux les affubler de tout plein de noms amusants sans qu'ils n'y comprennent rien. J'apparait dans un quartier peu recommandable de Londres et tourne sur moi-même. Hormis un clochard complètement ivre qui passe son regard entre sa bouteille quasiment vide et moi avec de grands yeux effarés, personne ne semble avoir été témoin de mon arrivée. Je commence à avancer vers la rue, mais me ravise au dernier moment. Même si l'homme semble complètement torché, mieux vaut ne pas être imprudente. Je sors ma baguette et la pointe vers son visage.

-Oubliettes !

Profitant que le sortilège d'amnésie l'ait quelque peu sonné, je me dirige à grands pas vers la rue principale, reprenant mes recherches là où j'avais réussi à capturer Pepper la dernière fois. Toutefois, l'opération se révèle bien plus périlleuse. Malgré le fait que je constate certaines traces de magie sur mon passage, je suis bien incapable de dire si Pepper en est le responsable ou non. Partant du principe qu'il l'est, et me disant que ça me mènera forcément quelque part, je suis ces débris de magie.

Arrivant face à une autre ruelle déserte, je m'y engouffre. Je déglutis tandis que j'aperçois une porte à ma gauche. Cette dernière, entrouverte, ne me dit rien qui vaille, d'autant plus que du sang goutte doucement, créant une flaque sombre sur le sol. Je me vois mal devoir contacter la police moldue et expliquer ma présence sur les lieux d'un crime ordinaire. Malgré tout, je ne peux pas ne pas intervenir, d'autant qu'il reste une possibilité qu'Octavius en soit le responsable, et par conséquence que cela dépende de mon département. Soupirant, j'entre dans la pièce avec prudence. La lumière du jour éclaire la pièce et j'abaisse ma baguette. Je me fige soudainement et pose une main sur ma bouche, les yeux écarquillés. Ce n'est pas possible...C'est un véritable cauchemar. Des larmes coulent sur mes joues tandis que je prends conscience de l'horrible scène s'imposant à mes yeux, me broyant le coeur en des milliards de petits morceaux.

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