Chapitre 36 - Percy
22 Aout 2012
Je profite d'être au ministère pour aller trier deux ou trois dossiers. Le nez dans mes papiers, je sursaute en entendant quelque chose frapper contre la vitre. Relevant la tête, j'aperçois un hibou qui s'acharne sur le verre avec son bec, une lettre accrochée à la patte. Récupérant le courrier, l'oiseau me crie dessus avant de me pincer le doigt et de partir à grands coups d'ailes. Mettant mon doigt à la bouche, j'ouvre le courrier.
Je souris en apprenant qu'Adélaïde m'attend au Terrier et lève les yeux au ciel. Bien qu'elle ne me le dit pas explicitement, ses lignes me font bien comprendre qu'elle a préparé quelque chose. Et si cela se passe au Terrier, je pense que toute la famille sera de la partie. J'avais plutôt en tête de passer cette soirée en amoureux, mais je peux patienter encore quelques heures, ne serait-ce que pour les efforts qu'elle a mis dans sa préparation.
Après avoir remis mon bureau en ordre et vérifié que je n'ai rien oublié, je transplane jusqu'au Terrier. J'arrive devant la porte de la maison et toque avant d'entrer. Je cligne plusieurs fois des paupières afin de m'accoutumer à l'obscurité. Il règne dans la maison de mon enfance un calme inhabituel. Sortant ma baguette, j'en fais le tour, prenant bien garde à ne pas faire de bruit. Je sursaute tandis que la goule se met à frapper sur les tuyaux. Malgré la destruction du Terrier et sa reconstruction, cette dernière est encore présente. Durant les travaux, elle avait élue domicile dans une grange moldue, si bien qu'il avait fallu utiliser à plusieurs reprises un sortilège d'amnésie sur eux. Mais à peine deux semaines après la reconstruction de la demeure familiale, elle avait réinvestie les lieux et ne semble désormais plus décidé à les quitter de nouveau.
Au bout d'une dizaine de minutes, je dois me rendre à l'évidence, il n y a personne ici. Je respire profondément, sentant la panique monter. Que se passe-t-il ? Est-ce que des mangemorts les ont attaqués ? Capturés ? Non, impossible. Il y aurait des traces de lutte. Mon cœur s'emballe, ma respiration se saccade et mes muscles se crispes. Je me passe des dizaines de scénarios plus invraisemblables les uns que les autres avant de me résoudre à retourner dehors. Je ressors de la maison, prêt à envoyer un Patronus à Harry, et me fige. Face à moi, des centaines de boules lumineuses rouges et or s'élèvent dans le ciel. Disposées à intervalles réguliers, elles semblent tracer un chemin à travers la cambrousse. Je cligne plusieurs fois des paupières devant ce spectacle surréaliste. A la fois émerveillé et méfiant, je m'avance doucement dans le chemin qu'elles semblent tracer, ma baguette en position d'attaque. Je déboule dans le pré familiale, les yeux écarquillés. Face à moi, une joli table ronde est dressée pour deux personne. Sur une nappe rouge et or repose deux assiettes noires, deux paires de couverts or et deux verres en cristal transparent. Une bouteille de champagne trône au milieu de la table et les assiettes sont déjà remplies par ce qui m'apparaît comme de succulents rosbif accompagnés de chutney. Un mouvement sur ma gauche me tire de ma contemplation et je tourne la tête. Mon souffle se coupe tandis qu'Adélaïde s'avance vers moi, un large sourire sur les lèvres. Elle porte une magnifique robe rouge moulante qui lui arrive aux chevilles et rehausse ses formes et elle a relevé ses cheveux en un chignon décoiffé. Quelques mèches retombent négligemment sur ses épaules, me donnant envie d'y glisser mes doigts.
-Joyeux anniversaire mon amour, me souffle-t-elle en passant ses bras autour de mon cou, je voulais faire quelque chose de spécial...de magique pour marquer le coup.
-C'est...magnifique...tu es magnifique, réponds-je ne sachant comment exprimer la surprise, le bonheur et l'euphorie qui me parcourt.
Je dépose mes lèvres sur les siennes avec tendresse, câlinant doucement sa langue de la mienne, savourant ce moment qui semble en suspend hors du temps. Au bout de quelques instants, la jeune femme se décolle et je soupire de frustration. M'adressant un sourire malicieux, elle m'entraîne vers la table où nous nous installons. Nous discutons et riions une bonne partie de la soirée, savourant ce délicieux repas. Une fois nos estomacs plein, Adélaïde fait disparaître la table d'un mouvement de baguette. Je m'approche d'elle et la colle brusquement contre mon torse, désireux de l'avoir au plus près de moi.
-C'était un superbe anniversaire, lui murmuré-je à l'oreille d'une voix raucque imaginant déjà comment finir la soirée.
-C'était ? Glousse-t-elle en me repoussant doucement avec ses mains, parce que tu crois que c'est déjà fini ? Voyons chaton, tu me sous-estime.
Je la regarde, surpris. Qu'a-t-elle encore inventé ? Je la regarde s'éloigner de moi et agiter sa baguette sans me quitter des yeux. Une pile de cadeaux apparaît là où se dressait la table il y a encore quelques minutes et je sursaute en entendant les premières notes d'une valse. Je fronce les sourcils, pressentant la suite des évènements. Mais je n'ai pas le temps de formuler ma pensée que déjà plusieurs personnes apparaissent derrière Adélaïde. Mes filles courrent vers moi et je me penche afin de les serrer dans mes bras devant le regard attendri de ma belle compagne.
-Joyeux anniversaire papa ! Me clament-elles en coeur tandis que je les embrasse.
Me redressant, je constate que toute la famille est présente. Adélaïde discute déjà avec ma mère et ma sœur tandis qu'Harry s'approche de moi.
-Joyeux anniversaire Percy, j'espère qu'on ne vous a pas trop dérangé, me demande-t-il en me serrant la main, j'étais d'avis de vous laisser seuls encore une petite demi-heure, mais George était trop pressé de commencer la fête.
-Merci Harry, réponds-je encore un peu hébété, j'avoue que je ne m'attendais pas du tout à ça...Mais comment... ?
-C'est Adélaïde qui a tout préparé, m'informe-t-il tandis que mon regard croise celui de la jeune femme qui me sourit, enfin elle nous a demandé de l'aider à organiser quelque chose de mémorable. Et tu connais George...c'est lui qui a le plus travaillé sur le décor, sous les ordres d'Adélaïde. Je ne la savais pas si appliquée d'ailleurs, ricanne-t-il tandis que ma sœur pose une main sur son bras.
-Harry tu ne vas pas commencer à parler boulot ? Non ne me regarde pas comme ça ! Je te connais. Dés que tu commences par «je ne savais pas intel si appliquée » tu enchaînes toujours par « si c'était pareil au travail... » et là tu nous ressors toute la fiche métier d'Auror. C'est l'anniversaire de Percy alors sois gentil et laisse le boulot au bureau pour une fois, le rabroue gentiment Ginny avant de se tourner vers moi, joyeux anniversaire Percy. J'espère que cette nouvelle année te réussira bien plus que l'année précédente, me souhaite-t-elle en déposant un baiser sur ma joue avant de me murmurer, mais d'après ce que j'ai compris c'est plutôt bien parti.
Lançant un regard insistant vers Adélaïde et Audrey qui rient ensemble, ma sœur me presse le bras avant de repartir avec Harry. C'est vrai que je ne pouvais pas rêver mieux. Savourant ce moment, je regarde tous mes proches discuter entre eux. Les enfants qui se courent après, ma mère qui discute avec Angélina, mon père qui prodigue des conseils à Charlie, Bill et Fleur qui séparent Dominique et Louis en pleine bagarre, Ginny, Ron, George...Tous semblent heureux, mais je n'oublie pas Fred. Levant la tête vers le ciel, un sourire se forme sur mes lèvres en l'imaginant se fendre la poire à nous voir ainsi réunis. Des bras me sortent de ma contemplation et je me retrouve à danser avec mes princesses devant les applaudissements et les rires des adultes. Rapidement, Audrey et Adélaïde me rejoignent, suivi de George, Angélina, Fred, Louis, Dominique, ma mère, mon père, Fleur...Et toute la famille. Nous nous retrouvons ainsi à danser dans une grande ronde, riant aux éclats, le sourire aux lèvres.
Au bout d'un moment, nous nous asseyons à même le sol, à bout de souffle. Profitant d'un petit moment de silence, George se lève et fait voler la pile de cadeaux au centre de notre cercle.
-Allez Percy ! C'est l'heure des cadeaux ! On ne s'est pas enquiquiné à emballer tout ça pour qu'ils restent dans leur coin à s'ennuyer !
Je souris avant de prendre un cadeau au hasard. Il s'agit d'une boite rectangulaire emballé dans un joli papier dont les motifs licornes se baladent dans une prairie verdoyante.
-Ha ça c'est le mien ! s'exclame Angélina aussi heureuse que si c'était son propre anniversaire.
J'ouvre le paquet et déballe un magnifique costume trois pièces.
-Wahou ! Merci Angélina ! Mais c'est...
-Si tu me dis que c'est trop, je te plante ma baguette dans le nez, me menace-t-elle en riant.
-C'est...parfait, merci beaucoup.
Je déballe ainsi un à un tous les présents. Un sachet de pastilles rendant aimable « aimabilus dragibus » de la part de George. Celui-ci m'informe que se sera leur nouveau produit dés la rentrée, Ron m'offre un sachet de pastilles de gerbes « des fois que je veuille louper le travail ». Les cadeaux s'enchaînent et rapidement nous retournons à nos activités.
Je regarde avec tendresse mes filles danser avec leurs cousines quand Adélaïde arrive vers moi, me faisant signe de la suivre. Nous nous dirigeons tranquillement vers la lisière des bois et marchons quelques instants en silence. La jeune femme se tourne alors vers moi et me tend un paquet.
-C'est Harry qui m'a donné l'idée en me parlant du miroir de son parrain, m'informe-t-elle tandis que je découvre un joli miroir arrondi dans du bois de chêne, j'ai trouvé un miroir dans une brocante moldu. Je l'ai brisé et ensorcelé avec l'aide d'Hermione.
Elle sort de son sac un miroir identique au mien qu'elle me tend avec un large sourire.
-J'en ai donné un à chaque membre de ta famille. Il suffit de penser fort à une personne en fixant ton reflet puis de tapoter dessus en disant la formule « Retegere » pour voir la personne. Par exemple, continue-t-elle avant de tapoter le miroir de sa baguette, retegere !
Le reflet s'obscurcit quelques secondes avant de faire apparaître Ginny et Harry en train de danser sur la piste. Fasciné, je caresse le miroir du bout des doigts. C'est de la très belle magie, et je sais d'expérience le temps que cela prend pour relier ainsi deux bouts de miroir, mais en reliant plus d'une dizaine ainsi...C'est un travail titanesque.
-Adélaïde...c'est...époustouflant ! Merci, m'émerveillé-je avant de l'embrasser à nouveau, touché par le cadeau qui a dus lui prendre un temps incroyable.
-J'ai prévu autre chose, souffle-t-elle à mon oreille, mais ce cadeau-là, je ne peux te l'offrir en publique, rajoute-r-elle avant de me mordiller l'oreille.
Pris de frissons, je raffermis ma prise sur sa robe et fronce les sourcils. Je roule le tissu du bout des doigts, découvrant ainsi une double épaisseur. Je déglutis pris d'une soudaine bouffée de chaleur et plonge mon regard interrogatif dans celui d'Adélaïde. Le regard coquin de cette dernière et son sourire malicieux ne laissent place à aucun doute sur la suite des évènements. Le souffle court, je la fais danser, balayant mon regard plein de désir sur son corps. De tous les anniversaires que j'ai eu jusqu'à aujourd'hui, de tous ceux que j'ai imaginé avoir un jour, je crois que celui-ci les surpasse tous et de loin. Mais peut-être que je ne suis pas très objectif non plus, peut-être que ma mémoire me fait défaut aussi. Quoi qu'il en soit, je ne voudrais être ailleurs pour rien au monde. Profitant de ce moment, je plonge mon regard dans le bleu de ses yeux, me perdant dans les profondeurs de son âme, de son cœur battant à l'unisson du mien.
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