Chapitre 34 - Percy

22 Aout 2012

Je me retourne et passe mon bras autour d'Adélaïde, mais ce dernier retombe mollement sur le matelas. Grognant, j'ouvre un œil avant de me redresser d'un bond. Elle n'est plus là. Elle m'a quitté. Mon coeur se serre face à cette dure réalité. Mais alors que la panique me gagne, j'entends des voix provenant du salon. J'enfile rapidement un pantalon et un teeshirt et me dirige doucement vers l'origine du bruit.

-Ha Percy, bonjour, désolé de venir si tôt, je ne pensais pas que vous dormiez encore, me lance Guilian en me tendant la main.

-Pas de problème, tu es ici chez toi, réponds-je avec soulagement trop heureux de constater que je me suis simplement fait un film.

-Ca ne va pas Percy ? On dirait que tu as vu un revenant, m'informe Adélaïde en déposant un bref baiser sur mes lèvres, comme je te disais Guilian, je suis vraiment désolée pour l'autre jour. J'ai été prise de court par le voyage surprise en Roumanie avec Percy. Et la reprise a été plus difficile que je ne le pensais.

-Ce n'est pas grave tatie ne t'inquiètes pas, mais...hésite-t-il en nous regardant tour à tour, il faut absolument que je te parle seul à seule dés que tu as un moment. Ho heu je n'ai rien contre toi Percy, ne te méprends pas, mais disons que je serai bien plus à l'aise juste avec tatie...

-Ne t'inquiètes pas pour ça, tu n'as pas à te justifier.

Je me sers un verre du jus d'orange et me fais cuire rapidement des œufs au plat tandis qu'Adélaïde essaye de tirer les vers du nez du jeune homme. Je souris face à ce spectacle. Ils sont tellement attendrissants tous les deux et leur complicité déborde des regards complices qu'ils se lancent. Adélaïde nous observe tour à tour, semblant réfléchir à quelque chose avant d'aller récupérer son sac à main.

-Bon les garçons, mais je dois absolument aller faire une course, nous informe la jeune Auror en farfouillant dans son sac.

-Ca ne peux pas attendre ? Demandé-je surpris de cette brusque décision.

-Non, malheureusement ton appartement...

-Notre appartement, la coupé-je.

-Oui, notre appartement, me répond-elle en roulant des yeux, n'est pas équipé pour les femmes. D'ailleurs, il faudrait que tu aies toujours le nécessaire chez toi ! Tes filles grandissent Percy, et elles auront besoin d'un kit de secours au cas où...

-Mais de quoi tu parles ? Demandé-je en fronçant les sourcils.

-De serviettes hygiéniques mon chéri, nous informe-t-elle avec tout le naturel dont elle est capable tandis que Guilian et moi ouvrons de grands yeux horrifiés cherchant du soutien masculin dans le regard de l'autre, roh ça va, reprend-elle, faîtes pas vos chochottes ! Vous êtes vraiment des petites natures vous les hommes. Allez j'y vais. Ne faîtes pas de bétises ! Et je vous aime ! Bisous.

Sans attendre, ma furie de chérie, visiblement très en forme aujourd'hui, transplane, nous laissant seuls avec des images dont je me serai bien passé. Je me tourne vers Guilian, ne sachant comment rompre le silence pesant entre nous. Il faut dire que nous n'avons encore jamais vraiment eu l'occasion d'échanger plus que des banalités et nous ne savons pas grand-chose l'un de l'autre, ce qui est assez problématique vu que nous serons certainement amenés à nous côtoyer durant au moins les vingts prochaines années. Je souris à cette pensée, réalisant tout ce que cela implique. Étrangement, cela m'est venu naturellement, comme si je ne pouvais imaginer une fin à notre histoire renaissante...Et en un sens, c'est le cas. Maintenant que je l'ai retrouvée, j'ai l'intention de passer le reste de ma vie à ses côtés et la rendre heureuse de toutes les manières possibles et imaginables.

-Merci, me dit Guilian brisant le silence.

-De..de quoi ? Demandé-je surpris.

-De tout, me répond-il avant de préciser, de prendre soin d'elle, de lui redonner sa joie de vivre. Je ne suis pas dupe tu sais, ça fait dix sept ans qu'elle m'élève. Et du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours vu la tristesse derrière ses sourires, j'ai aussi vu ses larmes quand elle pensait que je dormais. Ne lui dis pas, elle serait capable de s'en vouloir. Mais...depuis que vous êtes ensemble...Je ne sais pas. Elle change. Elle semble plus apaisée, plus heureuse. C'est pour ça aussi que je me permets de découcher plus souvent. Je sais qu'avec toi, elle est entre de bonnes mains.

Je lui souris, touché par ses paroles, mais je ne sais pas si je suis réellement la cause de ce changement, si changement il y a. Après tout, ses cauchemars ne semblent pas aller en s'arrangeant. Il arrive encore souvent qu'Adélaïde se réveille en hurlant la nuit, et quand ce n'est pas le cas, elle reste malgré tout agitée, le visage baigné de larmes. Mais je ne peux pas confier cela à Guilian alors, mieux vaut qu'il reste dans l'ignorance encore un moment.

-Malgré tout, soupire-t-il, j'espère qu'elle me dira un jour ce qui la tracasse. Je sais qu'elle me prend encore pour un enfant, mais je peux tout encaisser.

-Elle se livrera le moment venu, réponds-je en détournant le regard mal à l'aise par la tournure que prend la conversation, et sinon tu jouais au quidditch ?

Le jeune homme m'adresse un large sourire, m'expliquant qu'il était batteur de l'équipe de Gryffondor. Soulevant son teeshirt, il me montre une fine cicatrice sur ses côtes, résidu d'un cognard prit dans le dos. Le jeune homme a violemment percuté l'un des poteaux du stade et s'est profondément ouvert à cet endroit. Heureusement, madame Pomfresh a fait des miracles mais il a quand même tenu à garder la cicatrice, un peu comme un trophée. Je souris en l'écoutant, trouvant qu'il ressemble énormément à Fred ou George sur certains points. Et ses cheveux aussi roux que les miens...toutes ces similitudes me perturbent tellement parfois. Et si Adélaïde ne m'avait pas assuré que Guilian était bien le fils d'Alice, j'aurai pu croire que...Je chasse ces douloureuses pensées de ma tête. Malgré mon profond désir, cet enfant perdu ne reviendra jamais, et tenter de substituer Guilian à sa place est la pire idée qui ait pu m'effleurer l'esprit. Effaçant ce moment d'égarement, je me concentre sur ce que me raconte le jeune homme, sur ses années à Poudlard, sur son bonheur d'avoir pu faire parti de cette équipe et sur le nombre de Serpentards sur lesquels il a envoyé un cognard simplement pour se venger d'une de leur mauvaise blague, sur son rôle de préfet puis de préfet en chef qu'il ne prenait visiblement pas autant au sérieux que moi, s'amusant à enlever des points à ses ennemis sous des prétextes plus ou moins douteux.

-Dire ça au grand préfet en chef Percy Weasley n'est pas très recommandé bébé chat.

Je sursaute en entendant la voix d'Adélaïde et me retourne. La jeune femme nous regarde, un tendre sourire aux lèvres. Je me lève afin de la débarrasser de ses sacs tandis que Guilian lui adresse un sourire coupable. Et d'après les gros yeux qu'il nous fait, j'en déduis qu'Adélaïde ne doit certainement pas être au courant de tout ce que faisait le jeune homme à l'école.

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