Chapitre 3 - Adélaïde

30 Juin 2012

-Salade de pommes de terre et tarte au chocolat meringué ! m'exclamé-je en posant fièrement les plats sur la table.

Guilian s'en approche, fronçant les sourcils. Humant les plats, il se tourne vers moi et me regarde avec suspicion.

-Dis moi tatie, tu n'aurais pas mis du sucre dans la salade par hasard ?

-Mais non, tu me prends pour quoi ! Je sais bien que tu n'aimes pas quand c'est trop sucré ! C'est incompréhensible d'ailleurs. T'inquiètes pas, je les ai simplement plongé dans du sirop d'érable. Tu verras c'est un délice.

Je suis assez heureuse de m'être réconciliée avec le sucre. Durant des années, je n'ai plus réussi à en avalant ne serait-ce qu'un morceau. Cela me faisait bien trop penser à ma famille, et m'octroyer des crises de paniques terribles. Plus d'une fois, lors des anniversaires à Saint Mangouste, j'ai été enfermée en cellule d'isolement afin de me calmer. Frissonnant, je chasse rapidement ces souvenirs de ma tête. Ce n'est pas une période de ma vie dont je peux être fière, et je préfère faire comme si je n'y avais jamais été. Sans Guilian...j'y serai peut-être toujours d'ailleurs. Le crépitement de la cheminée me tire de mes pensées. Lâchant notre repas, nous nous dirigeons vers le salon afin de découvrir le message qu'on nous adresse.

-Mademoiselle Bercley ! Vous êtes là ! J'avais peur que vous ne soyez partie en vacances ! Je suis désolé mais je vais devoir reporter vos congés. Je sais que ce n'est pas très légal, mais si je pouvais faire autrement je le ferai croyez moi.

-Il n y a pas de problème monsieur Potter, je vous écoute, que se passe-t-il ? Réponds-je en lançant un regard désolé à mon petit cousin.

-Plusieurs prisonniers se sont évadés d'Azkaban cette nuit. Nous avons été alerté très tôt ce matin mais il s'avère que le nombre d'Aurors disponibles est en sous effectif pour gérer ce problème majeur. Je vous attends dans mon bureau dans une heure afin de vous faire le topo de la situation.

-Pas de problème monsieur Potter, vous pouvez compter sur moi.

-Je le sais Bercley, vous êtes l'un de nos meilleurs atouts. A tout à l'heure.

Une fois Harry reparti, je me tourne vers Guilian et lui adresse une grimace désolée. Je n'avais pas prévu de laisser le jeune homme tout seul ce soir, et je m'en veux terriblement de l'abandonner ainsi.

-T'en fais pas tatie, me rassure le jeune homme, je vais aller aider Andromeda. J'avais prévu d'y aller de toute façon.

Je l'embrasse, soulagée. Andromeda Tonk m'a énormément aidé après la bataille de Poudlard. Grâce à elle, j'ai pu passer mes examens d'Auror l'esprit tranquille et j'ai appris à m'occuper de Guilian comme il fallait. Quand à ce dernier, il a aidé la vieille dame à s'occuper du petit Ted, du moins autant que ses trois ans le lui permettait. Au fil des années, Ted et lui sont devenus inséparables, et je me demande si un lien fraternel ne s'est pas créer entre eux. Je le souhaite de tout coeur en tout cas.

Après m'être une nouvelle fois assurée que Guilian irait bien, je me téléporte au bureau des Aurors et me dépèche de rejoindre le bureau de monsieur Potter.

-Mademoiselle Bercley, vous êtes là ! Bon, nous n'avons pas beaucoup de temps alors excusez moi mais je vais passer outre la politesse d'usage et vous briefer de suite.

J'acquiesce en le suivant dans le bureau. Le jeune homme pose une pile de fiches de détenus sur la table que je m'empresse de feuilleter tout en l'écoutant.

-Plusieurs détenus se sont évadés d'Azkaban. Nous ne savons pas ce qu'ils comptent faire, mais je doute que se soit pour aller prendre une bierreaubeurre à pré-au-lard.

Je rêve ou il essaye de plaisanter dans une situation pareille ? Lui lançant un regard interrogateur, le jeune homme reprend son sérieux.

-Bref, j'ai déjà mis plusieurs agents sur le coup, mais j'ai besoin de toute l'aide disponible.

Mon regard s'arrête sur une photo. Ma machoire se crispe tandis que je l'étudie de près. Si cela n'est pas un signe du destin, je ne sais pas ce que c'est.

-Quand est-ce que je commence ? Demandé-je avec froideur et détermination.

Je jette un œil vers Harry qui cligne plusieurs fois des paupières avant de se reprendre. Il devrait pourtant avoir l'habitude. Je mets toujours une détermination acharnée dans mes missions. Mais peut-être est-ce le ton que j'ai employé malgré moi qui le surprend ?

-Dés que vous pouvez, me répond-il finalement.

-Trés bien. Je vais commencer par lui. Où a-t-il était vu pour la dernière fois ? Je veux tout savoir.

Harry me fait alors le topo. D'après ce qu'il me dit, les Aurors français ont déjoué un attentat à Paris la semaine dernière. Il a été reconnu comme étant l'auteur principal de ce crime. Parfait. Il a ensuite été aperçut à Melun, qui est sa dernière localisation connue. Mais il n a encore rien tenté là-bas. Ce troll des cavernes doit avoir une planque là-bas. Parfait, je vais aller y faire un tour. Et si je dois démonter la vile brique par brique pour le retrouver, je le ferai.

-Bercley, m'apostrophe le jeune homme alors que je sors de son bureau, évitez de...d'en faire trop cette fois-ci.

-Ne vous en faites pas monsieur Potter, avec lui, ce ne sera jamais trop.

Jettant un dernier regard à la photo se trouvant sur le bureau, je quitte la pièce, plus déterminée que jamais. Le feu de ma vengeance vient de s'activer, parcourant chaque parcelle de mon être d'une violente rage. Après toutes ces années, je vais enfin pouvoir lui faire payer au centuple ce qu'il m'a fait subbir, ce qu'il m'a enlevé. Il me suppliera de l'achever, mais je lui réserve un sort bien pire que la mort.

-La vengeance est un plat que se mange froid, murmuré-je une fois chez moi tandis qu'un sourire carnassier se dessine sur mes lèvres, et tu vas le déguster bien comme il faut...Marcus Flint.


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top