Chapitre 27 - Adélaïde

3 Aout 2012

-Je n'ai peur de rien, me répond le jeune homme en plissant les yeux, tu devrais le savoir.

-Ouai...j'y crois, allez, action ou vérité ? Demandé-je avec impatience.

Je me rappelle ce petit jeu que nous avions fait, des années auparavant face au lac de Poudlard. Ce n'était à l'époque pas un action ou vérité, mais plutôt un je n'ai jamais...toutefois, aujourd'hui, j'ai envie de pimenter la chose.

-Action, me lance-t-il sûr de lui, passant sa langue sur ses lèvres.

-Ok, réponds-je en prenant un malin plaisir à le faire patienter, retiens ta respiration pendant...deux minute.

Son sourire disparaît tandis que je vois son regard malicieux s'estomper progressivement, laissant place à une mine déçue au plus haut point. Je me mords l'intérieur de la joue afin de ne pas éclater de rire et l'encourage à s'acquitter de son défi. Le jeune homme prend une grande bouffée d'air et je le regarde en comptant les secondes. Une, deux, trois...

-...cent quinze...cent seize...cent dix-sept....

Le jeune homme, rouge comme une tomate reprend son souffle,s'allongeant sur la roche. Je le rejoins, posant ma tête contre son épaule et nous restons ainsi un moment, silencieux. Je ferme les yeux, attendant que Percy reprenne un rythme cardiaque normal. Les minutes passent et j'en profite pour écouter les bruits qui nous entourent. Le chant des oiseaux, l'eau qui clapote dés qu'un poisson s'égare à sa surface, les feuilles bruissants au contact du vent...Au bout d'un moment, je me redresse et plonge ma main dans le sachet de berties crochus et en sors une gélule rouge.

-Allez Percy, ton répits a assez duré ! Tu pensais que j'oublierai avoue ?

Je le regarde avec malice croquer dans le bonbon. Le jeune homme devient alors tout rouge et me réclame de l'eau.

-Heu de l'eau ok heu, paniqué-je en cherchant autour de moi un récipient où mettre l'eau du lac, bon sang...A..Aguamenti !

Je grimace, baguette en l'air tandis que Percy, de l'eau dégoulinant de ses cheveux, tousse plusieurs fois. Je plisse les yeux ayant une forte sensation de déjà vu. Sans un mot, Percy se lève et m'attrape dans ses bras, jetant nos baguettes au sol. Me serrant fermement contre lui, il se met à courir jusqu'au lac.

-Percy ! Non, ça ne va pas recommencer ! Tu m'as déjà fais ce coup là ! Percy !

J'ai juste le temps de prendre une grande inspiration avant de me sentir tomber dans l'eau glacée du lac. En quelques brasses, je remonte à la surface. Percy se tient debout face à moi, l'eau lui arrivant aux genoux. N'ayant pas pieds, j'en déduis que le sol doit subitement s'arrêter là où il est. Je commence à lui envoyer de l'eau avec toute la force dont je suis capable. Rapidement, Percy me rejoint et nous nous lançons dans une bataille acharnée comme deux vrais gamins. Je me retrouve la tête sous l'eau sans avoir le temps de faire quoi que se soit. Quelque chose me tire vers les profondeurs et je me contorsionne afin de me libérer et voir de quoi il s'agit. Une main palmée m'enserre fermement la cheville et je reconnais les tentacules caractéristique d'un strangulot. Bon sang, il ne manquait plus que ça ! Et je n'ai même pas ma baguette pour m'en défaire. L'air commence à me manquer tandis que la lumière s'éloigne peu à peu. Je commence à réellement paniquer et me contorsionne comme je peux, battant des jambes autant que les tentacules me le permettent. Malheureusement, mes tentatives restent vaines et je m'épuise plus qu'autre chose. Mes mouvements ralentissent tandis qu'une forte pression me compresse le crâne. Mon regard se fait vitreux et je ferme les yeux, incapable de les garder ouverts d'avantage et j'ai de plus en plus de mal à rester connectée avec la réalité. Des lumières éblouissantes fusent autour de moi et je sens les tentacules me lâcher. Mon teeshirt m'enserre alors violemment le cou, manquant de m'étrangler et je me sens ramener vers la surface. La lumière se fait de plus en plus vive et je plisse des yeux, prise d'un violent mal de crâne alors que le bourdonnement dans mes oreilles est de plus en plus fort.

L'air frais me brûle les poumons sur son passage et je tousse, recrachant des litres d'eau. Mon coeur tambourine violemment tandis que la Terre tangue autour de moi. Je m'allonge en position foetale, le corps parcourut de tremblements. Je sens des bras se refermer sur moi et me redresser. La voix de Percy me parvient, lointaine.

-Ca va aller, je suis là. On..On va rentrer, ça va aller.

Nous apparaissons chez Charlie. Le transplanage m'a complètement retournée et je vomis de l'eau mélangé à du sang. Je me sens comme dans un état second. Bien que les strangulots ne sont pas des créatures dangereuses en soit, elles regorgent d'ingéniosité quand il s'agit de capturer leurs proies.

-Percy ? Que s'est-il passé ?

-Des strangulots, ils ont attaqués...

Je ferme les yeux, épuisée. Je frissonne en sentant un poids s'alléger sur mes épaules. Ouvrant les yeux, je remarque mon teeshirt en lambeaux en boule devant moi. Je déglutis en baissant les yeux vers mon torse seulement vétu de mon soutien-gorge. Je me crispe et me contorsionne pour voir ce que font les garçons dans mon dos. Charlie imbibe des compresses pendant que Percy me regarde, préoccupé. Ma respiration s'accélère. Je ne veux plus de questions, je ne veux plus avoir à y répondre.

-Ca va piquer un peu, m'informe Charlie avant de passer le coton sur mes plaies.

Je sers les dents et balade mon regard sur mes bras, suivant des yeux le tracé des cicatrices qui ornent ma peau. Au bout de plusieurs minutes, je sens du mouvement derrière moi et vois Charlie revenir avec un teeshirt qu'il me tend.

-Tiens, c'est un peu grand, mais ça fera l'affaire je pense. Tes plaies sont moins impressionnantes qu'elles n'y paraissent. Tu as eu beaucoup de chance. Normalement ce soir, ça devrait avoir fini de cicatriser.

-Merci, réponds-je avant de l'enfiler rapidement.

Nous passons la soirée à discuter de tout et de rien. Je suis reconnaissante à Charlie de faire comme si de rien n'était, et, au bout d'un long moment, je parviens moi-même à me détendre et profiter de ce moment. Epuisés, nous finissons par aller nous coucher. A mes côtés, Percy ne tarde pas à s'endormir, ce qui n'est pas le cas pour ma part. J'ai beau me tourner et me retourner, je n'arrive pas à trouver une position assez confortable pour dormir. Excédée, je finis par me lever et sortir discrètement. J'ai besoin de prendre l'air, et puis, peut-être qu'ainsi je finirai par me fatiguer.

JE ferme doucement la porte de la maisonnette et me retourne. Le spectacle s'offrant à moi est à couper le souffle. Le ciel semble recouvert de nuages étoilés brillants avec intensité. J'avance doucement, la tête relevée afin de profiter pleinement de ce spectacle me faisant réaliser à quel point l'univers est vaste.

-Magnifique, hein ? je sursaute et me tourne vers Charlie. Le jeune homme, adossé au mur, grimace en se redressant avant d'ajouter, désolé je voulais pas te faire peur.

-Ce n'est rien, je ne t'avais pas vu. Oui, c'est...spectaculaire, soufflé-je en balayant le ciel du regard.

Nous discutons un peu. Charlie m'explique qu'il a toujours été fasciné par les dragons et que, lorsqu'il a eu l'opportunité de les observer de plus près, il n'a pas hésité une seconde. Son départ assez brusque du Terrier a été difficile pour ses parents qui ne s'y attendaient pas du tout, et même si il est arrivé en Roumanie sans sous et que les premiers temps ont été particulièrement rudes, il ne regrette pour rien au monde sa décision.

-J'ai trouvé ma vocation, termine-t-il avec un sourire aux lèvres, balayant mes bras du regard.

-Je te comprends, réponds-je en tirant sur mon tee-shirt, mal à l'aise.

-Tu n'as pas à être génée, tu sais, reprend Charlie, pour tes blessures...Bill a eu droit à une jolie balafre au visage durant la guerre. D'ailleurs, je pense qu'on a tous eu droit à notre lot de cicatrices...

-J'ai vu, soufflé-je en me rappelant le visage de Bill, mais les miennes n'ont rien de glorieuses crois-moi. C'est même tout l'inverse. Elles...Elles sont le témoignage de ma faiblesse et de ma stupide témérité...

Un ricanement amer m'échappe tandis que les remords affluent. Je ne peux m'empêcher de me sentir coupable de ce qui s'est passé, même si le reste du monde est d'accord pour dire que je ne suis qu'une pauvre victime. Mais même si c'est difficile pour moi d'en parler, que les larmes me montent à chaque fois que je dois le faire ou que les cauchemars affluent, je n'arrive pas à me voir comme une victime. Car après tout, si j'avais fais profil bas dés le départ, rien de tout cela ne serait arrivé.

-Tu veux en parler ? Me demande le jeune homme.

-Non, il en vaut mieux pas, réponds-je rapidement en repensant à Percy, Harry, Arthur avant de rajouter, trop de personnes sont déjà au courant et en souffre à cause de moi.

Sans un mot, Charlie se lève et retourne à l'intérieur. Pour ma part, je reste encore un moment à penser. Charlie revient et me tend une petite bouteille de whisky pur feu que j'accepte volontiers. Nous trinquons avant de prendre une gorgée, et je savoure la brûlure du breuvage traversant mon corps.

-Et du coup, comment mon frère et toi vous êtes vous...trouvés ?

_ça, c'est tout une histoire, commencé-je soulagée de changer de sujets, tout a commencé lors de notre septième année à Poudlard. J'étais préfète de Poufsouffle et...

Plongeant dans mes souvenirs, je lui raconte comment a débuté notre histoire, comment elle a évolué, notre rupture, nos retrouvailles. J'évite volontairement de parler de certains sujets qui m'obligeraient à raconter...d'autres sujets peu joyeux. Charlie m'écoute attentivement, riant par moment, amusé par certains passages.

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