Chapitre 24 - Percy
2 Aout 2012
J'embrasse une dernière fois mes filles et les regarde s'en aller par la cheminée. Elles vont terriblement me manquer durant ce long mois. Avec Audrey, nous nous sommes mis d'accord afin de passer les derniers jours de vacances tous ensemble afin que les filles puissent passer du temps avec moi avant leur retour à Poudlard. Je ferme un instant les yeux, profitant du calme qui règne soudainement au Terrier. Les éclats de voix provenant de la cuisine me sortent de ma torpeur. M'adossant à la porte, je regarde avec tendresse Adélaïde s'appliquer à remplir nos verres de vin de sureau. Ma mère a insisté pour que nous restions dîner ayant envie de faire plus ample connaissance avec Adélaïde.
-Percy, mon chéri, ne reste pas planté là, viens prendre le plateau de verres s'il te plaît, me demande ma mère tandis qu'elle et Adélaïde ramènent les gateaux au salon.
Faisant attention de ne pas renverser les bouteilles, je fais voler le plateau jusqu'à la table du salon. Nous commençons l'apéritif par l'habituel questionnaire. Mes parents nous demandent comment on s'est retrouvé, si tout se passe bien. Ils reparlent du bon vieux temps, de notre dernière année, se remémorant les lancés de gnomes et autres activités que nous avions partagés. Mes parents nous racontent leur première rencontre avec ceux d'Adélaïde, et les fois suivantes dont on n'a jamais eu connaissance jusqu'à maintenant. Et rapidement, la conversation prend une tournure plus sérieuse, me mettant mal à l'aise.
-Adélaïde est-ce que, hésite mon père avant de continuer devant le regard encourageant de la demoiselle, est-ce que tu sais ce qui est arrivé à tes parents ? Je suis désolé si je peux te paraître brusque. C'est juste que...au ministère, l'affaire avait fait grand bruit. Deux Aurors disparaissant du jour au lendemain, ça en a fait jaser plus d'un, bien que tout portait à croire qu'ils avaient simplement pris des congés. Clérence et Féline nous avait dit qu'ils préparaient un voyage afin de fêter ta remise de diplôme. Ils étaient tellement fiers de pouvoir se libérer du temps et ainsi passer un moment en famille et...
-Papa ! Crié-je malgré moi tandis qu'Adélaïde, le regard vague, se perd dans ses souvenirs, papa stop ce...ce n'est pas le moment de parler de ça.
-Non, répond la jeune femme d'une voix enrouée, c'est bon. Ca va aller. Mes parents...ils...ils se sont fait assassinés peu de temps après ma remise de diplôme. Ils...excusez-moi.
Adélaïde part soudainement, les larmes aux yeux. Alors que je m'apprête à la suivre, elle me fait signe de rester là. Je me rasseois, complètement démuni face à sa douleur. Ma mère, qui a assisté à la scène à distance, viens s'asseoir aux côtés de mon père. Je déglutis, ne sachant quoi faire, quoi dire. Je me sens stupide de ne pas avoir prévu cette situation.
-Je suis désolé papa, maman, j'aurai dus vous prévenir. C'est...un sujet sensible...très sensible, insisté-je en repensant avec tristesse à tout ce qu'Adélaïde à vécu.
Notre bébé...Ce futur possible ne cesse de me hanter depuis que je suis au courant. La plupart du temps, j'arrive à le mettre de côté, l'étouffer par mes occupations imminentes, mais plus d'une fois, la nuit, quand rien d'autre que le silence ne vient parasiter mon espace, j'y pense. J'imagine ce qui aurait pu arriver si je l'avais écouté, si je l'avais protégée. Et ça fait mal, terriblement mal. Dans ces moments, je ne peux qu'imaginer ce qu'a ressenti Adélaïde, ce qu'elle ressent encore. Je n'ai que l'idée d'un bébé potentiel, c'est plutôt abstrait dans mon esprit, mais pour ma douce...Je suis admiratif de son courage et de sa force. Elle est passée par tellement de choses...J'ai envie de lui montrer que le bonheur existe toujours. Il le faut.
Adélaïde s'installe à côté de moi, me tirant de mes pensées. Je distingue ses yeux rougis malgré le maquillage qu'elle a refait. Doucement, je glisse ma main dans la sienne, la caressant doucement dans un mouvement circulaire. Je suis là, je ne la lâcherai plus, je porterai ses peines aussi longtemps qu'il le faudra.
-Je suis sincèrement désolée pour tes parents, reprend ma mère en nous tendant l'assiette de gâteaux, George nous a dit que tu t'occupais de ton neveu. C'est très courageux de ta part, l'adolescence n'est pas un passage facile, que se soit pour nous ou pour eux. Mais je croyais que tu étais fille unique, je ne savais pas que tu avais des frères et sœurs...
-Merci, non je...je n'en ai pas. Guilian est le fils de ma cousine.
-Ho ! Et tu l'élèves seule depuis...
-Quatorze ans, termine la jeune femme, ma cousine et son mari sont morts quelques jours après la naissance de Guilian. Andromeda elle...elle s'est occupée de lui jusqu'à ce que je s...sois en mesure de le faire moi-même.
Adélaïde regarde un point lointain, la lèvre tremblante. La voir ainsi me détruit. Je sais à quoi elle pense. A qui elle pense. Je me lève afin de trouver une distraction, n'importe quoi pourvu que l'on change de sujet, mais ma mère prend les devants, et je lui en suis infiniment reconnaissant.
-Ici, commence-t-elle, rien n'a changé. Les gnomes continuent d'envahir le jardin. C'est terriblement agaçant, ils...
La main de mon père sur mon épaule me fait sursauter et je me rends compte que je n'écoute plus la conversation depuis un moment. Mon père m'entraîne dans le jardin et je le suis sans rechigner. Sa mine inquiète me dit qu'il a quelque chose d'important à annoncer. J'espère que ce n'est rien de grave. Je ne suis pas vraiment en état d'assumer une autre nouvelle accablante.
-Je me fais du souci, commence-t-il, je vois bien que vous vous appréciez beaucoup, si ce n'est plus. Et je serai très heureux si ça fonctionnait. Je ne veux que ton bonheur fils, tu le sais...
-Mais.. ? Demandé-je agacé qu'il tourne autour du pot et bouleversé de le voir remettre en question notre relation.
-Mais je ne veux pas te voir souffrir, est-ce que tu as conscience que quelque chose ne va pas ? Me demande-t-il, qu'Adélaïde cache quelque chose ? Et selon mon expérience...Son passé ne doit pas être joyeux...
-Comment ? Commencé-je en le regardant avec de grands yeux, comment le sais-tu ? Enfin je veux dire...
-Elle a le même regard que George après que Fred..., sa voix se perd dans un grognement.
Je déteste y repenser. Ce bébé...mon bébé...si j'avais su...il serait ici...il aurait eu une chance de vivre...de grandir...de s'épanouir. Je l'aurai aimé, je le sais. Même si à l'époque j'étais trop jeune, même si ma carrière m'obnubilais. Je l'aurai aimé plus que tout au monde. Je me sens tellement responsable, tellement coupable. Pourquoi ai-je été si stupide ? Si pressé ? Je n'étais qu'un égoïste assoiffé de pouvoir. Je voulais une place au ministère à tout prix, et je l'ai obtenu, en en payant le prix fort.
-Percy ? Tu pleurs...Qu'est ce que tu nous caches fiston ? C'est...
Je ne peux plus me retenir. Je ne peux plus garder ça pour moi. C'est trop difficile. Séchant mes larmes, je prends une bonne goulée d'air.
-Tu dois me promettre de ne rien dire. Si Adélaïde apprend que je t'en ai parlé...
-Tu sais que tu peux me faire confiance Percy, je suis ton père, jamais je ne te causerai du tort.
Je le regarde droit dans les yeux. Son inquiétude se lit à travers son visage crispé et ses yeux cernés. J'espère ne pas faire de bêtise en lui dévoilant, mais je sais aussi qu'il faut qu'on ait toutes les cartes en main pour aider Adélaïde à surmonter tout ça. Alors, j'entame mon récit, en espérant qu'elle comprendra et me pardonnera.
-Lors de notre dernière année à Poudlard, commencé-je en prenant de grandes inspiration, je...enfin on...vers la fin de l'année Adélaïde, je marque un temps d'arrêt hésitant à poursuivre avant de finalement me lancer, Adélaïde est tombée enceinte...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top