Chapitre 22 - Percy

2 Aout 2012

-Tatie ? Qu'est-ce que vous faites-là ?

Alors que je commence à somnoler, une voix masculine me sort de mes pensées. Dans un sursaut, je me cogne la tête contre la table et grimace de douleur. Mes yeux se plongent dans le regard de Guilian, accroupie devant nous. Le jeune homme plisse les yeux de mécontentement tandis que nous sortons penauds de notre cachette.

-Salut Guilian ! Comment ça va ? Demande Adélaïde d'un air enjouée tandis que je m'extirpe difficilement.

-Tatie...Me dis pas que tu m'espionnais, gronde le jeune homme, une main sur les tempes.

-Non bien sûr que non ! Enfin pas au début, avoue la jeune femme sans gène tandis que je sens la honte me brûler les joues, mais ensuite bah...j'ai voulu savoir ce que vous faisiez alors j'ai un peu tendu l'oreille. En même temps comprends moi, tu es mon petit trésor en sucre, c'est normal que je me préoccupes de tes affaires de cu..coeur, hein bébé chat ?

J'adresse un signe de tête à la jeune fille restée en retrait et m'éloigne discrètement. C'était sans compter la main d'Adélaïde qui m'attrape brusquement le bras et m'attire à elle. Osant les regarder, je constate un large sourire sur les lèvres de ma dulcinée tandis que Guilian arbore une mine désespéré.

-Tatie ! Ne m'appelle plus comme ça c'est, continue-t-il en agitant les bras de panique, c'est génant ! Je n'ai plus quatre ans et...Merlin..Bon...Emily je te présente ma tante et...

-Percy, son...compagnon, me présenté-je en lui serrant la main avant de jeter un regard hésitant à Adélaïde.

Nous n'avons pas encore eu le temps d'aborder la question du comment se définir face aux autres. Et si pour moi la réponse est évidente, je ne sais pas ce qu'il en est pour la jeune femme. Accrochant mon regard au sien, j'ai une fois de plus l'impression de rajeunir. Le sourire rayonnant qu'elle m'adresse, ses yeux pétillants de joie, je les connais par cœur. Toutefois, la pointe de tristesse qui continue d'y régner malgré tout me fend le cœur. Je sais qu'elle ne disparaîtra certainement jamais. Comme pour George. Je sais que l'un comme l'autre ne se remettront jamais de la perte qu'ils ont subis. Et ils auront beau avoir tout ce dont ils ont toujours rêver, cette ombre les suivra pour l'éternité. Je le sais, et je l'accepte. Mais si il y a la moindre chance de pouvoir apaiser celle d'Adélaïde, je n'hésiterai pas un seul instant.

-...Et donc n'oubliez pas de bien vous protéger surtout. Vous savez, avec Percy, on a eu votre âge. On sait ce que c'est de....

Je blêmis et tousse afin d'interrompre la jeune femme. Emily a la bouche entrouverte et regarde Adélaïde avec de grands yeux ronds tandis que Guilian a les yeux fermés, une main sur son front et le visage certainement aussi cramoisi que le mien. Je dois absolument les sauver avant qu'Adélaïde ne se lance dans un cours de sexualité avancé.

-Ok je crois qu'ils ont compris mon coeur ! On va vous laisser les jeunes. On a encore beaucoup de choses à faire, n'est-ce pas mon coeur ?

De peur qu'Adélaïde ait gâché une potentielle relation amoureuse, je me tourne vers les deux adolescents. Emily se retient de rire, les larmes aux yeux tandis que Guilian regarde sa tante avec tendresse.

-On allait y aller de toute façon, n'est-ce pas Guilian ? Demande Emily, me sortant de ma contemplation.

-Oui. D'ailleurs, ne m'attends pas ce soir. J'ai...enfin je dors chez Emily. Mais je serai là demain et...j'aimerai qu'on discute un peu, d'accord ?

-Pas de souci bé..je lui donne un coup de coude rapide dans les côtes la faisant grimacer, Guilian. Je serai là.

-Super. A demain tatie. Et Percy...

Le jeune homme marque un temps d'arrêt, plissant les yeux. Je déglutis malgré moi devant son regard un peu trop insistant.

-Ce serait sympa qu'on aille boire un verre entre hommes un de ces quatre.

Je me raidis avant d'acquiescer. Bon sang, qu'est-ce qui m'arrive ? Ce n'est qu'un gamin, pas le père de ma copine ! Alors pourquoi ai-je soudain l'impression de jouer mon avenir ? La moiteur de mes mains peuvent d'ailleurs témoigner de mon état. A peine les deux jeunes gens sortis qu'Adélaïde m'attrape le bras, m'entraînant précipitamment hors du bar.

-Neville ! Mets le sur ma note ! Ai-je à peine le temps de crier au jeune aubergiste avant de me retrouver sur la rue piétonne.

Adélaïde avance rapidement, sans lâcher les deux jeunes gens du regard. Ces derniers entrent dans le magasin de mes frères et je me stoppe net, tirant Adélaïde vers moi.

-Hors de question que j'entre là-dedans ! Refusé-je d'un ton déterminé, mes frères s'en sortent très bien, je suis très fier d'eux, mais il est hors de question que je me retrouve entre leurs pâte à pet et leur réglisse à boutons. Non merci !

-Qu'est ce qui te prend Percy ? Me demande-t-elle en haussant les sourcils, un sourire espiègle sur le visage, aurais-tu peur par hasard ?

-Je n'ai pas peur ! m'insurgé-je, c'est simplement que..., mais je n'ai pas le temps de finir ma phrase que ses lèvres se posent sur les miennes.

-Alors prouve-le ! Me provoque-t-elle en souriant.

Me faisant un clin d'oeil, la jeune femme entre dans la boutique. Je soupire avant de me décider à la rejoindre. Ron est déjà en train de lui vanter les mérites de je ne sais quel produit. Faisant un tour d'horizon, je constate que George n'est pas là. Peut-être est-ce son jour de repos après tout ? Reportant mon attention sur mon frère, je suis une fois de plus agréablement surpris par son aisance. Le jeune homme avait entamé une carrière d'Auror en même temps qu'Harry. J'étais très fier de lui, mais du jour au lendemain, il a tout lâché, disant que c'était trop contraignant pour lui, qu'il ne se sentait pas à sa place. Nous nous étions inquiété pour lui, pour son avenir. Ron avait tout lâché sans même avoir réfléchi à un autre projet. Il venait à peine d'emménagé avec Hermione et se retrouvait déjà sans emploi. La jeune femme venait de commencer à travailler et allait déjà devoir subvenir seule à leurs besoins. C'était une catastrophe. Mais alors que notre mère déplorait déjà l'attitude de notre frère, George lui avait proposé de reprendre la boutique avec lui. Il s'avère que depuis la réouverture, sa boutique a de plus en plus de succès, aussi bien chez les étudiants de Poudlard que chez les adultes.

-Bienvenu chez Weas...Percy ? Qu'est-ce que tu fais là ? me demande Ron en venant à notre rencontre.

-Rien je me baladais et...commencé-je ne sachant quoi dire.

-Bonjour ! Votre boutique est fabuleuse ! s'exclame Adélaïde en revenant d'entre les rayons et s'agrippant à mon bras.

Le regard surpris de mon frère oscille entre nous. Je soupire de gène. Je ne m'étais pas préparé à présenter Adélaïde à quelqu'un de si tôt, mais ne pas le faire éveillerait bien trop ses soupçons. Et tel que je connais mon frère, cela fera le tour de la famille avant même que je ne puisse dire quoi que se soit.

-Ron, je te présente Adélaïde, ma...compagne, commencé-je avec hésitation, Adélaïde voici mon frère Ron.

-Enchantée Ron ! Ho mais je me rappelle de toi ! Tu étais toujours fourré avec Harry Potter et une jeune fille très intelligente ! s'exclame Adélaïde, plissant les yeux en tentant certainement de fouiller dans sa mémoire.

-Hermione. Oui c'est...c'est ma femme maintenant, annonce-t-il en gonflant fièrement le torse.

-Félicitation, lui répond Adélaïde avec un large sourire.

-Je suis content pour toi Percy...et pour toi aussi Adélaïde évidemment. Je suis désolé je ne peux pas trop discuter mais..Percy on se voit ce soir, devant mon air surpris le jeune homme rajoute, l'anniversaire de Rose au terrier..Maman et papa reviennent exprès de voyage. Ho bien sûr tu peux venir Adélaïde, je ne pense pas que 'Mione y verrait un inconvénient. Désolé je dois vraiment y aller. A ce soir !

Une fois Ron occupé avec un jeune homme, je me tourne vers Adélaïde. J'aimerai beaucoup qu'elle soit présente, mais d'un autre côté, j'ai peur de la brusquer. Je veux faire les choses biens cette fois, et ne pas brûler les étapes. Je veux y aller à son rythme, et puis, je ne sais pas si la confronter à la famille Weasley au complet serait une bonne chose. Du moins pour une première rencontre.

-Rien ne t'oblige à accepter tu sais, commencé-je devant son silence préoccupant.

-Non, ça me ferait plaisir de venir, ça sera sympa j'en suis certaine.

-Tu es sûre? Insisté-je afin qu'elle prenne bien conscience de la portée de son choix, il y aura vraiment tout le monde. Tous mes frères, ma sœur, leurs compagnes, leurs enfants...

La mine de la jeune femme s'assombrit soudainement et j'ai bien l'impression qu'effectivement, elle n'a pas réfléchit aux conséquences d'une telle rencontrer. Se tournant vers moi, je la vois soupirer.

-Ecoute Percy, commence-t-elle en se grattant le front, si..si tu ne veux pas que je vienne, tu n'as qu'à le dire directement. Je comprendrais que se soit trop tôt, vis à vis de tes filles, de ton ex-femme, de...

-Que..Quoi ? Non, la coupé-je me sentant idiot de lui avoir fait croire ça, non je...je serai heureux que tu sois là, mais...tu vas rencontrer mes filles, mon ex femme...tout le monde sera là. Je vais te présenter comme ma compagne et...Et je pourrai comprendre que ça te fasse peur. Entrer dans le clan Weasley, c'est pour la vie, et ça peut être étouffant. Ca l'est déjà parfois pour moi qui y suis né...alors...Je ne veux pas que tu te sentes mal à l'aise ou obligée de quoi que se soit.

Je retiens mon souffle tandis qu'elle semble réfléchir. Doucement, un sourire s'étire sur son visage. Un sourire effaçant mes doutes et mes craintes. Un sourire rempli de promesses, de projets. Un sourire que je n'avais pas vu depuis des années. Et là, face à ce sourire éblouissant, je sais. Je sais que plus jamais je ne la laisserai filer. Je sais qu'avec elle, ce n'est pas qu'un bout de chemin que je veux faire, ce n'est pas juste essayer que je veux, non. Ce sourire, je veux le voir en me levant chaque matin, je veux le contempler en m'endormant chaque soir. Je veux le garder à mes côtés jusqu'à la fin de mes jours. A cet instant, même si je ne sais pas ce que l'avenir nous réserve, je sais une chose. Tout comme il y a dix sept ans, je veux faire ma vie avec Adélaïde. Tout comme il y a dix sept ans, je veux l'épouser. Et cette fois, je ferai tout pour ne pas échouer. Parce que, même si j'ai pu aimer de tout mon coeur Audrey, je ne peux nier l'évidence qui me frappe en cet instant. Auprès de la jeune aurore, je me sens complet, vivant. Je retrouve ma jeunesse et j'aperçois nettement mon futur. Et en cet instant précis, j'en suis convaincu. Adélaïde a été, est, et restera à jamais mon âme sœur.

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