Chapitre 18 - Percy
1 Aout 2012
J'apparais dans mon salon et soupire de soulagement. Me retrouver face à Audrey et son nouveau compagnon m'a vraiment fait un drôle d'effet. Kostya, puisque c'est son nom, semble toutefois quelqu'un de très gentil et tout à fait convenable. Puisqu'il va s'occuper de mes filles durant un mois, le jeune homme a tenu à faire les choses bien. C'est ainsi que je me suis retrouvé à apprendre qu'il a également une fille qui fera sa rentrée à Poudlard en Septembre, qu'il a vécu en Russie toute sa vie et a fait ses études à Koldovstoretz avant de rencontrer son ex-femme, une moldue. Durant cinq ans, Kostya a vécu parmi les moldus sans avoir recours à la magie, se faisant renier par sa famille qui est une longue lignée de sang pur. Malgré tout, il a continué de vivre sa vie comme il le voulait jusqu'au décès de sa femme, onze ans auparavant, morte en couche. Il lui a fallu des années pour s'en remettre et c'est là qu'il a rencontré Audrey, à peine quelques jours après notre divorce. D'après mon ex-femme, ça a été le coup de foudre. Malgré tout, je me promets de demander à Harry si il a la possibilité de se renseigner sur cet homme. Puisqu'il sera amené à côtoyer mes princesses, j'aimerai en savoir plus sur lui. Que faisait-il durant la dernière guerre ? Etait-il un partisan du seigneur des ténèbres ou a-t-il lutté contre lui ? Ou bien a-t-il tout bonnement fuit ?
Un petit hibou toquant avec insistance à la fenêtre me tire de mes pensées. Allant lui ouvrir, je remarque qu'il tient une petite enveloppe toute blanche que je m'empresse de récupérer. Elle vient de la part d'Andromeda. La vieille dame exige que j'aille au plus vite chez Adélaïde, personne d'autre hormis Harry connaissant son adresse, et que je lui ramène la jeune femme en lui tirant les oreilles. Elle m'explique qu'elle y serait elle-même allée si elle avait pu, mais elle doit s'occuper de Guilian qui est dévasté. D'après ce qu'elle m'explique, Adélaïde aurait mis son petit cousin à la porte sans même lui faire part de sa décision, se contentant de lui envoyer ses affaires par cheminette et ce après avoir déposé le jeune homme chez elle comme si de rien n'était.
Je ne sais pas si je suis paranoïaque ou non, mais j'ai bien l'impression qu'il y a quelque chose de pas net la-dessous. Adélaïde aurait mis à la porte la seule famille qui lui restait ? Cela m'étonnerait énormément de sa part. Malgré tout, après ses révélations, je ne peux m'empêcher de douter d'elle. Peut-être qu'elle a réellement voulue se débarrasser du jeune homme après tout ? Elle a peut-être voulu vendre la maison et ayant un acheteur potentielle, elle a fait rapidement le vide ? Ou alors elle compte simplement faire des rénovations ? Impulsive comme elle est, elle en serait bien capable. Malgré tout, ces suppositions ne me conviennent pas. Soupirant, je transplane. J'aurai préféré aller dormir un peu ou simplement prendre une douche afin de faire retomber toute la tension des dernières heures, malheureusement, cela devra attendre un petit moment.
Je transplane et apparaît au beau milieu du salon. Des valises, encore fermées, me font comprendre qu'Adélaïde doit encore être dans les parages. Relevant la tête, j'écarquille les yeux devant le terrible spectacle qui s'offre à moi. Le salon est sans dessus-dessous. Les meubles et les fauteuils calcinés me font remonter des années en arrière, quand les mangemorts ont détruits le terrier. Je n'étais certes pas présent ce jour là, mais quand j'y suis revenu avec ma famille une fois la guerre finie, j'ai pu constater les dégâts par moi-même.
-Lashlabask !
Je me retrouve saucissonné et perd l'équilibre, me cognant violemment le visage contre le sol. Réprimant un grognement, j'essaye de me retourner sans succès. Des bruits de pas me parviennent tandis que je sens un liquide chaud couler jusqu'à mes lèvres. Une main se pose sur mon épaule et me retourne brusquement. Adélaïde se tient au-dessus de moi, le regard navré.
-Percy ! Je suis désolée, j'ai cru que...mais...Qu'est ce que tu fais ici ? Tu ne sais donc pas à quoi sert une porte ?
De quelques coups de baguette, la jeune femme me détâche et je m'assoies doucement, encore sonné par ma chute.
-Accio trousse de soin !
Une petite trousse apparaît dans ses mains et elle s'empresse d'en fouiller l'intérieur. Tremblante, elle en sort quelques compresses et de l'eau oxygéné qu'elle fait couler abondamment avant de m'éponger le visage avec cette substance de moldu.
-Je suis vraiment désolée Percy, renifle-t-elle, ça va? Tu n'as pas trop mal ?
-J'ai connu pire, soufflé-je tout en profitant de cette proximité pour la détailler.
Des larmes coulent à flot sur ses joues et sa lèvre inférieur tremble. Doucement, j'attrape sa main dans la mienne, stoppant son geste et fronce les sourcils. Sans un mot, je m'empare d'un coton que j'imbibe de produit avant d'entreprendre de retirer le sang et les morceaux de verres logés dans sa main. L'aidant à se relever, je fais un tour d'horizon, mesurant l'ampleur des dégâts. Blottie contre mon torse, je sens Adélaïde sangloter et ressers ma prise autour d'elle. Déposant un baiser sur le sommet de son crâne, je m'écarte d'elle et m'avance dans le couloir.
-Percy ! m'appelle-t-elle tandis que je marche prudemment dans le couloir.
Passant face aux chambres, je me passe une main sur le visage. Qui que se soit qui ai fait ça, il a prit un malin plaisir à tout détruire. J'entre dans la salle de bain et me fige d'horreur. Je serre ma baguette plus que de raison tandis que la rage me parcourt de haut en bas. « Echec. La partie continue. Comment va ton bébé?» Ces mots me choquent bien plus que la marque des ténèbres grossièrement dessinée au-dessus. Mon coeur se brise tandis que je ne peux réprimer un sanglot. Je me sens tellement en colère, et tellement impuissant que ça en devient intolérable. Respirant un bon coup, je fais apparaître un patronus et lui demande de prévenir Harry de toute urgence.
Une fois le patronus parti, je reviens doucement vers Adélaïde. La jeune femme semble dans un état second. La voir aussi démunie, aussi fragile me fend le coeur. Je l'attire doucement vers moi, de crainte qu'elle me repousse, mais elle n'en fait rien, certainement encore sous le choc. Me laissant glisser contre un mur, je l'installe sur mes genoux et lui caresse doucement les cheveux. Elle a les yeux rivés sur un petit tas de photos, dont certaines me semblent être des échographies, qu'elle ne semble pas vouloir lâcher. Embrassant le sommet de son crâne, je la berce avec toute la douceur dont je suis capable.
-Je suis désolé Adélaïde, murmuré-je maladroitement, je suis désolé. Je suis là maintenant, je...je te protégerai...je te protégerai.
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