Chapitre 16 - Percy

27 Juillet 2012

Je dépose le dernier couvert sur la table, alignant correctement la fourchette et l'assiette. Satisfait du rendu, je contemple ma nouvelle vaisselle flambant neuve. Un achat compulsif au chemin de traverse, mais que je ne regrette aucunement. Les assiettes ornées de rouge et or me rappelle mon ancienne maison à Poudlard ainsi que tous les souvenirs qui s'en rapportent.La sonnette me sort de ma contemplation et j'entends les pas de mes filles se précipitant dans l'entrée. Molly ouvre la porte au moment où j'arrive, un torchon dans la main.

-George, Angélina, vous êtes en avance, leur fais-je remarqué avec une pointe d'agacement.

J'aime la ponctualité, dans un sens comme dans l'autre. Je déteste être pris au dépourvu et mon frère, sachant cela, prend un malin plaisir à en jouer. Je fais la bise à Angélina, la débarrassant de son manteau avant de serrer la main de George. Les enfants sont déjà tous ensemble, mettant certainement un foutoir d'enfer dans les chambres.

-Moi aussi je suis content de te voir Percy, toi et ta bonne humeur légendaire, raille mon frère en levant les yeux au ciel.

Alors que je les fais passer au salon, la sonnette retentit de nouveau et je me précipite afin d'accueillir Harry, Ginny, Ron et Hermione. Tout comme leurs cousins précédemment, Rose et Hugo se précipitent vers la chambre des filles, et rapidement, leur vacarme me donne l'impression qu'une goule a élue domicile chez moi. D'ailleurs, je me demande bien ce que devient celle du Terrier. Cela fait une éternité que je ne l'ai pas entendu et que plus personne n'en a parlé à la maison.

-Désolée Percy, j'espère qu'on est pas trop en retard, un certain jeune homme a absolument voulu aller vérifier son stock à la boutique, s'excuse Hermione en fusillant Ron du regard.

-On est en rupture de stock et George m'a chargé du bon fonctionnement de la réserve, argumente mon frère en haussant des épaules.

-Pas de problème, le repas ne sera juste pas aussi bon qu'il aurait dus être mais ça ne fais rien.

-Oui Percy, se moque George en passant derrière nous, si le repas est immonde, on en prendra l'entière responsabilité. Personne ici n'oserait remettre en question tes talents culinaires.

Feignant de ne rien avoir entendu, j'entends le reste de ma fraterie arriver par la cheminée. Bill et Fleur viennent d'arriver avec leurs enfants, Victoire, Louis et Dominique, rapidement suivi de Charlie. Je les invite à venir s'installer tout en me demandant ce qui m'est passée par la tête pour faire cette réunion de famille. Mes filles partent chez leur mère dans quelques jours et j'avais envie qu'elles passent le plus de temps possible avec leurs cousins, mais tout de même. Et puis, je dois avouer que les voir me fait un bien fou.

-Tu as des nouvelles d'Adélaïde ? Me demande George tandis que je vais chercher le dessert.

-Adélaïde ? C'est qui ? Demande Charlie en arrivant derrière nous, nous faisant sursauter.

-C'est une longue histoire, réponds-je en me dirigeant avec le plat vers le salon, personne d'important.

Je baisse les yeux afin d'éviter le regard réprobateur de George. L'entendant murmurer à l'oreille de Charlie, je me hâte d'aller rejoindre les autres. Je n'ai pas spécialement envie de subir un interrogatoire sur mes activités depuis Poudlard, bien que je suis persuadé que cela intéresserait fortement Charlie. Le jeune homme, bien que préférant la compagnie des dragons à celle des humains, n'en reste pas moins friand de potins quand l'occasion se présente.

-Ce n'est tout de même pas normal, s'exclame Hermione visiblement en grande conversation avec Angélina, diminuer ainsi le quota autorisé d'importation de créatures magiques dans notre pays est inadmissible. Se rendent-ils seulement compte que certaines espèces sont en voie d'extinction et que nous sommes leur dernière chance ?

-Je suis tout à fait d'accord avec toi Hermione, lui répond Angélina la confortant dans son idée, dans quelques années, quand toutes ces espèces auront disparues, nous n'aurons plus que nos yeux pour pleurer.

Je me détourne de la conversation afin de porter mon attention sur le jeune Ted, étrangement calme et silencieux. Il est posté à une fenêtre, décrochant une lettre de la patte d'un petit hibou. Aurait-il une petite amie dont il nous cacherai habilement l'existence ? Si c'est le cas, je serai curieux de savoir comment il réussi cet exploit avec les trois quarts de son entourage à Poudlard. Souriant, je me rapproche de lui tandis qu'il éclate de rire en parcourant son courrier.

-Salut Percy, me dit-il timidement en reportant son attention sur sa lettre.

-Qu'est ce qui te fais rire comme ça Teddy ? Demandé-je curieux.

-Rien d'important, s'esclaffe le jeune homme, c'est juste Guilian qui me raconte ses mésaventure. Adélaïde a complètement perdue la tête ! Elle l'a emmené dans un centre de vacances moldu afin qu'il apprenne à vivre comme eux. C'est la troisième lettre en deux jours qu'il m'envoie. Je crois qu'il est pas loin de la dépression. Apparemment, il est même obligé de laver sa vaisselle à la main sans avoir recours à la magie ! T'y crois toi ? Vivre comme un moldu, c'est vraiment...bizare.

Cela fait plus de dix jours que nous sommes sans nouvelles de la jeune aurore. Et alors que j'avais réussi à mettre momentanément de côté les révélations de George, ces dernières me reviennent en pleine face tel un boomerang. Je lance un regard à mon frère qui semble aussi crispé que moi.

-C'est qui ça Adélaïde ? Vous la connaissez ? Nous demande Ron, me sortant de ma torpeur, wahou vous en faîtes une tête, qu'est ce qui se passe ?

Je me demande depuis combien de temps ils nous écoutent. Je soupire ne voulant pas spécialement rentrer dans les détails avec mon petit frère.

-C'est, commence George hésitant, c'est une très bonne amie à Percy et moi. Elle était à Poudlard avec Percy, et c'était la préfète de Poufsouffle. Je...Je ne sais pas si tu t'en rappelle Ron. Et lors de leur dernière année Percy et elle...

Je fusille George du regard qui se tait instantanément. Ron, avec Bill et Charlie, sont les seuls de notre famille à ne pas être au courant de notre relation, et ce malgré le fait que nous étions sous son nez. Et j'aimerai que cela continue ainsi. Je n'ai pas spécialement envie que ma vie amoureuse devienne le sujet principal de discussion de notre bien trop nombreuse famille.

-Je vois, commence Harry en nous regardant tour à tour, j'ignorais que vous étiez si proches. Quoi qu'il en soit, je suis content qu'elle se reprenne en main ! J'espère que ce repos lui sera bénéfique pour sa reprise. Miss Bercley est un très bon élément et, continue le jeune aurore en passant une main derrière sa nuque, je dois avouer que sans elle, c'est un peu compliqué en ce moment.

J'hésite à partir à sa recherche. Malgré moi, le fait de la savoir dans la nature, je ne sais où m'angoisse. J'ai peur qu'il lui arrive quelque chose. Jetant un regard à George, le jeune homme, semblant deviner mes pensées, me fait signe négativement de la tête.

La soirée se termine rapidement et après une dernière accolade, George et Angélina transplane. Je me tourne vers Ron et Hermione. La jeune femme s'affaire à ranger le salon grâce à quelques coups de baguette tandis que Ron montre aux enfants quelques gadgets provenant de la boutique. La jeune femme s'approche de moi et semble hésiter. D'un geste de la tête, je l'invite à venir à l'extérieur. Profitant de la fraîcheur du soir, nous nous installons pour discuter.

-Tu étais bien silencieux tout à l'heure Percy, quelque chose ne va pas ?

-Ce n'est rien, je repense à...diverses choses. Je me pose pas mal de questions. Sur l'avenir. Sur...le passé.

-Cela concerne Audrey ? Votre...divorce ? Me demande-t-elle compatissante.

-Non, réponds-je en tournant la tête de droite à gauche, non Audrey et moi, c'est fini depuis un moment. Bien avant la procédure de divorce...Même si on ne s'en rendait pas compte. Je me demande simplement...enfin, je ne sais plus trop ce que je dois faire maintenant. Je suis un peu perdu je dois dire.

Je fronce les sourcils. Me confier ainsi à Hermione me paraît si facile, si naturel, et pourtant, je ne peux m'empêcher de trouver cela étrange. Nous n'avons jamais été plus proche que cela, même après son mariage avec Ron. Mais c'est peut-être pour cela que j'arrive à lui parler plus facilement qu'aux autres. Peut-être aussi parce que je sais qu'elle ne me jugera pas, qu'elle sera plus impartiale qu'Angélina, George ou Ron. Je me passe la main dans les cheveux, géné, avant de soupirer.

-Ca concerne cette...c'est quoi son nom déjà ?

-Adélaïde. Mais comment... ? Demandé-je perplexe.

-Je ne devrais pas te le dire mais...George nous en a un peu parlé. Il nous a dit de ne rien dire, sachant que cela te mettrait en colère.

Je soupire, exaspéré de l'attitude de mon frère. Depuis qu'il a reprit contact avec la jeune femme, il semble s'être mis je ne sais quelle mission en tête. Et si il pense être discret, et bien c'est raté. Toutefois, alors qu'en temps normal, je serai de suite allé le voir afin de lui dire de se méler de ses affaires, cette fois, je me demande si ce n'est pas justement ce dont j'ai besoin. C'est peut-être complètement fou de ma part, mais j'ai envie de voir où tout cela va mener. Malgré tout, je ne peux m'empêcher de penser que je fais une erreur.

-Hermione ! Il se fait tard, les enfants commencent à s'endormir, crie Ron déjà en train de mettre son blouson.

-J'arrive Ron ! Crie la jeune femme avant de poser une main sur mon épaule, merci pour cette superbe soirée Percy. Et je vais te dire quelque chose, qui j'espère t'aidera à y voir plus clair. Tu as le droit de refaire ta vie si c'est ce que tu veux, personne ne te jugera Percy, pas même tes filles. Alors, suis ton coeur et fais ce qui te semble le mieux pour toi. C'est...C'est ce que j'ai fais avec Ron, et regarde où nous en sommes.

La jeune femme dépose un baiser sur ma joue avant de rejoindre sa petite famille. Après un dernier signe de la main, ils transplanent. Je retourne à l'intérieur que je trouve étrangement calme. M'approchant doucement du canapé, je remarque mes filles allongées chacune à un bout du canapé. Je vais doucement chercher une couverture que je pose délicatement sur leurs épaules. Mes princesses. Déposant un tendre baiser sur leur front, je réfléchis à ce qui serait le mieux pour elle. Pour moi. Et quand bien même elles accepteraient Adélaïde, ce n'est pas dit que la jeune femme veuille de moi. Épuisé, je me glisse dans mon lit. Je ne sais plus quoi penser, ni quoi faire. Ma vie était tellement simple jusqu'à ce que je la recroise, jusqu'à ses révélations. Et il a fallu que, tel un ouragan, elle vienne une fois de plus mettre le désordre dans ma vie. Mais est-ce vraiment une mauvaise chose après tout ? Alors que je sombre dans le sommeil, les révélations de la jeune aurore tournent en boucle dans ma tête, me laissant une douloureuse brûlure dans le coeur. Je l'ai dans la peau, c'est indéniable, et ce depuis dix sept ans, malgré toutes les belles choses que j'ai pu vivre. Et si je l'ai laissé filer une fois, je n'ai pas l'intention de refaire la même erreur. C'est avec cette résolution que je m'endors. A partir de maintenant, je ferai les choses correctement. Pour mes filles, pour Adélaïde, pour moi. Pour ce bel avenir que je désire ardemment.


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