Chapitre 15 - Adélaïde

23 Juillet 2012

Le soleil caressant mon visage me réveille doucement. Je sèche les larmes qui font désormais parties de mon rituel matinal et me décide à sortir du lit. Péniblement, je me dirige vers le côté chambre de Guilian où je constate son absence. Son lit est complètement défait et son pyjama repose sur la table de chevet. Je commence à suffoquer tandis que mes yeux se posent sur un petit morceau de papier posé en évidence sur l'oreiller. Je dois m'y reprendre à trois fois avant de réussir à l'ouvrir à cause de mes tremblements. Je soupire de soulagement tandis que mes yeux parcourent les lignes. Laissant retomber la feuille sur le lit, je me passe la main sur le visage et file prendre une douche rapide. Une fois prête, je descends rejoindre Guilian qui termine son café.

-Tatie, j'espère que tu as pensé à prendre de l'argent moldu. Quand j'ai voulu payer mon café, la machine m'a rendue ma pièce. Heureusement qu'un couple de vieilles personnes ont eu pitié de moi, sinon je n'étais pas prêt de déjeuné.

J'émets un grognement en sortant un petit porte monnaie que je pose sur la table avant de me prendre la tête dans les mains.

-Je t'ai déjà dis que notre monnaie ne passait pas ici, soupiré-je, tu devrais pourtant être habitué Gui. Ce n'est pas comme si c'était la première fois que tu vivais de façon moldu.

-Ouai, bah...faut croire que je ne retiens que les meilleures choses, et la vie moldue n'en fait clairement pas partie.

Nous terminons rapidement de déjeuner avant d'aller à la piscine. Ne voulant pas exposer mes cicatrices, j'opte pour un teeshirt à manche longue et un legging. Je sais que je vais mourir de chaud, mais je préfère cela aux questions de Guilian. Si durant toutes ces années, j'ai réussi à les éviter quand il avait le malheur de poser ses yeux dessus, je doute pouvoir les esquiver désormais.

-Bon tatie, tu vas m'expliquer ce qui se cache derrière ce voyage ? Moi j'appellerai ça plutôt une fuite mais apparemment tu trouves le terme trop exagéré, soupire le jeune homme en plantant son regard dans le mien.

-Je te l'ai déjà dis mon chéri, puisque mon patron m'a mis en congé forcé, j'ai bien l'intention d'en profiter. Tu n'es pas content d'être ici ? Demandé-je en espérant éviter plus de questions.

-Si bien sûr ! Mais devoir annuler mes projets avec Ted du jour au lendemain juste pour venir me prélasser devant une piscine, ça craint ! Râle Guilian en se laissant tomber sur le transat à côté de moi, et puis pourquoi la Tunisie ? Et surtout tatie, pourquoi un camp de vacance moldu ? Il y a un camp sorcier avec toutes les protections qu'il faut à même pas deux kilomètres d'ici. Et quand on est allé à la plage l'autre jour, je les ai un peu observé et franchement, ils ont l'air de bien plus s'amuser là-bas que nous ici. Tu ne voudrais pas voir si ils ont encore des chambres ? Et puis ça nous évitera d'utiliser leur monnaie bizarre. Comment ils appellent ça déjà ? Des danars ?

-Des dinars mon chéri, des dinars. Ecoute, soupiré-je, si je t'ai emmené ici c'est aussi pour une raison bien précise. La magie...la magie ne te sauvera pas toujours mon chaton. Tu vas devoir apprendre à vivre comme les moldus, et le plus vite possible si tu veux toujours devenir Auror. Il faut que tu saches te fondre dans la masse afin de ne pas te faire repérer, tu comprends bébé coeur ?

-Oui, je sais tout ça tatie, tu me l'as déjà dis, mais s'il te plait, grimace-t-il, j'ai dix sept ans maintenant, arrête de m'appeler chaton ou bébé coeur...ce n'est vraiment pas viril.

-D'accord bébé coeur, je ferai attention.

Le jeune homme se renfrogne en râlant sur son transat tandis que je le regarde avec amusement. Il a tellement grandi en si peu de temps. Ou bien ce sont les années qui sont passées trop vite. J'espère que de là où ils sont, Alice et Franck sont fiers du chemin que nous avons fait ensemble. Chassant les souvenirs qui commencent à affluer, je balaye la piscine du regard. Je sens mon sang se glacer et me redresse d'un bond, retirant mes lunettes de soleil. Le coeur martelant ma cage thoracique, je scrute chaque visage passant à porté de mon regard.

-Tatie ? Qu'est ce qui se passe ? Me demande Guilian en se redressant à son tour.

-Rien...Je...J'ai cru avoir vu...commencé-je en continuant de balayer minutieusement chaque recoin de la piscine, ...peu importe. Il commence à faire chaud non ? Viens, je t'offre une glace !

-Mais il est à peine dix heure tatie !

-Ho je vois, monsieur fait son difficile, bon et bien j'irai la manger sans toi !

-Non c'est bon je viens !

Je lui adresse un sourire triomphant tandis que nous nous dirigeons vers le stand de friandises. Malgré ce semblant de décontraction, je reste sur le qui vive, scrutant chaque personne à l'affût du moindre signe. Ai-je halluciné ? Bien que cela soit une possibilité, j'en doute fort. Non. Ce ne pouvait-être une hallucination. Je suis prête à casser ma baguette qu'il nous observait. Pourquoi ? Je ne sais pas, et cela ne me dit rien qui vaille. Pourquoi réapparaître après tant d'années ? Après ce qu'il a fait ? Je déteste me sentir observer, et je songe sérieusement à rentrer maintenant. Mais d'un autre côté, c'est peut-être pour moi une occasion inespérée de vengeance. Malgré tout, j'ai un mauvais pressentiment. Et si c'est vraiment lui que j'ai vu à côté de la piscine, je dois me poser plusieurs questions. Est-ce un hasard ? Et si ce n'est pas le cas, depuis quand me traque-t-il ? Et surtout, pourquoi se manifeste-t-il maintenant ? Après toutes ces années, qu'est ce que Jacob cherche-t-il donc à faire ?

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