- Extrait du Journal -

Cher Journal,

Ça fait approximativement trois ans que je ne t'ai pas ouvert mais figure-toi que je n'ai plus personne à qui me confier donc je suis obligée de recommencer à écrire mes pensées comme une adolescente dans les séries américaines. Que dire ? Je ne suis plus au collège – et heureusement. L'affreuse Poline de ma sixième est devenue ma meilleure amie puis est redevenue une horrible personne. Tu n'as pas besoin de détails, comme elle ne fait plus partie de ma vie.

Cette année, je me suis fait une « amie ». Je ne sais pas vraiment si je peux l'appeler comme ça. On verra bien.

Ma prof de maths est sympa et féministe donc ça pourrait être pire. Toutes les personnes de ma classe font allemand mais on se demande pourquoi certains et certaines ont choisi cette langue (c'est soit une erreur dans leur dossier soit des extraterrestres ont interféré dans leur dossier et je penche plutôt pour la deuxième option). Je ne sais pas trop quoi te dire d'autre...

J'ai perdu l'habitude d'écrire à une personne qui n'existe pas. Trop de choses ont changé dans ma vie pour que je retrouve l'aisance que j'avais avant. Est-ce que j'arriverai à retrouver ma petite fille intérieure qui avait besoin de son journal pour vivre ? Qui ne parlait qu'à lui ? Je n'en sais rien. Et je ne supporte pas d'être aussi perdue alors qu'il y a encore quelques mois tout allait très bien. Je savais que je voulais devenir avocate, je savais que si j'avais un coup de blues ma satané meilleure amie serait toujours là pour moi mais non. Même elle a fini par partir ne me laissant pas même son numéro. Parce qu'elle en a changé. Je n'en peux plus ! Je ne sais pas comment je vais survivre à cette année.

J'en ai marre d'être aussi dramatique alors que mes problèmes ne sont pas très graves.

Mais je vais sourire. Et les gens seront très contents car iels se diront que je vais bien et que c'est génial. Je raconterais des anecdotes sans importance à mes parents, qui les convaincront tout à fait. Iels regarderont mon bulletin, fier.es de moi (à part pour l'allemand mais bon...). J'ai envie de pleurer.

Tu me fais du bien n'empêche, cher journal. J'ai bien moins envie de frapper quelqu'un pendant des heures (mais n'hésite pas à m'offrir un punching-ball pour noël).

Maxine

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