Chapitre 40 : Le repos éternel

Le jour de l'enterrement de Jason Blossom je me réveillai aux aurores comme d'habitude après un énième cauchemar, après avoir allumé ma lampe de chevet et vérifier l'heure sur mon téléphone portable qui affichait 5h du matin. Je m'aperçus avec surprise qu'un énorme bleu avait fleuri sur mon poignet, on pouvait clairement voir les traces de doigts de cet enfoiré de Chuck Clayton. Il fallait impérativement que je cache ce truc à tout le monde sous peine d'être harcelée de questions, je redoutais que cela soit un peu plus difficile avec le brun.

Pourtant je n'avais pas eu si mal que cela quand ce salaud avait attrapé mon poignet, mais il était vrai que j'étais mauvais juge pour ce genre de chose, j'avais acquis à cause de mon passé une certaine résistance à la douleur.

Il était convenu que Jughead devait me rejoindre chez moi à 9h, ensuite Betty, lui et moi partirions à l'enterrement de Jason afin d'accomplir notre sombre mission. J'avais donc largement le temps de me préparer psychologiquement à m'introduire dans la chambre d'un mort, cette seule pensée me faisait frissonnée.

A 9h, j'étais plus que prête, j'avais enfilé une robe noire patineuse ainsi qu'une veste blazer noire et des talons assortis. Je m'étais assuré au préalable que ma veste cache parfaitement mes poignets, afin que personne ne remarque mon énorme bleu.

Quand on sonna, je me précipitai à la porte, et qu'elle ne fût pas ma surprise quand je vis Jughead en costume sombre et chemise, avec son éternel bonnet sur la tête, j'appréciai son look décalé mais dans ce costume il était vraiment très beau. Il remarqua ma surprise sur mon visage et me souris.

- J'ai fait ce que j'ai pu pour l'occasion, finit-il par me dire.

Je lui rendis son sourire et plantai un baiser sur ces lèvres, ça te va très bien, lui dis-je.

- Alors prête à entrer dans la gueule du monstre ? me demanda-t-il.

- Absolument pas ! et je suis morte de trouille à l'idée qu'on nous découvre en train de fouiller ces affaires.

Il m'attrapa la main, toujours le sourire aux lèvres et nous nous dirigeâmes vers la maison de Betty, cette dernière mis 10 minutes à détendre, elle s'excusa pour son retard et nous grimpâmes tous les trois dans ma voiture direction le manoir des Blossom.

Quand j'entrai dans la salle de cérémonie avec le cercueil de Jason en plein milieu et un immense portrait de lui, je ne pus retenir un frisson, ce pauvre garçon avait mon âge, et il ne connaîtra pas les joies et les peines de devenir adulte.

Archie et son père étaient déjà sur les lieux, Betty s'installa en bout de ranger derrière Archie, Jughead se mis à côté d'elle et moi à ses côtés. Quand Madame Blossom entra dans la pièce signe que la cérémonie allait bientôt commencer, le roux se leva pour lui remettre le maillot numéro 9 de l'équipe de foot qui appartenait auparavant à Jason. Cette dernière fut très touchée par le geste et se permit même de lui caresser les cheveux, je trouvais cette réaction un peu étrange, mais Jason ayant été roux lui-même, elle devait sûrement leurs trouvés des ressemblances.

Quand Archie vint se rassoir entre Valerie et Kevin, ce dernier lui lança avec surprise.

- Elle ta vraiment toucher les cheveux ?

Betty se pencha vers Archie, tu as bien fait de faire ça, lui dit-elle.

- Elle le méritait plus que moi, répondit-il simplement.

Véronica vient s'installer devant Archie et ajouta à notre attention.

- Ce genre de journée remet les choses en perspective, on prend conscience qu'on est là et encore en vie.

Je regardai Jugh à côté de moi, la mine triste, je savais qu'il n'aimait pas beaucoup Jason, je crois même qu'il faisait partie des élèves qui le harcelait avec Reggie et ses amis, mais le décès d'un adolescent remet les choses en perspective Véronica disait vrai.

Quand tout à coup tout le monde se retourna, y compris moi, sur une Cheryl tout de blanc vêtu marchant dignement et d'un pas déterminé vers l'estrade. Tout le monde dans l'assistance fut choqué par sa tenue, le blanc n'était généralement pas de rigueur à un enterrement. Quand elle demanda à tous le monde de s'assoir et dit qu'elle allait prononcer quelque mot sur son frère disparu, sa mère assise au premier rang n'avais qu'une envie, prendre sa fille et la faire descendre de force de là, mais sur les conseils de Véronica, elle se ravisa.

Cheryl dit que la dernière fois qu'elle vu son frère elle avait cette même robe blanche, et que quand elle la portait elle avait l'impression que son frère était avec elle. Cheryl parla de Jason, et de la façon dont ils étaient proches, elle raconta une anecdote à propos de leur anniversaire commun, son frère à un moment l'avait obligé à les fêter en même temps, car il savait que personne ne serait venu au sien et qu'il ne voulait pas qu'elle le sache.

Je ne connaissais pas Jason mais la voir parler de son frère en ces termes, et voir la profonde tristesse qui l'animait me brisais le cœur, Elliot avait vraiment bien fait de ne pas venir, il détestait les enterrements, pour une personne aussi positive et joyeuse que mon frère ce genre de cérémonie le cassait pour une semaine au moins. Je m'imaginais un instant à sa place si j'avais perdu comme elle un de mes frères, je secouai la tête pour chasser cette sombre pensée, mes yeux commençaient à me piquer.

Cheryl se mit à fondre en larmes, en disant qu'elle aurait dû le protéger comme lui l'avait fait pour elle, et se posta devant le cercueil de son frère en larmes, en disant que nous l'avons tous trahis. Véronica se leva et la prit dans ces bras pour la réconforter. Betty, Jugh et moi nous regardâmes surpris face à tant d'attention de la part de Véronica que Cheryl n'avait pas hésité à humilier plus d'une fois.

Madame Blossom se leva et nous demanda à tous de nous rentre dans le salon d'hiver pour une petite collation à ce moment, Jugh se leva attrapa ma main et m'entraîna à sa suite à l'opposer, suivi de près par Betty qui n'arrêtait pas de se retourner pour vérifier que personne ne nous avait vu.

On déambulait sur la pointe des pieds dans les longs et interminables couloirs du manoir des Blossom depuis maintenant 15 bonnes minutes.

- Bon, sang mais personne ne s'est renseigné pour savoir où se situait sa chambre ? lâchai-je en chuchotant.

- Et comment voulais-tu qu'on fasse, me dit Betty.

- Je ne sais pas t'aurais pu demander à Cheryl pendant un entraînement ! par exemple.

- Tu crois pas qu'elle aurait trouvé ça légèrement bizarre ? me répondit la blonde en fronçant les sourcils.

- Si ... probablement.

- Bon ça suffit toutes les deux on va finir par trouver, dit le brun en vérifiant derrière une énième porte.

- A chaque fois que tu ouvres une porte j'ai l'impression que mon cœur va s'arrêter, dis-je.

Le brun me fit un sourire en coin pour toute réponse, mais je n'étais pas dupe, je voyais bien qu'il était aussi flippé que moi mais qu'il essayait de le cacher.

- Et comment tu veux qu'on trouve ! il y a des millions de pièces là-dedans j'ai l'impression d'être dans un labyrinthe ! tu crois quoi ? qu'on va tomber sur une porte avec une jolie plaque dorée avec marquer « Jason » en lettres capital ? assénai-je au brun toujours en chuchotant.

Quand tout à coup il écarquilla les yeux et resta planter là en me regardant avec ces yeux ahurit, Betty fit de même quand elle regarda dans ma direction.

- Quoi ? leur dis-je exaspéré en levant les mains.

Jughead pointa du doigt quelque chose derrière moi, je me retournai et vis une porte sombre avec un plaque dorée ou le nom de Jason était inscrit. J'écarquillai les yeux de stupeur et restai planté-là ne sachant plus quoi faire.

- Tu dis que c'est moi qui suis flippant mais tu viens de me coller la chair de poule en 2 secondes, dit le brun à mon attention.

- Comment tu la su ? me souffla Betty.

- J'en savais rien, j'ai simplement dit ça comme ça ! dis-je en haussant les épaules.

Jugh ouvrit la porte qui émit un horrible grincement en s'ouvrant, tout mon corps frissonna d'horreur, j'étais complètement flippé. Quand on entra tous les trois dans la chambre bleu, décoré très simplement de Jason, je sentis la température chutée d'un coup, la chair de poule me gagna.

- C'est moi ou est-ce que la température vient de tomber comme dans les films d'horreur ? lâcha Betty complètement flippé elle aussi.

- Carrément j'en ai des frissons, dis-je en me frottant les bras avec mes mains.

- Ce n'est que l'air glacial de l'au-delà, dis le brun.

Pour toute réponse je lui tapai le bras, arrête de dire des trucs comme ça ! il tenta de me sourire mais ce n'est qu'un rictus qui fleurit sur ces lèvres.

- Ou est-ce qu'un adolescent planque ces secrets ? demanda Betty.

- Sous son matelas peut-être ? dis jugh en regardant sous son lit.

- Ou peut-être bien dans un tiroir ou n'importe où ailleurs, il y a des millions de possibilités, dis-je.

- Ou dans un placard, dit jugh en commençant à fouiller les placards de la bibliothèque.

Betty quant à elle commença à chercher dans les tiroirs de sa commode, je levai les bras au ciel et m'approchai de la bibliothèque à côté du brun pour fouiller entre les livres.

Si bien appliqués dans notre tâche, nous ne nous attendions pas à entendre un « bonsoir » sortir de derrière nous. Nous nous retournâmes tous les trois et aperçûmes une très vieille femme dans un fauteuil roulant qui était cachée derrière la porte.

Betty lâcha un « oh mon dieu » d'effroi, quant à moi j'attrapai le bras de Jugh en le serrant de toutes mes forces et me cachai derrière lui en émettant un son étrange, proche de celui de la petite souris qui vient de se faire piéger dans une souricière. Le brun au bonnet n'était pas en reste, il ne trouva rien de mieux que de se planquer à son tour derrière Betty les yeux pleins d'effroi.

- Ne vous inquiétez pas on ne faisait que passer, dit Betty haletante.

- Oh c'est toi ! je suis tellement contente de te revoir, approche mon enfant j'aimerais que nous ayons tout le temps de nous voir, dit la vieille femme à l'attention de Betty tout en poussant son fauteuil vers nous et en écartant les bras.

Jugh qui ne faisait plus du tout le malin à présent, dit plusieurs fois « c'est l'horreur » ne sachant pas du tout quoi faire, quant à moi j'étais complètement paralysé, je collais le brun autant que je le pouvais. Il finit par pousser légèrement Betty de sa main pour l'inciter à aller voir la vieille femme.

Betty finit par s'avancer, très réticente vers la vieille femme qui lui tendait les bras. Elle finit par s'assoir sur le lit, quand la vielle femme l'appela par le nom de sa sœur, Polly. Jugh attrapa ma main derrière lui pour me forcer à avancer légèrement afin que nous puissions entendre la conversation.

La vieille femme, qui était la grand-mère de Jason et Cheryl nous apprit que Polly et Jason étaient fiancés, elle avait dit à la blonde qu'elle avait raison de ne pas porter cette bague que cette dernière lui avait offerte et qui se transmettait de génération en génération dans la famille Blossom, car sinon Penelope Blossom lui aurait arrachée du doigt.

Quand la vieille femme se lamenta sur le sort de cette pauvre Polly qui avait perdu l'amour sa vie, les yeux de la blonde se remplir de larmes, et elle sortit précipitamment en s'excusant. Le brun ne demanda pas son reste non plus et m'attrapa la main pour sortir à toute vitesse également.

Nous sortîmes précipitamment dehors à bout de souffle, je secouais mes bras pour essayer d'arrêter de trembler.

- Mon dieu qu'est-ce qui vient de se passer là ... lâchai-je.

- C'était super glauque, dit le brun en se massant la nuque.

- Il faut impérativement aller parler à Polly, dit la blonde sans nous répondre.

- Comment tu ne sais même pas où elle est ? demanda le brun.

- Je vais aller voir mon père et lui demander de me raccompagner pour lui tirer les vers du nez et si ça ne fonctionnement pas, demain matin vous venez déjeuner chez moi, et vous essaierez de distraire ma mère pendant que je cherche des indices.

- Demain ? demain je ne peux pas j'ai rendez-vous très tôt le matin avec Kevin pour l'aider avec les auditions du Gala annuel, dis-je en me souvenant de ce détail par je ne sais quel miracle.

- Moi je peux le faire, dit Jugh.

- Ok parfait, je te tiens au courant, dit la blonde avant de partir rejoindre son père et de nous laisser là.


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