Chapitre 36 : A la croisée des chemins

Une fois arrivés devant chez moi, il y avait de la lumière ce qui signifiait qu'Elliot était à la maison, le brun hésita un instant à entrer et me retint par la main.

- T'es sûr que ton frère va être d'accord pour que je dorme ici ? dit-il en se grattant la nuque.

J'émis un petit rire, en faite je comptais pas lui demander son avis.

- Non mais sérieusement Ady ...

- Sérieusement il sera d'accord, après je ne dis pas qu'il ne va pas être lourd et gênant, on parle d'Elliot quand même, dis-je en souriant.

Il sourit à son tour comme pour approuver mon propos puis j'ouvris la porte et entrai dans le salon Jugh à ma suite. Elliot était installé sur le canapé en train de regarder la télé. Quand il entendit la porte s'ouvrir il regarda par-dessus son épaule et nous fit un grand sourire.

- Salut les jeunes, ça va ?

- Ça va et toi ?

- Impeccable.

Il se leva pour aller serrer la main de Jughead, désolée de ne pas être venue pour la dernière séance au drive-in, en ce moment j'ai une tonne de boulot pour le projet de mon client, j'ai travaillé hyper tard.

- Non, je comprends ne t'inquiète pas, répondit le brun.

- Ça va aller ? Ady m'a dit que tu tenais beaucoup à cet endroit ...

- Oui, une page se tourne je n'ai pas trop le choix que de suivre le mouvement, Ady et moi on a tout tenté pour sauver le drive-in mais rien n'a abouti.

- Je suis vraiment désolé pour toi ... tu sais que tu peux venir à la maison quand tu veux, dit-il en posant sa main sur son épaule.

- Merci, souffla Jugh.

- D'ailleurs à ce propos, il va dormir à la maison ce soir, dis-je de but en blanc.

Mon frère me regarda surpris puis amusé, ok sans problème.

- Bon on est super fatigués, on monte, dis-je à Elliot en attrapant Jugh par la main et en me dirigeant vers l'escalier.

- Est-ce que je dois aller passer le reste de ma soirée chez Pop's ? quoiqu'un petit jogging d'une heure suffira peut-être, lança-t-il hilare.

- La ferme Elliot !! on va juste dormir t'es lourd ! lui criai-je depuis le haut de l'escalier alors que le brun était devenu très gêner.

Je l'entraînai dans ma chambre et refermai la porte sur les rires de mon sadique de frère.

- Je suis désolé, c'est Elliot faut pas faire attention à lui.

Il agita sa main comme pour me signifier que ce n'était pas grave, puis il balaya la pièce du regard a la recherche de quelque chose.

- Qu'est que tu cherches ? lui demandai-je intriguée en prenant un vêtement dans ma commode.

- Dis-moi que tu as un matelas gonflable s'il te plaît ?

- Qu'est qui y a t'as pas envie de dormir par terre ? répondis-je amusée.

- Si j'avais le choix non, dit-il en souriant.

- Oui j'en ai un, j'en ai même deux ...

- Ok donnes le moi que je l'installe maintenant avant que je ne tombe de sommeil s'il te plaît.

J'hésitai un instant, j'avais le cœur qui battait à tout rompre, en vérité je ne comptais pas le faire dormir ni par terre, ni sur un matelas gonflable, je voulais lui montrer que j'avais confiance en lui et que le fait que je ne lui révèle pas mes petits secrets n'avaient rien à voir avec ça comme il semblait le penser.

J'avais peur, terriblement peur, je n'avais jamais eu assez confiance en quelqu'un avant pour tenter cette expérience, mais je n'avais jamais aimé de cette façon avant lui non plus.

- Pas de matelas gonflable, ni de maigre couverture pour toi ce soir, tu vas dormir avec moi ... enfin si tu veux, demandai-je gênée.

Il afficha un air surpris puis me sourit, tu poses sérieusement la question en pensant que je vais te dire non ?

Je rougis puis agitai mes mains dans tous les sens, bon je te laisse ma chambre pour te changer si tu veux moi je vais dans la salle de bain, dis-je à toute vitesse avant de sortir de ma chambre et de refermer la porte derrière moi.

Je restai quelques instants le dos contre la porte en essayant de me calmer, j'inspirai et expirai profondément.

C'est bon Ady, ce n'est pas la fin du monde de dormir avec un garçon, des tas de gens le font tout le temps sans que ça dérape pensai-je.

J'entrai dans la salle de bain, mon pyjama sous le bras, je commençai à me déshabiller les mains tremblantes. Je me fixai quelques instants dans le miroir, je pensai une seconde à regarder mes cicatrices mais je secouai la tête pour chasser cette pensée et enfiler mon pyjama, si je les avais regardés tout mon courage se serait envolé en une seconde sans parler de la crise de panique qui aurait certainement suivi.

J'avais opté pour une combinaison pyjama, pas celle du genre qui ne donne qu'une envie, se mettre dans le canapé et regarder Netflix. C'était une combinaison noire et fluide à manches courtes, elle était plutôt classe pour un pyjama et avait l'avantage de tout cacher et d'éviter tout dérapage incontrôlé.

C'est Mady qui me l'avait offerte, en me disant qu'elle me servirait peut-être un jour pour une soirée pyjama avec des amies. Je la bénissais à l'heure actuelle d'avoir eu une si brillante idée. Je me dirigeai vers la porte de ma chambre et frappai doucement pour être sûr qu'il avait fini de se changer et que je pouvais entrer.

- C'est moi, dis-je.

- Tu peux entrer, j'ai fini.

Quand j'entrai dans ma chambre, la lampe de chevet était allumée et je vis Jugh en débardeur blanc et en caleçon ample et long assis sur mon lit les cheveux en batails. Immédiatement je voulus passer ma main dedans, j'adorais ces beaux cheveux noirs et je regrettais qu'il ne dorme pas avec son bonnet.

- T'as enlevé ton bonnet, sortis de ma bouche sans que je puisse l'arrêter.

Il fit un sourire en coin, jusqu'à présent je ne dors pas avec, me répondit-il.

Je rougis, un peu gêner, il pencha la tête légèrement de côté et m'observa l'air soucieux, t'es sûr que ça va aller ? je te sens pas du tout à l'aise, lâcha-t-il.

- Oui, oui ça va ! mais il faudrait que tu me promettes quelque chose s'il te plaît, dis-je anxieuse.

Il fronça les sourcils et se leva pour s'approcher de moi, tout ce que tu veux, me dit-il en fouillant mon regard.

- Ça va te paraître super étrange que je te dise ça et super gênant aussi mais j'aimerais vraiment que tu ne me pose pas de question également, j'avais parler vite en agitant mes mains.

Il attrapa mes mains et les garda dans les siennes, je t'ai déjà fait cette promesse il y a plus de deux mois maintenant et jusqu'à présent je l'ai tenu, tu peux tout me demander, me dit-il doucement.

Je me calmai légèrement, c'est vrai il avait raison, depuis ma discussion avec lui, on n'avait plus jamais reparlé ni de mon habitude étrange, ni du reste.

- Ok, j'aimerais que cette combinaison reste à sa place et surtout que sous aucun prétexte tu ne me touche le dos ... s'il te plaît...

Il fronça encore les sourcils, et me serra dans ces bras, je te le promets, me dit-il simplement.

Je soufflai de soulagement, il ne m'avait pas pris pour une folle, et n'avait pas insisté pour que je lui dise pourquoi, voilà pourquoi je l'aimais autant.

- Tu as dit tout à l'heure que je ne te faisais pas confiance, mais c'est faux, je ne sais pas si tu te rends compte à quel point je te fais confiance pour dormir avec toi, je suis complètement en terrain inconnu là, dis-je en émettant un petit rire gêner.

Il m'embrassa le front, j'en ai conscience et je suis heureux que tu le fasses, tu sais que tu peux me faire confiance tout comme j'ai confiance en toi.

Je lui pris la main et l'attirais vers mon lit, je me glissai sous les couvertures, et quand il fit de même, instinctivement je plaquai mon dos contre le matelas. Il se mit de côté et s'appuya sur son coude pour me regarder perplexe.

- T'es sûr que ça va aller ? me demanda-t-il.

- Oui, oui ne t'inquiètes pas, dis-je en inspirant profondément.

- Je crois que c'est mieux que je dorme par terre, je n'ai pas envie que tu fasses une crise d'angoisse à cause de moi, dit-il en voulant ce relevé.

Mon cœur s'emplit d'amour, il était tellement gentil, prévenant et attentionné, je voulais vraiment qu'il reste avec moi, je ne voulais pas que mes démons gagnent cette bataille. Alors avant qu'il ne puisse esquisser un autre geste, j'attrapai son bras et l'attira sur moi, pour chasser de son esprit son idée de partir définitivement.

Il plongea son regard dans le mien avant de craquer et de m'embrasser, d'abord doucement puis de plus en plus passionnément, plus je répondais positivement à ses sollicitations.

Envolé la peur, la timidité, le manque de confiance en soi, seul restait l'amour et le désir. Les décharges électriques me titillaient tout le corps, vu la situation intime et la proximité de nos corps la chaleur que je ressentais habituellement en l'embrassant devenu rapidement un brasier quasiment incontrôlable. Je lui agrippai le bas de son t-shirt et commençai à essayer de lui retirer. Il stoppa mon geste en rompant notre baiser.

- Attends, attends je croyais qu'on devait rester habiller ce soir et plus particulièrement le haut du corps, me dit-il gentiment.

- j'ai dit que moi je devais rester habiller, j'ai pas parlé de toi, dis-je un petit sourire aux lèvres.

Il émit un petit rire mi-gêner mi-amusé, ce n'est pas juste comme situation me dit-il, je préfère qu'on reste à égalité sur ce coup.

Je fronçai les sourcils, attends je rêve ou tu as honte de quelque chose ?

- Moi ? Pas du tout qu'est que tu racontes, dit-il faussement.

- Il y a un truc que tu ne veux pas me montrer ? Lui demandai-je doucement et un peu inquiète ?

- Non, non pas du tout ... mais je ne suis pas trop le genre de types que tu as l'habitude de fréquenter, me dit-il très gêné.

Je compris tout de suite de quoi il voulait parler, je lui souris et lui dit en espérant dédramatiser la chose.

- quoi t'es en train de me dire que tu n'as pas le corps de Jason Statham et que tu n'as pas de poil sur le torse ? dis-je faussement surprise.

- Ouais en clair ...

- Il est trop tard pour changer de petit copain ? Répondis-je en me moquant de lui.

- Je vais te tuer Ady ! dit-il en riant.

Je l'embrassai fougueusement en agrippant ma main dans ces cheveux, il retira son débardeur de lui-même. Je parcourrai son torse avec mes mains.

- Tu es absolument canon lui glissai-je à l'oreille.

Il sourit contre ma joue avant de me réembrasser comme si ça vie en dépendait. La situation commençait clairement à devenir de moins en moins contrôlable quand tout à coup par je ne sais qu'elle force puisée en lui il se stoppa et me dit.

- je pense qu'on ferait mieux de dormir avant de faire quelque chose qu'ont va regretter.

- J'allais protester mais je compris ce qu'il voulut me dire, il m'avait promis quelque chose et il voulait s'y tenir, je n'en attendais pas moins de lui.

Le lendemain matin je me réveillai à cause des rayons du soleil qui caressait ma joue, j'avais dormi si paisiblement, j'en étais étonné après tout le stress engendrer. Je m'étonnai également de me réveiller la tête sur son torse nu et les jambes enroulées autour des siennes, quand je levai ma tête vers la sienne il était réveillé les cheveux en batails encore plus que la veille, il me regarda avec un sourire en coin.

- Bien dormis ? me demanda-t-il le sourire aux lèvres.

Je poussai sa tête avec ma main pour toute réponse, ce qui le fit beaucoup rire.

- Quelle heure il est ? lui demandai-je finalement.

- Il est 11h du matin, t'as dormi comme un bébé je n'ai pas osé bouger pour ne pas te réveiller.

Je me relevai d'un coup, quoi ?! m'exclamai-je en attrapant mon téléphone pour vérifier l'heure.

Je regardai mon appareil et il était bien 11h du matin, jamais je n'avais dormi aussi longtemps de toute ma vie.

- Ton frère a cru que t'étais morte, me dit-il.

- Parce qu'il est venu ici ?!

Il se mit à rire, non il m'a envoyé un message et à toi aussi, me dit-il.

Je regardais dans mes messages non lus et effectivement, il y avait un message de mon frère.

Elliot : Est-ce que je dois appeler les pompiers ou ce n'est pas la peine ? m'avait-il envoyé à 10h.

Je tapais une réponse rapidement.

Ady : Ahahaha on arrive.

J'embrassai le brun avant de me lever du lit, je t'attends en bas, il y a des serviettes propres dans la salle de bain si tu veux, lui dis-je simplement.

20 minutes plus tard, alors que je buvais mon café Jugh descendit les escaliers habiller et les cheveux encore mouiller.

- Je vais chercher mes dernières affaires et rembobiner tous les films au drive-in, je reviens après, me dit-il en m'embrassant sur le front.

- A tout à l'heure, répondis-je en souriant.

A peine le brun fut sorti que mon frère vint s'installer en face de moi, sa tasse de café à la main et le sourire aux lèvres.

- Alors ? me dit-il en faisant bouger ses sourcils de haut en bas.

Je levai les yeux aux ciels face à sa tête d'imbécile, qu'est que tu veux Elliot ?

- Savoir si tu as craché le morceau, dit-il en arrêtant de faire l'imbécile.

- Si tu pouvais être plus précis ça m'arrangerait

- Est-ce que tu lui as parlé de ton passé ? tu lui as dit pour tes cicatrices, comme t'a dormi avec lui je me pose la question, dit-il sérieusement.

Je soufflai, non je n'ai rien dit, j'ai joué de stratagème si tu veux tout savoir, dis-je en baissant et levant les mains vers moi pour qu'il remarque mon pyjama.

- Je vois ...

- Qu'est qui y a encore ? lui dis-je un peu exaspéré, crache le morceau.

- Je pense que c'est une super mauvaise idée et que tu devrais être honnête, qu'est que tu crois qu'il va s'enfuir en courant ?

- C'est un peu l'idée ouais...

- Tu me fatigues Ady sérieusement, je ne suis pas bête je vois que tu tiens à ce garçon et lui à toi, ça n'a rien à voir avec ce connard d'Henry et ce stupide Ryan, tu vas te faire du mal et lui faire du mal et je vais devoir ramasser les morceaux à la petite cuillère.

Je ne répondis rien, je savais qu'il avait probablement raison, tout comme Nathan m'avait mis en garde cet été.

- Je n'ai pas la force, tu penses que je le suis ... je veux dire forte, mais je suis beaucoup plus lâche que tu ne le crois.

- Bah ais un peu de courage si tu ne veux pas finir entourer de chats et jouer du piano toute la journée.

- Mais qu'est que tu me racontes ! je n'ai jamais touché un instrument de musique de ma vie ...

Il haussa les épaules, je ne sais pas c'est comme ça que j'imagine les vieilles filles.

- Charmant Elliot, vraiment, tu es d'un grand réconfort.

- Je t'en prie je suis là pour ça, dit-il en se levant pour mettre sa tasse de café dans l'évier.

- Au fait comme le drive-in sera détruit lundi je lui ai proposé d'habiter ici le temps qu'il trouve quelque chose.

- Et son père ?

- Toujours pas une option pour le moment.

- Ok, sans problème Ady, il est le bienvenu ici.

- Merci, soufflai-je


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