Chapitre 19 : Lâcher prise
Une fois arrivée je montai dans ma chambre directement, Elliot resta avec moi jusqu'à ce que je m'endorme, cela ne fut pas long avec toutes ces émotions qui m'avaient traversées en si peu de temps.
Je me réveillai à 8h le lendemain, je regardai mon téléphone.
2 messages de Mady, 5 messages de Nathan et 3 messages de Jugh.
Je décidai de tous les ignorer, je répondrai plus tard pour le moment je n'avais pas la tête à ça, je ressassais les événements de la veille. Pourquoi il avait fallu que je fasse un de ces putains de cauchemars pile le jour où je dormais chez Jugh. A croire que la vie m'en voulait personnellement ! ou plutôt qu'elle me remettait sur le droit chemin. Comment j'avais pu croire une seconde que les choses seraient faciles et que tout se passerait bien cette fois-ci. C'était sûrement mieux ainsi, il avait vu une petite partie de la catastrophe que j'étais assez tôt pour pouvoir se détacher facilement et reprendre sa petite vie tranquille. Quant à moi je n'étais apparemment pas faite pour avoir une relation avec qui que ce soit.
Je pris ma douche en ruminant tous cela, m'habillai et ouvrit les messages.
Mady : je rentre Mardi à 17h !
Mady : dommage que vous ne soyez pas là, mais on se verra bientôt je vous aime <3.
Je décidai de lui répondre, son message me minait encore plus le moral, c'était la première fois que je n'allais pas aller la chercher à l'aéroport.
Ady : tu me manques petite sœur <3.
Je passai au message de Nathan.
Nathan : tu sais que Mady rentre Mardi à 17h ?
Nathan : elle va être triste que tu ne sois pas là.
Nathan : quant à moi je ne pourrais pas aller la chercher non plus j'ai ma semaine de découverte de l'université de Columbia.
Nathan : j'ai hâte d'aller à une soirée étudiante.
Nathan : je voulais y aller à moto mais maman s'est empressée de m'acheter un billet d'avion, dommage t'aurai pu venir avec moi ....
Je décidai de lui répondre également.
Ady : oui elle m'a envoyé un message pour me le dire, ça me fend le cœur ... tu me raconteras tes soirées étudiantes et évites de mettre une fille enceinte s'il te plaît ou de te battre, ou quoi que ce soit d'autre. Tu me manques aussi.
J'hésitai un instant mais j'ouvris quand même les messages de Jughead.
Jugh : tu vas bien ?
Jugh : il faut qu'on parle ...
Jugh : réponds-moi s'il te plaît.
Je verrouillai mon téléphone sans lui répondre, il essayait d'être gentil mais clairement je ne me sentais pas prête à lui parler.
Quand je descendis les escaliers je découvris Elliot en train de prendre son petit déjeuner, je me servis une tasse de café et m'assis en face lui, il ne me pipa pas un mot, il me regardait fixement. Ok je savais ce que cela voulait dire, je n'allais pas échapper à une discussion, pensai-je. Je décidais de me lancer après tout je lui devais bien cela.
- Chrystal n'est pas là ? tentai-je.
- Elle est rentrée tôt ce matin, je lui ai dit que j'allais te passer un savon.
- Ah super ... je suis désolée et ... merci pour hier soir.
- Je suis ton grand frère c'est mon rôle, tu sais que je serais toujours là pour toi.
- Oui je sais ... c'est pour ça que je t'ai appelée.
- En l'occurrence ce n'est pas toi qui m'as appelé, tu lui as répondu à ce pauvre garçon ?
- Non ... qu'est que tu lui as dit hier ?
- Tu n'as qu'a lui demander, dit-il sérieusement.
- Non c'est bon j'arrête, tu as vu ce qui s'est passé hier soir ?
- Ecoute-moi bien, tu vas prendre ton courage à deux mains et tu vas aller lui parler, même si tu veux arrêter les frais comme tu dis, tu lui dois un minimum d'explication. Il est absolument hors de question que ce qui s'est passé avec Ryan se reproduise. Je ne suis pas Nathan je ne vais pas te mâcher le travail, tu veux grandir ? avancer ? te prendre en main ? et bien ça commence maintenant. Il est mort t'inquiétude je lui ai dit qu'il pouvait passer dans 10 minutes.
Je mis ma tête dans mes mains, qu'est qu'il va faire avec une fille comme moi, tu vois bien comment je suis bordel Elliot !
- Tout ce que je vois c'est que si tu ne lâches pas prise et que tu ne commences pas à essayer de t'ouvrir aux autres, ta vie va être très triste dans les années à venir. Un conseil prend des risques pour une fois !
Sur ce il mit ses baskets et se dirigea vers la porte, je vais courir je reviens dans une heure, dit-il avant de claquer la porte.
10 minutes plus tard quelqu'un sonna à la porte. Je savais très bien qui c'était, quand j'ouvris la porte je découvris Jughead sur le pas de la porte. Un sentiment de culpabilité m'envahit instantanément, je pense que vu les cernes sous ces yeux il n'avait pas dû dormir beaucoup après mon départ précipité.
- Entre, lui dis-je, ce qu'il fit, il resta là quelques seconds plantés comme un piquet ne sachant ni quoi dire ni quoi faire, il finit par fouiller dans sa poche et en sortir des clés de voiture, il les posa sur la console de l'entrée.
- Je t'ai ramené ta voiture, me dit-il tristement.
- Merci ...
Je l'invitai ensuite à s'assoir dans la cuisine et lui servit une tasse de café, je m'en resservis une autre également, je sentais que j'allais en avoir grandement besoin. Je m'assis en face de lui et le regardai attendant qu'il s'exprime.
Après plusieurs secondes d'hésitation il finit par ouvrir la bouche, je suis content que tu ailles mieux, me dit-il.
- Je ne vais pas mieux, et je pense sincèrement que je n'irais jamais mieux, ce que tu as vu se reproduira invariablement, c'est ce que j'ai essayée de te dire la semaine dernière.
- Je commence à comprendre pourquoi tu as essayé de me repousser, j'imagine que tu ne me diras pas non plus pourquoi tu appelais ta mère en hurlant pendant ton sommeil ?
Je crispai mes mains autour de ma tasse de café, et merde cette fois-ci j'avais réellement crié pendant mon sommeil, une raison de plus pour ne plus jamais me remettre dans une situation pareille pensai-je.
- Je fais des terreurs nocturnes ce qui mène à une crise d'angoisse voilà tout.
Il émit un petit rire, c'est bizarre c'est exactement ce que m'a dit ton frère, mais je parlais de la raison.
- Non je ne te le dirais pas, comme je te l'ai déjà dit je ne peux pas et surtout ne veux pas te le dire, si tu es venu en quête de réponse tu peux tout de suite prendre la porte, dis-je fermement.
Une ombre passa sur son visage, je voyais que beaucoup de questions se bousculaient dans sa tête, il réfléchissait puis il prit une décision.
- Ok, j'ai compris et tu sais quoi je m'en fous.
- Pardon ? dis-je interloquée.
- Ouais je m'en fous, je pense que je ne saurais jamais tout sur toi ou sur ce que tu as pu vivre mais ce n'est pas grave je l'accepte, je veux juste continuer ce que l'on a commencé et ce n'est pas grave si tu me réveilles en sursaut quelquefois.
Alors là, celle-là je ne l'avais pas vu venir, je tombais des nues, ce n'est pas la première fois que j'avais ce genre de conversation avec un garçon, la dernière fois c'était avec Ryan et le moins que l'on puisse dire c'est que leur réaction était totalement différente. Quand l'un avait insisté et avait tenté désespérément de me tirer les vers du nez, en me faisant des crises à n'en plus finir, l'autre m'acceptait telle que j'étais sans plus posé de questions, était-ce réellement ce qu'il venait de me dire ?
Comme s'il avait lu dans mes pensées il poursuivit.
- Gardes les tes secrets si tu veux, je ne joue plus, cette semaine avec toi a juste été ... je suis sûr que tu as ressenti la même chose que moi, je veux juste être avec toi le reste peu m'importe.
Mon cœur se gonfla, de soulagement, de reconnaissance, et d'un autre sentiment plus fort que je n'arrivais pas à qualifier, il était prêt à exploser tellement j'étais heureuse. J'avais envie de me jeter sur lui et de l'embrasser jusqu'à manquer d'air. Alors je me levai, me mit a califourchon sur lui et l'embrassa passionnément. Il fut surpris au début mais ne demanda pas son reste et intensifia notre baiser en posant sa main sur ma nuque. Je me serrai contre lui mais il rompit notre échange en esquissant une grimace, je me reculai un peu.
- Ça ne va pas ? lui demandai-je un peu inquiète.
- Si, si ça va, dit-il en se massant un peu le côté droit.
Là je me souvins d'hier soir comme dans un flash, je lui avais donné un coup de pied dans ma crise d'angoisse.
- Oh mon dieu c'est moi qui t'ai fait ça, lui dis-je en mettant mes mains devant ma bouche.
J'allais me lever mais il me retint par les hanches, ce n'est rien je t'assure ce n'est pas grave, en revanche j'ai pu constater que tu disais vrai à propos de tes 3 ans de self-défense.
- Je suis vraiment désolée ! montre-moi ! lui ordonnai-je.
- Ça va je te dis, tu n'as pas fait exprès.
Je lui fis les gros yeux et soulevai son t-shirt sans plus de cérémonie, il avait un bleu de la taille d'un œuf au niveau de la côte droit. Il était devenu tout d'un coup gêner alors que je le regardai. Je touchai le bleu, pour m'assurer qu'il n'avait rien de casser, vivre avec une mère médecin et un frère bagarreur donnait quelque truc et astuce pour reconnaître ce genre de chose. Pile à ce moment-là, la porte d'entrée s'ouvrit et Elliot débarqua dans le salon, Jugh avait essayé de me dégager de sur ces genoux mais trop tard. Elliot entra dans la cuisine alors que je commençais à peine à me relever trop absorbé par ma pseudo analyse.
- Ce n'est pas cassé annonçai-je alors que le rouge était monté aux joues du brun.
- Alors je pars une heure et on joue déjà au docteur, dit mon frère hilare.
Je tirai la langue à Elliot, pris de la glace et la mit dans un sac en plastique, je m'approchai de Jugh et la plaçai sous son t-shirt.
- Je lui ai donner un coup quand il m'a réveillé hier soir.
- Ça va c'est qu'un petit bleu, estimes toi heureux, une fois quand on était petit elle m'a mordu jusqu'au sang et j'ai encore la cicatrice qui le prouve.
- C'est sûrement que tu l'avais bien cherché, dis-je en lui donnant un petit coup sur l'épaule.
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