Chapitre 15: Confession nocturne

Alors qu'il allait répliquer quelque chose, je vis mon frère se gratter l'oreille en me regardant.

- Ok on a un code rouge, dis-je au brun.

- Un quoi ?

- C'est un code entre Elliot et moi, quand la fille est bizarre il se gratte l'oreille et je dois venir le délivrer.

- Et comment tu comptes faire ça ? me demanda-t-il amusé.

Je lui pris la main, suit-moi, fait comme si tu allais au bar toi aussi mais comme si on ne se connaissait pas, poses toi à côté d'Elliot et tu verras comment je fais. Répondis-je avec un grand sourire.

- Ok, me dit-il sceptique.

J'avançai droit sur Elliot et la blonde, mon téléphone a la main juste derrière Jughead. Le brun s'exécuta et s'assit au bar en faisant comme s'il ne nous connaissait pas. Je me plantai derrière Elliot, et la blonde me regarda avec un air de mépris sur le visage, du style ne touche pas à mon mec. Je riais intérieurement à la petite blague que j'allais lui faire. Je mis ma main sur l'épaule de mon frère, ce dernier se retourna avec une sorte de soulagement dans le regard. Je sentais que la blonde allait piquer une crise dans 30 secondes alors j'enchainai.

- Chéri, c'est bon j'ai réussi à avoir la nounou au téléphone, les enfants se sont endormis mais Nathan t'a réclamé, je crois qu'il était un peu triste qu'on le laisse tout seul.

J'entendis le brun derrière moi retenir un éclat rire, la blonde en face de moi se décomposa littéralement sur place, ne sachant plus que faire, un scandale ou s'enfuir en courant.

- C'est super ma puce, répondit Elliot.

Je lui souris et m'adressai à la blonde, il y a un problème Mademoiselle ?

- Non, non pas du tout je ... euh ... j'allais partir, et sur ces mots elle s'éloigna en direction de la sortie.

Une fois qu'elle fût sortie, je me mis à rire avec Elliot et Jughead, pas mal me gratifia le brun, je ne te savais pas si bonne actrice.

- C'est un de mes talents, dis-je en souriant.

- Ouais heureusement ! elle voulait savoir à quel âge je comptais me marier et si je voulais des enfants, dit mon frère horrifié.

- Mon pauvre, il faut tout reprendre à zéro maintenant, dis-je en me moquant de lui.

- Non, ne t'inquiète pas, tu vois la rousse là-bas avec la robe noire ? me dit-il en pointant son menton dans sa direction. Elle n'arrête pas de me mater depuis tout à l'heure. Bon je t'appelle si j'ai besoin de ton aide petite sœur, me dit-il avant de rejoindre la fameuse rousse en question.

J'allais commander à boire mais quand le barman s'approcha de nous, il nous scruta d'un air surpris, je vous connais non ? nous demanda-t-il.

- Euh non je ne crois pas, répondis-je interloquée.

- Si, si ça me revient c'est vous le couple qui vous vous embrasiez dans la ruelle tout à l'heure.

- Je ne vois pas de quoi vous parlez, on vient à peine de se rencontrer, lui dis-je avec le plus d'assurance possible.

- Ok, je peux avoir vos cartes d'identités à tous les deux dans ce cas ? demanda-t-il sévèrement.

Jughead me regarda ne sachant que faire, mais bien sûr, répondis-je exaspérée.

Je fis mine que j'allais ouvrir mon sac, quand un homme me bouscula pour commander une bière. Ni une ni deux j'attrapai la main de Jughead et couru vers la sortie du bar. J'entendais les cris du barman se perdre dans la foule, une fois dehors je pris à gauche, puis à droite sans savoir où j'allais mais je voulais être sûr que personne ne nous suivait. Je m'arrêtai et constatai que nous étions seuls, je m'adossai à un mur et me mis à rire.

- T'es complètement folle, dit Jughead en riant à son tour tout en essayant de reprendre son souffle, on dirait que la soirée est terminée, finit-il par lâcher.

Je vis un diner en face de nous, bon ce n'était pas Pop's mais cette course m'avait donné envie d'un milkshake et d'un café.

- Bien sûr que non ! tu as envie d'un café ? lui demandai-je en pointant du doigt le diner.

- Avec plaisir, me dit-il en souriant.

Nous étions installées dans un box aux banquettes vertes à rayures roses. Il y avait des affiches de James Dean et d'Elvis un peu partout dans le diner, ce qui lui donnait également un petit côté années 50. J'avais commandé un milkshake à la vanille et Jughead avait directement pris un café avec un muffin.

J'envoyai un message à Elliot pour qu'il ne s'inquiète pas.

Ady : on a failli se faire griller, on a dû partir, on est dans un diner au coin de la 45ième. Ça va aller pour toi ?

Réponse 5 minutes plus tard.

Elliot : Impeccable, tout roule.

Je souris et montrai le texto au brun assis en face de moi, tout va bien pour lui on dirait, dit-il amusé.

- Oui mon frère c'est très bien comment s'y prendre, il a couché avec la moitié des filles de Seattle et pas la meilleure moitié si tu veux mon avis.

Jughead failli s'étouffer avec son café avant de s'essuyer la bouche avec une serviette et de poursuivre.

- Et d'où ça lui vient ce besoin à ton avis ?

- Tu veux dire le besoin de se faire aimer par tout le monde et de combler une espèce de vide ? c'est un truc d'enfant adopté, lui dis-je en buvant une gorgé de mon milkshake.

- Ok ... dit le brun ne comprenant pas un mot de ce que je venais de lui dire.

- Je m'explique, je ne suis pas en train de te dire que tous les enfants adoptés couchent avec tout le monde, dis-je en riant. Mais tu vois Elliot a été adopté à 18 mois, il n'a aucun souvenir de ses parents, je ne crois pas qu'il sache pourquoi il a été abandonné. Dans la majorité des cas même si tu es super heureux dans ta famille et que tu adores tes parents, il y a toujours une part au fonds de toi qui te dit que tu n'es pas assez bien, que la première fois tes parents biologiques n'ont pas voulu de toi et que ce n'est peut-être pas pour rien. Tu as cette espèce de manque de ne pas savoir d'où tu viens ou qui tu étais avant, ce n'est pas super pour la confiance en soi.

- Oui j'imagine, et il le comble comme il peut ...

- Exactement, je ne vais pas lui jeter la pierre pour cela, chacun fait comme il peut avec ce que la vie lui a donné, dis-je en haussant les épaules.

- Tu as été adopté à quel âge ? me demanda-t-il de but en blanc.

Il était inquiet, je pouvais voir qu'il ne pensait pas une seconde que j'allais lui répondre. Mais voir qu'il comprenait ce que je lui disais par rapport à Elliot me confirmais qu'il n'était pas comme les autres garçons, toute sa façon d'être ce soir me le confirmait à vraie dire. Je décidai d'être honnête avec lui, j'étais sûr après tout ce qui s'était passé que je pouvais lui faire confiance. Du moins jusqu'à un certain point, mes plus sombres secrets je ne les partagerais avec personne.

- A l'âge de 4 ans, Nathan à 5 ans et Mady avait à peine 6 mois quand elle a fait son apparition.

Le visage de Jughead était grave à présent, ces cheveux qui retombaient devant ces yeux lui donnaient un côté mauvais garçon avec cette tête soucieuse.

- Tu étais avec tes parents biologiques jusqu'à cet âge ? me demanda-t-il.

Je regardai par la fenêtre un instant avant de reporter mon attention sur le beau brun en face de moi, ces yeux verts posés sur moi attendaient une réponse, il n'allait pas s'excuser cette fois-ci.

- Oui j'étais avec mes géniteurs, jusqu'à l'âge de 4 ans, tu sais ils ne se sont jamais comportés en parents avec moi, alors je préfère les appeler comme ça. Je me souviens très bien d'eux, je pense que je pourrais les reconnaitre dans la rue si je les voyais. Au fonds c'est Elliot et Mady qui ont de la chance, il y a certaines choses qui mérites d'être oubliées.

- Je suis désolé, me dit-il doucement.

- Ne le sois pas au contraire, j'ai eu beaucoup de chance, j'ai eu des problèmes de santé et ils ont préféré se tirer plutôt que de s'occuper de moi, c'est ma mère qui s'est occupé de moi, elle était pédiatre dans un hôpital de Chicago à l'époque, elle s'est prise d'affection pour moi et Nathan et nous a adoptés par miracle. Au fonds on a eu énormément de change, est-ce que tu sais ce que vivent beaucoup de jeunes en foyer d'accueil ?

- Non pas vraiment.

- Il tombe souvent sur des alcooliques qui se fichent complètement d'eux et veulent juste toucher le chèque de pension le 1er de chaque mois.

- Je crois que je les comprends un peu dans ce cas, dit-il tristement.

Je le regardai soucieuse à mon tour, je posai ma main sur la sienne pour le réconforter, il la serra dans la sienne.

- Tu dis ça à cause de ton père ?

- Oui, il s'est fait virer de son travail chez le père d'Archi, depuis il ne fait plus rien et bois toute la journée, ma mère et ma sœur sont parti à causse de lui et il n'a pas levé le petit doigt pour les retenir, et il ne fait toujours rien malgré le fait que je sois parti, dit-il désabusé avec de la colère dans la voix.

- Excuse-moi de te poser cette question, tu n'es pas obligé de répondre mais je me sentirai coupable de ne pas te l'avoir posé si je le découvrais par la suite, ... il a été violent avec toi ?

- Non pas du tout, il ne pourra jamais faire une telle chose, me dit-il en fronçant les sourcils.

- Désolée, je ne le connais pas et c'est plutôt courant dans ce genre de situation tu sais. Au fonds il doit sûrement faire du mieux qu'il peut. Quelquefois nos démons sont trop forts et il est dur de résister, je suis sûr que grâce à toi il arrivera à remonter la pente.

- Je ne sais pas, j'espérais que mon départ le ferait se bouger mais je ne crois pas que cela lui a fait quoi que ce soit.

- Laisse-lui un peu de temps, je suis sûr que tout s'arrangera, lui dis-je avec un petit sourire encourageant.

Il me répondit par un petit sourire, quand je reçu un texto, je sortis le bonnet du brun de mon sac qui prenait toute la place et pris mon téléphone.

Elliot : Tu pourrais rentrer tard stp ?

J'émis un petit rire, avant de répondre.

Ady : Tard comment ?

Réponse immédiate.

Elliot : Genre demain matin ?

Cette fois-ci j'éclatai de rire, qu'est qui se passe ? me demanda Jughead.

- Je crois que je suis officiellement priée de débarrasser le plancher.

Il me regarda en fronçant les sourcils sans comprendre, je lui tendis mon téléphone pour qu'il puisse lire les textos de mon frère. Un sourire apparut sur son visage.

- Bon bah je suis bonne pour passer la nuit chez Pop's à regarder l'herbe pousser, dis-je en riant.

Il allait ouvrir la bouche mais se ravisa, je voyais deux expressions contradictoires sur son visage, je décidai de l'aider à cracher le morceau.

- A quoi tu penses ?

- Je pensais que tu pourrais venir chez moi ... enfin si tu veux ... je comprendrais si tu refusais... j'ai des films sur mon ordinateur on pourrait en regarder un ... enfin c'est comme tu veux.

Il avait bégayé pendant toute sa phrase, je trouvais ça adorable, je lui souris et répondis

- Non c'est une super idée, merci de ne pas m'abandonner à mon triste sort, je vais prévenir Elliot.

Je pris mon téléphone et commençai à taper le message, le brun se racla la gorge.

- Je ne crois pas que mon idée lui plaise, dit-il timidement.

Je lui souris et envoya le message

Ady : Ok pas de problème, je vais aller chez Jughead.

Réponse immédiate.

Elliot : Super tu gères, bonne soirée.

Je montrai le message à Jughead, qui émit un petit rire en se grattant l'arrière de la nuque.

- Je doute de plus en plus du choix de tes parents de te laisser avec ton frère comme babysitteur, dit-il amusé.

- Mon frère me connaît très bien, il sait qu'il peut avoir confiance en moi, en plus il t'apprécie beaucoup, répondis-je en souriant à mon tour.

- Oui j'ai remarqué, le petit surnom ... Juggy.

- Oh ne fait pas attention c'est pour te taquiner, il est comme ça.

- Si tu tiens à me donner un surnom je préfère que tu m'appelles Jugh, dit-il un sourire en coin.

- Très bien Jugh, aller vient on va aller faire le plein de café et de gâteau chez Pop's et tu me montreras ce que tu as comme bon film.

Nous avions payé les commandes et nous sortîmes main dans la main du diner, je ne mettais pas rendu compte que depuis le début je n'avais pas lâcher sa main, mais cette proximité me plaisait et son contact me fessait me sentir spéciale.

Arrivé sur le parking du bar où nous étions quelques heures plus tôt, je remarquai que la voiture de mon frère n'était plus à côté de la mienne, ce qui me fit sourire. Le parking était désert mais encore bondé de voiture, après tout cela était normal, un samedi soir à 1heure du matin, la fête ne faisait que commencer pour les oiseaux de nuit. Je me plaçai devant le porte conducteur, Jughead ne m'avait toujours pas lâché la main, je regardai son beau visage avec ces cheveux noirs en batailles, j'avais envie de passer ma main dedans. Quand tout coup je me rendis compte que j'avais laissé son bonnet sur la table du diner.

- Merde, ton bonnet, dis-je avant de vouloir précipitamment revenir sur mes pas.

Il me tira vers lui m'empêchant d'aller plus loin, non ne t'inquiète pas je l'ai pris avant de partir, me dit-il amusé.

- Ah oui ? j'aurais cru que tu l'aurais remis immédiatement sur ta jolie petite tête, dis-je avec un sourire.

- Tu avais pourtant l'air de tenir au contraire.

- C'était juste pour rire, j'aime bien ton bonnet, ça te rend unique... Mais c'est vrai que ce côté mèche rebelle te donne un petit côté sexy que j'apprécie, dis-je le sourire aux lèvres.

Il m'attira contre lui, j'étais si proche que je pouvais sentir l'odeur du muffin à la myrtille qui s'attardait encore dans sa bouche et apercevoir les petites tâches dorées dans ces magnifiques yeux verts. Cette proximité soudaine me rendit nerveuse, je m'attardais sur ces yeux, il me regardait plus intensément encore qu'il ne l'avait jamais fait.

- Il faut que tu saches quelque chose avant de venir chez moi ....

Je me perdais dans son regard hypnotique à tel point que je ne pouvais plus ni bouger ni réfléchir, juste ressentir la chaleur qui s'insinuait insidieusement dans mon corps. Je ne voulais plus qu'une chose qu'il pose ses lèvres sur les miennes et tout envoyer balader, la peur, l'appréhension, l'excitation de ce moment, toutes ces choses qu'a son simple contact il me faisait ressentir. Alors la seule chose qui réussit à franchir le seuil de mes lèvres fût.

- Ah oui ? quoi ?

Une vraie phrase de cruche, pensai-je, je commençai déjà à regretter mon manque d'imagination quand il se pencha et posa délicatement ses lèvres sur les miennes, tel un effleurement. Je pouvais sentir son cœur battre à tout rompre contre le mien, je sentais également qu'il désirait plus mais la peur de ma réaction du le retenir. Ma tête tournait comme pris dans un tourbillon, je n'eus pas le temps de réagir que déjà il s'écarta de moi gêner, il avait pris mes bras ballants et mon manque de réaction pour un refus poli. Avant qu'il ne soit trop tard et que l'instant ne s'envole, j'attrapai son cou et plaquai mes lèvres sur les siennes tout en passant mon autre main dans ces beaux cheveux noirs. Il plaça une main derrière ma tête pour intensifier notre échange. Ce baisé était plus pressant, plus puissant et impérieux. La peur, le doute et l'appréhension s'étaient envolés de nos deux corps. A cet instant je ne ressentais plus que des millions de décharges électrique se frayant un chemin dans tous mon corps de la base de mon crâne jusqu'à la pointe de mes oreilles. Tel un raz-de-marée les émotions me submergeaient en emportant tout sur leurs passages. Jamais personne ne m'avait fait ressentir de telles sensations.

Je n'avais encore jamais ressenti une telle puissance, évidemment j'avais eu des petits amis, qui embrassaient plus que bien même, mais cette connexion je ne l'avais jamais ressenti avec personne jusqu'à ce soir. Peut-être était-ce l'effet de la soirée et de nos petits jeux qui m'avaient mise dans tous mes états, ou peut-être était-ce autres choses, je ne le savais pas mais je comptais bien le découvrir.

Au bout de ce qui me semblait quelques secondes, mais qui en réalité avait bien dû être quelques minutes, il coupa notre échange, et souris contre ma joue.

- Tu veux toujours venir chez moi, me dit-il avec un peu d'appréhension dans la voix, ce que je ne compris pas du tout d'ailleurs.

- Oui, mais n'espère pas plus de moi ce soir Jughead Jones, lui dis-je avant de déposer un rapide bisou sur ces lèvres et de monter dans ma voiture.

Il se mit à rire, et grimpa à son tour.


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