Chapitre 9
ELENA
1 semaine plus tard
Je suis réveillée depuis à peine 10 minutes quand quelqu'un frappe à ma porte, je ne cherche pas à réfléchir et me précipite ouvrir, ça doit être pour une urgence car seuls les hauts gradés ont leur chambre dans ce bâtiment, comme Alec, Jerico ou encore moi, bon moi je n'ai pas eu le choix vous comprenez.
Quand j'ouvre la porte, je tombe sur Jerico déjà douché et habillé, je le regarde des pieds à la tête, car la lumière vive de l'extérieur me brûle les yeux. Il est apprêté d'un jean noir et d'une chemise blanche dont les manches sont retroussées jusqu'aux coudes, il est appuyé contre le chambranle de ma porte, les bras croisés, les cheveux sont impeccables, et son visage est frais comme celui de quelqu'un qui est réveillé depuis plusieurs heures.
Ses yeux semblent m'analyser de toute part mais je ne sais pas bien pourquoi.
OH BORDEL
Je fais un pas en arrière quand je réalise que je suis vêtue seulement de ma nuisette, qui laisse parfaitement entrevoir la courbe de mes seins, de mes hanches, de mes fesses, et qui dévoile beaucoup trop mes jambes à mon goût maintenant que j'y fais attention. Mon air paniqué amuse franchement Jerico quand mes yeux se posent à nouveau sur lui, il continue de me fixer inlassablement, jouant maintenant de ses doigts avec sa lèvre inférieure toujours dans un sourire narquois, il est complètement obnubilé par mon corps, visiblement ce qu'il avait à me dire n'a plus grande importance.
Il veut regarder ? Alors qu'il regarde bien ce qu'il va se passer.
Je fais tomber volontairement une bretelle de ma nuisette qui laisse apparaître la naissance de mon sein droit, le froid s'invite au bon moment car l'instant d'après mes tétons pointent, le regard de Jerico se fait plus intense sur mon corps, plus brûlant, plus affamé.
C'est bon je l'ai perdu, il a complètement décroché, alors j'entame une conversation comme si je n'étais pas à moitié nue devant lui.
- Quand tu auras fini de te rincer l'œil, tu me tiendras au courant concernant ce que tu voulais certainement me demander. L'arrache-je à sa contemplation
- Je prends ce qu'il y a à voir, c'est différent, c'est toi qui t'es pointé dans cette tenue je te signale. Après si c'était une invitation pour entrer je peux toujours..
Je ne le laisse pas terminer, je ne fais pas partie de ces filles qu'il peut se taper tous les soirs, autant le prévenir directement.
- Stop, j'étais pas réveillée quand tu as frappé à ma porte, et je te rappelle que faire gueuler une gonzesse toute la nuit, ça n'aide pas à dormir convenablement.
Et c'est la vérité, ce mec baise autant de fois qu'un mâle qui n'aurait pas vu une femelle depuis plusieurs jours. Il est increvable.
- Navré du dérangement, mais si tu veux la prochaine fois, tu peux te joindre à nous si tu le souhaites. Me proposa t -il le plus sérieusement du monde, comme si son invitation aller me faire sauter au plafond
- Alors baiser une femme est une chose, en baiser deux en est une autre, il vaut mieux ne pas trop t'avancer sur tes capacités sexuelles, ça serait vraiment dommage que je m'amuse plus avec ta partenaire que toi tu ne crois pas ? Ta fierté de gros baiseur en prendrait un sacré coup. Rétorqué je, un air faussement intéressé
Voyant qu'il n'a rien de plus à me dire, je décide de le provoquer un peu, comme tout les jours je pourrais dire, je m'avance vers lui d'un pas qui se veut lent et sensuel, il ne bouge pas d'un millimètre alors je balade mes mains sur son torse, ses épaules, ses bras, avant de remonter tendrement jusqu' à entourer son visage de mes mains et de me mettre sur la pointe des pieds rapprochent dangereusement ma bouche de la sienne, toujours aucune réaction de sa part hormis la tempête de feu qui danse au fond de ses iris vertes. Alors j'annonce tout près de ses lèvres dans un chuchotement.
- Pour ton information, il n'y a plus rien à regarder sur mon corps, et je ne laisserai plus aucun homme me toucher sans permission, les hommes dans ton genre on fait suffisamment de dégâts sur mon corps et dans ma vie. Avoue-je avec amertume, un peu de ma vie privé
Je repars vers ma chambre quand soudain une main me retient par le bras, lorsque je me retourne pour demander à Jerico de me lâcher je suis déstabilisée par son expression, ses yeux sont devenus noirs, son rythme cardiaque a brusquement accéléré, je le vois à son torse qui se soulève bien trop rapidement, et ses lèvres sont pincées, il semble se retenir de dire quelque chose mais se décide finalement par me demander.
- Qui ?! Qui a osé faire ça ! De qui tu parles ! Putain ne me dis pas que ce sont mes hommes qui t'ont touché...parles moi s'il te plait, si c'est eux alors considères les comme déjà morts.
Ses mots me font plus d'effet qu'ils ne devraient, je n'arrive pas à l'expliquer, je suis presque contente que quelqu'un s'inquiète enfin de mon état.
Jerico est passé d'une haine incontrôlée à une profonde tristesse pour ma personne.
Il avait l'air si touché de comprendre les sous entendus qu'il venait d'entendre...,non, ce n'est pas possible, je le sais, ils sont tous pareils, ils font semblant de s'intéresser un tant soi peu à vous pour au final atteindre votre corps, leur objectif depuis le début, les hommes sont des menteurs, des manipulateurs.
Je me défais de l'emprise de sa main qui était encore autour de mon bras, avant de lui répondre sèchement.
- C'est le monde dans lequel j'ai été forcée de vivre qui m'a fait ça, on m'a arraché les ailes, avant de les brûler par la suite. Voilà ce qu'on m'a fait, j'ai subi des violences physiques et psychologiques, et tu sais quoi ? J'en subirai encore et encore car c'est le monde dans lequel je vis, alors garde pour toi ton empathie et laisse moi tranquille maintenant si tu n'as rien d'important à me dire.
Je claque la porte quand un pied empêche celle-ci de se fermer, suivie d'un corps qui passe entièrement le pas de ma chambre pour s'imposer de toute sa carrure, ce même corps qui referme la porte après lui. Je déglutis, je n'aime pas cette sensation qui parcourt mon corps, je me braque avant qu'il ne tente quoique ce soit.
- Casse toi de ma chambre Jerico ! Je ne plaisante pas, je suis censée te protéger, pas me battre contre toi, si tu ne veux pas ressortir d'ici avec un nez cassé et des couilles endoloris, alors tu connais déjà la sortie ! Fulmine-je bientôt hors de moi
- Accompagne moi ce soir. Me demande t -il
- Pardon ? De quoi tu parles encore ?
- C'est ce dont je voulais te parler tout à l'heure...,ce soir a lieu un événement assez huppé du monde de la mafia, je souhaitais m'y rendre afin d'enquêter sur un de nos alliés que je soupçonne de se foutre de nous.
Il dit la vérité, alors je me ressaisis et l'observe les sourcils froncés attendant d'en savoir plus.
- Etant donné que je dois te suivre partout ou tu te rends, ma présence était déjà impliquée tu sais, lui rappele-je. Explique moi la situation en détail, que dois-je faire ?
Un rictus satisfait se plaque sur son visage, fier de respecter les termes du contrat, il s'assoit sur mon lit et développe davantage la situation.
- Je soupçonne un partenaire d'affaire de revendre les armes qu'il nous achète, au plus offrant, ce qui constitue une atteinte au contrat qu'il a signé avec nous. La soirée a lieu dans un palace assez chic de la ville, je voudrais observer avec qui il échange et le prendre sur le fait, afin de le contraindre à avouer.
Je comptais y aller avec Alec et quelques hommes qui seront en surveillance pendant que l'on travaillera notre cher ami au corps. Alec se chargera de tenir à distance son meilleur allié afin qu'ils ne puissent pas échanger entre eux, pendant que toi tu resteras à mes côtés prétextant être une escorte qui me tient compagnie pour la soirée, et quand on aura ce qu'on est venu chercher, alors on agira. Enfin tu agiras.
- Moi ? Que veux tu que je fasse ?
- Ce que tu fais de mieux avec moi. Le séduire de façon à ce qu'il baisse sa garde. Tu l'emmènes dans une salle privée ou il pensera pouvoir passer du bon temps avec toi, quand je surgirai juste après toi dans la pièce pour le tabasser et lui faire passer ses agissements. Le quotidien en somme.
- Je ne te séduis pas. Dis-je en croisant les bras sur ma poitrine, une moue qui se veut convaincante au visage
- Oh que si beauté, tu n'arrêtes pas d'essayer de me séduire, tu es fan de moi, ça se voit à des kilomètres.
- Crois ce que tu veux casanova, mais ce soir, lance je un regard malicieux, en passant ma langue sur mes lèvres, ce n'est pas toi que j'irai travailler au corps.
Jerico tombe dans le panneau sans même chercher à me contredire, il se lève d'un bond du lit et fonce droit sur moi pénétrant ma bulle de confort, je ne recule pas pour autant, il sait ce qu'il peut lui arriver s' il dépasse les bornes. Dressé devant moi, il ne sait plus s' il a le droit de me toucher ou même de me frôler, alors il se ravise et croise ses bras, il a l'air encore plus imposant quand il se positionne comme cela. Mais une chose est sûre, ses yeux promettent mille souffrances à celui qui me touchera sans mon consentement, il n'a pas besoin de me le dire, je le ressens. Ses iris pourraient me consumer sur place tant la chaleur qui s'en dégage me brûle la peau.
J'ai envie de lui dire que je sais me défendre toute seule, du moins maintenant, mais il le sait également, ça ressemble plus à une promesse sous couvert d'un besoin fulgurant de me protéger, qu'à un rappel de la situation.
- Je dois m'habiller comment pour ce soir ? Fini-je par demander, cette tension étant devenue trop étouffante
- Sur ton 31, mets ta plus belle robe, je veux que tu sois renversante, en plus d'être naturellement sublime je veux dire. Avoue t -il
J'émet un léger rire à la précision qu'il ajoute à mon intention, avant de revenir à la charge, que voulez-vous, il est si facile à déstabiliser.
- La robe est pour la mission ou pour toi ? Insinue-je qu'il veut me voir bien apprêtée pour sa propre personne
- Si je te réponds que c'est plus pour moi que pour la mission, tu changeras de tenue ?
Je me place à sa droite, prête à partir en direction de ma salle de bain, afin de prendre ma douche quand j'oriente mon regard vers lui, je prends mon sourire le plus sincère, mes yeux les plus provoquant, et ma voix la plus sexy avant de lui répondre.
- Evidemment, dans ce cas, je viendrai entièrement nue.
Dans la seconde, un râle se fait entendre dans la chambre, Jerico se retourne sur moi avec l'envie de me retenir près de lui.
- Ne joue pas à ça avec moi beauté, je te l'ai déjà dit. Je ne suis pas un ange alors n'accentue pas un feu que tu ne pourras plus contrôler. Mais si tu tiens réellement à m'accompagner nue, sache que toutes les personnes qui poseront leurs yeux sur toi, mourrons instantanément d'une balle dans la tête. Me prévient t-il, se voulant menaçant
- Super, j'en prends bonne note, tache de ne pas mettre un pantalon trop serré, ça risquerait de se voir quand tu banderas, d'ailleurs je te conseil d'aller baiser une de tes meufs, tu m'as l'air soudainement tendu pour quelqu'un qui prétend maîtriser ses pulsions sexuelles. Maintenant barre toi de ma chambre !
- Soit prête à 20h, m'informe t-il, en bas des escaliers.
Je profite que son attention soit encore sur moi pendant que je suis dos à lui pour enlever ma nuisette et m'engouffrer dans la salle de bain, moins de 5 secondes après, un râle de frustration résonne dans la chambre, suivit de près par un claquement de porte.
Mon sourire s'élargit, j'en connais un qui va passer une bonne soirée.
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