Chapitre 8
ELENA
Quand je me relève, je suis totalement épuisée, ces 3 rounds m'on achevé, il faut dire qu'en temps normal je ne me bats pas plusieurs fois avec la même personne, soit je lui fais suffisamment mal du premier coup, soit si c'est un groupe, ils sont généralement trop inexpérimentés pour me tenir tête et que le combat ne s'éternise sur la durée.
Mais là, je veux bien l'avouer, Jerico n'est pas si mauvais que ça, je n'irai pas jusqu'à dire qu'il est aussi excellent que ce qu'il peut bien crier à qui veut l'entendre, mais il est vrai qu'en face à face avec un homme et non une femme, il doit être redoutable.
Bon, ça m'a bien aidé à le déstabiliser de jouer de mes charmes pendant toute la durée du combat, j'ai bien cru que je l'avais totalement perdu au moment où j'ai enlevé mon pull, il était si concentré sur moi que n'importe qui aurait pu le tuer.
Conclusion, il sous estime tellement les femmes, qu'il pourrait perdre contre l'une d'elle, mais pourrait mettre au tapis tout un groupe d'hommes, enfin, techniquement c'est chose faite, il a bel et bien perdu contre moi, j'imagine qu'à l'heure actuelle sa fierté doit être en train de ramper au sol.
Je suis en train de remettre mon pull quand un groupe d'armoires à glace s'abat sur moi, je suis encerclée de toute part par les hommes de main de Jerico, ils sont visiblement ravis de compter parmi eux une femme avec laquelle se divertir pendant les entrainements.
Certains tentent de me parler, quand d'autres m'observent sous tous les angles et discutent entre eux, je dois paraître minuscule au centre du cercle qu'ils ont formés, j'essaie de trouver une issue de secours, je n'ai pas peur des hommes en soi, ils ne sont pas tous foncièrement mauvais, cependant j'ai vécue suffisamment longtemps à leur côté pour les haïr de tout mon être. Je ne supporte pas le contact physique avec un homme qui ne comprends pas quand je lui dis non et qu'il insiste quand même, on parles la même langue pourtant, ça vaut également pour les hommes qui ne respectent pas ma bulle de confort, je parle ici de mon espace à moi, de la distance à respecter si l'on veut communiquer avec moi.
Exactement comme ce qui est en train de se passer, personne ne m'a demandé si j'étais d'accord pour être approchée de la sorte, comme toujours en fait. On pourrait croire que j'en fais des caisses à me comporter comme ça, mais quand vous avez grandi au milieu d'hommes, qui n'en n'ont rien à foutre du respect de la femme, alors vous devenez de suite plus sensible aux interactions physique, cette haine je la dois à mon père, mon père adoptif certes, mais par conséquent ma seule famille, et je peux vous assurez que quand on ne vous respecte pas, physiquement ni mentalement dès votre plus jeune âge, alors quelque chose se brise en vous.
Je suis soudainement sortie de mes pensées quand une main se pose sur mon épaule gauche, d'ordinaire, la personne aurait déjà la main et le poignet fracturés, mais la je comprends assez vite que cette personne est là pour m'aider. Quand je tourne la tête, mon regard tombe sur Jerico, visiblement remis de sa défaite, il se pose fièrement derrière moi, je reprends contenance avant que la chaleur de sa main ne se propage sur mon corps et je me décale d'un pas sur le côté, Jerico ne comprends pas ma réaction mais ne dit rien pour autant. Je croise les bras sur ma poitrine quand il se prépare à parler à l'ensemble du groupe.
- Bien ! Écoutez moi tous, à partir d'aujourd'hui et ce pour une durée indéterminée, Elena fera partie de l'équipe, elle a pour mission d'assurer ma protection le temps que cette histoire avec les Onzini se tasse. Vous avez obligation de la respecter comme il se doit, aucun manque de respect ne sera toléré, si jamais j'apprends qu'elle a subi du harcèlement physique ou moral vous pourrez dire adieu à votre petit confort et à vos couilles. Je me chargerai personnellement de vous remettre les idées en place. Dit-il le plus sérieusement du monde
- Rectification ! Concernant la partie ou vous perdez vos couilles, c'est moi qui m'en chargerai. Annonce-je avec le sourire, une pointe de sadisme dans la voix
- Vous avez entendu, alors maintenant foutez moi le camp d'ici, et faites passer le message aux autres gars.
- Mais patron, votre protection par une femme ? Vous êtes vraiment sérieux ? Vous n'avez pas peur que si jamais ça venait à s'apprendre que votre réputation ne soit entachée ?
Déclara un homme en face de moi, il a raison sur le plan de la réputation, ici les femmes ne dirigent pas et protègent encore moins, alors qu'un homme aussi craint, qu'admiré que lui engage une femme pour sa protection, ça pourrait refléter une gestion de risque ridicule vis à vis des autres clans. Je m'attends à ce que Jerico soit d'accord avec lui mais c'est une toute autre réponse qui sort finalement de sa bouche.
- Je n'ai peur de rien, répond t-il, en revanche, c'est eux qui devraient avoir peur de la croiser sur leur chemin, Elena vaut bien plus que leurs hommes réunis, j'ai pu le constater par moi même, et encore la, le but du jeu n'était pas de me tuer mais seulement de me mettre au sol.
Visiblement, sa réponse laissant sous-entendre que j'aurai pu facilement le tuer si tel avait été ma mission, a mis tout le monde d'accord, plus personne ne semble vouloir contredire la décision de leur chef.
Sur cette acceptation commune, les gars prennent la direction de la sortie.
Il ne reste plus que Jerico, Alec et moi dans la salle à présent, et c'est avec surprise qu'Alec se place en face de moi afin de se présenter à son tour, c'est vrai que jusqu'à maintenant il était resté en retrait, ne sachant peut être pas comment me considérer.
Je remarque brièvement que Jerico arc un sourcil et semble intrigué par les actions de son ami.
- Enchanté, je me présente, Alec, je suis le bras droit, ainsi qu'un ami de longue date de Jerico, pour être plus précis nous avons pratiquement grandi ensemble, je le considère comme mon frère. M'annonce t -il fièrement, les yeux pétillant de malice
- Enchantée également, je suis Elena et je suis ici pour protéger le cul de ton ami, répond-je sans détour, mais ça tu le sais déjà.
- Une femme de caractère, forte et intelligente et avec le sens de l'humour à ce que je vois, ça me plait ! Je dirai même que je t'adore déjà, si jamais tu as besoin d'aide pour lui faire une ou deux crasses, n'hésite pas, je suis ton homme.
- Je garde cette proposition dans un coin de ma tête, en revanche j'aurai une question à te poser.
Alec semble étonné, penche la tête sur le côté mais m'invite à continuer.
- Tout à l'heure quand j'ai prétexté mettre blessée, tu avais compris mon plan ? C'est pour ça que tu n'es pas venu voir ou est-ce que j'avais mal, c'est bien ça ?
- Ah ah ah ! Oui c'est exactement ça, j'ai bien vu que tu n'avais rien, comment une femme avec autant d'expérience aurait pu réussir à se blesser dans un simple combat, c'était illogique et pour ma part totalement évident que c'était un piège. Mais bon que veux tu, je peux parfaitement comprendre la réaction de Jerico, il est difficile de ne pas apporter son aide à une femme aussi séduisante que toi. Me gratifia t-il d'un clin d'œil accompagné d'un charmant sourire
Pour toute réponse, je lui sourit sincèrement, cet homme est l'exact opposé de l'autre alpha qui nous regarde à tour de rôle avec une tête qui s'est décomposée à mesure ou Alec flattait mon égo. Ils sont le yin et le yang, Alec ayant l'air d'être plus calme, plus réfléchi, moins violent, plus respectueux et assurément plus drôle que Jerico.
- Bien ! Je vais te faire visiter le domaine maintenant que tu es acceptée par Jerico, enfin, on va te faire visiter, car sinon monsieur va piquer une crise de jalousie si je te garde pour moi tout seul. S'amuse Alec en passant son bras droit sur mes épaules comme deux amis, je le laisse faire, il n'est pas comme les autres.
Un regard amusé dans la direction de Jerico me fait comprendre qu'il y a une pointe de vérité dans ce qu'a pu dire Alec.
Dans une ambiance plus détendue qu'à l'origine, nous quittons la salle de combat et je prends donc la direction d'une visite guidée du domaine, effectuée par les deux compères qui m'entourent.
Alec à ma gauche et Jerico à ma droite.
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