Chapitre 6


ELENA

Quelques heures plus tôt

Je suis en train de faire mon footing matinal quand j'aperçois un camion rentrer dans le domaine, ce qui m'étonne n'est pas qu'un camion vienne nous livrer à 6h du matin mais plutôt sa provenance, il est clairement inscrit le nom des Ridzonni sur la bâche de celui-ci.

Je sais qu'ils ont une partie légal dans leurs activités, mais personne n'est assez dupe pour se laisser croire qu'il n'y a que du légal derrière tout ça, alors, écrire en gros d'où ça vient revient à crier à qui veut l'entendre, " Non, il n'y a rien de louche dans ce camion, promis".

Papa aurait-il déjà fait affaire avec eux ? Pourtant rien n'est parti de chez nous à destination de Rome. Je décide de passer mon chemin, je préfère éviter les maux de tête tôt le matin, une fois mon sport terminé, je prends la direction de la maison ou se trouve ma chambre, il y a plusieurs maison sur le domaine, toutes réservées aux personnels travaillant pour mon père, je vis dans la maison familiale avec mon père tandis que le personnel de ménage a sa propre demeure, tout comme les hommes de main, et autres résidents.

Mon père trouve que l'on ressemble " à une grande famille" comme ça, il peut bien penser ce qu'il veut ça met égale, tant que personne ne rentre dans ma chambre.

Une fois dans ma chambre je file prendre une douche, même s' il fait 20 degrés dehors, que le soleil commence à frapper et que j'ai suffisamment couru pour me réchauffer, j'ai besoin d'une douche bien chaude. Habillé d'un t-shirt noir, d'un pantalon noir et de mes rangers...vous l'aurez compris, noir également, je descends dans la cuisine grignoter quelque chose, je sens une odeur familière qui mon donne l'eau à la bouche, notre cuisinière à fait des crêpes, j'adore ça.

Je n'ai même pas le temps d'en prendre une deuxième que mon paternel arrive dans la cuisine, il me somme de le suivre dans son bureau, pas de négociation avec lui, je repose donc la crêpe que je m'apprêtais à déguster.

Il claque la porte du bureau après que je sois passée devant lui, il s'assoit puis m'annonce que je vais devoir faire de la protection rapprochée auprès du fils des Ridzonni.

- En quoi consiste mon rôle ? Le questionne-je

- Tu le protèges des attaques ennemis qui pourrait l'atteindre, des gens veulent sa peau, tu exécutes ses ordres, j'ai reçu suffisamment d'armes de leur part pour que tu leurs offres le service premium de tes compétences, si il veut que tu sois en première ligne du danger alors tu le seras, si il veut que tu tues des ennemis, alors tu le feras, si il veut que tu couches avec...

- C'est bon j'ai compris, je commence quand ? Demande-je les dents serrées

Je ne lui laisse pas le temps de finir sa phrase, je connais déjà la suite de toute façon, je repense au camion de ce matin, j'ai été négociée contre des putains d'armes, si j'avais un endroit où fuir je mettrai le feu à cet endroit pour enfin tirer un trait sur tout ça.

- Maintenant, tu prends tout ce dont tu as besoin et tu prends la route direction Rome, je t'envoie l'adresse exacte sur ton téléphone. Et je t'ai déjà dis d'arrêter de me couper la parole jeune fille. Me répète t-il comme à chaque fois quand je ne veux pas entendre la suite

Une fois son discours de rappel sur le respect que je dois lui apporter, lui qui m'a soit disant sauvé la vie, élevée, éduquée comme sa propre fille,  et que sans lui je serai sans doute morte à l'heure actuelle. Bon, il a surement raison sur le dernier point, je ne connais aucun nouveau né ayant survécu par eux même dans la vie.

Je retourne dans ma chambre, je prends le strict nécessaire et pense à me changer avant pour un meilleur effet de surprise et pars en direction du parking où m'attend ma voiture, une sublime Porsche 911 turbo S, elle est rapide, élégante, sportive, raffinée, et évidement, noire, tout ce que j'aime.

***

Quand je me gare dans ce que j'imagine être le parking des Ridzonni, je ressens une ambiance bien différente de ce que j'ai l'habitude de connaître, ici, l'air est plus respirable, moins oppressant, il fait beau également, les oiseaux chantent, je suis presque contente d'être ici. Le domaine est gigantesque, il y a beaucoup de bâtiments sûrement dédiés pour entreposer les armes, je remarque deux types de bâtiments, le premier type est industriel, récent, en taule, et l'autre plus authentique, plus chaleureux, en pierre. 

J'imagine que les bâtisses en pierres sont des lieux de vie et des bureaux et que celles en tôles font simplement office d'entrepôts. Mais il y a aussi énormément de verdure, les jardins sont parfaitement tondus et les buissons et les haies eux aussi taillés de façon à ce qu'aucunes brindilles ne dépassent, l'endroit reflète la perfection.

Je décide de laisser mes affaires dans la voiture, je prends le direction d'une allée fleuris de part et d'autre avec des rosiers, des roses rouges, roses, et blanches m'accueillent avec un léger parfum que je ne peux m'empêcher de respirer avec plaisir, le sol est constitué de petits cailloux blanc, le rendu est tout simplement magnifique.

Bon étant donné que ce n'est pas un lieu touristique muni de panneaux pour se repérer, je demande à la première personne que je croise ou se trouve le bureau de Dominique Ridzonni, je ne compte pas chercher plus longtemps.

Je tombe sur un gars qui doit travailler comme homme de main, il me regarde de la tête aux pieds et hésite un moment avant de me répondre, visiblement les femmes ne sont pas monnaie courante par ici. Après quelques secondes de réflexion qui m'on parut une éternité, il décide de m'indiquer le chemin à prendre, je le remercie d'un signe de tête et m'engage sur la route à emprunter.

Je tombe sur la fameuse demeure de leur chef, elle est immense, bien plus imposante que les autres que j'ai pu croiser, la porte d'entrée étant ouverte je rentre en m'annonçant au passage. J'entends des bruits de pas 2 minutes plus tard, je suis toujours plantée dans le hall d'entrée, préférant ne pas m'aventurer plus loin, et c'est bel et bien le grand Dominique qui s'annonce devant moi, sous une meilleure luminosité qu'au hangar la dernière fois, cet homme, malgré son âge, est parfaitement conservé. 

Il ne fait clairement pas son âge, enfaite je sais même pas quel âge il a mais il n'a pratiquement pas de rides, il a les yeux verts, des cheveux grisonnants autrefois noir, des joues légèrement creusées par l'âge qui font ressortir ses pommettes ciselées, il doit mesurer dans les 1m80, son costume couleur bordeaux lui va à ravir, un homme chic et bien élevé.

Puisqu'il me baise la main pour se présenter à nouveau, je constate que le romantisme n'a pas encore disparu et lui sourit en retour, après quelques échanges, nous prenons la direction d'une autre demeure ou se trouve apparemment son fils, arrivés dans le hall Dominique me somme de patienter quelques instants afin de prévenir son fils de ma présence, je hoche rapidement la tête puis fini par m'asseoir dans un coin, visiblement, je suis dans le bâtiment réservé à la gestion des affaires car un panneau récapitule à quoi correspondent les étages se trouve en face de moi.

15 minutes plus tard, Dominique revient avec un sourire plaqué au visage, il semble satisfait, je ne cherche pas à savoir pourquoi, je me lève quand il arrive à ma hauteur.

- Jerico est prêt à vous recevoir, il est au dernier étage, son bureau se trouve au bout du chemin, il s'agit du seul bureau avec une porte fermée. Quand vous aurez fini, revenez me voir, je vous indiquerai où se trouve votre chambre. M'explique t -il avec des yeux plein de malice et un sourire jusqu'au oreilles

Je ne connais pas son fils, j'imagine qu'il doit être comme son père, enfin j'espère, je n'aime pas les hommes qui posent trop de problème.

Suite à ça, je le remercie à nouveau d'un hochement de tête, et prends la direction du bureau en question.

J'arrive enfin dans le couloir en question, cette baraque devrait être munie d'un ascenseur sérieusement, il m'a fallu presque 10 minutes pour arriver au bon endroit, une chance que je fasse du sport et que mon cardio suive.

Mes talons résonnent sur le sol en bois, quand je me fais la réflexion, quel homme peut-il bien avoir besoin de ma protection alors qu'il possède presque une armée pour le faire, un homme qui croit peut-être en la capacité des femmes à faire autres choses que le ménage, la cuisine, ou à être une belle plante qui sait, son père m'a bien embauché.

Lorsque je suis devant la fameuse porte qui est effectivement bien fermée, je réajuste ma robe et replace mes cheveux en arrière, je frappe une première fois mais rien ne se produit, bon sang j'espère que je suis devant la bonne porte, je réitère en frappant une seconde fois, là, un homme à la voix grave m'autorise à entrer.

Quand je me retourne après avoir fermée la porte derrière moi je tombe nez à nez avec un homme qui, il faut l'avouer est carrément bel homme dans son genre, un regard expressif, des yeux verts comme ceux de son père, des cheveux bruns coupés court, un nez très légèrement cabossé, c'est à peine visible, il a dû recevoir des soins de qualité pour avoir une cicatrisation presque parfaite. Une bouche charnue, une mâchoire carré et une barbe rasée courte, parfaitement entretenue, tous ces détails font qu'il a un visage vraiment agréable à regarder. Il est assis mais je peux aisément remarquer qu'il a un corps d'athlète, ses épaules carrés et ses bras musclés le rendent imposant sous sa chemise, j'imagine que le reste de son corps doit lui aussi avoir été travaillé à la salle.

Réalisant qu'il me mate depuis 5 bonnes minutes je décide de l'interpeller avec un raclement de gorge, ce qui le fit presque sursauter, j'ai l'habitude que l'on me regarde avec insistance, je ne trouve pas avoir un corps spécialement sexy ou attirant à l'inverse de certaines femmes, mais je me démarque des autres car je sais comment mettre en valeur chaque partie de mon corps. Et puis, je travaille mon rôle afin de passer pour une femme d'apparence facile, c'est surement ça qui joue en ma faveur.

Il ne m'a pas fallu 5 minutes pour au final constater que ce mec est un gros con, à l'instar de son père, il se comporte comme un gamin capricieux, il croit pouvoir mettre n'importe qui K.O., il se représenterait presque comme un dieu mais il a visiblement un ennemi suffisamment dangereux pour devoir faire attention à ses arrières. Accompagné d'un égo aussi développé que sa carrure, sans parler de son invitation à me mettre dans son lit, si jamais je perdais notre combat, comme si j'allais accepter d'avoir été engagée juste pour lui servir de vide couilles quand il se souviendra que j'existe.

Je ne me démonte pas pour autant et décide même de le provoquer un peu, je n'ai pas beaucoup d'efforts à faire, son corps réagit de lui même, j'ai déjà un de ses points faibles, les femmes.

Juste avant de partir, je me rapproche, lui faisant croire que je vais l'embrasser, voulant le pousser un peu dans ses retranchements. Le temps semble s'être arrêté, il me dévore des yeux, quand je me souviens du surnom qu'il m'a donné quelques instants plus tôt, mon ventre se serre contre ma volonté, je fais demi-tour sans plus réfléchir et part en claquant la porte.

Même mon corps réagit à la toxicité de ce mec. Mais on m'a confiée une mission, alors je vais prendre sur moi, comme d'habitude.

Je retourne comme convenu auprès de Dominique, afin qu'il me montre ou se trouve ma chambre, et c'est avec non sans surprise et dégoutée que je constate que ma chambre est collée à celle de Jerico.., je suis ravie.

Pas le temps de me lamenter, je me change et prends la direction de la salle de sport préalablement repérée grâce à Dominique, il est temps de montrer de quoi je suis capable à ce macho abruti.

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