Chapitre 4
DOMINIQUE
Le lendemain, 8h à ROME
J'ai connu des débuts de matinée plus joyeux dans ma carrière, mon fils, Jerico, est venu me rejoindre lors du petit déjeuner afin de me mettre au courant d'une affaire qui pourrait, lui, comme moi, nous mettre en danger. J'ai l'habitude du risque, c'est mon quotidien depuis des années, bien avant même que Jerico ne vienne au monde, si vous ne côtoyez pas la mort au moins une fois dans la semaine, c'est que vous n'êtes pas assez bon dans votre domaine. J'ai dû suer sang et eau pour atteindre le sommet, pour mériter la place que j'occupe aujourd'hui, celle de leader, je suis, et de loin, le chef de cartel le plus connu, le plus craint et le plus respecté de toute l'Italie. Je suis pour ainsi dire, la cible à abattre si l'on veut atteindre la première marche du podium, du moins, le podium de l'ombre, taché de sang, de larmes, de sueurs et de sacrifices.
J'incite mon fils à me rejoindre à table, je repère des cernes sous ses yeux, signe qu'il ne doit pas beaucoup dormir depuis plusieurs jours, j'engage donc la conversation.
- Que me vaut cet honneur, mon fils ?
- Tu connais le clan des Onzini ? Et bien leur chef souhaite ma mort car il n'a pas apprécié que mes hommes renvoient son fils et les hommes qui l'accompagnaient, avec la tronche bien démontée. M'explique t-il
- Les Onzini ? ça ne me dit rien, ils travaillent dans quelle branche ?
- Armes et prostitution, leur chef détient la majorité des bars et clubs de striptease, il a une forte influence dans les domaines de la prostitution mais il ne pèse pas lourd dans les armes, à l'inverse de nous.
En revanche, la prostitution lui rapporte tellement, qu'il pourrait sans problème se payer les services d'hommes de main privés afin d'arriver à ses fins.
- D'accord, mais.. est-ce que nous sommes en tort dans cette histoire ? M'inquiète-je plus pour notre réputation, je vois mal nos hommes s'attaquer à un pauvre gamin dans un bar, sans raison valable.
- Justement non, ils ont voulu apporter leur aide à une jeune femme qui se faisait harceler, harcelée par son idiot de fils.
- Ça me donne envie de vomir ces mecs qui profitent de récolter de l'argent grâce aux culs de ces femmes. Et qui osent venir se plaindre de provocation quand ils tombent sur des gars qui ont plus de valeurs qu'eux. Dis-je en tapant du poing sur la table
- Je sais bien papa, je voulais juste te prévenir de faire attention à toi également.
- Merci Jerico, laisse moi me charger de ça, tu as suffisamment de travail comme ça. Une pensée me traversant l'esprit
Sur ces mots, Jerico quitte la salle à manger.
Je me redresse sur ma chaise, passant une main dans mes cheveux grisonnant, je réfléchi à une solution qui ne mettrait pas à mal l'efficacité de Jerico dans son travail, une sorte de garde du corps qui passerait inaperçu dans son quotidien, quelqu'un qui sache manier l'art du combat, mais aussi l'art du déguisement, quelqu'un que l'on ne soupçonnerait pas le moins du monde. Une ombre en quelque sorte. Et quand toutes les menaces seront écartées, cette ombre disparaîtra comme elle est apparue.
Oui, voila, c'est exactement ça qu'il lui faut, je souris rien qu'à la tête qu'il fera quand je lui annoncerai qu'il sera accompagné d'un nouveau membre, sous mon ordre direct.
Alors je suis envahi d'un rire diabolique, j'aimerai être une petite souris au moment où il découvrira la personne qui sera chargée de sa protection, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Sur cet élan de bonne humeur, je prends la décision de contacter dans la foulée, un ami fraîchement acquis.
La sonnerie du téléphone retentit dans mon oreille, après quelques secondes écoulées, une voix masculine, grave et débordante d'assurance, finit par décrocher.
- Que puis-je faire pour toi Dominique ? Déjà besoin de mes produits ? Finit il par insinuer
- Non, en revanche j'aurai bien besoin de ta fille. Avoue-je sans détour
- Ma fille ? Ne me dis pas que tu as craqué sur elle espèce de pervers..
Un ricanement se fait entendre au bout du fil, suivi d'un raclement de gorge, puis d'un soupir.
Je réitère donc ma demande, de façon plus explicite.
- Espèce d'idiot, elle pourrait être ma fille, je ne trempe pas dans ces affaires. Non, pour tout te dire, j'ai besoin d'elle afin qu'elle couvre les arrières de Jerico, mon fils.
Un clan adverse veut s'en prendre à lui, il lui faut donc une protection permanente, jusqu'à ce que la menace soit écartée. Lui explique-je
- Et pourquoi ma fille spécialement ? Un de tes nombreux hommes ne pourrait pas faire l'affaire ? Toi qui te vantes tant d'avoir une équipe qui pourrait rivaliser avec une armée de soldats.
- J'ai bien des hommes oui, mais j'ai pu voir ta fille à l'œuvre lors de notre réunion d'entente avec tes hommes, hier. Elle a mis à terre sans aucun effort un de mes gars qui devait faire près de 2 fois son poids. Elle est rapide, technique, et efficace, elle est vraiment bluffante. C'est une vraie perle que tu as la. Ajoute-je
- C'est ma meilleure arme, soit en certain, et j'en suis fier, c'est une perle comme tu l'as dis, une perle noire qui n'est pas gratuite.
- Que veux tu en échange de ses services ?
- Je veux une caisse remplie de tes meilleures armes, offerte. Tu as 3 jours pour me la faire livrer chez moi, suite à la vérification de ladite caisse, je t'enverrai Elena.
- Marché conclu, je te préviendrai quand Elena sera bien arrivée chez moi. L'informe-je
Négocier avec lui sur les conditions ne servirait à rien, j'ai besoin de sa fille au plus vite et étonnamment, il s'est montré plus que raisonnable sur cet échange de services.
- Une dernière chose. M'alerte t-il
- Oui ? Lui répond-je suspicieux
- Garanti moi que ton fils ne tombera pas pour Elena. J'ai besoin de ma fille, je ne le permettrai pas si elle devait venir à être distraite à cause d'un homme.
- Qui te dit que ce n'est pas Elena qui tombera pour lui ? Un sourire provocateur au visage
- Ma fille n'a pas de cœur, je lui ai arraché toutes ces émotions futiles qui entourent l'amour il y a bien longtemps. Le bonheur et l'amour n'ont pas leur place dans notre monde. Je l'ai brisée de sorte qu'elle ne me déçoive jamais.
- Entendu, ravi d'avoir fait affaire avec toi cependant. Termine-je cette discussion
L'appel terminé, je me remémore sa dernière phrase, elle m'a fait froid dans le dos, comment peut-on vouloir enchaîner son enfant à ce point. J'ai soudainement de la peine pour cette jeune femme.
Néanmoins, j'espère qu'elle sera la solution à notre problème, il ne faudrait pas que Ernesto fasse évoluer les conditions de sa présence chez nous, si sa mission venait à prendre plus de temps.
Sur cet appel, je me lève de ma chaise et prends la direction de l'entrepôt, où nous stockons nos armes destinées à la revente. J'ordonne à un groupe de préparer une caisse bien garnie.
- Les gars ! Je veux que vous prépariez une caisse suffisamment grande pour y contenir des flingues, de petits et gros calibres, des fusils d'assaut, des mitrailleuses et bien évidemment les munitions qui vont avec ! Je veux également que vous y mettiez des poignards à grandes et petites lames, des poings américains, des explosifs et des fumigènes. Le tout bien emballé pour prendre la route direction Naples ! Vous avez jusqu'à ce soir pour me préparer ça. Je ne veux aucune erreur, il s'agit d'une commande pour un client très spécial.
Est-ce que je me suis bien fait comprendre ?! Insiste-je auprès du groupe
- Oui patron ! Répondirent ils tous en cœur
Bien, je peux maintenant retourner à mes occupations, et attendre patiemment qu'Elena fasse son apparition..
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