Chapitre 26

Elena

1 heure plus tôt.

Je souffre.

Je suis en plein brouillard, mon corps est courbaturé à des endroits qui ne devraient absolument pas l'être, en temps normal. A mon réveil, confortablement allongée dans mon lit, bordée comme une enfant, ma chambre est glissée dans la pénombre, et je suis seule. Hors les fenêtres sont ouvertes, une agréable brise traverse la pièce. Je tente de me redresser, la couverture dévoile au fur et à mesure ma tenue, ces fringues ne m'appartiennent pas, je flotte dans un ensemble de jogging gris, j'empoigne le col du sweat et le porte jusqu'à mon visage. Bon sang.. malgré mon sommeil je ne me souviens de rien.

Aucun souvenir ne me revient en mémoire, suite à cette soirée où ce fumier m'a frappé jusqu'à en avoir les poings en sang. En revanche, je me souviens du viol, l'enfoiré m'a pénétré si violemment que je me suis réveillée de mon malaise, prise d'une douleur qui me déchira, littéralement.

A bout de force, mon corps sombra dans l'abandon, traversa les abysses de mes différents abus avant d'heurter le fond, me plongeant quelques années en arrière. Cette soirée d'entraînement, où je subissais un énième attouchement, également maintenue au sol par des types se complaisant dans la détresse d'une femme.

La souffrance, alliée à cette humiliation ravivée étaient telles, que je finis par m'évanouir définitivement. Bercée par l'inconscience du moment, mon esprit se protégea à l'intérieur d'une bulle de réconfort. Quant à mon cœur.. et bien il jeta dans les profondeurs, la clé du coffre qui le contenait.

Trou noir.

Je ne sais toujours pas comment j'ai atterris dans ma chambre, j'ai besoin de réponses, il faut que je mette la main sur Jerico. Avant ça, l'étape de la douche est nécessaire, les courbatures sont un supplice, mais si je m'efforce en serrant les dents à reprendre mon quotidien, ça devrait le faire.

Depuis combien de temps j'étais allongée, j'ai l'impression de réapprendre à me déplacer, l'intégralité de mes mouvements est un ensemble désordonné, de contracture et de détresse. Enfin, la perfusion qui me relie à la centrale proche de mon lit me persuade d'un long séjour écoulé, dans un état d'inconscience et de vulnérabilité.

La lumière vive de la salle de bain me brûle les yeux, j'incline la tête vers le sol plissant légèrement les paupières. Je me déplace tâtant du bout des doigts les revêtements qui m'orienteraient sur l'emplacement du lavabo.

Je caresse délicatement la céramique froide qui indique que je me trouve en face du miroir, me préparant mentalement à ouvrir les yeux, je crains d'apercevoir le résultat de ma confrontation avec ce connard.

Et bien, je m'attendais à pire, mon visage est partiellement coloré de l'évolution de mes hématomes, du bleu, du jaune, du vert, du violet, du noir, hormis cette palette de nuance, mon visage reste identifiable.

Je me débarrasse lentement des épaisseurs qui me recouvre, une effluve de parfum se dégage du pull, je reconnais le parfum boisée de Jerico. J'espère qu'il ne lui est rien arrivé durant mon absence. Mes mouvements sont robotiques, peu naturels mais d'ici quelques minutes je serais maître de mes capacités. Je mise sur la chaleur d'une douche revigorante afin de détendre mes muscles endoloris. Il ne me reste plus qu'à me débarrasser de mon bas de jogging et je.. bordel.. je rêve ?!

Je porte une couche ?! Une couche ?! Comme les enfants ?!

J'en ai oublié mes contractures, ne me dites pas que je suis restée dans cet état aussi longtemps ? Une montée d'angoisse m'envahit, qui s'est chargé de me changer, de mes soins, *déglutis* ou de mon hygiène ?

Ok stop, je divague, ce n'est pas la priorité, je prends une grande respiration avant de filer sous la douche.

20 minutes plus tard, je suis fin prête, en direction de ma porte celle-ci s'ouvre à la volée.

- Ohh bon sang ! S'écrit l'infirmière visiblement sous le choc. Mademoiselle Delmorri ! Vous.. vous êtes enfin parmi nous ! M'observe-t-elle de la tête aux pieds. Mais voyons, que faites-vous débout, retournez vous reposer !

- J'ai eu ma dose de sommeil, rétorqué-je un sourire aux lèvres, je vais bien, merci de vous inquiétez.

- Ah non ma p'tite ! J'ai l'obligation de réaliser vos soins ! Alors on s'assoit, et maintenant !

- Dans ce cas, apposé-je les mains sur ses épaules, profitez en pour me raconter en détails tous les événements passés.

- Je.. je ne crois pas être en mesure de vous avertir mademoiselle.. Panique t-elle, triturant maladroitement ses doigts. Je.. je ne souhaite pas désobéir aux ordres de Monsieur Ridzonni..

- Il ne vous arrivera rien, vous avez ma parole.

***

C'est la merde, la soirée en partie entamée, rien ne me garantie la réussite de cette mission suicide ! Mais quel abruti ! Qu'avait-il à gagner à se précipiter dans la gueule de l'ennemi ? Ces enfoirés sont si nombreux qu'il pourrait bien en mourir une vingtaine, que leur regard sur le monde ne changerait pas. Qu'est-ce qu'il adviendra de ma vie si les Onzini parviennent à leur fin ?

Ma mission consistait à le protéger, le contraire n'a jamais été évoqué, je ne comprends pas ses raisons. Je ne suis qu'une femme parmi tant d'autres, ma survie dépend seulement de moi et ce depuis des années.

Putain ! Jerico n'a pas réalisé le piège que représentait ce bout de papier ? N'est-il donc pas capable d'ignorer la provocation ! Pourquoi a-t-il fallu que je me réveille une heure plus tard.. Je dois agir, je ne peux pas me permettre de l'attendre patiemment, qu'il revienne vaincu ou vainqueur.

Non. Il est arrogant, colérique, possessif, jaloux, mais il est tellement plus encore. Je.. j'ai besoin d'en apprendre davantage, de retirer le masque du séducteur qui le sépare de tous sentiments. Découvrir la nature de ses battements de cœur, détruire les entraves de sa réputation et sauver les fragments d'un amour insaisissable.

Je suis seule dans ma chambre depuis dix longues minutes. L'infirmière m'a fortement conseillé de ne pas quitter le domaine, si je ne voulais pas m'attirer les foudres de Dominique, chargé de garder un œil sur moi.

Par chance, un mystérieux post-it révélant avec exactitude la localisation du rendez-vous, a glissé de sa poche, avant qu'elle ne quitte ma chambre.

L'avantage c'est que j'ai retrouvé sur ma table de chevet, mon téléphone intacte et chargé, le gps n'est donc plus un problème. L'inconvénient, et bien.. je n'ai plus de voiture..

- Elena ! Elena ! S'exclame gaiement Dominique depuis le rez-de-chaussée. On vient de m'informer de ton réveil, je suis heureux que tu sois en forme !

Ses pas se précipitent dans les escaliers, il ne me reste que peu de temps avant qu'il ne découvre mes intentions. Afin d'échapper aux remontrances, je me faufile dans une des chambres vacantes de la résidence, située à l'opposée de la mienne. Le couloir s'éclair, lorsqu'une ombre surgit sous la porte, réduisant ainsi la distance en direction de mes appartements.

*Toc, toc, toc*

Deux minutes s'écoulent avant qu'il ne décide de s'y introduire de force. C'est le moment, un dernier coup d'œil me confirme sa silhouette disparue par l'encadrement de la porte. Alors je m'enfuis, le plus vite possible, avalant les marches à toute vitesse, prenant le risque de les dévaler entièrement. Le souffle court, mes courbatures menacent de me clouer au sol. Je dérape sur le tapis du rez-de-chaussée, freinant pour attraper au passage une clé au hasard. Sur le tableau regroupant les clés, de tous les véhicules du domaine.

Je regrette mon choix dès l'instant où je réalise à qui appartient cette voiture.. il va me tuer pour de bon. Pour ma défense, seuls les clés des SUV sont censés être disponible à l'entrée.

Je ne perds pas plus de temps, Jerico me sermonnera une fois que je l'aurai tiré de ce merdier. En revanche, le calme inhabituel des environs m'intrigue, aucun garde ne m'a retenu dans ma course, et le portail semble délaissé de surveillance.

***

Je pénètre un chemin boisé à l'arrière de l'entrepôt, je m'aventure prudemment, éclairée par les rayons de la pleine lune. Je mise sur l'effet de surprise, les feux éteints, seuls les crépitements réguliers des cailloux et des branches peuvent trahir ma présence. La cour est déserte, aucun système de surveillance en vue, absence totale de soldats, malgré les voix qui portent au delà des cloisons du bâtiment. Plusieurs intonations masculines s'élèvent, la tension est palpable, je n'entends pas clairement la conversation, mais c'est certain qu'il s'agit d'un sujet conflictuel.

Je longe la paroi en métal, de la lumière se profile au bout de l'allée. Je m'immobilise environ cinq mètres avant d'atteindre la façade, illuminée par les néons d'époques. Des ombres en mouvements apparaissent dans l'angle, je n'ai aucun visuel sur la situation, aux sons des différentes voix que je distingue, ils sont nombreux. Prudemment, mes pas me portent jusqu'aux conversations animées. Des hommes regroupés, dos à tout ce qui pourrait surgir de la pénombre, échangent sur des banalités. Leur inattention me permet de les observer sans me faire remarquer. Je relève une vingtaine d'hommes armés, tous plus musclés les uns que les autres.

Je n'ai pas le choix que de les neutraliser, si je souhaite faire mon entrée par la grande porte. Je ne connais pas encore les effectifs déployés à l'intérieur du bâtiment. Je dois également prendre en compte l'infériorité numérique du groupe de Jerico, afin de ne dénombrer aucune victime de leur côté.

L'efficacité et la discrétion vont être de mise pour éviter d'attirer l'attention sur l'extérieur de l'entrepôt. Le sol caillouteux va être un obstacle durant les affrontements, son manque d'adhérence et les crépitements qu'il va créer, vont mettre à mal l'effet de surprise recherché.

Plus le temps de cogiter, je n'ai d'autres choix que d'intervenir rapidement, dans le cas où Jerico réclamerait du renfort.

- *Psst* Un petit coup de main ? Me chuchote un garde sur le côté

- Te fous pas de ma gueule. Répliqué-je calmement en l'examinant de toute sa hauteur. Tu vas y passer aussi..

L'instant d'après j'étais plaquée contre la taule, une main sur la bouche, son attitude ne dégage aucun contrôle malsain, il me paraît plutôt gêné par la situation.

- Je suis un homme mort s'il apprend que j'ai délibérément posé ne serait-ce qu'une main sur toi. Alors ne me complique pas la tâche..

- Hum humm. Marmonné-je sous sa main avant qu'il ne l'enlève. Qui ça ?

- Jerico.. ce mec devient incontrôlable lorsque ça te concerne..

Je ne relève pas, du moins pas dans l'immédiat, les aveux de l'homme en face de moi.

- Dans ce cas, tu te charges des plus costauds, je suis encore limitée dans mes mouvements. Avoué-je, irritée d'être vulnérable

- Bien, acquiesce t-il d'un sourire enfantin, les gars vont être aux anges quand ils te verront.

Sur cette décision, nous nous élançons discrètement chacun de son côté, la nuit est notre alliée la plus fiable ce soir. Dans cette faible visibilité qu'elle nous offre, les apparences sont trompeuses, nos silhouettes se confondent parfaitement avec le reste du groupe. Nous exécutons un à un tous les soldats présent sur le parking. Munie de mon Col Moschin, un couteau dédié pour les combats rapprochés, doté d'une lame à double tranchant de 11 cm, il est idéal à dissimuler sur ma tenue. En plus d'être léger et précis, j'affectionne particulièrement son côté tranchant qui ne laisse rien au hasard.

Une quinzaine de minutes plus tard, quelques giclées de sang et gémissements de lutte, le sol est recouvert de corps inertes, ils n'ont rien vu venir, pas même la mort. Pas un seul n'a pu prévenir le reste de l'équipe à l'intérieur, sans compter le domaine situé à moins de 5 kilomètres. Qui ne se doute pas un instant, de la tournure des événements qui se joue ici.

Je reprends tant bien que mal mon souffle, les résidus de mes échanges contre les Onzini sont encore bien présents, je peine à récupérer mes esprits, ma tête tourne à n'en plus finir. Je suis rattrapée de justesse par les bras de mon complice qui m'empêche de m'effondrer à même le sol. Par chance le combat s'est avéré plus silencieux que prévu, je ne décèle aucune agitation à l'intérieur du bâtiment. A l'extrémité de la paroi je prends conscience de la situation. D'un bref coup d'œil j'analyse la position des hommes Ridzonni et Onzini, je m'apprête à intervenir lorsque Jerico attise une nouvelle fois la colère de son adversaire.

- Tu ne sais pas compter le vieux, nous ne sommes pas six mais neuf gamins. Tu avais perdu cette bataille avant même mon arrivée sur ce terrain.

- Espèce d'insolent ! Tu devrais avoir honte d'insulter de la sorte tes aînés ! Puisque tu te crois si intelligent, comment réagiras-tu face à mes hommes dehors.. *Sifflements*

- Je sais pas qui est-ce tu siffles comme ça connard, craché-je en apparaissant subitement à la lumière des néons, mais il n'y a plus personne dehors, du moins de valide..

Le choc, la surprise, l'incompréhension se lisent sur les visages ébahis de mes camarades qui se retournent au même moment. Puis vient la joie et l'excitation dans leurs yeux, ainsi que les sourires de certains. J'ai également remarqué une retenue dans les émotions de Jerico, il a tenté de me rejoindre mais s'est abstenu au bout de quelques secondes de réflexion, avant de refaire face au chef des Onzini.

- Je ne suis pas à court de moyen ! Rétorque t-il, s'empressent de contacter son effectif resté au domaine

- Laisse tomber papi, s'exclame Heliott fier de lui depuis l'étage, les communications sont coupées depuis un moment.

- Toi ! Pointe t-il du doigt l'homme adossé au mur, tu es avec eux depuis le début !

- Et il n'était pas le seul ! S'exprime Jerico un air satisfait au visage. Vérifier tes hommes n'est pas non plus une de tes qualités on dirait.

Sur ces mots, les deux infiltrés restants se dévoilent, semant la panique au sein du groupe ennemi, toutes nos forces de feux sont ciblées sur les neuf soldats encore en vie. Pris au piège, ils se regroupent en vain dans l'espoir de se couvrir les uns les autres.

- Je vais être sympa et utiliser les mêmes méthodes que toi pour faire régner la violence, je ne ferai pas souffrir plus longtemps tes hommes. Les gars, gardez moi seulement sur pieds la vermine aux commandes de ce merdier.

*Coups de feux*

Le sifflement des balles traversent les os et les chairs, le fracas des corps qui s'entrechoquent dans leurs chutes, les détonations qui vibrent contre la taule de l'entrepôt, l'odeur cuivrée du sang qui se mélange à l'air pollué par les tirs. Je n'ai perçu qu'une infime partie des conséquences de ces assauts, au moment où j'ouvre à nouveau les yeux, une masse noire est postée face à moi. Je suis entourée des puissants bras de Jerico, qui a fait en sorte de réduire l'impact des tirs sur ma santé, l'effluve de son parfum me ramène à l'instant présent.

Sous le choc de la scène qui s'est déroulée devant ses yeux, leur chef laissa échapper l'arme qu'il détenait, recula de trois pas, avant de rencontrer la chaise qu'il avait au préalable centrée dans la salle.

- Tu me le paieras Jerico ! Je me vengerai, et je réduirai en cendres tout ce qui te tient à cœur ! A commencer par ta jolie petite pute, extrait t-il de sa poche, mon sous-vêtement arraché. Viens me voir ma poupée je suis sûr que tu en redemandes..

Mon impassibilité est telle que je me surprends moi-même, je réclame une arme auprès de Jerico, qui me l'a tend suspicieux des prochaines minutes.

J'enlève le cran de sécurité, centre, puis tire à deux reprises avec précision aux endroits où l'on m'a tiré dessus. Assis de force sous les répercussions des impacts, il hurle de douleur, plié en deux, tentant désespérément de ralentir l'hémorragie.

- Merci d'avoir récupéré ce qui m'appartient, mais je te l'offre. Redressé-je sa tête avec le canon de l'arme. Ouvre la bouche et étouffe toi avec.

Je saisis mon sous-vêtement qui tremblait dans sa main moite, avant de le lui enfoncer dans la bouche, et de la refermer avec une délicatesse effrayante. Son visage pâle est garnie de sueur, la détresse animant son regard.

- Wow Elena ! S'émerveille Heliott tout sourire. Comment t'es trop sexy avec un flingue !

Je lui renvoie son sourire, tournant le dos à l'épave qui gît sur la chaise, afin de rejoindre les gars qui m'observent admiratifs.

- Fais toi plaisir Jerico, annoncé-je en déposant l'arme dans le creux de sa main, je suis garée à l'arrière près des arbres.

D'un léger mouvement de tête, il accepte, en se rapprochant de mon oreille, il murmura d'une voix douce à m'en faire frissonner :

- Attends-moi, je ne serais pas long.

30 minutes se sont écoulées, je suis adossée contre la carrosserie de la voiture, il fait pleinement nuit. Malgré le clair de lune, l'entrepôt ne ressemble qu'à un mirage quand il disparaît camouflé par les nuages.

Leur chef doit être aux portes de la mort, roué de coups par chacun de mes camarades, la vie ne doit plus tenir qu'à un fil dans son corps meurtri.

- NON ! JE T'EN SUPPLIE, NON PAS ÇA !

Des cris stridents traversent la taule, des hurlements de terreurs et d'agonies me font sursauter, suivit des branches qui claquent entres elles. L'ambiance me mets mal à l'aise, une véritable scène de torture doit se jouer là dedans. Je parviens non sans mal à me réchauffer, la nuit s'est rafraîchie, remplaçant les courants d'air chaud de la saison estivale.

Une forte odeur de brûlé envahit l'air qui m'entoure, très vite, des petites flammes enveloppent les recoins du bâtiment. A mesure que les minutes passent, elles deviennent de plus en plus imposantes, dévastatrices.

La fumée ne tarde pas à faire son apparition, épaisse, elle enfume les mètres autour de son foyer, la lune n'est pas suffisamment lumineuse pour éclairer les environs. La souffrance et la mort semblent avoir pris possession de l'homme qui régnait autrefois sur ce domaine. Les gars ont démarré les véhicules stationnés sur le parking, les crissements des pneus m'indiquent qu'ils ont déguerpi précipitamment.

Les flammes éclairent une ombre qui se faufile dans le brouillard causé par la fumée, la silhouette se dirige vers moi d'un pas assuré. Une carrure imposante, des muscles qui se dessinent à mi-distance de la voiture, un visage gravé dans ma mémoire, Jerico.

- C'était franchement nécessaire de tout faire-

Je suis interrompue par le corps de Jerico qui me plaque contre la portière, une main autour de ma taille, tandis que les doigts de la seconde emprisonnent mon menton. Ses lèvres fondent sur les miennes dans un baiser possessif, affamé. Il me protège passionnément, à sa manière.

- Je t'es manqué à ce point durant mon absence ? M'amusais-je à le taquiner

- Ce n'est qu'une juste récompense pour avoir utilisé ma voiture. Prétexte t-il d'une voix suave, les flammes au fond de ses iris, plus dangereuses encore que celles derrière lui.

Rapidement, nous rejoignons l'habitacle de la voiture, Jerico ne perd pas un instant. Le moteur vrombit de toute sa puissance, les pneus patinent sur les graviers, avant de quitter cet endroit pour de bon. 

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