Chapitre 20
ELENA
Putain. Quelle journée de merde.
Pourquoi ça tombe sur moi ?
3 heures plus tôt
Je suis contente de retourner me prélasser au bord de la mer, seule cette fois-ci, non pas que je supporte difficilement Alec mais j'apprécie la solitude, ces deux là ont beau être âgés de 29 et 27 ans, ils sont épuisants, enfin mentalement.
Je profite des rayons du soleil pour faire le plein de bonnes énergies, leur douce chaleur se propage sur la peau nue de mes bras et celle de mon visage, la légère brise de ce début d'après-midi n'enlève rien au calme du moment. La mélodie des vagues qui s'échouent sur le sable, contrairement à celle de la houle qui s'écrase contre les rochers, a un effet relaxant sur le stress que je pouvais garder en moi.
Je suis restée là, à contempler la mer et son horizon pendant plusieurs heures, loin de mon portable, de mon travail, de mes obligations, de Jerico, j'imagine sans peine qu'il a dû m'harceler d'une bonne dizaine de messages et appels confondu à l'heure qu'il est. Cependant, je ne sais même pas depuis combien de temps exactement je suis ici, cet endroit vous ensorcèle de ce besoin d'un retour aux sources, de tranquillité, et de liberté.
Bien, j'ai suffisamment profité pour aujourd'hui, il est l'heure de reprendre du service, au moment où j'atteins ma voiture je réalise que le parking est vide, c'est étrange car il était bondé à mon arrivée.
Je ne rêvasse pas plus longtemps et enclenche la marche avant, tout juste sortie du parking que je suis suivie par deux Jeep Wrangler, identiques, noires, elles me pistent à distance mais je comprends rapidement qu'elles ne sont pas là pour une promenade de santé.
Ils ont peut-être la force, mais moi j'ai la vitesse, je vais les semer vite fait bien fait, et j'avertirai Jerico dès qu'un instant de répit me sera accordé.
Dans le prochain virage, ils ne distingueront qu'une lointaine carrosserie leur échapper, comme un mirage, insaisissable, imaginaire.
*Bruits de collision*
Merde, on vient de me percuter ? Je ne comprends pas, ma voiture est encastrée dans le fossé, ma tête me lance terriblement, je crois qu'elle a heurté mon volant, j'ai certainement une commotion, mais ce n'est pas le plus important, je suis encerclée par des hommes que je ne connais pas.
J'atteins difficilement mon portable qui a volé sur la banquette arrière, alerter Jerico et les autres me prendra trop de précieuses secondes, alors je croise les doigts afin qu'ils trouvent le mot que je vais leur adresser dans mes notes. Mon rôle est de les protéger, si je devais être blessée ou mourir pour que ces hommes ne parviennent pas à leur fin, je le ferai sans hésiter.
Je m'apprête à riposter avec mon couteau lorsqu'une pluie de tirs s'abat sur la tôle froissée de ce qu'il reste de ma voiture. Malgré mes efforts pour me mettre à l'abri, je suis touchée au bras ainsi qu'à la cuisse, par chance c'est la carrosserie qui a subi la majeure partie des attaques de balles. Je saigne abondamment mais aucun organe vital n'a été endommagé, les balles sont ressorties néanmoins il faut que je soigne mes blessures urgemment, ne serait-ce que pour les plaies les plus importantes, les égratignures causées par les éclats de vitres peuvent attendre.
Je rassemble ce qu'il me reste de force afin de me glisser sur le siège passager, peut-être que si je parviens à quitter cet endroit en me sauvant par la fenêtre maintenant dénuée de vitre, je pourrai m'évader en me dissimulant sous la voiture.
Evidemment, avant même que la paume de ma main ne touche le siège en cuir, je suis violemment éjectée de l'habitacle par une force surhumaine, je n'ai pas le temps de me placer en position de défense qu'une main puissante s'enroule autour de ma gorge, me soulevant du sol, je ne respire plus, ses doigts sont si profondément ancrés dans ma peau, que mon agresseur pourrait prendre mon pouls.
Je me débats à l'aide de mes dernières ressources, un coup de poing dans le nez, et je viens "accidentellement" de le lui casser, il pisse le sang mais je ne discerne aucune réaction, ce mec n'est pas humain, n'importe qui aurait réagit. La pression exercée est telle que je ne ressens plus la douleur lancinante dans mon bras ou ma jambe, alors je dégaine le couteau que j'avais dissimulé dans mon dos puis je le plante vivement dans son bras, un hurlement me perce les tympans, l'homme me relâche brusquement, par la suite je reprends maladroitement mon équilibre sur ma jambe valide.
C'est maintenant ou jamais, ainsi je profite de la brèche que j'ai créé, un coup de genou dans les parties et le type s'effondre à mes pieds en se tordant de douleur, prise de vertiges je chancelle de quelques pas, ma respiration sifflante est un signe de ma vulnérabilité et ils l'ont bien compris. Attroupés face à moi je suis prise pour cible par une dizaine d'individus armés, un bruissement de feuilles m'alerte, quand je m'apprête à jeter un coup d'œil, je suis surplombée d'une masse corporelle.
Putain c'est la merde ! Ce connard a profité de mon moment de faiblesse, j'ai le reflexe de le poignarder instinctivement dans les côtes, suffisamment profond pour le désarmer, hélas pas assez pour le neutraliser.
Manque de chance, ils étaient deux.
Le premier s'époumone à gueuler des jurons en tout genre en essayant de ralentir l'hémorragie, en pressant la plaie à l'aide de ses mains en guise de garrot de fortune, pendant que le second heurte sauvagement mon crâne avec la crosse de son flingue.
Je m'écroule au sol, puis plus rien, hormis la sombre sensation d'être offerte à l'ennemi.
***
Bordel, où est-ce que je suis ?
Dès l'instant où je me réveille je suis envahie d'une douleur atroce à l'arrière de la tête, j'ai l'impression qu'elle va exploser tellement l'enfoiré m'a frappé de toutes ses forces, une forte odeur de sang me dérange, je peine à ouvrir les yeux, hors si j'avais su, je les auraient gardé fermés.
Je suis installée sur une chaise en métal, ligotée avec des cordes, les mains et les pieds liés par des chaines, l'odeur de sang provient de la flaque sous ma chaise, j'analyse brièvement mon état, en un mot, pathétique.
Mon pantalon est déchiré, il empeste le sang, des gouttes s'en échappent par intermittence, mon débardeur ne couvre plus grand chose, et il me manque.. une chaussure.. super de mieux en mieux, je n'essaie même pas de comprendre comment ça a pu arriver.
Ça ne me sortira pas de cette situation.
Je relève la tête l'esprit encore embrumé lorsque je tombe sur mes agresseurs, ils sont tous présents, au fond de cet entrepôt, un homme est assis au centre du cercle qu'ils forment, j'imagine que c'est le commanditaire de mon enlèvement.
Si seulement je pouvais contacter les gars pour qu'ils m'envoient une voiture, alors il y aurait une chance que je puisse m'en sortir. Malheureusement mon portable est resté sur le siège passager, je mise ma mission sur Alec pour qu'il ait le réflexe de vérifier son contenu. Jerico, colérique, sera inévitablement trop concentré à préparer sa vengeance, à cette image, j'émets un petit rire qui ne manque pas de capter l'attention des connards sur ma personne.
- La tigresse est enfin revenue parmi nous ! Formidable ! S'exclame subitement l'homme vautré sur sa chaise
- La connasse ouais ! Crache le mec qui m'étranglait plus tôt dans l'après-midi
- Devoir rameuter une dizaine d'hommes juste pour enlever une femme, ça en dit long sur vos capacités, vous ne trouvez pas ? Provoquais- je sans détour
- Vous n'êtes pas n'importe quelle femme, mademoiselle Delmorri, vous êtes la protection personnelle de Jerico Ridzonni.
- Super, que puis-je pour vous ? Une protection peut-être ? C'est vrai que ça ne doit pas être évident de se sentir en sécurité avec des gars qui usent d'une arme à feu, car ils ne savent pas se battre.
- Je comptais juste vous soutirer des informations mais je vais finalement m'occuper de votre cas personnellement..
- Frappé moi autant que vous le voudrez, accentué- je son irritation en l'examinant nonchalamment, mais vous n'obtiendrez rien de moi.
Un rapide coup d'œil à ses hommes et il se mit à rire à gorge déployée, un frisson désagréable me parcourut l'ensemble du corps, l'atmosphère devint électrique, chargée d'une sinistre menace.
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