Chapitre 2


JERICO

Lorsque je rentre dans mon bureau, je tombe sur une dizaine de mes hommes, tous bien amochés, pourtant c'est moi qui entraîne mes gars et je sais que je n'ai pas de mauvais combattants. Je distingue des yeux gonflés, des lèvres écorchées ou sanguinolentes, des mains à vifs ou encore d'autres plaies superficielles et j'en passe. Seul un de mes hommes est intact.

Je décide alors d'en interroger un afin d'avoir des réponses, mon regard se pose sur Ben, c'est le plus compétent du groupe en face de moi.

- C'est quoi ce bordel ? 

- Patron, on savait pas qui c'était avant qu'il nous le dise..si on avait su, on aurait pas fait d'histoire..

Ben semble ne pas savoir comment se positionner sur cette putain de chaise, il gesticule depuis que je lui est adressé la parole, il se touche sans cesse les mains et baisse les yeux quand mon attention persiste sur lui.

Je prends alors une grande inspiration, je me lève de ma chaise et pars me servir un verre d'alcool, du scotch de préférence, je me rassois, bois une gorgée, le liquide me réveille instantanément et me fait du bien, je repose mon verre avant de lui poser à nouveau la question.

- Je ne t'ai pas demandé si vous regrettiez ou non vos actions. Je t'ai demandé de m'expliquer la situation, alors fait le, et je veux tous les détails. N'oublie aucune information, je verrai ensuite si dois sauver vos putain de culs d'abrutis.

Ben se racle la gorge avant de finalement se redresser sur sa chaise, l'air un peu plus imposant.

- Hier, avec les gars on a voulu profiter de notre jour de repos pour aller se détendre dans un bar, on est allés au Festif, il devait être 19h à tout casser, tous ce passait bien, on avait réservés une table dans un recoin de la salle afin de tous pouvoir s'assoir au même endroit. En face de nous se trouvait également un groupe d'hommes d'un physique égal au nôtre. Vers 20h30 une serveuse nous rejoint pour reprendre nos commandes avant de se rendre à la table d'en face.

Je pouvais très légèrement entendre sa discussion avec le groupe de mecs, j'ai bien compris que l'un d'entre eux la forçait pour passer un moment intime avec elle, la jeune femme lui a calmement indiqué que le bar de l'autre coté de la rue proposait ce genre de service. Sur cette information elle est repartie faire son travail, 15 minutes plus tard, elle revient nous servir, j'en profite pour lui proposer mon aide si jamais l'autre con revient à la charge. 

Elle me remercie, gênée, mais décline mon offre.

Elle se rend à nouveau à la table d'en face, dépose les verres, quand au moment de repartir, le même connard la retient par le bras et la force à se pencher vers lui, lui offrant involontairement son décolleté.

Les gars me retiennent d'y aller sous prétexte qu'elle doit avoir l'habitude et qu'elle doit savoir sans trop de difficulté, le remettre à sa place.

C'est ce que je fini par me convaincre, je bois une gorgée de ma bière, quand ce fils de pute la retient avec sa main plaquée sur son cul, elle était totalement paralysée.

- Et donc ? Fini-je par demander

- Et donc j'ai vrillé quand il lui a dit qu'il attendrait quand même la fin de son service et qu'il la baiserait comme la salope qu'elle doit être. Au même moment, elle a tourné la tête dans ma direction, implorant mon aide, ses yeux criaient qu'on lui vienne en secours, alors j'ai pas réfléchi une seule seconde, je me suis levé d'un bond et je me suis dirigé vers le groupe d'hommes.

Je lui ai gentiment demandé de la relâcher sous peine de devoir en venir aux mains, évidemment ce con a cherché la provocation en me demandant si c'était ma pute qu'il venait de menacer.

Alors les gars sont venu me rejoindre, l'instant d'après ses hommes étaient également debout. Heliott s'est chargé de raccompagner la jeune femme dans les vestiaires du personnel avant qu'elle ne soit blessée.

- C'est donc pour ça que tu es le seul à être en bon état. Rétorque-je à Heliott

- C'est ce petit merdeux qui a frappé le premier, j'ai juste répondu.

- Vous avez tous répondu visiblement. Insinue-je en estimant leur blessures

- Chacun a voulu défendre son clan on va dire. Précise Ben un sourire non dissimulé au visage

Je remarque Heliott gesticuler, il me paraît satisfait de quelque chose, je l'incite d'un mouvement de tête à s'exprimer.

- Alors oui on a peut être pas réussi à ressortir indemne de cette confrontation, mais eux non plus ! J'ai compté 5 nez cassés, si ce n'est plus !

Le reste du groupe explose de rire sous la tension qui s'était installée dans le bureau depuis mon arrivée. Leur bonne humeur me touchant, je rigole doucement à mon tour.

Heliott semble ne pas avoir fini car il transmet un bout de papier à Ben, qui, en le lisant, rougit comme un gamin à qui l'on proposerait de réaliser sa première fois.

- Qui a-t-il d'écrit ? Demande-je à mon gars

Ben semble hésiter à m'en parler

- Ben ! Le gronde-je

- C'est, c'est.. Balbutie t-il

- C'est le prénom, accompagné du numéro de téléphone et des horaires de service de la jeune femme que Ben a sauvé. S'empresse Heliott d'ajouter. Elle me l'a donné avant qu'on ne se fasse tous jeter dehors par les vigiles du bar.

J'éclate alors de rire, au moins quelqu'un ici n'aura pas tout perdu. Repensant aux termes dont Alec avait fait mention, je me reconcentre sur un problème plus gros encore que la petite baston qu'ils ont pu avoir.

- BIEN ! Je veux tout le monde dehors, 5 tours du domaine en courant pour les emmerdes que je vais devoir réparer ! Leur ordonne-je

S'en sont suivis des plaintes et des râles de mécontentement, il est vrai que moi même j'aurais la flemme de faire ne serait-ce que 3 tours, tant le domaine est gigantesque.

- DEHORS ! Et c'est bien peu payé vu le clan à qui vous vous êtes frottés ! Fulmine-je

- Mais patron comprenez nous, l'honneur du clan était en jeu..

- Je vais finir par tous vous coller une balle entre les deux yeux pour me punir de m'être entouré d'abrutis pareil ! Tout ça pour une chatte en plus ! Un regard noir fixé sur eux

Sur ces mots, mes hommes n'ont plus tentés de contester leur punition et sont repartis la tête basse. En vérité, je ne leur en veux pas, ils ont voulu défendre une femme qui avait besoin d'aide et ils ont eu raison, j'aurai certainement fait la même chose à leur place.

Chez nous le consentement de la femme est primordial, et la respecter l'es tout autant. Enfin sur le dernier point, faites ce que je dis mais pas ce que je fais quoi.

Alec plisse les yeux et me regarde de travers, je l'incite donc à s'exprimer. 

- Tu as été trop gentil avec eux. Me balance t-il

- Je sais, que veux tu, je suis un homme bon. Une pointe d'espièglerie dans la voix.

Je le somme de me raconter ce qu'il a pu apprendre sur le groupe avec lequel, ils se sont battus la veille.

- Il s'agit du clan Onzini, trafiquant d'armes et de prostitution, ils sont certes moins réputés que nous dans la revente d'armes mais ils détiennent la majeure partie des bars et des clubs de striptease de l'Italie. Ils ont autant de fric que nous, voir plus, et à en juger l'état de nos hommes, ils ont eux aussi de quoi nous faire plier.

Si ce n'était qu'une question de fric ou de popularité, on pourrait aisément conclure un partenariat avec eux afin de remettre les choses en ordre, ils auraient bien plus que nous a y gagner.

- Alors faisons comme ça. Simplifions nos échanges avec eux, et si ce n'est pas suffisant, alors on emploiera la manière forte, afin de les mettre à nos pieds, tu l'as dis toi-même, c'est eux qui ont à y gagner. Nous avons la notoriété, les hommes et les armes, qu'ils n'oublient pas à qui ils ont affaire. Désigne-je du menton le flingue dans mon tiroir

- Le problème, c'est que le connard que Ben a mentionné il y a quelques minutes, n'est autre que le fils de leur chef. Et il a visiblement expliqué à son papa adoré, qu'on avait fait atteinte à leur territoire en l'empêchant de tirer son coup avec la serveuse.

- Le bar leur appartient ? 

Alec n'a pas besoin de me le confirmer, je le savais déjà au fond de moi, ce fils à papa a dû croire à une provocation de notre part, de ma part, plus exactement, ce qui explique donc le fait que leur chef soit remonté contre moi. J'imagine que le fait d'apprendre une baston dans un de ses bars avec un autre clan et le retour chez lui de son fils amoché, ne sont visiblement pas passés.

Mais de là à vouloir ma peau, on ne parle plus d'égo surdimensionné, mais d'une prise de risque inconsidéré, tout ça pour montrer aux autres qu'ils sont eux aussi capables d'affronter le clan le plus respecté de toute l'Italie.

Dommage pour eux, j'étais prêt à faire amende honorable en leur proposant un marché, mais je ne suis pas patient, stupide, et encore moins un ange, je ne fais pas dans la pitié alors si ils veulent m'affronter, que leur chef ne me loupe pas, car moi je ne le louperai pas.

Sur cette décision, je congédie mon bras droit afin qu'il puisse retourner à ses occupations et décide d'en informer mon père pour qu'il puisse lui aussi se tenir prêt, à toutes les éventualités. Je le savais déjà quand j'ai accepté de reprendre une partie des rênes du cartel, que mon quotidien ne serait pas de tout repos, mes prochaines journées s'annoncent amusantes et mouvementées. 

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