Chapitre 16
ELENA
Au moment où je me réveille, le silence plane dans la chambre, le côté du lit où sommeillait Jerico est déjà froid, je suis toujours réchauffée grâce à ma couverture, en revanche, je remarque à mon plus grand étonnement que je suis en pyjama..
Je ne me souviens pas m'être levée dans la nuit pourtant.
C'est pas très important, j'ai dû le faire sans m'en rendre compte, je me motive afin de prendre ma douche habituelle quand je suis envahie de courbatures, des flashs de la veille me reviennent en mémoire. Je peux encore sentir son odeur qui flotte dans l'air, son souffle dans mon cou, ses baisers volés, son corps contre le miens, ses caresses pleines de tendresse, entendre ses mots doux, son besoin de me rassurer, de me faire sentir belle, puissante, respectée, et vivante.
Je mets de côté cette soirée, la tête encore embrumée, je me glisse sous une eau brûlante, mon téléphone sonne quand je m'enroule dans une serviette, je décroche et manque de perdre l'équilibre à cause de l'eau qui recouvre le sol.
- Oui ? Décrochais je à la hâte
- Qu'est-ce que tu fous ?! M'agresse une voix familière
- Oui merci j'ai passé une bonne nuit, c'est gentil de t'inquiéter, que puis-je faire pour toi Jerico ?
- Tu devrais déjà être là, on t'attend depuis 30 minutes putain !
- Mais de quoi tu parles ?
- Je t'ai laissé un mot à côté de ton portable ce matin, tu ne l'as pas vu ? Sa voix est redevenue celle qu'il utilise depuis quelques temps quand il s'adresse à moi, plus chaleureuse
- Non, pourquoi ? Attends..
Je distingue un bout de papier par terre, j'ai dû le faire tomber en me levant, j'étais trop à la ramasse pour y faire attention. Je le lis rapidement quand je me rends compte que Jerico m'avait donné rendez-vous à la salle de combat pour entraîner ses hommes, putain il va me déchirer.
- Merde, le mot a glissé accidentellement sous ma table, j'arrive tout de suite, je suis là dans 5 minutes ! Annoncé je en me préparant le plus vite possible
- Ne te blesses pas sur le chemin, je te veux entière. Le timbre de sa voix est soudainement devenu plus chaud, tel du velours qui m'enveloppe dans un cocon
Des frissons me parcourent le corps, mon pouls s'accélère quand je l'imagine à nouveau en moi, sa requête ne concerne plus l'entraînement mais bien ma personne, alors j'acquiesce sans trop m'attarder sur mes pensées, et raccroche dans la foulée.
J'arrive en courant dans la salle de combat, je suis en train d'attacher mes cheveux lorsque je percute quelqu'un, je m'excuse rapidement dès l'instant où je relève la tête, je tombe sur un gars que je n'ai jamais vu, surement un homme de Jerico, après tout je ne les connais pas tous.
Je recule dans l'optique de rejoindre le bureau dans lequel se trouve Jerico et Alec car je ne les aperçois pas malgré tous les hommes présents, quand quelqu'un me fait barrière de son torse, suivi de près par un autre homme sur le côté.
*Soupire*
Bon, visiblement je suis une attraction pour ces messieurs, à croire que c'est plus fort qu'eux, dès qu'ils croisent une femme il faut absolument l'aborder comme ci c'était le dernier bout de viande sur terre.
Je méprise les hommes et encore plus ceux qui agissent en groupe, leurs tentatives d'intimidations de gros chiens me donnent la gerbe.
- On s'est perdue ma jolie ? Me demande lourdement celui que j'ai percuté
- C'est notre chance les gars, un bijou pareil ça court pas les rues.
- En plus on n'a même pas eu besoin de la chercher, elle est venue directement à nous.
Les trois hommes s'amusent de leur prise, leurs observations sans retenu sur mon corps, leurs gestes déplacés, il semblerait que je sois dans l'obligation de commencer ma leçon avant d'avoir rencontré les deux compères.
- Ok messieurs, je vous laisse le choix du combat, un seul à la fois ou les trois en même temps, c'est vous qui voyez.
Je m'étire rapidement le cou, les poignets, les doigts, les chevilles, les genoux, les épaules, enfin le maximum que je puisse échauffer en quelques minutes, ma proposition les fait rire, aucun d'entre eux ne me prends au sérieux, j'ai l'habitude naturellement, je produis cette réaction dès qu'un homme doit me confronter.
- Grrr, madame est une tigresse qui dit savoir se battre les gars.
- Au lieu de gagner du temps, ta petite bouche serait mieux autour de ma bite.
- Ouais, et moi je m'occuperai bien de ta chatte quand tu auras fini avec mon pote.
Alors pour capter l'attention des trois machos, je lance un pari.
- Celui qui arrive à me mettre au sol, je lui réserve toute une nuit. Annoncé je fatiguée de leurs comportements
- Prépare toi à prendre ton pied sur ma bite ma jolie. Me prévient l'un d'entre eux pendant qu'il s'élance sur moi, ça sera donc un échange en 1 contre 1
- Beaucoup de paroles pour peu d'actes, c'est tout ce que je retiens. Provoqué je dans le but de l'énerver un maximum
Comme je m'y attendais, le premier mise sur la force brute au lieu de prendre le temps de connaître les capacités de son adversaire. Ce n'est pas utile d'avoir de la force, si on ne sait pas y mêler technicité et rapidité ça n'aura aucune influence sur un adversaire plus rusé.
Manque de chance pour mon concurrent, je suis assurément plus redoutable que lui.
Je le déséquilibre et le plaque au sol, il tente de me faire chuter à son tour mais j'esquive et lui inflige plusieurs coups de poing au visage, ah.. merde.. j'ai frappé trop fort, je viens de lui péter le nez.. j'espère qu'il ne m'en voudra pas trop. Il ne parvient plus à suivre le rythme alors je le termine avec un dernier coup dans la tempe.
Il lutte férocement pour rester conscient mais finit par s'évanouir sous la douleur.
Je me relève, et inspecte l'état de mes mains, pour l'instant ça peut aller mais mes veines ne vont pas tarder à éclater et mes jointures à s'ouvrir.
- Dites- moi que le suivant est plus résistant, sinon je vais sérieusement m'ennuyer, étudié- je le prochain qui s'avance vers moi.
- Fait la maline, tu vas voir comme je vais bien m'occuper de toi. Je vais te la mettre dans tous les trous et tellement te remplir que tu vomiras mon sperme.
Il ne blague pas, il pense absolument l'intégralité de ce qu'il vient de menacer, il se lèche les lèvres en se touchant vulgairement, à tout moment il sort son sexe comme le porc qu'il est.
Je ne me démonte pas, je rigole face à ses menaces, certes nerveusement mais ça, il ne le sait pas. Les hommes qui encerclent le combat sont subitement gênés par les propos de leur camarade, rien d'étonnant à cela, ce mec est immonde, il représente parfaitement mon passé.
- Tu comptes parler encore longtemps ou tu as l'intention d'agir ? De là où je suis, fixé-je son entrejambe, tes 10 centimètres n'ont pas l'air bien menaçants, je croise les doigts pour que ton érection en rajoute encore au moins 10 autres ! Ah mais attends.. tu es peut-être déjà en érection.. merde je suis vraiment désolée pour toi. Feint- je l'empathie en le voyant se contenir
Des rires retentissent autour de nous, certains ne cachent pas leurs sourires, d'autres ne peuvent s'empêcher de retenir leurs hilarités et de provoquer davantage mon adversaire en le sifflant.
- Espèce de sale chienne ! Crache t-il de colère
- Hum, j'ai déjà entendu ça, mais je comprends ce que tu peux ressentir, savoir que tu vas perdre face à une femme, c'est la honte nan ?
Il ne se jette pas sur moi, il préfère me tourner autour, je me tiens prête au moindre mouvement suspect de sa part, mais avant je... putain il est passé où le troisième ?!
Je n'ai pas le temps de me tourner que celui que je cherchais du regard m'immobilise par derrière, il me maintient en bloquant mes bras, je ne m'inquiète pas de cet homme, son rôle n'est que de me retenir.
En revanche, lui, son objectif est de me fracasser, en face de moi, il se frotte les mains, je vais passer un sale quart d'heure c'est évident, je connais que trop bien ces situations, je vais lui accorder le plaisir de me porter le premier coup, puis il va se relâcher confiant de maitriser la situation.
*Bam*, *Bam*, *Bam*
Je n'arrive plus à respirer, cette enflure vient de me cogner 3 fois de suite dans l'abdomen. Ma respiration s'est coupée dès le premier coup, ce connard a frappé de toutes ses forces, quand je parviens enfin à reprendre mon souffle, seulement 1 minute s'est écoulée pendant que je bataillais avec mes poumons.
C'est le moment de m'imposer à nouveau, je patiente le temps qu'il se rapproche et je reporte mon poids sur l'homme derrière moi, je lui assène un coup de pied qui atteint directement sa tête, sonné, il titube.
D'un rapide mouvement de tête en arrière je déconcentre l'homme qui me retenait, et lui écrase lourdement le pied à l'occasion, il me libère et hurle des jurons, je pivote et lui offre un coup de genou dans les couilles, il termine au sol gémissant, en se tenant les parties.
Quant à l'autre enfoiré, je le frappe au torse avec mon pied, je profite de son recul pour attaquer en alternant avec précision les coups de pied, de genou, de poing, à divers endroits.
Le silence s'est installé dans la salle, seuls les échanges de coups se font entendre.
L'individu est acculé ne sachant plus quelle zone défendre, ou encore à quelle occasion il doit attaquer, il subit honteusement mes assauts, je prends la décision d'en finir avec un ultime coup de poing au visage.
Son effondrement sur le tapis signe la fin de notre affrontement, accompagnée de ma respiration saccadée, j'évalue les trois hommes qui m'entourent, deux sont inconscients, le troisième souffre encore de la répercussion de mon expérience, dans ses parties.
*Clap, clap, clap*
Des applaudissements surgissent du fond de la salle.
- Que ça serve de leçon à tout le monde ! Méfiez- vous des apparences messieurs, certaines femmes sont plus mortelles que ce que leur magnifique visage peut laisser paraître.
L'attention de Jerico se reporte sur moi, Alec me contemple également avec son légendaire sourire qui fait ressortir ses fossettes. Je peux y lire sur ses lèvres, "bravo".
Dans mon dos, le troisième homme se relève difficilement, irrité d'avoir été humilié, il se dirige vers moi en m'insultant, m'empoigne violemment le poignet jusqu'à ce que je sois obligée de retenir une grimace à cause de la pression qu'il exerce autour.
*Clic*, *clic*
Je ressens deux présences bien familières de part et d'autre de mon dos, ils ont dégainé leurs armes et menacent à présent l'homme qui me retient.
- Touche la encore une fois et je me chargerai personnellement de ton cas, parle lui comme tu l'as fais et je te retrouverai où que tu sois, pense ne serait-ce qu'un instant à te venger d'elle et je te réglerai ton compte une fois pour toute. Menace Jerico d'une voix lourde de sens
- Emmenez moi ces connards dans la salle d'interrogatoire ! Ordonne t-il à ses gars. Les autres on retourne à l'entraînement !
Mon poignet rougit, je le masse doucement afin de faire passer la douleur, une main se pose sur mon épaule, je m'oriente vers cette personne et remarque Alec qui me demande de le suivre.
- Ça va ? S'inquiète t-il
- Je ne suis pas en sucre Alec, ne t'en fais pas.
- Vraiment ? Pourtant j'ai cru te voir vaciller quand Jerico a défendu ce type de te toucher à nouveau.
- Quoi ! Non, je.. hum.. bafouillé- je, gênée, je pensais à autre chose ! Voilà !
- A quoi pensais- tu alors ? Intervient une voix chaude à mon oreille, ma peau frissonne à la présence de cet individu
- Bordel, mais c'était qui ces types ?! Détournais- je la conversation en ma faveur
- Des hommes que j'ai eu en soumission d'un cartel, ils sont arrivés ce matin, je n'ai pas eu le temps de leur expliquer la façon dont fonctionne le domaine. Pardonne moi de ne pas être intervenu plus tôt, j'étais trop concentré à t'admirer.
- Ouais, et bien la prochaine fois que ça arrive, je n'aurai aucun scrupule à les tuer, je te préviens.
- Moi non plus.
Par la suite, je proposais seulement des améliorations au combat aux hommes du domaine, estimant que je m'étais suffisamment battue pour la journée.
Une fois la séance terminée, tout le monde repartit à ses occupations, me saluant au passage, Alec quitta la salle avec un clin d'œil aussi visible que des appels de phares en pleine nuit.
Il ne restait plus que Jerico et moi dans la salle de combat, ne souhaitant pas prolonger le moment, de peur de me retrouver dans une situation délicate, je pris la décision de m'éclipser afin de retourner dans ma chambre prendre une douche.
- Pense à soigner tes blessures.
- Merci, dis-je sans me retourner, j'y penserai.
Sur le chemin je me sens étrangement faible, mon ventre me fait mal pourtant j'ai déjà reçu de nombreux coups par le passé alors je ne devrais pas être si courbaturée de douleurs.
J'ai la tête qui tourne, et mes jambes semblent ne plus être en capacités de me soutenir, je parviens par miracle à atteindre ma chambre, à l'instant où j'ouvre la porte de celle-ci, je n'ai pas fais deux pas, que je m'effondre sur le sol.
Je tente de me relever mais je n'ai plus de force, mes paupières se ferment contre ma volonté, je ressens au loin des vibrations, comme ci quelqu'un se rapprochait précipitamment vers moi, cette même personne semble m'appeler mais je n'arrive pas à lui répondre.
Les seules choses dont je me souvienne sont, le parfum boisé de Jerico m'assurant sa présence à mes cotés, et de ses bras qui m'enveloppent affectueusement, partageant ainsi sa chaleur.
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