Chapitre 14

JERICO

Le gala de charité

Je me gare dans le parking dédié aux invités quand j'aperçois qu'une foule de photographes attend patiemment les têtes d'affiches du gala de ce soir.

Je sors de la voiture, et je la contourne pour atteindre la portière ou se trouve Elena, aujourd'hui comme tout les jours de la semaine, elle est magnifique, et ça me détruit de devoir partager la vision que j'ai depuis quelques semaines avec des types comme ceux que l'on va rencontrer.

- Quand on sera dans la salle, ne t'éloigne pas de moi et ne parle en aucun cas à des hommes qui te paraîtront louches, il n'y a pas que des enfants de cœur ce soir. Ordonné je d'une voix grave et autoritaire. Et gardes tes cheveux dans le dos, ces enfoirés n'ont pas besoin de se rincer l'œil sur toi, il y aura suffisamment de femmes qui pourront les satisfaire. 

- Tu sais ce qui est pire qu'un mafieux Jerico ? M'interroge t-elle en se rapprochant de moi distraitement

- Non ?

- Un mafieux jaloux et arrogant qui ne veut pas partager sa distraction. Son corps maintenant proche du mien, ses yeux brillent de malice, elle fait semblant de repasser ma veste de costard

- Tu n'es pas une distraction Elena. Répond je d'un ton sévère et intraitable pendant que mon regard se perd sur son visage d'ange

- Ah bon, et je suis quoi pour toi alors ? Un sourire en coin accompagné d'un sourcil relevé, elle m'observe pendant que j'organise mes pensées et prépare une réponse adaptée

- Ce soir, nous sommes en couple, tu es donc ma compagne, alors tache de paraitre folle amoureuse de moi.

- Je pourrais te répondre la même chose.

- Ne t'en fais pas pour moi, beauté.

- Alors tiens toi prêt à jouer le jeu, chéri. Me provoque t-elle d'une voix suave en me caressant subtilement le bras, tout en remontant sur mon torse, glissant sur mes abdos et soudainement attraper ma main droite pour la placer d'elle même autour de sa taille

- Je me retiens depuis que je t'ai vu dans cette robe beauté, ne me pousse pas à bout ou je ne répondrai plus de rien. Avoué je au bord de ses lèvres, la mâchoire contractée, resserrant un peu plus ma prise sur sa taille

- Je ne joue pas non plus, je te mets simplement en conditions pour la soirée, souviens toi, nous devons être fou l'un de l'autre.

Alors pour que ce supplice se termine au plus vite, j'indique la marche à suivre à Elena, je replace ses cheveux dans son dos, sous son regard amusé, afin de dissimuler le plus possible sa peau nue. Une main placée dans le creux de ses reins, nous arrivons aux portes de la réception, rien à voir avec la dernière mission, ici, la musique est classique, les invités sont tous apprêtés sur leur 31, la bière et les boissons peu distinguées sont remplacées par du champagne et des spiritueux onéreux. La salle est éclairée à chaque endroit pouvant accueillir un lustre, les seules zones d'ombres se situent sous les arches de la salle, l'ambiance est légère et agréable, presque chaleureuse si l'on met de côté le fait que dans les convives se trouvent de véritables serpents.

Je fais partie de ces bêtes noirs ce soir, mais je ne suis pas venu pour attaquer quelqu'un, seulement pour affirmer mon autorité et appuyer l'influence du cartel, une fois que j'aurai estimé que l'on me craint suffisamment dans la salle, je repartirai, toujours accompagné de la magnifique brune à mon bras.

Comme je le craignais, Elena attire tous les regards, des hommes comme des femmes, certains sont curieux, d'autres envieux, mais ceux que je méprise le plus sont les regards braqués sur le corps d'Elena, ces hommes n'ont aucun scrupule de se rincer l'œil sur la femme qui m'accompagne.

Aucune discrétion, la colère monte en moi, alors je place ma main sur sa taille mais j'ose la mettre sous sa robe, afin de rapprocher son corps du mien, je sens sa peau frissonner sous mes doigts.

Je ne fais rien de déplacé, c'est ma compagne, je ne fais que rappeler à ces connards au bras de quel homme elle est venue. Je suis son partenaire, mais je suis surtout Jerico Ridzonni, et je ne tolérerai pas qu'on m'insulte de la sorte en ignorant mon statut, je me retiens d'aller les cogner contre un mur pour avoir oser convoiter ne serait-ce que quelques secondes, mon Elena.

- Détends toi, ou tu vas finir par nous faire fusionner à force de nous rapprocher comme ça.. Me prévient t-elle d'une voix douce toujours accompagnée de son sourire angélique prévu pour la soirée

Quand je me reconcentre sur elle, je suis automatiquement détendu, mes yeux ne brillent que pour sa personne et un sourire chaleureux se dessine seulement quand Elena me regarde. Je me penche à son oreille et lui chuchote sensuellement :

- J'avais déjà ma petite idée sur la méthode utilisée pour notre fusion.

- Ah oui, développe ?

- Une baise torride entre nous sous les draps ça te tente ?

- Non.

- Sous la douche ?

- Non.

- Dans une voiture ?

- Non.

- Maintenant, dans un placard à balais ?

- Continu comme ça et je vais m'envoyer en l'air avec un mec au hasard dans la salle.. et ce ne sera pas toi.

Sa remarque est sans appel, mais je décèle bien de l'amusement dans sa voix et elle s'est également détendue à mes côtés. Je dois l'avouer, la tension dans l'air s'est dissipée au moment ou elle m'a ramené à elle.

Nous décidons de nous arrêter dans un angle de la salle à l'abri des regards et parlons de tout et de rien, comme pourrait le faire un vrai couple. Quand un homme s'approche de nous, je ne peux m'empêcher de me méfier, Elena se raidit instantanément, elle a dû comprendre qu'il s'agissait d'un mafieux, personne ne serait assez fou pour venir nous aborder s'il n'était pas issu de notre monde.

L'homme ne semble pas venir déclarer la guerre, nous échangeons des banalités, quand il arrive enfin au sujet pour lequel il nous a accosté : Elena.

- Je vois que vous êtes venu en bonne compagnie Monsieur Ridzonni, votre amie est tout bonnement ravissante. Me dit-il d'une manière qui ne laisse pas lieu au doute, ses yeux baladeurs sur son corps et cette façon dégueulasse qu'il a de se lécher les lèvres à la mention d'Elena

- Je vous remercie, il est vrai que ma compagne est encore une fois sublime ce soir. Lui répond je d'une voix grave en accentuant sur la précision de notre relation

Elena me tapote le bras avant de se hisser à hauteur de mon oreille pour me murmurer qu'elle va nous chercher des coupes de champagne, je ne suis pas ravi de la laisser s'éloigner de moi mais je dois m'expliquer avec l'autre clébard devant moi alors j'acquiesce d'un signe de tête et relâche mon étreinte autour de sa taille.

Une fois éloignée, l'enfoiré qui me sert d'interlocuteur s'exprime d'une toute autre manière, il est plus direct, plus insolent, plus proche de la mort, de sa mort.

- Bon maintenant qu'elle est partie, tu veux bien me la prêter ? Juste histoire de tirer mon coup. Entre nous, t'as fais comment pour dénicher une pute de cette qualité ?

- Tu as 2 minutes avant que madame revienne pour retirer ce que tu viens de dire. Auquel cas je me ferai un plaisir de te casser la gueule.

- Elle peut bien s'énerver, ça ne m'empêchera pas de la baiser, au contraire, c'est encore plus satisfaisant de les voir se soumettre quand tu enfonces ton sexe dans leur chatte de petites salopes.

Je n'entends plus rien, le sang n'a fait qu'un tour dans mes veines, la colère jusque là contenue, m'envahit, ma vision s'est rétrécie sur le premier connard qui a franchi la ligne à ne pas dépasser. Ma respiration s'accélère dangereusement pour l'individu en question, je serre tellement les dents qu'il ne serait pas étonnant qu'elles se cassent sous la pression.

Je cherche une porte du coin de l'œil qui mène à une pièce vide, je ne veux pas faire de vagues mais une correction s'impose et maintenant.

Quand j'ai trouvé ce que je cherchais, un rire malsain est bloqué dans ma gorge.

- Ahh dommage, j'aimais bien ce costard pourtant, bon, j'en achèterai un autre. M'exprimé je pour moi même, sous l'attention perplexe de l'homme, je fis un signe de la main qu'il me suive

Il n'a pas fait deux pas dans la pièce que je le plaque contre le mur, j'enchaine plusieurs coups de poings dans le visage, dans le ventre, il tente de se défendre mais je contre chacun de ses coups. Je l'envoie valser au sol, j'attends qu'il reprenne ses esprits et retrouve son équilibre.

- Putain mais qu'est-ce qui te prend ?! Me hurle t-il en tenant son nez que j'ai cassé juste avant de le balancer

- Ce qui me prend ? C'est simple, il ne fallait pas toucher à la seule femme qui t'était interdite. Maintenant tu vas apprendre à fermer ta gueule et à l'avenir tu réfléchiras à qui tu t'adresses avant de l'ouvrir. Annoncé je d'un ton sec et autoritaire

- Mais j'en ai rien à foutre de ta pute, je voulais juste tirer mon coup ! En plus je l'ai pas touché, je lui ai même pas parlé ! S'époumone t-il à justifier ses actions

- Je t'aurai prévenu, je t'ai laissé une porte de sortie en te permettant de t'excuser mais tu as préféré t'enfoncer un peu plus...remarque ça ne m'étonne pas, l'égo mal placé des mafieux de bas étages peut-être étonnamment ridicule.

Je n'attends pas qu'il réplique, je réduis la distance entre nous et le frappe sans retenu, ce mec n'a aucune défense, il ne cherche pas à riposter car il ne sait pas se battre. J'imagine sans mal que d'ordinaire il est accompagné de gardes du corps, il ne devait pas s'imaginer qu'il pourrait se faire cogner ce soir, pour avoir abordé les mauvaises personnes.

- Super, tu es défoulé c'est bon ? Donc c'est le mec qui m'interdit de m'éloigner de lui qui se casse sans prévenir, et qui a le culot de m'imposer des règles. Me remémore Elena qui est venue me retrouver, une coupe de champagne dans chaque main

- J'avais quelques informations à lui transmettre, c'est tout.

- C'est tout ? Tu as les mains en sang, ta chemise est complètement déchirée dans ton dos, sans parler des taches de sang qui sont visibles sur l'ensemble de ton costard Jerico !

- Il a dépassé la limite à ne pas franchir, alors j'ai agis, je n'ai pas pu me retenir. Me justifié je en ramassant ma veste que j'avais par chance jeté par terre, elle cachera ma chemise lacérée

- Quelle limite Jerico ? S'interroge t-elle le visage fermé par l'incompréhension

- Toi. 

- Espèce d'idiot, ce mec est presque mort ! Se fâche t-elle, une main en direction du type inconscient qui gît sur le sol

- Je sais beauté, qu'il s'estime heureux d'être encore en vie, sans ton intervention il serait déjà mort.

J'enfile ma veste, prends une coupe des mains d'Elena et enroule mon bras autour de sa taille comme ci tout était normal. Nous regagnons la soirée, qui se déroule sans encombre jusqu'à ce qu'Elena retourne nous chercher du champagne, durant son absence une femme m'aborde, à une époque elle aurait été mon style, mais depuis qu'une certaine brune a frappé à la porte de mon bureau, cette femme me parait très vite bien fade.

- Monsieur Ridzonni, je vois que vous n'avez plus rien à boire, tenez, une coupe. Buvons ensemble, et racontez moi que nous vaut votre présence à ce gala ?

Son intention n'est nullement cachée, sa poitrine bien trop décolleté, vulgairement orienté sous mes yeux, me dérange plus qu'autre chose.

Quand je m'apprête à boire une gorgée du verre, je suis immédiatement stoppé par la main de la seule femme que j'ai envie de côtoyer, je ne comprends pas son geste alors je la questionne du regard.

- Chéri ne boit pas ça, tu mérites mieux, tiens, je t'ai ramené un verre de leur meilleur rhum.

Le visage radieux, un sourire que je n'ai jamais vu auparavant, des iris enflammés, une Elena très tactile qui se colle le plus possible, sa poitrine pourrait fusionner avec mon bras tant elle le serre fort.

Je comprends vite que quelque chose est en train de se jouer devant moi, alors j'en profite autant que possible au risque de devoir en payer les frais quand on sera rentrés.

- Merci beauté, tu me connais par cœur. Dis-je d'une voix chaude en embrassant son front, elle frissonne à mon contact quand ma main se balade dans son dos

L'air est devenu moins respirable, une tension électrique s'est installée, vient le moment ou Elena se reconcentre sur la femme devant nous, elle s'exclame :

- Oh pardonnez moi, je ne vous avais pas vue.. vous êtes ? Son excuse n'en n'ait pas une, elle défie ouvertement cette femme, je me retiens de rire tant la scène me plait, il semblerait qu'il y ait de la jalousie dans l'air

- Une connaissance de monsieur, je passais simplement pour saluer et partager une coupe de champagne, et vous ? Vous êtes ?

- Sa femme. Enfin, je le serai bientôt, c'est pour ça que vous n'êtes pas encore au courant.

La satisfaction et la fierté que dégage Elena quand elle remarque la jeune femme se décomposer à la compréhension du statut de celle-ci, est digne de ma vipère.

- Ah, vraiment ? C'est étonnant lorsqu'on sait les conditions qu'impose Monsieur Ridzonni à ses conquêtes.. sûrement une blague de votre part.

- Alors que dites vous de cela ?

Je n'ai pas le temps de suivre la conversation qu'Elena a placé une main sur ma nuque pour que je m'incline à sa hauteur afin qu'elle puisse fondre sur ma bouche, je suis déconnecté les premières secondes mais à l'instant ou je reviens à la réalité, je l'enlace plus sauvagement autour de la taille, sous sa robe. Son baiser me paraît durée le temps d'un battement de cils, trop court.

Je ne quitte pas des yeux la femme magnifique qui vient de m'embrasser pendant qu'elle continue de débattre avec son interlocutrice.

- Satisfaite, ou il vous en faut plus ? Sa voix est tranchante, son regard méprisant et sa présence menaçante, l'aura qu'elle dégage n'est plus la même qu'il y a 2 minutes, elle est devenue dangereuse et la jeune femme l'a bien compris

- Je.. je, je dois vous laisser, veuillez m'excuser du dérangement.

Il ne reste plus rien de la femme pleine d'assurance qui m'a abordé, envahit par le doute et la gêne, elle tente de s'éclipser tant bien que mal.

- Une dernière chose, ne vous approchez plus de mon mari, je n'ai jamais aimé partager et je ne tolère pas que l'on touche à ce qui m'appartient.

Sur ces mots, la femme fuit, nous laissant de nouveau seuls, Elena et moi.

- Tu peux m'expliquer ?

- Quoi donc ?

- Tu me repousses depuis le début, et là tu décides de m'embrasser sans pression ?

- Sache que je t'ai sauvé la vie, quand j'étais au bar je l'ai vu mettre un cachet dans ton verre, alors j'ai patiemment attendu qu'elle te l'offre puis je suis passé à l'action. Je n'ai fais que mon travail. M'explique t-elle calmement en haussant les épaules

Mais je remarque qu'elle évite de me regarder dans les yeux, lorsque je lui en fais la réflexion ses joues s'empourprent et sa respiration se fait plus rapide, je profite alors de son moment de faiblesse pour lui chuchoter à l'oreille :

- Notre baiser aurait-il un goût de trop peu, ma femme ?

Pensant la faire flancher, c'est elle qui m'attaque à son tour, en me portant le coup de grâce, au bord de mes lèvres, les siennes sont une tentation pécheresse.

- C'est notre relation qui a un goût de trop peu, Monsieur Ridzonni.

Un râle de frustration reste bloqué dans ma gorge, quand je m'empare de sa main et que je nous précipites vers la sortie, une vague de chaleur m'irradie tout entier, il est temps de rentrer, j'ai besoin d'une douche froide en urgence.


Cette femme détient à elle seule, l'arme la plus dangereuse.

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