La psychologue, Clary
Vendredi 26 juillet 2016
Je suis assise depuis un bon trente minutes devant la femme me servant de psychologue.
Depuis quelques semaines, j'ai des visites hebdomadaires là-bas, mais malgré tout, je ne veux pas parler de mon malheur. J'ai peur d'être incomprise, d'avoir l'air triste pour rien, même si je sais que ce n'est pas une raison futile, mais que son absence crée une réelle peur en moi constante. Bref, alors que je joue nerveusement avec une mèche de mes cheveux châtains, ma psychologue pose sa main sur la mienne pour m'empêcher de provoquer tout mouvement. Je fronce les sourcils, désemparée, puis je repousse sa main, légèrement mal à l'aise.
- Clary, tu dois parler, me dit ma mère plus qu'ennuyée de devoir me payer des rencontres chez une psy qui ne sert à rien.
- Peut-être que si vous partez ça serait plus facile madame, sourit la dame en face de moi.
Pour la première fois, je suis d'accord avec elle et je souris faussement en hochant intensément la tête, approuvant ses propos. Ma mère soupire, agacée, puis elle finit par se lever et sortir en faisant claquer la porte un peu trop fortement la porte. Je la regarde quelques seconde et me retourne vers ma psychologue et la fixe avec mes grands yeux bleus reflétant un peu de verts. Elle croise ses bras contre sa poitrine et s'assoit confortablement sur sa chaise. Elle remonte ses lunettes du bout des doigts et met une de ses mèches de cheveux derrière son oreille pour qu'elle arrête de l'embêter.
- Tu ne parleras pas, j'ai raison ? elle sourit doucement, me parlant toujours d'une voix douce.
- Vous êtes perspicace à se que je vois, un sourire en coin apparaît et je baisse la tête en repensant à lui et à quel point j'ai peur pour lui.
- Clary tu sais, tu peux tout me dire. Je suis sous secret professionnel et si tu le veux bien, je ne dirai rien à tes parents.
Je joue nerveusement avec mes mains et relève les yeux vers elle, passant une main dans mes cheveux châtains. Mes yeux bleus océans sont au point du débordement. J'ai envie de lui en parler, mais si j'avais l'air stupide et qu'elle ne comprenait pas ? Et si, elle se mettait à rire de moi ? Je sais, ce ne serait pas très professionnel ou même gentil, mais j'ai peur, j'angoisse. Malgré cette peur me rongeant de l'intérieur, je décide de me livrer à cette adulte expérimentée dans l'écoute pour la toute première fois en environ, trois ou quatre semaines tout au plus.
- Mon petit-ami est à la guerre depuis trois mois, je me mords la lèvre en évitant à tout pris son regard posé sur moi.
- Comment s'appelle-t-il ? la psychologue semble surprise que je m'adresse enfin à elle pour lui raconter mes problèmes.
- Jace Wilkins et il est beau, extrêmement beau que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur, en prononçant son nom, son si magnifique prénom, je ne peux m'empêcher d'esquisser un léger sourire malgré que j'ai les larmes aux yeux.
- Depuis quand êtes-vous ensemble exactement ?
- Ça fait presque un an, mais lorsque ça fera un an, il sera dans l'avion pour son retour ici, encore là-bas à combattre ou juste...
Je me coupe instantanément et mon sourire ayant apparu sur mes lèvres disparaît aussitôt. Je ne peux m'empêcher de verser une larme juste à y penser. Il ne reste qu'un mois avant son retour, mais on ne sait jamais se qu'il pourrait arriver. Me voyant aller mal, la dame me donne la boîte de mouchoirs. Je la prends sans broncher, essuie mes yeux avec l'aide de ceux-ci et je prends une grande respiration afin de pouvoir me re-concentré se qui n'est malheureusement, pas une tâche des plus faciles. Je frotte toujours mes mains ensemble et ferme mes yeux pour me calmer. J'y parviens difficilement et me redresse pour prendre la parole.
- Ou juste décédé lors d'un combat...
- Qu'est-ce qui te fais le plus peur Clary ? Qu'est-ce qui t'effraie dans toute cette histoire ? elle s'adresse à moi d'une voix réconfortante ou du moins, elle essaie de l'être.
- Qu'est-ce qui me fais peur ? Il y a tellement de chose qui m'effraie. J'ai peur que plus rien ne soit pareil entre nous lorsqu'il reviendra ou bien j'ai peur qu'il n'aie plus de sentiments pour moi. Tout ça me hante, mais se qui me hante le plus c'est le fait qu'il peut ne pas revenir et ça, c'est se qui m'effraie le plus. Je sais qu'en ce moment, je vais mal, extrêmement mal parce que je suis inquiète pour lui et aussi parce qu'il me manque énormément, mais je sais aussi que s'il décède au combat, ça va m'achever et j'ai bien peur que je vais vouloir le rejoindre.
Je termine ma phrase, puis sans prévenir, j'éclate en réel sanglot. J'en peux plus de souffrir, mais je l'aime et je sais, au fond de moi, qu'il reviendra et que je le reverrai dans peu de temps. Malgré cela, je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour lui. Me voyant aussi mal, ma psychologue vient me prendre dans ses bras pour me consoler. Pourtant, malgré qu'habituellement je sois mal à l'aise avec ses contacts, je ne me recule pas et laisse les larmes couler en la serrant plus fort.
- Je sais Clary, c'est difficile, mais tu vas devoir rester forte d'accord ? dit-elle en s'éloignant de moi pour me regarder dans les yeux.
J'hoche la tête, affirmant ses propos et j'essuie mes larmes sur mes joues. Je me lève de la chaise et me dirige vers la porte pour retourner à la maison. Ma psychologue me fait un sourire rassurant et me fait signe de partir. J'ouvre la porte et je pars avec ma mère, me remettre de mes émotions.
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