Ils restèrent une semaine à l'hôpital du village de la feuille sans s'adresser un mot ou presque, sauf quand l'Hokage venait faire un point sur la situation. Les résultats des examens étaient surprenants. Les chakras d'Iruka et de Kakashi semblaient s'accorder sur un même rythme tout en étant beaucoup plus sauvage que celui des autres ninjas. De temps à autre, surtout quand ils s'éloignaient l'un de l'autre pendant un certain laps de temps, leurs chakras s'affolaient et ils étaient soumis à des malaises qui les mettaient K.O. Ces derniers s'intensifiaient avec la durée et l'éloignement. Leurs délivrances n'arrivaient que quand ils se retrouvaient dans la même pièce. L'origine des marques étaient toujours inconnues, car si l'empreinte du chakra provenait belle et bien de la coupe, un ninja avait dû insuffler ce même chakra dans l'objet. L'équipe scientifique parvint tout de même à dater le chakra à avant la création du village. Cette annonce choqua l'ensemble du cercle restreint qui était au courant de la situation. Genma, Izumo, Raidô et Kotetsu leur rendaient régulièrement visite. Iruka se demanda s'il ne s'agissait pas plus de les surveiller pour ne pas qu'ils s'étripent plutôt que de leur tenir compagnie mais il s'en contentait. Il demanda à voir Naruto à plusieurs reprises et il apprit que Naruto en avait fait la demande à plusieurs reprises également mais Tsunade craint qu'avec le chakra du démon renard, le chakra liés des deux shinobis réagisse de façon négative. Pour empêcher le jinchuriki de faire un scandale, elle dut le mettre dans la confidence ainsi que Sakura, après quoi Naruto promit de ne pas les approcher tant qu'il n'en aurait pas l'autorisation à la condition d'avoir des nouvelles régulières.
Le lundi matin suivant, Iruka et Kakashi furent autorisés à sortir de l'hôpital. L'Hokage, cinquième du nom, vint les voir une dernière fois avant leur départ. Quand elle entra dans la chambre, les deux ninjas enfilaient leurs uniformes.
« - Maître Hokage. Salua Kakashi. »
Iruka hocha respectueusement la tête. Il était content de sortir. Cela faisait une semaine qu'il avait envie de fumer ne serait-ce qu'une cigarette. Son esprit avait des difficultés à accepter toutes les informations reçues ces derniers jours. Il s'adossa aux murs et serra les poings pour empêcher ses doigts de s'agiter. Kakashi s'assit sur le lit tout en fixant sa main droite, elle lui démangeait. Il voulait saisir un objet sans trop savoir pourquoi.
« - Comment vous sentez vous ? demanda Tsunade les bras croisés sur sa généreuse poitrine.
- Beaucoup mieux, déclara Iruka en souriant. Prêt à reprendre le travail.
- Idem. Renchérit Kakashi en ajustant une de ses mitaines. »
Tsunade souffla profondément.
« - Iruka ...
- Je sais, dit-il en levant les mains, je sais que je ne peux pas reprendre mon poste d'enseignant avec mon chakra actuel. Mais j'espérais au moins pouvoir continuer à travailler avec vous et à étudier la coupe. »
Kakashi leva le visage vers le chunin. Il avait beau être au courant de la situation, savoir que ce qu'il pouvait ressentir était le reflet des sentiments d'Iruka (et inversement) mais en cet instant, ce sentiment de regret et de peine qui teintait son âme le toucha malgré lui. Iruka aimait son emploi, il était un ninja forgé dans la volonté du feu.
« - Avez-vous trouver un arrangement pour le lieu d'habitation ? »
Ils avaient chacun retourné le problème dans tous les sens. La maison de Kakashi et l'appartement d'Iruka était trop éloigné l'un de l'autre mais ils n'avaient jamais essayé de s'éloigner à plus de 500 mètres. C'est Kakashi qui proposa son idée en premier.
« - Je peux vivre chez lui ou il peut vivre chez moi. Ça n'a pas d'importance me concernant. »
Iruka était étonné que Kakashi soit si conciliant. Mais Iruka ne voulait pas déranger et honnêtement, il n'aspirait qu'à une seule chose : retourner à une vie normale.
« - Et si, commença-t-il sans regarder Kakashi. Et si nous passions une nuit chacun de notre côté. J'admets que la dernière fois que l'on s'est éloigné, ça s'est mal terminé mais maintenant nous savons à quoi nous attendre. Si cela recommence alors j'irais dans le sens de Kakashi.
- Tu en es certain, Iruka ? demanda Tsunade dont le regard trahissait une irritation certaine.
- On ne le saura que si l'on essaie.
- Cela te convient-il, Kakashi ? dit-elle en se tournant vers le concerné.
- Tant que je peux sortir. »
Sur ce point, ils étaient au moins d'accord. Ils remplirent un formulaire de décharge et purent quitter ce lieu qui commençait à leur taper sur le système après les dernières recommandations de Tsunade. Ils arpentèrent les rues avec un peu d'appréhension. Ce fut Iruka qui rompit le silence.
« - Tu l'as ressenti comment la dernière fois ? »
Il faisait allusion à la dernière fois où ils s'étaient séparés. La question mis Iruka mal à l'aise face à un Kakashi complètement stoïque. Ce dernier lui répondit sans même lui jeter un regard.
« - Je dirais que c'est comme manquer d'air. Oui, c'est ça. »
Iruka était déboussolé. Manquer d'air ? Il n'avait ressenti que ça ? Alors pourquoi lui avait eu l'impression qu'on lui arrachait une partie de son corps. Que sans cette partie, jamais plus il ne vivrait, que seule la mort pouvait l'en délivrer ... Quand ils arrivèrent au croisement où ils devaient se séparer, aucun des deux ne voulut faire le premier pas. Comme pour retarder l'inévitable, Kakashi se proposa de le raccompagner. Iruka ne put refuser car il ne souhaitait pas tant que ça revivre ce sentiment ... de désespoir. Sur cette seconde portion de route, Kakashi fit remarquer à Iruka que s'il souhaitait fumer, il ne devait pas se gêner pour lui.
« - Pourquoi me dis-tu cela ?
- A l'hôpital, tu mourrais d'envie d'en griller une.
- Comment ...
- Le lien. S'empressa de répondre le ninja copieur. Je pouvais sentir la cigarette au bout de mes doigts à travers le lien. J'ai vite compris. »
Iruka le remercia et fuma jusqu'à arriver chez lui. Kakashi se tut tout ce temps. Il fermait presque les yeux. En se concentrant, il percevait le toucher de la cigarette entre ses doigts, rouler entre ses lèvres. La fumée envahissait sa bouche comme elle le faisait dans celle d'Iruka. Quelle sensation ... Il savourait cette connexion alors qu'il n'avait jamais fumé de sa vie et que la plupart du temps, l'odeur du tabac d'Azuma le dérangeait. Le lien leur permettait de ressentir ce que l'autre ressentait quand il s'agissait d'émotions fortes comme le soulagement, la colère ... C'était bon à savoir.
Une fois devant la porte d'Iruka, ce dernier lui proposa une bière que le ninja copieur s'empressa d'accepter car lui non plus n'était pas pressé de « manquer d'air ». Ils se retrouvèrent donc autour de la table basse du petit appartement de fonction du chunin. Kakashi jeta un coup d'œil autour de lui pendant qu'Iruka apportait les bières. C'était très différent de sa maison. Les murs défraichis tendaient sur le jaune bouton d'or et cet effet était accentué par les rayons du soleil du début d'après-midi. Les meubles étaient simples et une magnifique plante verte, sorte d'arbuste hybride à mi-chemin entre le bambou et le cactus, trônait fièrement près de la fenêtre.
« - C'est très ... cosy. Constata Kakashi.
- Ne soit pas mesquin, on n'a pas tous le salaire d'un jonin et je ne m'en plein pas, je suis très heureux de ma vie actuelle. Railla Iruka en posant les bières et des petits gâteaux salés.
- J'étais ... sincère. Souffla Kakashi. »
Iruka se gifla mentalement. Kakashi était sincère ? Pour une fois, il le croyait bien volontiers à en juger par son air triste et nostalgique. Et sans le savoir, Iruka avait mis le doigt sur quelque chose car Kakashi se rappelait cette époque ... à la fois douce, joyeuse et douloureuse. Mais il ne lui laissa pas le temps d'y réfléchir.
« - Comment était ton illusion ? demanda Kakashi en buvant une gorgée de bière. »
La question le prit au dépourvue mais il y répondit le plus honnêtement possible.
« - C'était horrible. Et toi ? »
Kakashi arqua son sourcil, Iruka avait piqué sa curiosité. Il voulait en savoir plus sur ce qui pouvait effrayer le non moins célèbre Iruka Umino, le démon de l'Académie ninja.
« - Si tu me racontes la tienne, je te raconterais la mienne. »
Iruka prit le temps de réfléchir quelques instants en grignotant un gâteau. C'était un échange équitable. Il était dans son territoire. Que risquait-il ?
« - Marché conclu. Mais pas d'entourloupe.
- Marché conclu. Se dépêcha de répondre Kakashi pour ne pas lui laisser le temps de se rétracter. »
Iruka lui fit le récit de son rêve éveillé en omettant aucun détail. Au moment, où il arriva au passage du désir non dissimulé du Kakashi éthéré, le vrai ninja en face de lui hocha un sourcil énigmatique qu'Iruka ne parvint pas à identifier. Il mit un certain temps à expliquer ce qu'il avait ressenti. Il s'attarda plus particulièrement sur la haine qu'il avait ressenti suivit du dégoût envers lui-même.
« - Donc si je te suis bien, commença un Kakashi échauffé par les trois cannettes de bière, avant même de savoir qu'il s'agissait d'une illusion, tu as assassiné un autre moi dans ta salle de bain avec un kunai que tu as planté dans mon buste une bonne dizaine de fois.
- Disons que le fait de te tuer avec un simple kunai dans ma salle de bain m'a permis de me rendre compte qu'il ne s'agissait que d'une illusion. C'est surtout la haine qui m'a habité qui m'a rendu fou. Ce n'était pas moi ...
- Il n'y a que deux sentiments qui parviennent à faire sortir le monstre qui réside en chacun de nous : la haine et l'amour. »
Iruka se leva, le regard triste, pour ramasser les cannettes vides.
« - Je t'en resserre une ? dit-il en ouvrant le frigo.
- Une dernière et je prends congé. Répondit Kakashi le regard humide. Mais dis-moi, tu disais que ce qui t'avait le plus étonné durant le ninjutsu, c'était la haine profonde à mon égard que tu avais ressenti ?
- Oui, continua Iruka en se posant sur le canapé à côté de Kakashi assis en tailleurs au sol. Après tout, on ne s'est jamais cotôyé après cette mission donc je ne voyais pas pour quelle raison je t'en aurais voulu à ce point. Pourquoi ?
- Et bien, je me disais que le fait de te retrouver avec un homme, dans le plus simple appareil, ne t'avait pas dérangé outre mesure.
- Bien sûre que si, j'étais seul chez moi ! Si j'avais invité un autre homme, je m'en serais souvenu.
- Oui, bien sûre. Continua Kakashi en buvant. Ce que je veux dire, c'est que tu invites d'autres hommes chez toi ? »
La question laissa Iruka pantois. Visiblement c'était la bière de trop. Toutefois, il ne laissa rien paraître. Ils étaient adultes et si jamais Iruka montrait sa gêne, il ne manquerait pas de se moquer. Comme la dernière fois ... La fierté d'Iruka lui intimait de se méfier pour ne pas tomber dans un de ses nombreux pièges mais il lui dictait aussi de montrer sa fougue et de quel bois il était fait.
« - ça m'est arrivé. Cela te pose un problème ? dit-il en buvant une gorgée de l'alcool et jetant une œillade provocatrice.
- Pas vraiment ... mais j'imagine que tu le sais déjà.
- Disons que je me trouvais au mauvais endroit, au mauvais moment. Railla Iruka. »
Kakashi éclata de rire comme pour approuver sa bonne répartie. Il but sa canette d'une traite puis la posa sur la petite table de bois claire. Iruka essaya depuis le début de l'après-midi, d'apercevoir le visage du jonin, sans succès. Quand il buvait, il tournait légèrement la tête ou profitait du fait que le chunin regarda ailleurs.
« - Je te pensais plutôt homme à femme, du genre à avoir une petite épouse et à vivre tranquillement.
- C'est cette image que tu as de moi ? s'enorgueillit Iruka. C'est d'un ennui ...
- Tu n'as jamais couché avec une femme ? osa Kakashi.
- Je n'ai pas dit ça. »
Kakashi fronça son œil en attente d'une réponse plus fournie.
« - Homme ou femme, ça n'a pas d'importance.
- Et bien ... si les parents apprenaient que leur Iruka-SENSEI était des deux bords ... je me demande ce qu'ils diraient.
- Ils n'ont pas à le savoir, j'ai toujours fait en sorte de séparer ma vie personnelle et ma vie professionnelle.
- Donc tu ne couches pas avec des shinobi ou des kunoichi ! intéressant ... dit Kakashi d'un ton entendu.
- A toi.
- A moi ?
- Raconte-moi ton illusion. »
Kakashi en aurait presque oublié sa partie du contrat. Mais il n'en avait pas envie. Cet Iruka était tellement différent de celui qu'il avait en face de lui. C'en était troublant. Il possédait donc deux parts de lui-même avec qui il jonglait. Là, Kakashi ne voulait qu'une seule chose : jouer avec le sensei.
« - Un autre jour.
- Certainement pas ! s'éructa Iruka de s'être fait berner. Un marché et un marché ! »
L'alcool faisant son œuvre, Iruka posa sa bière et donna une claque sur son genou de mécontentement.
« - Parles ! »
Kakashi rigolait intérieurement. Il découvrait Iruka pour la première fois et il maudissait son lui passé de ne pas avoir été plus curieux.
« - Sinon quoi ? répondit Kakashi d'une façon qui se voulait provocateur. »
Il s'appuya sur ses mains pour déraidir son dos. Cela lui permis une meilleure vue sur Iruka et son visage rougis par l'alcool. Derrière, le ciel bleu et le soleil continua de chauffer la terre et d'illuminer la pièce. Iruka avait ôté sa veste pour n'avoir que son tee shirt de mail sur le torse. Kakashi ne souffrait que rarement de la chaleur.
« - Je te ferais parler. Répondit Iruka un sourire narquois sur ses lèvres charnues.
- Je serais curieux de savoir comment. »
La tension dans la pièce s'intensifia. Iruka pouvait sentir des picotements sur sa peau,le soleil qui tapait dans son dos lui léchait les flans d'une chaleur plus qu'agréable en concordance avec ce qu'il ressentait. Face à lui, Kakashi affalé sur son sol ne lui donnait que de drôles d'idée. Il s'imaginait bien se lever de son canapé pour s'assoir à califourchon sur les hanches de Kakashi et mordiller les lèvres cachées tout en se frottant. Au fur et à mesure de ses pensées tentatrices, au fur et à mesure que ses mains s'aventuraient sous la tunique ninja du jonin, Iruka pouvait sentir le feu courir le long de son corps pour se concentrer dans bassin. Le silence était plein de sous-entendus.
« - Et bien, tu n'as pas froid aux yeux. Remarqua Kakashi. Mais je me demande si tu ne compenses pas ton manque de courage par une imagination débordante et une grande gueule. »
« L'enfoiré ! » pensa Iruka avec force avec l'espoir que le mufle en face de lui l'entende ou le ressente.
Comme pour contredire les dire de Kakashi, il se leva et planta son regard dans celui du shinobi qui resta muet, se contentant de reluquer le chunin. Ce dernier, s'avança jusqu'à lui et s'agenouilla avec une grâce qu'il ne lui connaissait pas. En fixant toujours le jonin, il posa une main sur son torse pour le forcer à s'allonger et de l'autre, il attrapa sa hanche droite pour prendre appui. Et son enfer commença. Il amorça un mouvement de va et vient lancinant qui fit même souffler Kakashi. Car Iruka ne devait pas se rendre compte du visage qu'il affichait. Un mélange d'érotisme et de provocation loin du gentil et serviable Iruka que le village connaissait. Kakashi pouvait sentir le désir d'Iruka contre la sienne. D'ordinaire, de simples frottements ne suffisaient pas à le satisfaire mais avec le lien qui lui faisait ressentir les sensations et les pensées d'Iruka et inversement, il réagissait au quart de tour.
Puis sans savoir pourquoi, un visage s'imposa à l'esprit du ninja copieur. Un visage qu'il ne connaissait que trop bien. Un visage fin et anguleux, un regard déterminé, une volonté de fer, des cheveux châtains doux et épais, une bouche fine et des lèvres entre lesquelles roulent un senbon. Genma.
Iruka se figea en même temps que l'autre ninja. Il déglutit péniblement. Qu'était-il en train de faire ?! Son esprit peinait à redevenir lucide mais sa position était plus qu'équivoque et l'érection dans son pantalon l'était tout autant. Kakashi n'était pas dans un meilleur état. Et il pensait à lui ?! Iruka était à califourchon sur Kakashi, ce dernier l'avait ouvertement provoqué et cet empafé pensait à un autre homme ?! La confiance d'Iruka s'effrita. Cela ne lui était jamais arrivé. Il savait qu'il était bel homme sans toutefois l'être autant que Kakashi, mais tous ses amant(e)s ne s'étaient jamais plaint. Ils lui trouvaient un charme magnétique.
Kakashi le regarda. Il avait senti un mélange de sentiments contradictoires dans le chakra d'Iruka. Tristesse, déception, incompréhension, peur, honte et colère. Il voulut poser une main sur celle d'Iruka mais il était trop tard. Bien sûre qu'Iruka avait intercepté sa pensée. Même si elle avait été totalement incontrôlé.
« - Ce n'est pas ce que tu crois ... commença Kakashi.
- Dégage. Cracha Iruka en se relevant. »
Kakashi vit rouge. Il détestait qu'on lui parle de la sorte. D'ailleurs personne ne lui parlait de cette façon. Il se releva brutalement à son tour et toisa Iruka du regard.
« - Tu me parles sur un autre ton.
- Mais tu te prends pour qui ?! s'énerva Iruka en éclatant de rire. »
Le chunin pouvait sentir son chakra s'affoler dans ses veines. Il pouvait presque voir la forme qu'il prenait : des petits piques aiguisés comme un hérisson. Il se jeta sur son paquet de cigarette, en pris une et l'alluma. Il devait se calmer. Il ouvrit ensuite la fenêtre et s'assit sur le rebord.
« - Pour qui ?! tonna Kakashi. Je te retourne la question. On ne dirait pas que tu me sautais dessus, il y a de ça à peine cinq minutes.
- Ça avait l'air de te plaire pour quelqu'un qui pense à un autre homme. Je ne te voyais pas comme ça ...
- Pour si peu ? »
La remarque fit sortir Iruka de ses gonds. Le grand Kakashi Hatake était donc ce genre d'homme. Soit. Iruka ne s'y ferait plus prendre. Iruka lui indiqua la porte du menton.
« - Tu sors. »
Le ton froid employé par Iruka ne dérangea pas Kakashi. Ce n'était qu'un moment d'égarement. Avant de passer la porte, il se tourna une dernière fois vers le chunin qui le fusillait du regard.
« - Tu as le visage bien moins avenant ... »
A comprendre « que quand tu voulais que je te saute. ». Kakashi ne voulait pas être ce genre d'homme. D'ailleurs, son comportement envers lui était méprisable. Il jouait avec Iruka alors qu'il savait que ses émotions étaient perturbées par son chakra et par le lien. Mais cette version de Iruka, celle du jeune homme en yukata, qui se servait de l'eau avant de l'inviter à le rejoindre dans la chambre de sa grande maison d'un air aimant et aguicheur, cette version lui restait gravé dans l'esprit. C'était si différent. Et à côté de cela, il s'en voulait d'avoir imposé sa volonté à Genma pendant des années. D'avoir utilisé son corps un nombre incalculable de fois alors que son esprit était tourné vers Raidô. Il avait profité de sa faiblesse tout comme il l'avait fait avec Iruka quelques instants plus tôt. Voilà pourquoi le visage de Genma s'était imposé dans sa tête.
Puis il sorti pour sauter de toit en toit dans la ferme intention de s'enfermer chez lui et de continuer à boire jusqu'à se bourrer la gueule. Son père aurait honte ...
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Iruka fuma jusqu'à la dernière miette de sa cigarette. Après quoi, il décida de prendre une douche pour calmer ses ardeurs qui n'avaient pas l'air de décamper seuls. En se levant, il senti comme une langueur dans son corps, dans ses jambes. Cette langueur alourdissait ses mollets et lui donnait l'impression de ne pas avancer. Il mit cela sur le compte de la fatigue accumulée et sur l'énervement dû à l'autre épouvantail. Il se dévêtit péniblement, ses muscles le lançaient. De plus en plus fort. Quand il fut nu dans sa salle de bain et qu'il se regarda dans son miroir. Des plaques noires apparaissaient sur son corps, plus particulièrement sur ses bras et ses jambes. Il s'appuya au lavabo de porcelaine, ses mollets devenaient de plus en plus douloureux. Il se laissa ensuite tomber au sol quand son cœur le serra. Il porta sa main à son cœur en grimaçant.
« - Merde ... » pensa-t-il.
Ses poumons se contractèrent à la recherche d'air. Le vrombissement revint et entoura sa tête. La salle tournait. C'était encore pire que la dernière fois. Ils étaient allés trop loin ... Son chakra était comme fou, il partait dans tous les sens et n'avait plus aucune forme ni consistance. Son chakra s'échappait de son propre corps ! Bientôt, il serait complètement vidé !
« - Ka... Ka... Shi... Revient... vite... » couina-t-il entre deux spasmes de douleur.
Alors que son esprit divaguait, Iruka crut entendre « Tiens-bon ». Environ dix minutes plus tard, Iruka était dans un véritable état catatonique au sol de sa salle de bain. Il entendit la porte de l'appartement s'ouvrir avec fracas, les sons lui provenaient comme étouffés. Du coin de l'œil, il vit la porte de la salle de bain s'ouvrit sur un Kakashi exténué, transpirant et blême. Il tenait à peine sur ses jambes et devait avoir eut des difficultés à revenir. Il maintenait son cœur d'une main et tomba quand la porte s'ouvrit. Quand il vit Iruka étalé, les cheveux épars comme une corole, son œil s'agrandit. Il rampa jusque dans son dos et prit son buste dans ses bras pour le redresser. Il se saisit du pan d'une serviette et tira dessus pour en recouvrir l'intimité du chunin. Ils restèrent assis contre le mur dans les bras l'un de l'autre pendant longtemps. Petit à petit, les symptômes disparurent et leurs chakras se rétablirent sur la même fréquence. Iruka était frigorifié et ne parvenait pas à maitriser ses tremblements. Kakashi resserra sa prise sur son corps pour lui communiquer sa chaleur. Le ninja copieur haletait à l'oreille d'Iruka qui avait du mal à récupérer son souffle.
« - Seulement un manque d'air, hein ? réussit à articuler Iruka.
- Tais-toi. Grogna Kakashi en plongeant son nez dans les cheveux châtains. »
Ils tombèrent dans l'obscurité de l'endormissement, serré l'un contre l'autre. Cela leur apporta une sérénité et une sensation de bienêtre. Aux alentours de minuit, Iruka se réveilla avec un énorme mal de crâne. Il porta une main à sa tête en geignant. Puis il sentit la respiration calme dans son dos Il se retourna doucement pour constater que Kakashi dormait à poing fermé.
« - Alors comme ça, tu n'avais eu qu'un manque d'oxygène ? railla le chunin en se redressant doucement. »
Son corps lui faisait mal. Une fois sur ses deux jambes, il noua la serviette autour de ses hanches et parti dans sa chambre pour enfiler un yukata. Avec difficulté, il sorti une couette supplémentaire qu'il déposa sur le lit. Puis il retourna dans la salle de bain en se trainant. Son corps hurlait la fatigue mais il ne pouvait aller se coucher et laisser Kakashi dormir à même le sol dans la salle de bain. Il s'agenouilla près de lui et le secoua légèrement.
« - Hey, Kakashi, réveille-toi. »
Aucune réponse, seul un soupir se répercuta contre les murs de carrelage. Iruka en profita pour détailler le visage du jonin. Il avait un visage long, la peau pâle et quand il passa un doigt sur la joue libre, une peau incroyablement douce contrairement à la sienne qu'il jugeait plus épaisse et plus rugueuse. Son œil était doté de cils bruns d'une longueur incroyable et fournis. Puis ses doigts touchèrent le masque. Que dissimulait-il ? Une malformation ? Une balafre ? En se concentrant, Iruka pouvait deviner des joues ni trop épaisse, ni trop creuse. Un nez droit. Une bouche fine et sculptée. Il passa un doigt sous le tissu, l'envie de le faire descendre était trop tentante.
Kakashi remua. Cela sorti Iruka de son songe. Il lâcha le masque et se recula un peu. Il avait failli violer l'intimité du ninja. Kakashi ouvrit lentement les yeux. On aurait pu les attaquer, aucun des deux hommes n'aurait perçu une quelconque présence. Iruka lui tapota l'épaule.
« - Lève-toi. Tu ne vas pas dormir ici. »
Il l'aida à se relever et le dirigea jusqu'au lit où Kakashi tomba lourdement après avoir ôter ses chaussures et sa veste. Il était plutôt bien bâti sous son tee-shirt noir mais Iruka n'y pensa pas tant la fatigue lui grignotait les méninges. Kakashi se rendormit sur le dos. Le chunin ne put réprimer un gloussement. Qui avait pu avoir l'honneur de contempler le grand ninja copieur plongé dans un sommeil réparateur que même la fin du monde n'aurait pas extirpé.
Il y a pourtant bien un homme ... dit une petite voix malicieuse au fond de sa tête.
Oui. Genma. Iruka réprima le pincement qui venait à son cœur. Pourquoi cela le dérangeait-il à ce point ?! Il ne supportait pas l'homme avec qui il allait passer la nuit. Il n'avait qu'une seule envie, lui coller un oreiller sur la tronche et appuyer dessus jusqu'à ce que toute oxygène ait déserté son corps et que son cœur cesse de battre.
Fais-le ... Il n'est pas en état de résister. Continua la petite voix.
Certainement pas. Ce n'était pas lui de penser ça. Cette simple pensé l'horripilait. Il passa outre son envie meurtrière qui devenait de plus en plus tentante. Il regarda ses mains après avoir abandonné l'idée de débarrasser le monde du dernier des Hatake. Il tenait un des deux oreillers. Comment pouvait-il l'avoir alors qu'il n'était pas allé jusqu'à sa place ? Et puis pourquoi le tenait-il ? C'était étrange. Trop de chose insolite se produisait ces derniers temps. Mais pour l'heure, il voulait dormir. Juste fermer les yeux.
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Les rayons du soleil léchèrent le corps de Kakashi qui ouvrit doucement les yeux. Où se trouvait-il ? Cette chambre ne lui était pas familière. Taille modeste, un bureau recouvert de livre et de papelards, une armoire, une lampe à pied, une plante verte dans le coin de la pièce et le lit. Deux portes entrouvertes : une salle de bain blanche et le salon ... le salon d'Iruka. Il était donc chez Iruka.
Sa bouche était sec et il était courbaturé. Son esprit était encore brumeux mais il essaya de rassembler ses souvenirs. Pourquoi était-il chez Iruka et mieux : pourquoi était-il dans son lit ? Il avait bu un peu chez lui l'après-midi, beaucoup même. La discussion avait dégénérée. Kakashi avait provoqué Iruka qui l'avait aguiché. S'il ne s'était pas engueulé à propos de Genma, Kakashi lui aurait bien montré ses talents au pieu. Jamais il n'aurait imaginé que le professeur modèle de Konoha était doté d'un charme fou et qu'il goute aux personnes des deux bords. D'ailleurs, personne dans la population ninja ne devait avoir de doute sur ce point.
Kakashi baissa un regard sur le poids qui dormait sur son torse. Alors que Kakashi se trouvait sur le dos, Iruka dormait en chien de fusil, les bras raclaqués contre sa propre poitrine et la tête sur celle de Kakashi. Elle bougeait au fur et à mesure de la respiration du ninja copieur.
Quand Iruka l'avait chassé de chez lui la veille et il n'y avait pas d'autres mots pour le dire, Kakashi avait le cœur serré sans le comprendre. C'était assez étrange car il n'était pas le genre d'homme à s'émouvoir pour si peu et surtout pour un autre homme qu'il connaissait à peine. Mais depuis qu'il avait été frappé par cette malédiction, ce lien, son tempérament avait changé. Quand il était avec le chunin, il entendait une petite voix qui lui intimait de prendre soin de lui, de le protéger et de l'aimer. Il se connaissait à peine ?! Ce sentiment provenait du lien. Et si ce lien avait pour but de les faire changer ?
Toujours est-il que quand il avait dépassé le stade des 500 mètres, il s'était écroulé au sol, en pleine rue après avoir chuté de plus de cinq mètres sous le regard ébahis des habitants du village et de quelques ninjas. Il avait manqué d'air. Entre autres. Enfin, il avait souffert à un tel point que de mémoire d'homme, il ne se rappelait pas avoir souffert autant physiquement tout du moins. Mentalement, son âme était comme déchiré en petit morceau. Ce sentiment, il ne l'avait connu qu'une seule fois avant ce jour : le jour du décès de son père. Quand il l'avait retrouvé dans le salon, baignant dans son sang avec une épée logée dans ses entrailles.
Puis il avait entendu sa voix, celle d'Iruka : « - Ka... Ka... Shi ... Reviens... Vite... ». Il souffrait autant que lui. Il était alors retourné à l'habitation, redoublant d'effort pour dépasser la douleur et retourner auprès lui. Ce n'est qu'à ce moment que la douleur s'atténua. Quand il le prit dans ses bras à même le sol et qu'ils s'endormirent dès que leurs muscles se relâchèrent au contact de l'autre.
Iruka remua, ce qui sortit Kakashi de ses pensées. Les cheveux du jeune homme étaient détachés comme la veille dans la salle de bain, il se rappelait encore leurs odeurs quand il avait plongé la tête dedans. Boisé et sucré. Il leva un bras et les toucha du bout des doigts. Ils étaient doux et soyeux. Différents de l'impression qu'on pouvait en avoir lorsqu'ils étaient attachés. Le corps d'Iruka se bloqua. Il était réveillé. Doucement Kakashi repoussa son bras pour le poser sur l'épaule du chunin. Ce dernier tressaillit mais ne s'en offusqua pas.
« - Tu as bien dormi ? lança Kakashi pour démarrer la journée. »
Iruka qui sembla se rendre compte de la position qu'il avait, la tête sur le torse de son ainé, les bras contre lui, les jambes dépassant de son yakata qui s'était légèrement ouvert jusqu'à mi-cuisse. Il essaya de se relever mais la main sur son épaule l'en empêcha. Il releva les yeux vers le visage de son ainé.
« - Quelques instants encore, juste un peu. Murmura ce dernier en regardant Iruka dans les yeux. »
Et Iruka ne le contredis pas. Entendre les battements du cœur de Kakashi apportait à Iruka un bien être incommensurable. Quand au jonin, il pouvait sentir la respiration et la chaleur du chunin à travers son haut noir et elle se déversait dans son propre corps. Pour la première fois depuis longtemps, Kakashi se sentait à sa place. Peut être que ce sentiment était créé de toute pièce par le lien et le chakra de la coupe, c'était le plus probable. Mais il voulait en profiter, le temps que cela durerait.
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Trois jours plus tard, Iruka avait fait irruption dans le bureau de la belle hokage qui buvait un thé en signant divers documents. Il semblait à la fois affolé et à la fois fier de sa trouvaille.
« - Qu'y-a-t-il Iruka ? demanda-t-elle étonnée.
- J'ai compris de quelle époque précise date la relique ! »
Il lui expliqua calmement le pourquoi du comment il pensait que la relique datait précisément de l'époque du Sage. Comme le problème concernait également Kakashi, Tsunade le fit appeler. Ce n'est qu'à son arrivé qu'Iruka raconta ses recherches. Mais sa bonne humeur fut de courte durée quand il vit que Kakashi était accompagné de deux jonins : Genma et Raidô. Kakashi ne montra rien mais il ressenti ce pincement qu'Iruka devait avoir. Qu'imaginait-il ?
« - Que font-ils ici ? cracha Iruka.
- Ils vont assurer votre protection. Annonça Tsunade d'un ton sans appel. Je ne peux pas me permettre de vous attribuer des membres de la force spéciale tant que l'Akatsuki agira.
- Notre protection ? murmura Iruka en cherchant à comprendre.
- Yep ! sourit Genma en mâchant son senbon. »
Kakashi ressenti l'inquiétude et la méfiance chez le chunin et décida d'intervenir.
« - J'ai également trouvé des informations sur notre cas. Leur présence est primordiale. »
Iruka abandonna. Il n'avait pas son mot à dire donc il préféra passer outre. Mais au fond de lui, il avait à nouveau ce sentiment de lâcher prise, de vouloir tout saccager. Son chakra se mit à tourner plus rapidement et avec lui, cette colère sourde qui grondait au fond de son corps comme une bourrasque puissante. Kakashi travaillait également sur leur cas ? Voilà pourquoi il n'avait pas été assigné sur d'autre mission ... après tout, il ne pouvait pas s'éloigner ... Iruka avait toujours un train de retard sur le vif esprit de Kakashi Hatake.
« - J'ai étudié les symboles présents sur la coupe et il date de la période dite du Sage. Cela m'a obligé à me pencher sur la légende qui lui était associée et il se trouve que dans l'un des manuscrits de l'Ermite Rikudô. Vous connaissez tous la suite de la légende selon laquelle ses deux fils Indra et Asura auraient hérité de traits particuliers à leur père : Indra, le rinnegan et la puissance, et Asura, une quantité énorme de chakra et sa volonté. ».
Iruka se lança dans le rappel de ladite légende, de son ton académique. Kakashi se mit à penser qu'il avait ça dans le sang. Donc sur son lit de mort, Hagoromo demanda à ses fils leurs visions du pouvoir et Indra répondit par la force et la violence tandis qu'Asura prôna la paix et l'amour. Hagoromo retint la proposition de son cadet et fit de lui son successeur. Indra, fou de rage, haï son frère pour l'éternité. Son Rinnegan s'affaiblit avec le temps, devenant le Mangekyô sharingan qu'il transmit à sa descendance.
« - Nous connaissons tous le mythe, Iruka, où veux-tu en venir ? s'impatienta Tsunade.
- Dans ce rouleau, qui a été légué par l'Ermite Rikudô lui-même, mon tatouage a réagi au texte et un nouveau texte est apparut en surbrillance.
- Et que disait-il ? demanda Raidô curieux, le seul qui semblait de na pas prendre Iruka pour un fou. »
Iruka se tourna vers Raidô, content que l'une des personnes présente s'intéresse à ses dires.
« - Sur son lit de mort, Hagoromo demanda, dans le plus grand secret, la création de reliques saintes dans lesquelles il aurait ensuite insufflé son chakra pour leur donner vie. Le but était de contrecarrer la haine qu'Indra essaya d'insuffler dans le cœur des hommes. Celle que nous avons retrouver et celle du pays de l'eau mais il existerait au moins quatre autres reliques du même genre disséminé dans le reste du monde ninja.
- C'est incroyable, Iruka. Tu as bien travaillé.
- Je ne suis pas parvenu à comprendre comment elle fonctionne. Veuillez m'en excuser mais avec un peu de temps, j'y parviendrais. »
Kakashi était impressionné. Iruka s'acharnait au travail jusqu'à trouver ce qu'il cherchait. Il possédait vraiment la Volonté du Feu. Une étrange envie de le prendre dans ses bras lui vint, il voulait le féliciter. Mais jamais il ne se serait permis un tel comportement. Ces trois derniers jours avaient été plutôt paisible, sans prise de tête. Ils avaient décidé de vivre chez l'un et chez l'autre, une semaine en intervalle. Cette semaine, Kakashi vivait donc chez Iruka. Ils ne s'étaient pas encore entretué, bien au contraire, une certaine routine semblait s'installer entre eux. Iruka s'occupait du ménage et de la cuisine, tandis que Kakashi se chargeait des courses. Le chunin était une vraie fée du logis. Surprenant ! Tous deux avaient dû apprendre à vivre seul jeune, mais Kakashi n'avait jamais prit goût aux arts ménagé. Il se contentait du strict minimum.
Kakashi jeta un regard à Iruka. Ce dernier le fusillait du regard et il pouvait clairement entendre un mot psalmodié dans son esprit « Crêve ! ». Cela confirmait son hypothèse. Maintenant, il allait falloir l'annoncer et l'expliquer au mieux.
« - Et toi, Kakashi, qu'avais-tu à nous dire ? continua Tsunade. »
Il s'avança sans regarder Iruka puis lacha l'information sans prendre de gants.
« - Je pense que la « malédiction », que nous a lancé la relique, influe sur nos comportements.
- Comment cela ? demanda Tsunade.
- Nous connaissons tous Iruka-Sensei. C'est un enseignant émérite qui fait le bonheur de nos jeunes recrues. De plus, il est un jeune homme serviable et d'un tempérament doux et conciliant. Il sait quand il doit user de la force.
- Ou veux-tu en venir ? s'énerva Tsunade.
- Iruka et moi sommes très différents. Vous le savez très bien. D'après ce qu'il m'a raconté, il est sujet à des crises de violence dont nous avons pu être témoin. Des accès de colère que nous ne lui connaissons pas.
- Et pour toi ? intervint Genma à la fois inquiet et dans le doute.
- C'est l'inverse. Là, où il devient violent à mon égard, quelque chose m'incite à être bon et affectueux. Plus qu'à mon habitude, si vous voyez ce que je veux dire. »
Le silence s'installa. Iruka n'était pas vraiment surpris, il savait qu'il avait changé depuis qu'il avait la marque. Il avait peur de ses pulsions violentes voir même meurtrière et s'il avait parlé à Kakashi de son assassinat dans la salle de bain, il s'était abstenu d'évoquer la tentative imaginaire d'étouffement le soir où ils avaient eu leur « crise ». Puis une lumière s'alluma dans son esprit.
« - A quel point devient-il violent ? demanda Raidô.
- Le plus souvent, ce sont des accès de rage. Il hurle et a besoin de détruire des objets. C'est arrivé deux fois déjà. Depuis trois jours, il n'y a pas eu de crise. Ensuite, quand nous avons fait l'objet d'une illusion somme toute commune, il a cru être attaqué chez lui par un homme me ressemblant et il l'a neutralisé en le poignardant une dizaine de fois. »
Raidô regarda Iruka comme un petit animal incapable de se défendre. C'était faux, Iruka était un chunin et pouvait se défendre. Il était d'ailleurs excellent dans ses techniques, sinon il n'enseignerait pas. Mais par sa nature calme, c'était impressionnant de l'imaginer poignarder volontaire quelqu'un. Un ninja doté des ses capacités qui serait manipulé serait une terrible menace et Kakashi avouait être soumis à un comportement plus doux surtout envers le chunin. Il était donc logique qu'il demande à d'autres ninjas d'assurer leurs protections. Surtout celle d'Iruka car personne ne pouvait savoir ce qu'il pourrait s'infliger.
« - Iruka-Sensei, commença Raidô d'une voix douce, Il ne s'agit pas de vous surveiller. Juste de vous protéger. »
Iruka crut percevoir un tic d'énervement chez Genma mais il ne s'attarda pas dessus. Même Kakashi releva un sourcil interrogateur face à la soudaine gentillesse de Raidô tout en jetant un regard à Genma qui se retira prétextant une affaire en suspens. Tsunade comprit qu'il se passait quelque chose entre ces quatre là mais elle ne voulut pas rajouter de l'huile sur le feu.
Iruka le remercia de sa bienveillance.
« - Je pense comprendre ce que voulaient dire les inscriptions sur la relique.
- Eclaire-nous, Iruka. L'encouragea Tsunade.
- « La résonnance des âmes, comme un lien indestructible », Il s'agit très clairement de Kakashi et moi. Les âmes correspondent à nos chakras qui s'alignent sur un même rythme. Quant aux liens, il s'agit des marques qui se trouvent sur sa poitrine et sur ma hanche. C'est peut-être même là que la malédiction prend son ancrage.
- « Une porte qui s'ouvre, un chemin qui se divise ; Deux âmes pour une vie ; le choix et le destin unis ; Ombre ou lumière, le pouvoir ou la chute. » Poursuivit Kakashi. On nous met à l'épreuve. Si nous effectuons le mauvais choix, nous serons perdus.
- Mais dans ce cas, renchérit Raidô, si vous, Kakashi êtes influencé par les idées d'Asura cela signifie Qu'Iruka-Sensei l'est par les celles d'Indra.
- Et que s'il succombe à la violence pour prendre le pouvoir sur toi, Kakashi, alors il sera perdu. Termina Tsunade. »
Les trois ninjas se tournèrent vers le chunin. Iruka déglutit. Il n'aimait pas être le centre de l'attention, il n'aimait plus cela. Alors attirer le regard cinglant du Hokage cinquième du nom, qui était aussi l'un des trois sanin légendaire du village le regard doux et chaleureux du jonin spécialisé qu'était Raidô et le regard sombre et mystérieux du grand ninja copieur, Kakashi Hatake.
La situation devenait dangereuse pour lui. Pour lui et pour Kakashi puisqu'on ne savait pas comment stopper le processus, ni quels seraient les conséquences sur les deux hommes au cas où Iruka succomberait aux ténèbres. Il repensa à la vie qu'il menait quinze jours avant ce drame. Une vie calme et paisible voir même routinière. Tout ce qu'il avait demandé, c'était une petite mission qui pimenterait sa vie de ninja, une rencontre insolite qui pimenterait sa vie personnelle ... Maintenant, il avait obtenu les deux mais pas ce qu'il avait désiré. Non, son doux enfer venait à peine de commencer.
Tu es ma lumière, tu es ma flamme. Tu es mon phare dans cet océan de ténèbres. Si tu disparais, alors je suis perdu. A jamais.
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