- J'aimerais seulement que l'on me dise si mon enfant va bien. Exigea Izar dans le couloir de la clinique à l'adresse de la sage femme.

Tous s'affairaient à entourer Rosa des meilleurs soins possible.

Refusant de lui montrer qu'il était angoissé, il mit tout en œuvre pour s'occuper d'elle du mieux qu'il le pouvait.

- On vous a dit que c'était une fille puis ensuite un garçon ?

- C'est exactement ça.

Trois médecins entrèrent en scène et étudia le dossier de Rosa qu'Henri lui avait rapporté en urgence.

- Nous allons étudier ça de plus près, je m'en charge. Déclara la sage femme en pénétrant dans la chambre.

Izar la suivit et réprima la colère qui manquait d'exploser.

- Alors madame, comment vous sentez-vous ? Demanda-t-elle d'une voix chaleureuse. Vous préférez être assise sur le fauteuil ?

Rosa s'était installé sur le fauteuil, son visage pâle ne manqua pas de l'alarmer.

Elle hocha de la tête en agrippant les bras du fauteuil.

- Je ne suis pas folle j'ai des contradictions docteur. Parvint-elle à dire en se tortillant.

- Vous n'êtes pas folle, dit-elle en l'aidant à se lever. Je vais vous allonger et nous allons regardez ça, vous êtes d'accord ?

- Bien sûr que je suis d'accord mais je commence à être épuisé. Répondit Rosa et s'avançant vers le lit les jambes fébriles.

Izar serra les poings et la rejoignit près du lit.

- J'ai peur de plus pouvoir pousser le moment venu. Rajouta-t-elle en posant ses jambes dans les étriers.

- Vous êtes effectivement extrêmement fatiguée et pâle, je vais vous perfuser.

Izar avait l'impression que tout lui échappé et qu'il était impuissant face à la situation.

Mais il se promit une chose.

Se venger si jamais il arrivait malheur à leur bébé.

- Je vais vous examiner maintenant. Prévint-elle en enfilant une paire de gants.

Rosa se laissa faire et ferma brièvement les yeux.

- Si ça peut vous aider, il bouge sans arrêt. Informa Rosa en grimaçant.

- Qui vous a examiné avant moi ?

- Un médecin de garde mais je n'ai pas retenu son nom. Répondit Izar en serrant la main moite de de Rosa.

Devant le silence insupportable de la sage femme, Rosa serra la main de son amant et lui fit signe de ne surtout s'emporter.

- Très bien, le col est légèrement ouvert.

Ils se regardèrent l'air complètement perdu avant qu'Izar prenne la parole.

- Donc l'accouchement est pour cette nuit ?

- Oui, répondit-elle en retirant ses gants. Madame Darcy, avez-vous mal quand je touche ici ?

Rosa la laissa appuyer sur son ventre sur le point d'exploser et secoua négativement de la tête.

- Non, mais pendant la grossesse c'était légèrement sensible sur les côtés mais mon gynécologue m'a dit qu'il n'y avait de quoi s'alarmer.

- Et vous avez senti du liquide s'écouler tout à l'heure ?

- Oui.

Inquiète, Rosa riva son regard vers celui d'Izar.

- Qui était votre gynécologue mademoiselle ?

- Le Docteur Sythe de l'hôpital st Thomas. S'empressa de répondre Izar d'un ton presque agacé. Bon sang ! Mais qu'est-ce qui se passe !

- Allez tout de suite vous renseigner sur ce docteur. Ordonna la sage femme à l'infirmier.

Ce dernier quitta la chambre aussitôt en pressant le pas.

- Rosa, j'aimerais que vous répondiez à mes questions et que tout le monde reste calme d'accord ?

Son rythme cardiaque s'accéléra.

- Rester calme ? S'emporta Izar en serrant les dents.

- Je sais que tout ce que je dis vous fait paniquer et j'en suis désolé, rétorqua-t-elle calmement, mais j'ai besoin que vous répondiez à mes questions.

- Alors Allons-y. Décida Rosa en cherchant le regard de son futur mari.

Aussitôt, il expira par la bouche et autorisa la sage femme à continuer.

- Avez-vous eu des pertes de sang lors de votre grossesse ?

Rosa s'en souvenait comme si c'était hier.

- Deux fois oui, mais le gynécologue nous a dit que cela pouvait arriver et qu'il n'y avait aucune raison de s'alarmer.

- Fatigue ? Vertiges ? Votre ventre vous a paru plus gros que la normal environs du quatrième mois voir plus tôt ?

Rosa avait si mal à la tête qu'elle fronça du front pour s'en rappeler.

- Elle était très fatiguée au début, répondit Izar en lâchant sa main pour aller chercher son téléphone. J'ai pris des photos de son ventre chaque mois.

- Mon amie Stacy m'a fait plusieurs remarques sur ce sujet, se rappela Rosa en regardant son ventre.

Tandis que la sage femme étudiait les photos, Rosa chercha le regard d'Izar qui avait également les yeux rivés sur son téléphone.

- Docteur ? Puis-je vous parler un instant ?

L'infirmier avait l'air penaud.

- Je reviens dans un instant.

- Bon sang ! C'est un cauchemar ! S'exclama-t-il en lui prenant de nouveau la main.

- Tu crois qu'il y a un problème ? Demanda-t-elle d'une voix tremblante.

- S'il y avait un grave problème je ne pense pas qu'il serait aussi long pour nous informer.

- Toutes ces questions...seigneur. Murmura Rosa en posant sa main sur sa tête.

Dans l'attente d'une réponse, ils restèrent silencieux, épuisés par cette nuit qui n'en finissait plus.

- Le Docteur Sythe de l'hôpital st Thomas n'est pas gynécologue. Lâcha la sage femme en revenant avec des fiches.

- Je vous demande pardon ?

- La police arrive, je crois que...cette histoire est beaucoup sérieuse qu'un simple kidnapping.

Rosa crut s'évanouir dans un profond trou noir.

- Que voulez-vous dire par-là ? Demanda Izar d'un regard méfiant.

- Je ne suis pas inspecteur de police mais une chose est certaine, c'est que ce gynécologue n'est qu'un imposteur.

Au bord de la crise de la crise de nerfs Izar ce passa une main rageuse sur le visage.

- Attendez ! Vous êtes en train de me dire que depuis le début de sa grossesse l'homme qui s'occupait de ma femme n'est qu'un imposteur d'identité ?

- Oui monsieur le comte.

- Mais qu'est-ce qui vous fait dire une chose pareille ?

La sage femme posa du gel sur son ventre avant de répondre :

- Je viens d'appeler mon confrère de l'hôpital st Thomas, cela fait dix ans qui exerce dans le service pédiatrique et il n'a jamais entendu parler de ce médecin.

- C'est de la folie ! S'écria Rosa en se remémorant toutes ses échographies. Il semblait être connu est très professionnel.

- Un professionnel n'aurait jamais pu rater ça mademoiselle. Rétorqua-t-elle en passant la sonde sur son ventre.

- Regardez, vous voyez ça ? Dit-elle en pointant la forme ovale sur l'écran.

- Oui, c'est notre bébé.

- Oui, ça c'est la poche qui protège votre bébé vous la voyez ?

- Oui mais je ne comprend toujours pas. Lança Izar en se penchant pour mieux voir.

- Maintenant regardez.

Elle fit descendre la sonde vers le bas et une autre poche apparut.

Rosa hoqueta.

- N'importe quel médecin même dans un autre service aurait vu ce gros détail. Poursuivit-elle en remontant la sonde vers l'autre poche. Vous avez été mise en danger depuis le début de votre grossesse Rosa et aujourd'hui c'est tout simplement un miracle que vous soyez en bonne santé.

- Vous êtes en train de dire que...

Izar ne parvient pas à terminer sa phrase.

- ....que votre femme attend des faux jumeaux.