Chapitre 44
Rosa acquiesça des yeux en les fermant brièvement et dut affronter un deuxième interrogatoire avant qu'Izar y mette fin.
De nouveau seule avec lui, Rosa lui demanda de l'eau pour humidifier sa gorge sèche.
En sentant une contraction, Rosa ne s'était jamais sentie aussi bien de toute sa vie. Son bébé était en vie, et c'était un miracle.
- Tu crois que Kelly va s'en sortir ?
- Certainement pas et j'y veillerais. Assura-t-il d'une voix ferme.
Il essuya sa bouche avec précaution et plongea son regard dans le sien.
Rosa connaissait ce regard par cœur.
- Tout est de ma faute...
- Non, rien n'est de ta faute.
Il secoua de la tête l'air abattu.
Lorsqu'il se passa une main sur le visage Rosa remarqua des plaies sur ses phalanges.
Comment était-ce possible qu'un homme aussi puissant, aussi beau puisse l'aimer autant ?
Il l'a choyé, il prenait si soin d'elle.
- Tu m'as sauvé et tu as sauvé notre enfant, comment peux-tu te reprocher quoi que ce soit ?
Il releva brusquement les yeux vers les siens. Rosa sut à cet instant qu'elle avait touché une corde extrêmement sensible.
Son passé.
Personne ne l'avait sauvé étant enfant lorsqu'il cherchait du réconfort.
- Tu es un être humain Izar, tu as le droit de faillir, continua-t-elle en dessinant un léger sourire en coin. Tu as su me retrouver et c'est tout ce qui compte.
Elle se redressa fébrilement et leva sa main pour trouver sa joue.
- Tu seras un très bon père. Assura-t-elle les yeux brillants.
Il joignit sa main sur la sienne et ferma les yeux avec un souffle haché. Comme s'il n'attendait que ces mots pour enfin respirer.
- C'était censé être une bonne soirée. Dit-il enfin d'une voix enrouée.
- Izar, murmura-t-elle avec douceur, je t'en prie, ne culpabilise plus et embrasse-moi.
Il s'installa au bord du lit et prit son visage entre ses mains.
En plongeant une nouvelle fois son regard de celui de cette jeune femme qui depuis des années le hantait, Izar n'avait qu'une envie, se perdre en elle.
Il captura sa bouche avec toute l'énergie du désespoir et noua sa langue à la sienne comme un fou puis enfoui son visage dans son cou en plongeant ses mains dans ses cheveux blond.
Leur moment fut interrompu par l'arrivé du docteur chargé de leur donner le compte rendu.
Izar se redressa immédiatement et passa le revers de sa main furtivement sur sa joue humide.
- Alors docteur ? Est-ce que tout va bien ? S'empressa-t-il de demander d'une voix qui exigeait une réponse dans l'immédiat.
- Votre bébé est prévu pour début septembre c'est bien cela ?
- Oui, je viens de débuter mon huitième mois il y a cinq jours.
Celle-ci consulta l'écran des contractions puis la fiche qu'avait rempli l'infirmière.
- Votre bébé n'est pas prévu pour cette nuit.
Rosa cilla et se redressa.
- Je vous demande pardon ? Demanda-t-il durement à la femme aux cheveux grisonnant.
- J'ai eu des contractions.
- Peu rapproché et à cause du stress, mais vous n'avez pas perdu les eaux et le col n'est pas ouvert.
Rosa sentit Izar se tendre comme un fil de fer.
- J'ai pourtant senti du liquide couler tout à l'heure.
Elle secoua négativement de la tête avec un regard rassurant.
- Je vous assure que votre accouchement n'est pas pour ce soir.
Dubitative, Rosa toucha son ventre alors que son bébé bougeait dans tout les sens.
- Rentrez chez vous avec votre garçon et...
- Attendez ! Coupa Izar en se levant, ce qui créa un silence assourdissant. J'espère que tout ceci n'est qu'une mauvaise plaisanterie. Gronda-t-il en fixant le docteur d'un regard noir. L'infirmière vient de me dire que c'était une fille et vous êtes en train de me dire que c'est un garçon et que ma femme qui a passé la soirée à souffrir peut tout simplement rentrer à la maison ?
Rosa, impuissante, tenta d'ouvrir la bouche pour le calmer.
- Savez-vous à qui vous êtes en train de parler ? S'enquit Izar d'un voix profondément menaçante.
Rouge de confusion, elle s'inclina et balbutia des mots incompréhensibles.
- Monsieur le comte c'est sûrement une erreur de la part de mon infirmière je...
- Non, ça ira pour ce soir j'en ai assez entendu. Coupa-t-il en attrapant son manteau.
Il lui retira l'appareil qui était relié au monitoring sur son ventre, tira sur la blouse et l'aida à enfiler son manteau.
- Merci d'avoir pris en charge ma femme, dit-il en la soulevant hors du lit.
- To..tout le plaisir était pour moi. Bégaya cette dernière en les regardant partir.
- Izar mais enfin qu'est-ce que tu fais ?
- Je t'emmène à la clinique privé de Londres, j'ai déjà pris une chambre là-bas et je ne rentrerai pas au manoir sans être sûr que tout va bien.
Rosa n'avait pas la force de le rassurer. Elle s'accrocha à son cou et cala sa tête contre son épaule en fermant les yeux.
Pour se protéger des flashs, elle enfouie sa tête dans son cou et sentit ses pieds se glacer.
Dans la cohue des journalistes, Izar rejoignit la voiture aux vitres teintées et la déposa à l'arrière en la protégeant du mieux qu'il le put.
Rosa grimaça en se frottant le ventre pour essayer de faire passer la contraction.
La nuit allait-elle se terminer un jour ?
Épuisée elle ferma les yeux en cachant son visage dans le manteau d'Izar et ferma les yeux.
Flashback :
Fixant les dernières flammes de la cheminée, Rosa essuya ses larmes au fur et à mesure et serra contre sa poitrine son cahier de dessins.
Brusquement la porte s'ouvrit et c'est dans un sursaut qu'elle releva la tête en se retrouvant nez à nez avec le fils Haugthon.
- Rosa, mais enfin que faites-vous ici toute seule ? Questionna-t-il en refermant la porte.
Son visage se pigmenta de rougeurs aussi vives que les couleurs saisissantes du feu.
Izar Haugthon était le jeune garçon que les jeunes filles s'arrachaient. Il était si beau qu'elle ne parvenait même plus à parler.
Il s'agenouilla près d'elle et sa paire d'yeux gris plongea un profond regard dans le sien.
- Chagrin d'amour...parvint-elle à dire alors qu'il venait de sortir un mouchoir de sa poche pour lui essuyer le visage.
- Allons, il ne faut pas vous mettre dans un état pareil Rosa, il n'en vaut pas la peine.
Le cœur battant à tout rompre, Rosa frissonna avec les yeux d'une jeune fille littéralement amoureuse de l'inaccessible.
- Vous croyez que je vaux mieux que ça ? Demanda-t-elle d'une toute petit voix.
Il sourit et lui attrapa le bout de son menton pour qu'elle relève la tête.
- Vous valez mieux que ça Rosa, vous êtes une belle jeune fille. Murmura-t-il en la regardant droit dans les yeux.
Rosa coupa sa respiration.
Non elle ne rêvait pas !
Il venait se baisser son regard sur ses lèvres.
La seconde suivante, elle se retrouva dans ses bras. L'adolescente qu'elle était se mit à fondre dans ses bras. Elle huma son odeur timidement et s'écarta légèrement pour détailler son visage.
Son rêve allait peut-être se réaliser, songea-t-elle en peinant à respirer.
Leurs bouches se frôlèrent, Rosa sentit son souffle se mêler au sien.
Elle posa sa bouche sur la sienne timidement et sentit ses lèvres toucher les siennes.
Un frisson glacial la fit trembler de tout son être lorsqu'il lui attrapa les avant-bras.
- Non ! Il...
- Rosa ?
Elle ouvrit les yeux brutalement et se redressa sur le siège de la voiture.
- Ou...oui ?
Le Izar du présent lui caressa la joue tendrement.
- Nous sommes bientôt arrivés à la clinique mon ange, tout ira bien je te le promet.
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