Chapitre 4
Rosa avait tout fait pour ne pas attirer le regard. Et voilà que le fantôme de son passé s'adressait directement à elle.
Elle l'avait malheureusement cherché.
Affaiblie par les nombreux regards tournés dans sa direction, Rosa dut s'armer de forces pour affronter le comte, qui de ses yeux perçants continuait de la regarder droit dans les yeux.
- Et bien parfois les mariages ne tienne pas, c'est prouvé.
Stacy se racla la gorge pour signaler qu'elle était en train de s'enfoncer.
- Je trouve votre conclusion des mariages un peu dure mademoiselle. Dit-il avec toujours cette voix naturellement dure.
Rosa se pinça la lèvre.
- C'est mon avis, et il y a plein d'exemple qui prouve mon dire, il y a des signes qui ne trompent pas. Rétorqua-t-elle en refusant de baisser la tête.
Il l'enveloppa d'un regard noir, ses mâchoires se contractèrent.
- Avez-vous un exemple ?
Les joues en feu, Rosa déglutit péniblement avant de tenter une réponse ironique.
- Oh mais j'en ai un. Stacy tu te rappelles des Fioreti ? J'avais parié que leur mariage ne tiendrais pas longtemps et bien figurez-vous que pendant le mariage la mariée a exécuté une danse Irlandaise avec son père. Il l'a fait tourné dans ses bras sa chaussure a atterri dans la tête de son mari qui lui à atterri dans la pièce montée. Résulta, ils ont fini leur nuit au urgence...quarante jours plus tard ils ont divorcé....si ça ce n'est pas un signe alors qu'est-ce que c'est ?
Un silence s'abattit autour de la table.
Puis soudain, Max l'ami du comte éclata de rire, entraînant la moitié de la table dans un rire de concert.
Seul le comte continuait à la regarder sans le moindre sourire.
- Alors ça c'est un sacré signe ! Dis Max en continuant à rire.
Rosa quitta le regard inquiétant du comte pour sourire à Max. Kelly pour sa part riait jaune.
Grâce au ciel, cette petite courbette avait suffi pour détourner les convives de sa remarque acerbe sur les mariages.
C'est avec la tête baissé qu'elle termina son repas.
Izar Darcy se tenait debout dans l'arc qui séparait la salle de bal de sa salle à manger. Dents serrées, ignorant difficilement les inclinaisons à son encontre il enfonça ses mains dans ses poches et observa les invités valser.
- Elle est délicieuse.
À l'approche de Max, Izar fit l'effort de tourner la tête.
- Qui ?
- Elle ! La jeune femme blonde. Dit-il en glissant un regard dans la pièce d'à côté.
Izar n'eut pas besoin de regarder pour savoir de qui il parlait. Immédiatement son sang lui monta à la tête.
En trente-deux ans d'existence, Izar n'avait jamais senti une telle colère l'emplir jusqu'à le rendre quelque peu faible. Il avait beau continué à faire semblant de ne pas la connaître Izar était l'exécuteur de sa venue. Rosa Ludington était depuis sept ans le tourment de ses pensées. Pourtant, il aurait dû tout simplement la consigner au rang d'erreurs qu'il avait commises autrefois. Seulement il lui était impossible.
En sept ans, Izar n'avait pas réussi à trouver le repos depuis cette nuit d'août. Cette jeune adolescente perdue, de ce baiser échangé et de son comportement dévastateur qui s'en était suivi. Un comportement ignoble. Puis le temps était passé. Son engagement militaire avait eu bon d'apaiser son caractère. Puis un jour d'automne, Izar avait appris que le père de Rosa avait trouvé la mort après une longue et éprouvante maladie.
《 La pauvre enfant, elle n'a plus personne ! 》 lui avait dit son père en lui apprenant la nouvelle de retour de son service militaire.
Alors Izar s'était d'abord interdit de l'appeler, ni même de demandé ce qu'elle était devenue. Puis au fil du temps, c'était le sien qui était partit en lui laissant l'empire familial et le titre de comte d'Angleterre.
Et c'est entrant dans l'ancienne bibliothèque du château pour la déménager qu'il s'était souvenu de cette nuit d'août.
Incapable de résister plus longtemps à la tentation de savoir ce qu'elle était devenu, il avait décidé de la rechercher.
Pas une photos, pas un compte, ni même un Instagram.
Rosa Ludington avait comme disparue de ce monde.
Un comble pour un homme riche qui avait des moyens suffisants pour retrouver une personne en un claquement de doigt.
Il avait décidé de mettre tous ses hommes sur le coup et ses efforts avaient fini par payer. Un an plus tard, il l'avait enfin retrouvé. Seulement la frustration avait prit le pas sur colère de ne pas voir son visage.
Il y a une semaine, il avait tout mis en œuvre pour l'attirer au manoir.
Pour enfin voir son visage.
Rosa Ludington était une magnifique jeune femme.
Pris dans son propre piège, il avait dû faire face à la beauté renversante de cette jeune femme aux cheveux aussi blond que le blé sous un soleil d'été. De petite taille, les yeux d'un bleu céruléen, des cils épais, un teint de pêche, Izar avait senti son corps entier réagir devant cette créature dont la silhouette révélait celle d'une déesse.
- Tu crois qu'elle accepterais une danse avec moi ?
La question de Max l'extirpa de ses pensées.
Il inspira par le nez pour ravaler sa réplique cinglante.
Max était un ami depuis peu, qu'il avait connu pour des affaires.
Âgé de vingt-sept ans il était évidemment dans les âges de Rosa.
Contrairement à lui.
Mais Izar connaissait trop le jeune homme pour laisser Rosa Ludington tomber dans ses filets.
- Ne t'approche pas de cette jeune femme Max.
Au même moment Rosa Ludington passa les portes de la salle de bal.
- Et pour quelle raison ?
- Parce que je te l'interdit. Trancha-t-il d'une voix menaçante.
Max rougit brièvement.
- Je te trouve tendu ce soir.
- Je suis toujours tendu et glacial. Rétorqua Izar d'une voix sombre et crispée. Seulement cette jeune femme ne fait pas partie de notre monde Max, elle n'est pas l'une de tes maîtresses et ne le sera jamais. Sois en certain.
Izar le menaça de toute sa hauteur et attendit qu'il s'incline.
Une fois sûr d'avoir été bien compris, Izar le quitta pour s'enfoncer sur la piste de danse, mains dans les poches.
Rosa s'appuya sur le pilier et sourit en regardant Stacy valsait avec un invité. Elle devait l'admettre cette soirée avait pris des airs de conte de fées.
En dépit du passé, Rosa n'oublierait pas cette soirée.
Elle regrettait seulement de...
Rosa interrompit le cours de ses pensées et sursauta en voyant que le comte se dirigeait vers elle d'un pas déterminé.
- Monsieur le comte. Dit-elle en s'inclinant.
- Inutile de s'incliner. Dit-il abruptement.
Papillonnant des cils, elle se redressa et recula d'un pas.
Son rythme cardiaque battit sourdement.
Elle était totalement tétanisée. Plusieurs secondes s'écoulèrent avant qu'il ne prenne la parole :
- Tous le monde danse, vous n'aimez pas danser ? Demanda-t-il d'une voix presque agacée.
Incrédule, Rosa fut décontenancée de lui parler sept ans plus tard.
Seul à seul.
- Je ne sais pas danser. Dit-elle enfin.
- Alors il est temps d'apprendre.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top