Allongée à plat ventre, main sous l'oreiller, Rosa avait l'impression d'être une autre jeune femme. Ses joues n'arrêtaient pas de s'empourprer. Faire l'amour avec Izar Darcy n'était pas seulement la plus belle expérience de sa vie.

C'était une émotion bouleversante. Un sentiment qui déjà, avait l'impact qu'elle redoutait.

- J'ai réussi à les sauver.

Rosa essuya la larme qui roulait sur sa joue et fit mine de s'étirer la tête enfouie dans l'oreiller.

Elle se redressa en tirant sur les manches de la chemise noire qu'elle avait enfilé.

Rosa sourit lorsqu'il posa le plateau sur le lit. La passion et l'envie irrépressible de faire l'amour avaient été si fortes qu'il en avait oublié les cuisses de poulet.

- Elles sont légèrement grillées. Prévint-il en embrassant son front.

- J'adore quand elles sont grillées !

Rosa en mordit une et ne put retenir un gémissement de bonheur.

Il s'installa à côté d'elle et Rosa remarqua toute suite que quelque chose le perturbé.

- Quelque chose ne va pas ?

Il se leva pour aller se servir un verre.

- Je veux continuer notre relation Rosa.

Rosa aurait tant voulu sauter de joie. Malheureusement, sa voix sombre était signe de mauvais présages.

- Mais ? Tu...

- Notre relation doit rester secrète jusqu'au mariage.

Sous le choc, Rosa cilla.

- Je te demande pardon ?

Il reprit sa place près d'elle.

- Je sais ce que tu penses. Dit-il si sérieusement qu'elle sentit sa gorge nouée. Tu penses que je veux te garder pour maîtresse et que je ne veux pas que notre relation soit révéler au grand public et que je vais du jour au lendemain te quitter mais il n'en ai rien ma Rosa.

- Alors il va falloir m'expliquer parce que je suis perdue là ! S'exclama Rosa d'une voix nerveuse et presque énervée.

Il lui attrapa la nuque pour la maintenir fermement vers son regard.

- Je veux que Kelly pense que le mariage va avoir lieu. Il faut à tout prix qu'elle continue à penser qu'elle a le contrôle.

- Mais pourquoi ? Demanda-t-elle déstabilisée par tous ces secrets.

Il inspira profondément et repoussa le plateau en se levant.

- Viens, enfile ça je vais te montrer quelque chose.

Rosa mourrait d'avoir cette explication et se hâta pour enfiler le pull qu'il venait de lui tendre.

Il lui prit autoritairement la main et l'emporta jusqu'au dernier étage. Pieds nus, les jambes à l'air frais, Rosa ne faisait presque plus attention au froid meurtrie qu'il y avait dans le couloir quand il s'arrêta à la porte qui longtemps, avait piqué sa curiosité.

- Rassure-moi, il n'y a pas de chaînes suspendus au plafond ? Demanda-t-elle d'une voix ironique pour dissiper son angoisse.

- Ainsi c'est ce à quoi tu penses depuis que je t'ai montré cette porte ? Dit-il en levant un sourcil. Qu'il y a des chaînes derrière cette porte ?

Elle croisa les bras.

- Cette porte date de cinq cent ans, excuse-moi d'avoir des soupçons étranges. Se défendit-elle en levant la tête vers celle-ci en grimaçant.

- Je te l'accorde, elle fait peur dans son genre. Concéda-t-il en coulant un regard furtif vers elle. Mais il n'y a pas de chaînes, et ne je ne vais pas te suspendre au plafond.

Elle tressaillit, puis se racla la gorge.

Il la déverrouilla de ses quatre verrous effrayants et la poussa dans un couinement.

Il appuya sur un interrupteur et la seconde suivant, une pièce apparue dont le sol était recouvert d'un tapis de velours rouge.

Des tableaux étaient posé un peu partout dans l'allée, d'autres étaient accrochés au mur. De fabuleux tableaux peints par des maîtres d'exception.

- C'est un Monet ! S'écria-t-elle subjuguée par l'un d'entre eux.

- Une pièce unique en effet, affirma-t-il en dégageant ses cheveux pour embrasser son cou. Tu peux toucher les contours si tu le souhaites, il ne sera jamais à vendre.

Rosa fut bouleversée d'avoir le privilège d'en voir un de si près. Elle qui adorait peindre ne pouvait être plus comblée.

Prudemment elle toucha les contours du tableau du célèbre peintre Claude Monet et y observa chaque détail.

- Izar c'est vraiment magnifique.

- Tu veux savoir comment s'appelle la seule personne qui comptait à mes yeux dans ma famille ?

Rosa cligna des yeux pour se remettre de ses émotions et le suivit alors qu'il continuait son chemin dans le couloir étroitement voûté.

Intriguée, Rosa ne tarda pas à le rejoindre dans le couloir adjacent.

- Ma grand-mère était une femme d'exception.

- Ta grand-mère ?

- Il faut que tu saches Rosa, qui si mon père est devenu riche ce n'est pas grâce à son père mais grâce à sa mère. Expliqua-t-il en levant un regard lointain vers la fenêtre condamné de la pièce.

- Je sais, il n'était pas comte mais toi si, seulement j'ignore pourquoi.

- Parce que ma grand-mère avait un testament en béton...et que mon père n'était pas l'héritier de ce titre c'était moi.

Incrédule, Rosa secoua imperceptiblement de la tête et préféra se taire afin qu'il continue.

- Les rapports entre ma grand-mère et mon père ont toujours été source de conflit mais encore plus quand mon père s'est rapproché subtilement d'elle en espérant l'amadouer.

Un sourire chargé de souvenirs se dessina sur sa bouche.

- Seulement le jour de la lecture du testament, les choses ne sont pas passé comme prévu car Madeleine Darcy m'avait désigné comme l'unique comte héritier de l'Angleterre ainsi que mes descendant. Mon père est rentré dans une rage folle et depuis ce jour, il n'a cessait de m'exprimer sa haine alors que j'étais âgé de seulement seize ans.

Peinée par son histoire, Rosa se rapprocha pour venir lui caresser l'épaule. Ses mâchoires étaient serrées que des muscles tressautèrent violemment.

- Ma grand-mère m'aimait énormément, elle savait s'occuper de moi. Ajouta-t-il d'un soupir comme pour mettre fin à l'histoire.

- Je suis désolé Izar. Murmura-t-elle.

Il esquissa un faible sourire puis s'engagea plus loin dans la pièce.

- Chacun d'entre nous aspire à un but dans la vie, commença-t-il d'une voix qui avait repris toutes ses teintes âpres. Celui de Kelly c'est ça.

Rosa fronça des sourcils et s'approcha de la vitrine.

Comme une précieuse cloche de verre, un meuble ancien recelait de magnifique parure en diamants.

- Izar mais qu'est-ce que c'est ? Souffla-t-elle en dévisageant les trésors enfermés.

- Mon héritage.

Rosa cligna des yeux et leva la tête vers lui.

- Tous ceci appartenaient à ma grand-mère.

Suivant les éclats brillants des pierres précieuses, Rosa recula simplement par peur que sa maladresse lui coûte.

- Il y à sept semaines, un homme m'a interpelé lors d'une conférence de presse. Il m'a avoué avoir couché avec Kelly. Si au début je voulais le congédier, j'ai toute suite changé d'avis lorsqu'il m'a dit qu'il fallait que je me méfie d'elle.

Concentrée sur ses explications, Rosa croisa les bras non sans appréhender la suite.

- Elle était saoule et lui a confié que quand elle serait comtesse, il fallait à tout prix qu'elle mette la main sur ceci afin d'échanger les pierre que tu vois sur cette couronne par des fausses.

Rosa écarquilla les yeux.

- Mais pourquoi ?

- D'après toi Rosa, pour quelle raison elle ferait ça ?

Rosa se pinça la lèvre.

- L'argent peut parfois rendre les gens les fous. Soupira-t-il en regardant la vitrine.

- Mais c'est de la folie d'essayer de remplacer les vraies pierre par des fausses !

- De la folie en effet. Dit-il dents serrées. Car je ne laisserais personnes saccager l'héritage de ma grand-mère ! Kelly ne sait pas à qui elle s'attaque.

Devant la colère de l'homme, Rosa s'écarta prudemment.

- Il y a deux ans, Salvator Janos a été victime d'un vol dans son appartement. C'est un espagnol très réputé. Deux bracelets qui appartenaient à sa famille depuis dix générations ont disparus. On a longtemps soupçonné le personnel avant qu'il ne retrouve les deux bracelets chez un prêteur sur gage. Comme par hasard, il avait entretenue une liaison avec Kelly John.

- Il ne l'a pas poursuivit ?

- Non puisque je viens tout juste de faire le rapprochement entre moi et cet homme en fouillant dans le passé de Kelly.

- Mon dieu je n'en reviens pas qu'elle soit une voleuse ! Moi qui croyais que l'argent de son père suffisait.

- Détrompe-toi Rosa, son père n'est pas si honnête que l'est sa fille. Quoi qu'il en soit, il faut à tout prix que je garde le contrôle sur Kelly jusqu'au mois de Mai. Je ne veux pas que cette affaire s'étale dans la presse, du moins pas toute suite.

- Donc....on va devoir se cacher ?

Il encercla sa taille.

- Pas seulement pour cette histoire mais aussi pour t'écarter de la presse. Je ne veux pas qu'ils sèment la zizanie pendant que je mène mon enquête, je veux pouvoir te protéger jusqu'à ce que je puisse mettre une fin à cette affaire.

Rosa inspira péniblement.

- Tu veux vraiment continuer avec moi ? C'est vrai ? L'âge ne te...

- Tu vois c'est exactement où je veux en venir...coupa-t-il en lui prenant le menton. Tu n'es pas assez forte pour survivre à la presse qui déjà voit en toi une petite étudiante sous mon charme.

Rosa grimaça.

- Et oui, je veux continuer avec toi. Reprit-il en déposant un léger baiser sur ses lèvres.

- Mais il faudra se cacher comme deux adolescents. Dit-elle avec un regard malicieux. J'avoue que ça m'amuse déjà !

- Ah oui ? Vraiment ? Dans ce cas, je vous propose de retourner au lit pour commencer...