Chapitre 20
Le cœur battant à tout rompre, Rosa se pinça les lèvres. L'avait-il embrassé secrètement parce qu'il la désirait ?
Était-il possible qu'au delà de leur différence d'âge il la désire ?
Sa main se glissa dans ses cheveux lentement et suivit d'une imprécation presque inaudible, il couvrit ses lèvres d'un baiser léger.
Elle fut électrisée, plus rien ne semblait exister.
《 Izar Darcy te désir vraiment ! 》 lui souffla une voix dans sa tête.
Perdue dans la volupté, Rosa entrouvrit ses lèvres pour l'inviter à intensifier leur baiser beaucoup trop fou pour être vrai.
Il encercla son visage et s'insinua en elle d'un baiser ardent. Elle étouffa un cri incapable de dominer ce baiser. Il la soumettait à la férocité de l'assaut de ses lèvres dures et impérieuses. Leurs souffles se mêlèrent, leurs langues n'avaient plus de secrets. Izar sentit une émotion typiquement masculine grondait en lui. Rosa avait les lèvres les plus douces qui puisse exister. Gagné par la puissance du désir qui montait crescendo, Izar pressa ses pouces sur ses joues. Il s'entendit gronder tel un monstre assoiffé. Son visage était si fin que ses mains l'enserraient entièrement. Il fit glisser l'étole sur son épaule, savourant la sensation de sa peau diaphane. Du sang rageur coulait dans ses veines, plus fort, plus intense. Izar était maudit songea-t-il en colère lorsqu'il entendit des pas dans le couloir. Il s'arracha à ses lèvres et elle hoqueta le souffle court. Tout en se levant, Izar colla son front au sien en la regardant droit dans les yeux avant que le étreinte ne se brise totalement.
Holly entra gaiement dans la chambre de la jeune femme alors que celle-ci remontait son châle sur son épaule dénudée.
- Oh monsieur le comte ! S'excusa Holly en s'inclinant, ai-je coupé une conversation ?
- Non, dit-il d'une voix qui regorgeait de sons rauques. J'allais partir, Rosa, félicitations pour vos dessins, ils sont parfaits.
Il quitta la chambre et traversa le couloir avec la sensation d'avoir reçu un cadeau inestimable. Rien de plus, il ne souhaitait rien de plus que garder ce baiser ancré sur ses lèvres et il souhaitait que le jeune femme y garde toute la force qu'il y avait mis.
Le lendemain, Rosa ne parvenait toujours pas à mettre un mot sur le baiser brûlant qu'ils avaient échangé. Mais Rosa s'interdisait de trop rêver. Il fallait qu'elle garde la tête froide. L'impulsion d'un désir farouche les avait inévitablement poussé l'un vers l'autre. Seulement Rosa n'était pas idiote. Bien qu'elle croyait dur comme fer que son prince charmant existait, elle savait que ce baiser ne signifiait pas grand chose et que le comte n'était pas son prince. Plusieurs raisons l'amenaient à penser cela. D'abord l'écart d'âge puis son statut de comte ne lui permettait pas d'entretenir une relation avec une " Roturière " bien que le terme ne s'employait plus vraiment.
Mais l'ardeur avec laquelle il l'avait embrassé l'a tourmenté. Sa façon de la tenir fermement par les joues comme si elle lui appartenait. Ses lèvres qui avaient malmenaient délicieusement les siennes...
Rosa s'admonesta en accrochant les décorations dans le sapin en montant deux marches de plus sur l'escabeau.
- Bonjour !
Rosa se détourna légèrement en se tenant à l'escabeau.
Cette voix lui disait vaguement quelque chose et reconnut Max. Le jeune homme de la soirée des fiançailles.
- Bonjour, Max c'est ça ?
Un sourire dansa sur ses lèvres.
- Et vous c'est Rosa ?
- Oui.
Il s'approcha d'une démarche nonchalante en dardant ses yeux sur elle. Bien qu'il lui fût sympathique lors de cette soirée, Rosa n'avait guère aimé les petits regards du concupiscences qu'il lui avait lancé.
- Vous cherchez le comte ? Demanda-t-elle d'une voix vaguement chaleureuse.
- Oui mais je peux l'attendre ici.
- Il est dans son bureau je crois.
Rosa accrocha les sucres d'orge et sentit l'escabeau bouger.
- Vous voulez que je le tienne ? Proposa Max d'une voix lente.
- Ce n'est pas nécessaire. Dit-elle sans le regarder alors qu'il avait déjà les mains sur l'escabeau.
- Max ! Lança une voix qui la fit sursauter.
Les narines frémissantes, Izar serra les mâchoires en suivant des yeux Max qui s'était reculé.
De la fenêtre de son bureau, Izar avait suivi des yeux Max jusqu'à ce qu'il entre dans le manoir. Cinq minutes plus tard, Izar sortait de son bureau poussé par son instinct. Et il avait bien fait !
Vêtue d'une robe cloche d'un rouge vif, Rosa était perchée à quatre mètres de hauteur, les cheveux tombant en cascade dans son dos. En s'approchant jusqu'à l'escabeau, Izar attrapa l'une des barres et rugit intérieurement en remerciant l'efficacité des collants noir dont l'épaisseur caché le sous-vêtement de le jeune femme. Car Max s'était bien rincé l'œil. On n'y voyait seulement la rondeur de ses fesses mais c'était largement suffisant pour en apprécier chaque millimètre.
Il n'était pas le seul à l'admirer. Izar devait l'admettre, Rosa était au centre des regards et il ne pouvait que subir cet horrible constat.
Il se posta devant l'escabeau, et jeta un regard possessif vers la jeune femme poussé par un besoin atavique de montrer à Max qu'elle n'était pas à lui et ne le serait jamais.
- Laissons mademoiselle Ludington à son travail.
Max le suivit jusqu'à son bureau et Izar se demandait comment il allait poursuivre cet entretient son vouloir lui envoyer son poing dans la figure.
Rosa inspira profondément et monta les dernières marches pour accrocher l'étoile. Izar avait débarqué de nulle part sans crier gare et elle aurait juré qu'il avait fusillé Max du regard.
Par jalousie ? Ou pour la protéger de ce don Juan ?
Rosa ne savait guère mais elle avait apprécié son intervention.
Une demi-heure plus tard, elle termina d'habiller le sapin de toutes ses décorations et descendit prudemment l'escabeau. Deux mains encerclèrent sa taille et déjà une nouvelle chaleur s'insinua en elle. Elle pivota sur l'avant dernière marche et lui fit face.
- Max est partit ?
- Et je n'espère pas le revoir de sitôt. Dit-il sans lâcher sa taille.
Sur ses deux marches, elle espérait gagner de la hauteur mais en cherchant sur internet, Rosa avait trouvé la taille de l'homme.
Un mètre quatre-vingt-douze.
Il la dépassait de trois bonnes têtes et darda un long regard sur ses lèvres.
- La prochaine fois que tu montes sur un escabeau veille à porter un pantalon, déclara-t-il d'une voix dure accentué par un regard réprobateur. Max regardait sous ta robe à mon arrivée, un comportement qui me met hors de moi.
Il serra davantage sa prise sur sa taille. Ses mains étaient comme une ceinture entourant un bassin comme un étau capable d'étouffer quelqu'un jusqu'à l'empêcher de respirer.
- Je pensais qu'il n'y avait que les routards qui se comportaient comme des pervers. Dit-elle en levant un sourire ironique.
Peu amusé par sa réplique, il s'approcha jusqu'à se retrouver à quelques centimètres d'elle.
- Détrompe-toi Rosa, parfois certain gentleman on une face cachée.
- Tu en as une ?
- Oui.
Rosa s'humecta les lèvres. Ils ressemblaient à deux adolescents qui cachaient un secret. C'était terrifiant, étrange, et Rosa frémissait à chaque fois qu'il posait l'un de ses regards mystérieux sur elle.
- Je veillerais à ce qu'il ne t'approche plus compte sur moi. Dit-il d'une voix rude en l'aidant à descendre de l'escabeau.
Perturbée par le tutoiement qu'il avait subitement employé avec elle, Rosa ne savait plus comment réagir.
- Je sais me défendre.
- Et moi je sais défendre l'honneur d'une femme.
Malgré cette évidente alchimie qui naissait entre eux, Rosa avait parfois l'impression qu'il agissait comme si elle était à lui. Non sans lui déplaire, Rosa demeurait toutefois sur ses gardes.
Et si c'était lui le grand méchant loup ?
Un bruit d'hélicoptère attira son attention. Elle leva la tête vers le plafond en fronçant des sourcils.
- Tu t'en vas ?
- Kelly s'en va. Rectifia-t-il en enfonçant ses mains dans les poches de son pantalon.
Une lueur se mit subitement à briller dans ses yeux.
- Une tempête de neige se prépare et elle refuse de rester ici prétextant que le manoir n'est pas sûr. Expliqua-t-il en passant un regard sur le sapin. Il est magnifique Rosa tu es vraiment très doué.
- Une tempête ? Répéta Rosa en ignorant son commentaire qui semblait vouloir mettre fin à cette explication. C'est pour ça qu'Henry est partit ainsi que Holly et Fernando ?
Il soupira d'un air résigné.
- Ils voulaient retrouver leurs familles, ce qui me semble normal.
Rosa cilla en peinant en réprimer les battements de son cœur.
- Ce qui veux dire....
Elle s'interrompit en posant ses mains sur son ventre comme si elle pouvait retenir son angoisse.
- ....que nous sommes seuls. Compléta l'homme aux yeux gris argenté.
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